Nda : Bon après cette petite semaine d'attente, voilà enfin l'épilogue.

Je ne vais pas blablater mais j'espère juste qu'il vous plaira ! ^^

Bonne lecture !

Comme d'habitude, merci beaucoup pour vos reviews ! Guest, Melody Swift, Yue et Val, vous trouverez ma réponse sur mon profil ^^

Mémoire oubliée

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Epilogue

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Quelques mois après la Tragédie de Fairy Tail, comme fut surnommée la destruction de l'hôpital du même nom, un dialogue s'engagea entre les deux pays en guerre. Les colonies frontalières qu'ils se disputaient par le passé, se réunirent en une seule puissance. Nouvellement affranchies de leur gérance, elles recommandèrent à Fiore et à Folia de trouver un terrain d'entente, sous peine de représailles.

Les deux pays affaiblis et endettés n'eurent pas d'autres choix que d'accepter, même si les conditions exigées par la nouvelle puissance, leur laissaient un goût amer.

Il fallut de longs mois pour qu'un traité de paix soit rédigé et signé par les deux parties et même après cela, le climat dans les deux pays était loin d'être apaisé. Folia entra rapidement en guerre civile peu de temps après l'armistice. Quant à Fiore, elle devait panser ses plaies encore béantes, la famine et la pauvreté s'étant étendues à tout le pays. Sans compter le coût des reconstructions à venir.

Même si la guerre qui avait durée vingt ans était officiellement terminée, il faudrait du temps pour que la paix se fasse ressentir véritablement dans la vie quotidienne.

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An 794, quelque part à Fiore.

Une vallée verdoyante tapissait le pied d'une haute montagne dont le pic restait enneigé la majeure partie de l'année. Au milieu de cette vallée, il y avait un lac respirant le calme et la tranquillité, où le temps semblait s'être arrêté.

Au bord, un jeune homme s'occupait à modeler de la terre glaise qui commençait doucement à prendre la forme d'un reptile, un dragon peut-être. Ses cheveux noirs de jais dansaient doucement sous l'effet d'une brise légère. Malgré la douce quiétude, son visage reflétait une profonde tristesse que ne semblait pas apaiser la terre qui prenait forme sous ses mains agiles.

Ses pensées étaient tournées vers Magnolia, cette ville qu'il avait quittée quelques mois plus tôt. Il repensait à ses amis restés là-bas : Kana, Erza, Jellal, Lucy et Wendy. Il repensait aussi à son frère, toujours en cellule et qu'il n'avait pas réussi à voir avant son départ.

Il n'avait pas pu rester. Plus les jours passaient, plus sa vie là-bas était devenue insupportable. Il avait préféré partir pour ne plus jamais revenir. Cette ville lui rappelait trop de mauvais souvenirs, beaucoup trop. Aujourd'hui encore, il continuait à faire des cauchemars depuis ce soir-là. Revivant cette terrible nuit où tout avait basculé dans le chaos. L'explosion, les flammes, la fumée, le sang, les larmes…

« Natsu ! Natsu, réponds-moi ! »

Le jeune homme se replongea encore une fois bien malgré lui dans les souvenirs de cet enfer. Il s'entendait encore un an plus tôt hurler son prénom à perdre haleine, au milieu des ruines encore fumantes de l'hôpital de Fairy Tail…

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Un an plus tôt.

Cela faisait maintenant trois jours que Gray ne quittait plus les décombres, cherchant inlassablement son amant. L'incendie avait été maîtrisé, les derniers survivants retrouvés. Désormais, il ne restait plus que des corps sans vie. Mais Gray ne voulait pas abandonner. Ecorchant ses mains et ses doigts, il ne cessait ses recherches que lorsqu'il n'arrivait plus à faire le moindre mouvement.

Chaque jour, il entendait les suppliques de ses amis, le priant de laisser tomber, qu'il ne le retrouverait plus.

— Gray s'il te plaît, le suppliait Erza, tu vas te tuer… Ça fait plus de trois jours maintenant, il doit…

Même la jeune femme si forte habituellement avait fini par baisser les bras. Mais lui ne le voulait pas car s'il renonçait, alors ça voudrait dire qu'il n'aurait plus rien à quoi se raccrocher. Il ne s'imaginait tout simplement pas vivre sans Natsu, sans son soleil. C'était comme accepter de faire une croix sur son avenir. Sans lui, il n'en avait tout simplement pas.

— Non je n'abandonnerais pas ! J'ai réussi à tenir trois jours dans les mêmes conditions ! Il y arrivera aussi j'en suis sûr ! se persuadait-il alors, s'accrochant au moindre petit espoir.

— Tu étais plus endurant que lui à cette époque, t'avais l'habitude de tout ça mais pas lui, Natsu n'a pas cette endurance… ajoutait Lucy tout aussi chamboulée par la disparition de son ami.

Seule Kana le laissait faire, parce que la jeune femme le connaissait mieux que personne d'autres et qu'elle savait que s'il abandonnait, elle le perdrait définitivement. Alors, elle ne faisait que lui offrir sa présence et son soutien. Rien de plus, rien de moins.

— Je ne laisserais pas tomber vous m'entendez ?! Jamais ! Peu importe si je dois retourner ces putains de gravats dans tous les sens ! Je le retrouverais ! Il est vivant… je le sais… protestait-il au bord du désespoir.

— Gray…

— Je ne peux pas abandonner, prononça-t-il dans un murmure, je ne peux pas… je ne veux pas le perdre… je l'aime vous comprenez ? Je l'aime et je ne lui ai jamais dit. Je n'ai jamais réussi à prononcer ces trois putains de mots à cause de quoi ?! D'une foutue fierté mal placée !

Cette conversation s'était achevée sur une étreinte rassurante de ses amies venues le soutenir. Erza l'avait bercé de longues minutes dans ses bras, puis avait déposé un baiser tendre sur sa joue avant de rejoindre Jellal, survivant de l'explosion mais encore soigné dans un hôpital de la ville. Il n'avait eu que quelques brûlures superficielles mais devait rester au repos pendant quelques temps. Comment aurait-elle réagi si lui non plus n'avait pas survécu ? Elle préférait chasser, aussi loin que possible, cette pensée qui n'avait pas lieu d'être – pour se concentrer uniquement sur le malheur de Gray. La jeune femme avait bien essayé de lui faire entendre raison, elle aurait voulu qu'il dorme dans un lit, qu'il se repose enfin mais il avait refusé. Il voulait rester là, à ses côtés, au cas où avait-il dit… Elle le comprenait car elle aurait sans doute fait la même chose à sa place. Elle espérait juste qu'il n'y laisserait pas sa santé.

Mais tout changea cette même nuit.

Alors qu'il s'était assoupi à proximité des ruines, Gray fut réveillé en sursaut, par un bruit lointain mais continu. Comme si quelqu'un cognait un objet contre un support métallique, un tuyau peut-être.

Il tressaillit avant d'éveiller un à un ses sens engourdis. Gray se concentra sur le son qu'il entendait et sur sa provenance. Les ruines de l'hôpital étaient vastes mais il était assez proche du bruit, il lui fallut pourtant de longues minutes pour s'en approcher au plus près.

— Natsu ? appela-t-il le cœur battant.

Sa voix résonna dans l'obscurité de la nuit et il dut se concentrer pour espérer entendre une réponse. Le son retentit à nouveau comme pour répondre à son appel. Mon dieu ! L'espoir renaquit soudainement dans son cœur.

— Natsu… si c'est toi tape deux fois !

Le bruit résonna une nouvelle fois… une fois puis deux. Gray, les larmes aux yeux, commença à déblayer les débris pour se créer un passage.

— Natsu continue de taper ! Je viens te chercher !

Des débris toujours plus nombreux s'amoncelaient devant lui, l'empêchant de le rejoindre. Mais le bruit métallique l'encourageait dans sa tâche. Gray était épuisé entre le manque de sommeil, les recherches quotidiennes et l'inquiétude mais il était là, quelque part juste sous ses pieds. Alors il mit du cœur à l'ouvrage, les larmes dévalant ses joues devenues bien trop pâles. Aucun obstacle ne pourrait l'empêcher de le rejoindre !

Puis le bruit cessa soudainement laissant place au silence, plus lourd et plus pesant que jamais.

— Natsu !

Aucune réponse. Et son cœur qui battait à tout rompre l'empêchait de se concentrer sur les bruits qui l'entouraient.

— Non non non ! paniqua le jeune homme le cœur au bord des lèvres. Natsu réponds-moi ! Je t'en supplie… je… je suis là…

Il continua à déblayer, des pierres, des vestiges de mobiliers hospitaliers. Il s'écorcha les mains, le sang coulant de plus belle de sa peau déjà bien abîmée, mais il ne sentait pas la douleur. Il ne ressentait que la peur d'arriver trop tard alors que Natsu avait tenu jusque-là. Il ne pouvait pas le perdre maintenant, si près du but ! Les larmes brouillaient sa vue mais il s'acharna à déblayer à l'aveuglette, tout ce qui pouvait le gêner dans sa progression.

— Natsu ! Réponds-moi bordel !

Des derniers débris, émergea un passage que Gray élargit, juste assez pour pouvoir s'y engouffrer, le cœur au bord de l'explosion.

— Natsu ?!

Il ne devait rien lâcher et continuer à l'appeler encore et encore. Trois jours s'étaient écoulés, il devait être à bout de force, peut-être même était-il blessé !

Une fois le passage étroit franchi, Gray semblait être dans ce qu'il restait d'une pièce d'eau. Des débris de faïence jonchaient le sol et des jais d'eau jaillissaient des conduits percés. Cette abondance de liquide vital avait sans doute contribué à la survie de Natsu.

Alors qu'il regardait tout autour de lui avec sa lampe torche, Gray crut apercevoir une couleur de cheveux familière, à peine visible tant la poussière la recouvrait. Le jeune homme se précipita vers elle, à bout de souffle.

— Natsu !

C'était bien lui. Sa peau était pâle, si pâle que le voir ainsi lui brisa le cœur. Gray le secoua doucement pour essayer de le réveiller. Il respirait encore mais si faiblement, que le jeune homme eut du mal à percevoir son souffle.

Au bout d'un temps qui parut interminable à Gray, Natsu finit par ouvrir ses yeux légèrement. Il était en vie. La flamme était ténue mais elle était bien là.

— Je savais que tu viendrais… bredouilla-t-il d'une voix faible, un léger sourire aux lèvres.

Gray lui caressa les cheveux les mains tremblantes, il ne pouvait plus s'arrêter de pleurer. Le jeune homme, secoué par les sanglots, déposa un baiser sur les lèvres inhabituellement froides de son compagnon et lui caressa la joue d'une main maculée de sang.

— Je vais te sortir d'ici… lui promit-il.

— Gray… ma jambe… murmura Natsu.

Incrédule, Gray suivit le regard du médecin. Il souleva d'une main incertaine la veste qui recouvrait ses jambes et eut un haut le cœur lorsqu'il comprit ce que voulait dire Natsu. Sous le vêtement taché de sang, il constata avec horreur que l'une de ses jambes avait été arrachée au dessus du genou. Le jeune homme avait eu la force de se faire un garrot et c'était sans aucun doute grâce à cela qu'il avait survécu aussi longtemps. C'en était trop pour Gray qui se mit à maudire la cruauté du destin. Son regard mortifié d'où transparaissait une douleur insupportable, brisa le cœur de Natsu qui ne supportait pas de voir de la tristesse dans ses magnifiques yeux bleus.

— Ce n'est pas grave tu sais… le rassura-t-il. Arrête de pleurer s'il te plaît… Je ne supporte pas de te voir dans cet état.

— Comment peux-tu dire une chose pareille dans l'état où tu es Natsu ? Comment peux-tu penser à moi alors que… s' interrompit-il les sanglots étranglant sa voix.

Gray lui caressait inlassablement les cheveux. Il le trouvait tellement courageux, en dépit de tout ce qu'il avait vécu. Comment pouvait-il encore garder le sourire, son si merveilleux sourire ? D'où lui venait-il cette force incommensurable ?

— Je suis content, murmura Natsu en se saisissant du médaillon pendu au cou de son amant. Il t'a protégé…

Gray referma sa main sur celle de son amant qui serrait encore le pendentif. Les larmes coulaient sur le visage de ce dernier en même temps qu'il remerciait les dieux d'avoir protégé son compagnon. Peu importe ce qui pouvait lui arriver à lui, tant que Gray était en vie et en bonne santé.

— Je t'aime Natsu… Je t'aime tellement… réussit à prononcer le jeune militaire, avant de le serrer dans ses bras.

— Je sais.

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An 794…

Toujours perdu dans ses sombres pensées, Gray sentit des bras l'entourer tendrement, mettant fin momentanément à ses souvenirs douloureux.

— Mon artiste devrait prendre sa pause, murmura une voix chaude près de son oreille.

Gray répondit par un pâle sourire. Il attrapa l'une des mains qui s'accrochait à son cou, avec ses doigts couverts de glaise et la caressa tendrement, puis s'en saisit pour y déposer un baiser, juste dans le creux de la paume.

Une caresse dans ses cheveux, un baiser dans son cou.

Gray respira ce doux parfum avec lequel il s'enivrait chaque jour avec la même intensité, la même passion, le même amour.

— A quoi pensais-tu ? demanda d'une voix inquiète son compagnon.

— A Magnolia, murmura Gray doucement.

Le jeune homme s'assit sur ses genoux pour lui faire face.

— Si tu arrêtais de te torturer ainsi ?

Il plongea ses yeux émeraude dans l'immensité des deux étendues bleues qui avaient perdues leur lueur.

— Comment veux-tu que je fasse alors que j'ai failli te… chuchota le jeune homme, comme si l'intensité de sa voix pouvait rompre la réalité actuelle, pour le replonger dans ce cauchemar.

— Tu as failli, c'est tout à fait ça, Gray. Je suis en vie et en un seul morceau. Enfin, s'il on peut dire… rit-il légèrement en se saisissant de son visage de ses deux mains.

— Natsu…

Gray le regardait d'un air affligé. Il réussissait à faire de l'humour alors qu'il avait perdu l'une de ses jambes… Cela ressemblait bien à Natsu un tel comportement mais ça montrait aussi à Gray, à quel point il était devenu faible par rapport à lui.

Le militaire était resté à ses côtés jusqu'à l'arrivée des secours, le forçant à garder les yeux ouverts, lui parlant inlassablement d'eux et de leur avenir qui les attendait. Il lui avait promit de quitter l'armée pour s'installer à la montagne avec lui et Happy, comme ils l'avaient rêvé.

Natsu avait été ensuite conduit dans l'un des hôpitaux de la ville où il avait subi une importante intervention chirurgicale. Mais malgré la gravité de ses blessures, le jeune homme s'était remis à une vitesse qui avait surpris tout le personnel hospitalier. Il avait une telle volonté de vivre que sa rééducation s'était déroulée dans les meilleures conditions possibles. Gray ne l'avait pas lâché d'une semelle. Epoustouflé devant sa capacité à se remettre aussi bien d'un tel traumatisme. Ce qui n'était pas son cas à lui.

Les meurtrissures de son cœur étaient toujours là, grandes ouvertes, à vif. Gray ne s'était jamais remis de cette nuit infernale, refaisant chaque nuit le même cauchemar, revoyant Natsu baignant dans son sang. Mais dans son rêve, il ne survivait jamais. Et Gray se réveillait en larmes, chaque nuit, se blottissant contre l'homme qu'il aimait. Il avait l'impression que depuis ce jour, il s'était transformé en statue de verre qui avait éclatée en une multitude de morceaux impossible à recoller.

— Je n'avais pas besoin de cette jambe de toute façon ! rétorqua Natsu sur le ton de la plaisanterie. On m'a toujours dis que j'avais deux pieds gauches c'est le moment ou jamais de me servir du droit !

Une larme perla aux coins des yeux de Gray en revoyant l'image de Natsu sous les décombres de l'hôpital, dans une mare de sang et la jambe gauche sectionnée. Et pourtant, son sourire était toujours là…

— Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je t'avais perdu ce jour-là… prononça-t-il dans un murmure.

— Gray regarde-moi, pria Natsu en plongeant son regard intense dans le sien. Donne-moi ta main.

Il n'attendit pas la réponse de Gray qu'il prit sa main dans la sienne et la posa tout contre son cœur. Elle était glacée, encore plus que par le passé. Ainsi, Natsu pouvait-il lui offrir un peu de sa chaleur.

— Tu entends ça ? C'est mon cœur qui bat. Je suis vivant aujourd'hui parce que tu n'as rien lâché ! Erza m'a raconté que tu avais même empêché les nettoyeurs, de venir déblayer les décombres avec leurs engins ! J'aurais voulu voir ça ! plaisanta-t-il.

Natsu essayait de le faire sourire à nouveau. Depuis l'explosion de Fairy Tail, Gray avait gardé cette lueur triste dans le regard. Natsu était conscient qu'il avait eu si peur de le perdre qu'il en avait gardée des traces indélébiles. Il ne supportait pas de le voir ainsi, aussi fragile. Chaque jour il essayait de le rassurer comme il le pouvait. Mais seul le temps pourrait refermer ses blessures.

— Tu as perdu ta jambe, murmura Gray.

— Ils m'en ont fait une belle toute neuve ! Elle est presque mieux que l'ancienne en plus, lui rétorqua le jeune homme en tapotant sa prothèse.

Natsu lui prit la main et la posa sur sa jambe artificielle, qu'il portait depuis quelques mois déjà et dont il s'habituait de mieux en mieux. Grâce à elle, le médecin avait pu reprendre une activité et soigner les villageois de la vallée.

— Ils ont fait beaucoup de progrès tu sais. Tu vois quand tu me touches comme ça, lui montra-t-il en se caressant la cuisse avec la main de son compagnon, je ressens des choses, comme si mes poils se dressaient. Je sais que c'est dans ma tête tout ça mais j'adore les sensations que tu fais naître en moi.

Natsu lui caressa la joue tendrement et se noya un instant dans ses prunelles océan.

— Je peux très bien vivre avec une seule jambe, je ne boite presque plus et je peux aller soigner mes patients dans les villages alentours, ajouta le médecin.

— Je sais, ta volonté m'impressionne Natsu.

— Non Gray, si j'ai réussi à m'en sortir de cette façon c'est parce que tu étais à mes côtés, que tu m'as donné la force nécessaire. Si tu n'avais pas été là… s'interrompit-il en posant son front contre le sien. Je ne voulais pas mourir sans te revoir alors j'ai tenu aussi longtemps que j'ai pu.

— J'aurais dû être à tes côtés ce soir-là, peut-être que…

— Non ! J'ai remercié le ciel que tu ne sois pas là au moment de l'explosion. Je ne sais pas ce que j'aurais fait s'il t'était arrivé quelque chose… souffla Natsu bouleversé. S'il te plaît ne dis plus jamais une chose pareille ! Je n'aurais pas supporté de te perdre toi aussi.

Gray engouffra sa tête dans le creux de l'épaule de son compagnon. Natsu avait raison, il fallait qu'il laisse toute cette histoire derrière lui, une bonne fois pour toute. Natsu était là et il était en vie. Il avait perdu sa jambe mais pas sa joie de vivre et sa bonne humeur, et c'était tout ce qui importait réellement.

— Je t'aime Natsu. Je t'aime tellement !

— Moi aussi je t'aime, déclara le jeune homme avant de presser ses lèvres contre les siennes.

Le soleil se couchait sur la vallée quand les deux amants reprirent le chemin de leur maison de bois, au seuil de laquelle une petite boule de poils bleue les attendait.

— Le mois prochain, on ira tous les trois à Magnolia pour fêter le mariage d'Erza et Jellal ! C'est tellement incroyable qu'un homme ait réussi à dresser cette terreur ! se moqua Natsu.

— Je ne suis pas sûr qu'il l'ait vraiment dressé comme tu dis, rétorqua Gray amusé.

— Ça veut dire que tu es enfin décidé à y aller ? demanda Natsu les yeux plein d'espoir.

Depuis qu'ils avaient appris les fiançailles de leurs amis et malgré la joie évidente qu'éprouvait Gray pour leur bonheur, il refusait catégoriquement de s'y rendre. Et chaque fois que Natsu essayait de lui en parler, Gray se refermait comme une huître.

— Oui. Cette peur de retourner à Magnolia est ridicule, déclara-t-il. Nos amis me manquent et je ne manquerais ce mariage pour rien au monde.

Natsu lui offrit son plus beau sourire avant de lui lancer un regard langoureux.

— Que dirais-tu de fêter ça comme il se doit ?

— Natsu… Tu es infatigable, plaisanta le jeune homme avant de lui coller un baiser et de le soulever pour le transporter dans leur petite maison, suivi de prêt par Happy.

— Je rêve du jour où je pourrais à nouveau te prendre aussi dans mes bras. En attendant, ce n'est pas cette jambe en moins qui va m'empêcher de te faire grimper aux rideaux !

oOoOo

Le mois suivant Gray, Natsu et Happy reprirent la route pour Magnolia. Dans un premier temps, ils se rendirent dans la prison où Lyon était encore incarcéré, quelques kilomètres en amont de la ville. Bien que Gray ait décidé de ne pas porter plainte contre lui, il avait tout de même été condamné à de la prison ferme. Mais le jeune homme était proche de sa libération et comme Gray n'était pas encore allé le voir, il décida de prendre son courage à deux mains, et de profiter de la noce de ses amis pour lui rendre visite.

Natsu avait essayé de le convaincre de l'oublier mais Gray lui avait expliqué à quel point il se sentait coupable de la folie de son frère qu'il avait en partie causée, et qu'il voulait reprendre leur relation sur de nouvelles bases, à condition bien sûr que Lyon le veuille aussi.

— Je n'aime pas trop l'idée que tu revoies ce type, avait déclaré Natsu, mais j'ai le sentiment qu'il faut que t'en passes par là pour pouvoir te reconstruire, alors… c'est d'accord.

Cela n'avait pas été facile pour Natsu de ranger sa rancœur au placard mais Gray était comme sur le point de se casser, alors si renouer des liens avec Lyon pouvait l'aider à aller de l'avant, alors soit, il était prêt à faire cet effort. Toutefois, il se promit de garder un œil vigilent sur sur lui. il n'était pas question qu'il pose encore une fois la main sur Gray.

Bien que l'entretien avec son frère fût plutôt court, Gray avait senti ses barrières s'abaisser légèrement. Pourtant, un long chemin leur resterait à parcourir mais cette petite victoire remit un peu de baume au cœur à Gray, qui angoissait à la seule idée de pénétrer à nouveau dans Magnolia.

On sentait que la ville avait gardé une certaine mélancolie depuis les évènements, qui avaient marqués la fin de la guerre, entre Fiore et Folia. La place où se trouvait autrefois l'hôpital de Fairy Tail était occupée par un monument érigé en mémoire des victimes du bombardement. Natsu avait perdu de nombreux collègues dans cette tragédie, dont faisaient partie le docteur Ever Green mais surtout le vieux Makarov qu'il considérait comme un père.

Avec Gray, ils avaient décidés de laisser un bouquet de fleurs et de se recueillir avant de rejoindre leurs amis pour la cérémonie.

Natsu sentit Gray frissonner quand ils arrivèrent devant le monument. Ce n'était pas facile pour lui de revoir cet endroit où il avait vécu l'enfer. Tous deux versèrent des larmes silencieuses tout en se tenant fermement par la main.

— Allons-y, proposa Natsu.

Les deux hommes gardèrent le silence le long du trajet. Natsu marchait toujours avec une canne mais il se déplaçait bien plus vite désormais, et ne ressentait plus cette douleur lancinante qu'il avait, lorsqu'il avait commencé à porter sa prothèse.

En arrivant sur la plage, où devait se dérouler la cérémonie, ils reconnurent au loin les silhouettes de tous leurs amis réunis. Erza resplendissait dans une robe de la même teinte que ses cheveux, étroitement collée par le non moins élégant Jellal, vêtu d'un costume bleu nuit. Ils paressaient épanouis et plus heureux que jamais tous les deux. On devinait aux courbes doucement arrondies de la rousse que leur bonheur grandirait encore dans les mois à venir.

Autour d'eux, tous étaient là, beaux et souriants, Lucy et son fiancé Hibiki, Wendy et même Kana accompagnée d'un jeune homme avec lequel elle semblait très proche. Légèrement en retrait, Gray reconnut Sting accompagné de ce même jeune homme avec lequel il l'avait vu, la première fois, devant l'orphelinat de Sabertooth. Après l'explosion de l'hôpital, une entraide s'était formée naturellement et les anciennes rivalités oubliées. Gray lui-même avait pardonné au blond, qui s'était en outre, plus ou moins excusé de son comportement déplacé. Un peu plus loin, Elfman et Mirajane discutaient avec Luxus. Même Ultear, Meldy et Juvia étaient présentes. Pas un ne manquait à l'appel.

Les deux jeunes hommes se sourirent tendrement avant de les rejoindre. Des rires, des accolades – une nouvelle ère se reconstruisait doucement.

Même s'ils garderaient tous deux des séquelles de cette tragédie, Gray et Natsu se promirent de garder à l'esprit le sourire des victimes qu'ils avaient connues et celui de leurs amis encore présents dans leur vie, pour en faire un élément solide dans la construction de leur avenir.

Le soleil put enfin se lever sur cette interminable nuit – aube nouvelle, promesse d'un avenir meilleur…

- FIN -

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Nda : Fin de cette longue histoire qui m'a donné bien du fil à retordre !

Alors, verdict ? Natsu est bien en vie mais mutilé… Ne m'en veuillez pas trop surtout ! J'ai bien failli le tuer vous savez… oui oui ! Et puis par la suite, j'ai voulu écrire deux fins différentes, pour enfin me décider entre les deux. C'eut été trop cruel d'enlever Natsu à Gray qui est déjà bien abîmé… Même moi, j'avais besoin de les voir se retrouver à la fin.

Larmes, sang et guimauve pour clôturer tout ça. J'ai voulu réunir à la fin, les principaux protagonistes, même les empêcheurs de tourner en rond, pour montrer que bien que la guerre ait fait énormément de dégâts, elle avait tout de même réussi à réunir les humains entre eux, certains en tout cas.

Je voulais profiter de cette note pour faire un "auto-bilan" de ma fic mais pour cela, il aurait fallu que je la relise dans son intégralité, je n'ai pas eu le temps pour ça. :/ Tout ce que je peux dire pour le moment, c'est que j'ai eu des hauts et des bas avec cette histoire, des déceptions sur certains passages, combinés à un passage à vide pour ma fic, et pour moi du même coup. Bref, une fanfic compliquée à gérer mais que je ne regrette absolument pas d'avoir écrite et partagée au bout du compte, même s'il y a sans doute pas mal de choses que je changerais après coup.

Vilà, j'espère que vous avez pris plaisir à lire et suivre cette histoire du début à la fin. J'attends vos retours maintenant, même si vous n'avez encore jamais commenté, ça me ferait plaisir que vous le fassiez pour ce dernier chapitre ! )

Cette note est quasiment aussi longue que le chapitre lui-même… :p

Pour finir, juste pour vous dire que maintenant que ce « mastodonte » est terminé, je vais pouvoir me remettre sur mes projets laissés en suspens. Pour ceux qui ne le savent pas, je gère un blog sur lequel je fais état de mes projets en cours, si ça vous intéresse, vous êtes les bienvenus ^^

Dernière chose : demain ou plutôt tout à l'heure en fin de journée, vu l'heure avancée, je publierais une petite douceur acidulée pour la Saint-Valentin.

Merci encore d'avoir suivi, mis en favori et/ou commenté cette histoire !

A bientôt ^^