J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre (enfin si) j'ai pris un peu plus de temps à écrire –et surtout que j'écrivais autre chose aussi, trop d'idées c'est embêtaaant- mais c'est bientôt la fin de IRL… ça pourrait être le dernier d'ailleurs. Mais je pense faire un autre chapitre, qui sera lui le dernier.
Bonne lecture !
/-/
Les sandwiches volèrent jusqu'à son « ami » et Mathieu tourna les talons.
Idiot. Il était idiot. Un idiot avec des sentiments. Merde. Il arrivait à être jaloux de lui-même.
Il s'arrêta dans un coin avec plus du monde, mais à vrai dire, on ne lui avait pas laissé le choix.
-Mathieu attends ! le rattrapa celui qui pensait être son ami. Je... c'est tes doubles qui me sautent dessus !
-Je ne t'en veux pas pour ça Antoine.
Il croisa les bras, et baissa les yeux. Il avait du mal à l'admettre, mais le brun aux yeux bleus allait quand même le faire :
-Je t'en veux parce que tu les as tous embrassés... tous sauf moi !
Voilà. C'était dit. Ce grand crétin resta silencieux, et s'inquiétant, Mathieu leva la tête... pour rencontrer d'autres lèvres.
Antoine l'embrassait. Vraiment. Et ce con arriva à lui faire oublier tout, sa jalousie... et qu'ils étaient dans un lieu public.
-Hé ! Mais là-bas c'est pas Mathieu Sommet et Antoine Daniel qui se roulent une pelle ?
-Quoi ?!
Ils ouvrirent tout les deux les yeux -depuis quand il les avait fermé d'ailleurs ?- et restèrent sans voix. Des fans. Il fallait vraiment que des fans débarquent à ce moment précis !
-Euh, oui donc... arriva à articuler Antoine rouge, on est ok pour le baiser sur scène tout ça...
-Elles y croiront jamais mec, lui murmura Mathieu.
-On est dans la merde.
-Ouais.
-J'ai même pas fait mon coming out, se lamenta le chevelu.
Mathieu leva la tête vers lui, surprit. Le remarquant sans doute, Antoine changea aussitôt de sujet :
-Personne ne les croira !
-Elles ont prit des photos, fit remarquer Mathieu.
-Putain de merde !
Ils s'élancèrent tout deux vers la sortie, cherchant les deux jeunes filles... qui n'étaient pas partis très loin. Puisque, visiblement, quelqu'un les avait retenues.
-Salut les gamines.
Mathieu se figea. Merde.
Des fans qui rencontrent le Patron sans savoir que c'est lui, pouvait-on imaginer pire ? Il voulut s'avancer, mais un bras le retint.
Antoine. « Qu'est-ce que tu fous ? » voulut lui demander le créateur de salut les geeks, mais le plus grand fit un geste pour qu'il se taise. Ce qui le vexa un peu, mais il comprit en écoutant :
-wha alors t'as un frère jumeau et c'est lui qui embrassait Antoine ?
Il se retint d'un commentaire. Ils avaient de la chance dans leur malheur, ces fans ne semblaient pas être les plus malignes... mais après tout, c'était plus logique de croire à un frère jumeau -une chose possible- plutôt que d'admettre que c'était vraiment le Patron devant elles. Et tant mieux pour elles, d'ailleurs.
-Venez je fais une photo avec vous les gamines.
Ils observèrent à quelques mètres son double en noir prendre le portable des deux fans... et 'homme en noir se débarrassa ensuite d'elles, les rejoignant.
-Photos effacées gamin, soyez plus discret la prochaine fois.
La prochaine fois ? Mais est-ce qu'il aurait une prochaine fois ? Il sentit Antoine aussi gêné que lui. Mais sa gêne fut vite oubliée, quand le présentateur de what the cut remarqua une chose : le Patron avait enlevé ses lunettes de soleil. Le chevelu fronça les sourcils.
-Il n'a jamais eu de piercings oculaires, le rassura inutilement Mathieu.
-Non... c'est pas ça... il... il a les yeux marron.
Le schizophrène songea que son « ami » avait maintenant des hallucinations... quand il vit qu'Antoine avait raison. Le Patron avait bien les yeux marron. Ils étaient censés être bleus, comme lui. Mais Mathieu savait depuis ce matin que ses personnalités étaient des êtres indépendants. Ce qu'il avait toujours nié devant Antoine.
Ce dernier réagit évidemment aussitôt :
-Tu m'as menti !
-Je savais pas que..., voulut s'expliquer le plus petit mais Antoine ne le laissa pas finir.
-Et pourquoi ils m'ont tous embrassé ?
Mathieu rougit légèrement. Il allait vraiment devoir le dire.
-Je croyais... commença-t-il les yeux baissés. Quand je croyais qu'ils étaient tous moi, je pensais... des esprits différents mais un même coeur tu vois ?
Évidemment Antoine répondit un « non », mais avant de pouvoir répondre, une autre voix -qui était en fait la sienne !- le fit à sa place :
-Il nous a fait croire qu'on t'aimait gamin.
-Hein ? émit bêtement Antoine.
-J'suis bien content t'embrasse bien mais t'es pas mon genre...
Et pendant que le Patron faisait la liste de ce qui était son genre, le plus grand se tourna vers le schizophrène.
-« même cœur » ? Alors tu... ?
-chut.
-m'ai... ?
-ta gueule.
-m'aimes ? réussit à finir le psychopathe chevelu.
Mathieu détourna les yeux et fit mine de regarder ailleurs.
-Matt...
-On devrait rentrer à la convention non ? Les fans attendent !
-J'attends aussi, que tu répondes.
Antoine croisa les bras, il ne bougerait visiblement pas.
-Et si je dis oui ça change quoi ?
-Change quoi ? s'offusqua le plus grand. Mais ça change to...
-T'en as trop pris gros !
Le jeune homme fut presque heureux d'entendre la voix de son double. Mais sa phrase lui rappela d'un coup la situation : ils étaient dans la rue, avec trois exemplaires de lui-même. Juste à côté d'une convention remplis de fans qui pouvaient le reconnaitre.
-Retournez à l'hôtel, et discrets ok ?
-Mathieu c'est vrai qu'on existe vraiment ?
La petite voix du Geek l'attendrit, bizarrement. Il oubliait que c'était sa propre voix, pour n'y voir qu'une personne. Une vraie personne.
-Oui, lui répondit-il je suis désolé de vous avoir menti.
-Alors on est libre ?
Cette question surprit tellement qu'ils se tournèrent tous vers le Geek.
-C'est vrai ça gamin, réalisa l'homme en noir en même temps qu'eux, on peut partir.
Partir... voilà la vraie raison. Celle pourquoi son propre esprit lui avait croire que ses personnalités n'existaient pas.
Mathieu avait peur de les perdre. D'être seul. Comme autrefois.
-On partira pas ! assura le Geek comme s'il lisait dans ses pensées -peut-être finalement-. T'es notre papa !
Avant d'avoir pu prononcer un « quoi ? », le gamer se blottit contre lui. Suivi du hippie... et du Patron, après un soupir de sa part.
-T'es notre paternel gamin, on va pas dégager comme ça. À moins que ce soit pour une pute !
-Mais je suis pas votre... « papa » !
Cependant, en même temps qu'il prononçait cette phrase, Mathieu y réfléchit : un enfant était une part de ses parents, un mélange des deux. Qui leur ressemblait, avec un esprit différent et semblable à la fois. Une personne qui avait été "créé" par deux autres.
Lui les avait créé tout seul. C'étaient ses créations... ses enfants ?
-Je suis papa ?
Le Geek semblait sur le point de pleurer, le Patron leva les yeux au ciel, et le Hippie avait l'air de sourire. Mais c'était peut-être à cause du joint à sa bouche.
Quant à Antoine, il observait cette scène en silence, ne masquant pas son sourire en coin.
Les dédicaces venaient de se finir, et sa conférence allait bientôt commencer. Mais Antoine avait besoin de parler à quelqu'un, avant.
-T'es là sale nain ?
-Je raterai jamais te voir faire de la merde sale psychopathe.
Il observa ce jeune homme aux yeux bleus, et sourit.
-Tu m'as toujours pas répondu.
-Oh non ! râla Mathieu.
-Tu m'aimes ?
Bien sûr qu'il se doutait de la réponse, mais il voulait l'entendre. Seulement n'y résistant plus, après avoir vérifié qu'il n'y avait personne dans les coulisses, il embrassa ce nain. Pour la deuxième fois.
-Tu triches là, lui fit remarquer Mathieu.
-Je sais, s'amusa le chevelu, mais j'adore ton air niais quand je le fais.
-mmmpff, fit le schizophrène ou un autre son y ressemblant.
-Si, t'es niais.
-Dis celui qui me demande si je l'aime.
Un silence de quelques secondes. Ou ils entendirent les fans qui s'impatientaient.
-Et ça te va la vie de papa célibataire ? plaisanta-t-il, voyant que son camarade surveillait son portable.
-Ouais, j'me retrouve avec 4 gosses qui ont la même tête que moi.
Mathieu eut l'air de réfléchir, puis se tourna vers lui... et se mit soudainement à rire.
-C'est tellement absurde, songea le schizophrène, puis... je serais peut-être plus célibataire bientôt.
-Ah ? fit mine de ne pas comprendre Antoine. Elle est jolie au moins ?
-Carrément canon, mais un peu conne. Mais j'lui pardonne.
Il rit doucement, et sans demander sa permission, Antoine se blottit contre le dos de son collègue, lui donnant un câlin.
-Elle est collante, aussi, ajouta Mathieu.
Ça les fit rire tout les deux.
-C'est pas un peu chelou ?
-Quoi ? Que je sente ta teub dans mon dos ?
-Mais non ! répliqua Antoine, qui ne put s'empêcher de rire. Hier matin je savais même pas que tes personnalités existaient vraiment et là...
-ça a commencé avant, avoua le plus petit.
Antoine savait qu'il ne parlait pas de ses personnalités. Non. D'autre chose... cette chose qui se passait entre eux.
-Je sais pas quand mais... toi ?
-J'aime bien t'embrasser, répondit juste le chevelu.
Il crut que Mathieu allait répliquer une phrase acerbe, mais rien. Non, le brun au chapeau avait l'air de se plaire dans ses bras.
-Et j'aime bien quand tu m'embrasses.
-On devrait pas en parler ?
-Peut-être.
Les deux jeunes hommes restèrent encore un instant assit, avant de devoir se séparer. Des personnes passant près d'eux.
-Et on en parle pas aux fans, nota Antoine pour lui-même.
-Plutôt crever que de leur dire que je t'aime.
-ah ! Donc tu m'aimes ?
Mathieu eut ce sourire, malicieux. Autrement dit, il ne lui répondrait pas.
-Aller, va les voir, l'encouragea-t-il, nouveau beau-papa.
Antoine fronça les sourcils, prenant un instant à comprendre :
-Ah mais merde... alors je suis le beau-père de tes personnalités...
-et tu les as tous embrassés, espèce de pédophile.
-Ta gueule conn... !
Ce con le poussa sur scène, l'empêchant de finir son insulte. Antoine dû oublier ses récents souvenirs, pour ses fans.
Et ça n'avait jamais été aussi difficile, de ne pas penser à son « ami ». Il n'aurait cru pouvoir devenir encore plus accro à lui.