... (se cache derrière un rideau) Désolée... Juste désolée lol
Non je ne vous ai pas oublié(e)s ! (peut-être n'est-ce pas réciproque... )

J'ai juste été complètement dépassée, débordée de travail récemment... J'en ai même perdu le temps de lire des fanfictions, de rêvasser et tout... J'avais même eu une super idée de fanfiction sur Maze Runner de John Dashner (avec Minho :3) mais je n'ai eu le temps de rien...
D'autant que quelque chose de TRAGIQUE est arrivé aux Soupirs... Ils ont perdu leur brouillon ! C'est-à-dire que je n'ai PLUS UNE SEULE TRACE de ce que j'avais prévu pour la suite, plus AUCUNE note de mes pxtains d'inspirations et idées de malade...

Bref, cela dit, il me reste en stock le chapitre 17, qui n'est franchement pas très gai, je m'en excuse, mais c'était une nécessité pour préparer la suite (suite que j'ai donc presque intégralement oubliée... -' so useful )

J'arrête de faire des promesses, étant donné mon apparente incapacité à les tenir, mais je vous publie ça du fond du cœur, en m'excusant profondément si ça ne vous plaît pas du tout...
Bref, je ne veux pas faire la mendiante, mais des pitites reviews m'aideraient beaucoup à me remotiver et retrouver une suite pour les Soupirs, parce que je crois qu'Angie et Eric n'en peuvent plus xD


Chapitre XVII

J'avais vraiment très mal dormi. C'est simple, en fait je n'avais pas dormi, je n'avais fait que cauchemarder, vivre quelques heures nocturnes dans une dimension irréelle, impalpable mais tellement illusoire. J'avais été véritablement hantée par cet homme, cet homme dont j'ignorais jusqu'au nom, et cette petite fille au visage déformé par la peur et l'horreur. Qui étaient-ils ? Qu'avaient-ils à voir avec moi ? Étaient-ce simplement des allégories de mes peurs ? Qu'elles étaient-elles d'ailleurs ? Tant de questions se bousculaient, se heurtaient et se meurtrissaient dans mon cerveau endolori.

En fait, jamais de ma vie je n'avais aussi mal dormi, du moins pas que je me souvienne. Parce qu'au final, je me suis rendue compte que je ne savais rien, rien de mon passé, rien de moi même. Je ne me définis pas par mon passé, loin de là, mais je me comprends grâce à lui, d'où ma nécessité d'en avoir connaissance. Et je réalise que je ne me comprends pas, je ne sais pas comment j'en suis arrivée là, ce que je fais chez les Audacieux, ce qui m'a fait changer de Faction, je ne comprends pas pourquoi ni comment est-ce que j'ai réussi la première étape de l'initiation, en fait, je ne sais pas pourquoi je continue, pourquoi je marche encore et toujours sur un chemin que je n'ai pas choisi.

"Tu es réveillée ?" me demanda doucement, en un murmure empathique une voix qui m'était familière dans des tons beaucoup plus brusques. Je me retournai alors, réalisant que j'étais allongée dans un lit, engloutie sous une couverture en plumes.

"Éric ?" m'étonnai-je avant de me remémorer la scène qui avait précédé mon évanouissement.

"Ça va mieux ?" s'inquiéta-t-il en posant une de ses paumes contre mon front, prenant sans doute ma température.

"Oui, oui" mentis-je. Pas question de faire la Cosette et de rester alitée comme une petite malade, laissant les autres s'apitoyer sur mon sort.

"Tu es sûre ?" insista-t-il. Je me redressai alors pour lui montrer que j'étais en pleine forme.

"Regarde, je déborde de vitalité !" m'exclamai-je non sans me foutre de ma propre gueule intérieurement.

"Repose-toi encore un peu, quand même" persistait-il "Je vais annuler tes prochaines simulations, tu seras dispensée"

"P... Pardon ?" m'étouffai-je "Pourquoi ?"

"Regarde dans quel état ça t'a mis sérieux, et pense que le pire reste à venir, tu ne supporteras pas une troisième série" m'expliqua-t-il.

"Bien sûr que si, enfin quel intérêt de s'arrêter maintenant ?" m'écriai-je "On est si proches du but"

"Non Angie, on est pas proches du but parce que le but n'est pas de te détruire les neurones avec des réminiscences verrouillées peut-être pour une bonne raison, le but est de te faire réussir l'initiation pour que tu deviennes un membre complet de la Faction des Audacieux" me rappela-t-il sèchement.

"Et comment est-ce que je suis supposée réussir l'initiation si je ne complète pas la deuxième phase ?" m'énervai-je.

"Oh et puis tu m'emmerdes, regarde un peu dans quel état tu es !" grogna-t-il "Et dis-toi que ce n'était qu'un léger déverrouillage, une autre ingurgitation de sérum pourrait te transformer en légume !"

"Et alors ? Ça n'a peut-être aucune importance pour toi, mais pour moi tu n'as pas idée !" protestai-je.

"Tu serais prête à mourir par simple curiosité ? Tu es vraiment plus stupide et niaise que je ne le pensais" me lança-t-il. A l'ouïe de cette pique, je m'enfonçai dans mes épaules, micro-expression qui n'échappa pas au regard analytique d'Eric.

"Angie... Pardon... " implora-t-il presque, en s'asseyant à côté de moi, l'air penaud "J'ai juste peur qu'il ne t'arrive quelque chose"

Il passa alors un bras autour de mes épaules, me faisant tressaillir au premier contact. Il me tira légèrement vers lui pour me prendre dans ses bras, alors que je me laissais m'y blottir.

"Éric... " commençai-je "C'est très important pour moi"

"Je sais" répondit-il simplement.

"Tu dois apprendre à me faire confiance" lui expliquai-je.

"Mais comment veux-tu que je fasse alors que je connais tous les risques et conséquences graves que peut avoir une reprise de sérum pour toi"

"C'est de l'hypothétique tout ça Éric, il est aussi possible que tout se passe bien. Mais quand je dis que tu dois me faire confiance, je veux dire que je suis assez grande pour savoir ce qui est bon et ce qui est mauvais pour moi. Certes tu as plus d'expérience, mais dans ce cas précis tu ne peux pas te mettre à ma place et penser pour moi. Éric, si je ne vais pas jusqu'au bout, je n'arriverai jamais à supporter cet état instable, savoir et ne rien savoir, ce sentiment d'intuition qui ne peut jamais s'épanouir en une connaissance précise. Pour une fois j'ai envie de faire quelque chose de moi-même, de mon propre gré, ça émane de moi. J'ai besoin de savoir, Éric"

À ces mots, Éric me prit par les poignets et me tira à lui, il passa alors ses bras autour de moi et me serra contre lui en appuyant sa tête contre la mienne. Il me pressa fort, comme se fondre en moi.

"Promets-moi alors que tu n'agiras pas inconsciemment" me demanda-t-il d'un murmure à bout de lèvres.

"Je te le promets" répondis-je. Il s'écarta alors légèrement de moi, et passa sa main dans mes cheveux en caressant ma joue.

"Si jamais tu fais quoique ce soit d'irréfléchi, je ne te le pardonnerai pas"

"Merci" lui répondis-je alors sincèrement. Il pencha sa tête et déposa alors un tout petit baiser sur mes lèvres, tout doux, tout chaste. Depuis quand es-tu aussi mignon, Éric ? Je ne te reconnais plus... Je ne sais plus quoi penser de toi...


*Point de vue de Marie

"Ça fait longtemps qu'on a pas vu Angie dis-donc... " fis-je remarquer à table, à l'heure du petit-déjeuner avec Louis "Elle n'a pas dormi au dortoir, et l'infirmerie était pleine, je n'ai pas pu regarder si elle y était"

"J'ai entendu dire que ses simulations s'étaient assez mal passées, apparemment ils en seraient même venu à débrancher l'ordinateur pour mettre le logiciel hors tension... " m'expliqua-t-il.

"Qui t'a dit ça ? Comment elle allait ?" m'exclamai-je immédiatement en manquant de m'étouffer avec mon jus d'orange.

"C'est Roy qui en parlait à Jeanne" me répondit Louis "Il aurait vu Éric sortir de la salle en portant Angie à moitié inconsciente"

"Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver... Il lui arrive toujours des emmerdes, la pauvre" ne pus-je m'empêcher de soupirer. Comme Angie d'ailleurs, elle soupirait tout le temps, constamment. A croire que j'avais fini par même lui piquer ses petits tics comportementaux.

"C'est clair... Déjà avec son histoire de sérum de paix c'était pas facile, mais là c'est vraiment... " compatissait Louis "Si aucun Fraternel ne fait défection chez les Audacieux, c'est peut-être pour une bonne raison. Il y a des lieux à éviter si on veut être en sécurité"

"Pourquoi tu dis ça tout à coup ?" m'étonnai-je de son air songeur et nébuleux.

"J'sais pas, j'sais pas trop ce que je dis, j'suis un peu dans les vapes, les simulations étaient pas fastoches hier... " m'avoua-t-il.

"Tu m'as dit pourtant que ça se passait bien avec Quatre ?" lui demandai-je.

"Oui, oui, ça se passe bien... " amorça-t-il.

"Mais ?" m'enquis-je.

"Mais ce sont des simulations de peur quoi ! C'est pas très gai... " finit-il par expliquer. Pauvre Louis... Ses simulations n'avaient vraiment pas l'air faciles à vivre, bien sûr les miennes non plus n'étaient pas exactement roses et de perlée matinale, mais Louis - au même titre qu'Angie - semblait avoir vécu de sacrées perturbations émotionnelles par le passé, qui compliquaient réellement leurs simulations. Je posai ma main sur celle de Louis, qui s'était à nouveau perdu dans ses pensées.

"Ça va aller" le réconfortai-je, d'un sincère sourire. Il releva alors ses yeux, et plongea son regard dans le mien. Je tressaillis immédiatement à ce contact visuel, et retirai ma main de son poignet sur le champ. Je me sentis rougir en une demi-seconde, virant à l'écarlate tomate. Non pas que Louis me troublait... mais il ne me laissait pas franchement indifférente, et je ne savais pas s'il en avait conscience. Avec sa belle tignasse brune, épaisse et mal coiffée, ses superbes yeux verts qui reluisaient comme deux émeraudes colombiennes sur une parure ancestrale... Et cet air nonchalant, cette Sincérité dans son comportement dont il n'arrivait pas à se défaire... Il semblait parfois si proche d'Angie, ils se ressemblaient énormément... Peut-être même qu'il l'aimait...

"En tout cas j'espère qu'Angie va pas encore se créer des problèmes avec Eric" me réveilla-t-il de mes pensées. Ah oui... Et puis il y avait Eric. Cet homme si étrange, singulier et ambigu, presque bipolaire. Il tâchait toujours de garder Angie à l'œil, il l'espionnait véritablement, c'en était presque effrayant. Et pourtant, lorsqu'elle se retournait pour dévisager son regard insistant dans son dos, il faisait mine de ne pas avoir fait attention à elle. On aurait pu facilement dire qu'il s'agissait de deux amants qui se cherchaient... si on ne parlait pas d'Angie, et d'Eric. Angie semblait vraiment détester Eric, et pour cause, elle avait de bonnes raisons. Dès les premiers jours - non, dès les premières heures - il avait fait d'elle son bouc émissaire, et Angie à cette époque n'était pas franchement douée en relations humaines - d'ailleurs elle ne s'est pas franchement améliorée, il faut bien l'avouer - et n'a fait qu'empirer les choses. Mais pourtant, parfois je la surprends à se pincer la lèvre quand Eric passe près de nous, je la surprends baisser les yeux ou détourner le regard. Et puis, sitôt qu'elle a un soucis, Eric est toujours le premier présent pour venir l'aider... Louis l'avait lui-même dit, Eric aurait été allé aider Angie après ses dernières simulations.

Que penser de leur relation... des simulations... de Louis...


*Point de vue d'Angie

Ça y est, j'étais à nouveau en position quasi-allongée sur cette chaise longue et glaciale que je commençais à bien connaître. Ce bref moment précédant les simulations en elles-mêmes, j'y étais. Je patientais dans l'attente, avec angoisse, de parcourir mes autres peurs, et peut-être définitivement lever le verrou sur ce qui bloquait en moi. Eric était silencieux, derrière les écrans, à la place de Will. Il ne disait rien, ne semblait même pas me regarder ni faire attention à moi, il était comme effacé. Il s'effaçait, son visage s'effaçait, la pièce s'effaçait, la réalité s'effaçait...

Je me trouvais dans un espace noir et lugubre. Un violent courant d'air me déstabilisait et me glaçait véritablement le sang. Je marchai, sans trop savoir pourquoi, mais je me mis à marcher tout droit, dans quelle direction ? Je n'en avais aucune idée. Deux petites lueurs se trouvaient plus loin, à quelques mètres, ou à quelques lieues, ça non plus je n'en avais aucune idée. Je pouvais entendre des cris percer l'obscurité de cette caverne humide, des cris d'enfants, à vous faire tressaillir d'horreur. Des hurlements funestes s'arrachaient au loin, des hurlements qui semblaient se rapprocher. Je commençais à perdre mes repères, avançant toujours dans l'obscurité la plus totale vers deux lueurs qui peut-être n'étaient que le fruit de mon imagination, et ces cris qui résonnaient en violents échos, je ne savais pas d'où ils venaient, ni si je m'approchais d'eux, ou si c'étaient eux qui se rapprochaient de moi. Deux portes me firent soudainement face. L'une à ma gauche, l'autre à ma droite. Toutes deux parfaitement identiques. Ouvertes, ou fermées, un courant d'air s'échappait de chacune d'elle, un courant d'air qui venait vers moi ou qui au contraire soufflait dans mon dos. Les cris se rapprochèrent.

"Choisis" m'ordonna une voix faible et suppliante. Je me stupéfiai sur place, cette voix me disait quelque chose, cette voix je la connaissais, et cette voix, ce qu'elle me demandait, m'effrayait réellement "Choisis une des deux portes, choisis la bonne" implora la voix suffocante. Je compris alors immédiatement que la vie de cette personne dépendait de mon choix. Je me mis à transpirer violemment, ma peau flasque juste assez ferme pour m'empêcher de me fondre en une flaque au sol, à l'image de ma faiblesse du moment. Choisir ? Laquelle ?

"Vite" me pressa cette voix "Je t'en supplie" Mais laquelle ? Quelle porte ? Les deux étaient parfaitement identiques ! Mais il fallait que je me dépasse, la vie de cette personne en dépendait... Seulement laquelle ? Je m'effondrai au sol, totalement désemparée et affaiblie, alors que de nouveaux hurlements me percèrent les tympans. Je pressai alors mes mains contre mes oreilles, mais rien à faire, mes oreilles saignaient... Celle... de gauche ! La porte de gauche ! J'allai alors me placer devant la porte à ma gauche. Les cris cessèrent alors. J'avais fait le bon choix !

Mais finalement, un dernier hurlement, plus fort que tous les précédents vint déchirer les ténèbres de la dimension, j'esquissai alors un regard vers la porte de droite, et vis du sang dégouliner, s'étendre, s'écouler en litres. Non, c'était celle de droite ! Je voulus alors me précipiter sur celle-ci, mais mes jambes étaient comme plantées, ancrées dans le sol, si bien qu'il m'était tout à fait impossible de les mouvoir, j'étais comme statufiée sur place, je ne pouvais pas revenir en arrière, ce choix avait été décisif, et ce n'avait pas été le bon. Dans l'embrasure de la porte de droite, je vis un corps se détacher au niveau du seuil, et une tête pendit, une tête d'enfant, une petite brune, elle plongea son regard ambré dans le mien, alors que des larmes de sang perlaient sur ses joues en épais caillots.

"Angie... " pleura la petite fille.

"Gaby... Je suis désolée... " fondis-je en larmes à mon tour. J'allai perdre mon visage dans mes mains, pour me cacher, pour éviter le regard de Gabrielle... J'avais laissé ma soeur mourir, je l'avais tuée.

Puis me voilà de nouveau happée par cette ténèbre en mouvement, par ce noir quasi-matériel qui balaya toute la scène et me replongea dans la plus angoissante des incertitudes. Où étais-je à nouveau ? Ce que je savais cette fois-ci, c'est que je n'étais pas seule. Un bruit de pas résonnait dans mon dos, et en me retournant pourtant, je n'y faisais pas face, et cela venait toujours de derrière moi. Finalement, certaines lumières percèrent du plafond. Je me trouvais dans un tunnel d'égoût, du moins tout y ressemblait. Des canalisations d'eau s'étiraient sur les murs, et un petit fluide d'eau sale coulait à mes pieds. La lumière quant à elle, était très faible et filtrée par les bouches d'égout grillagées. Lorsque je redescendis les yeux, pour regarder en face de moi, je vis alors une épaisse silhouette masculine, grande et forte, baraquée, tout en noir. Il s'avança alors vers moi, et mon instinct sonna une alerte interne. Je courais un grand danger, il fallait que j'échappe à cet homme. Je tournai immédiatement les talons, et marchai lentement, puis le sentant se rapprocher, j'accélérai, jusqu'à me mettre à courir, aussi vite que je le pouvais. L'homme m'attrapa néanmoins par le poignet, me stoppant brutalement dans ma course, et me tira vers lui, me brisant au passage de sa forte pression les os de mon poignet. Je poussai un violent hurlement de douleur au bruit de la rupture de mon os, mais cela laissa de marbre mon agresseur. Qui était-il, que voulait-il ? Je tentai de le pousser, de me débattre, de lui assener de violents coups, mais mes membres étaient comme endoloris d'un puissant anesthésiant.

L'homme me tordit alors les deux bras dans mon dos et me plaqua brutalement face contre le mur de rouille et de calcaire. Le choc fut d'une rare violence, et je tentai de me débattre de toutes mes forces, complètement impuissante, à mesure que je sentais le goût métallique du sang se propager dans ma bouche. L'homme passa alors une de ses mains libres sur mon bas-ventre, et arracha sèchement les boutons de mon pantalon. Non... Il n'allait pas... Je me mis à pousser de stridents hurlements de détresse. Aidez-moi... Je vous en supplie... Non... L'homme força alors le passage, et enfonça sa main glaciale dans ma culotte pour m'attraper le sexe... L'horreur qui me submergea se dédoubla d'une puissante décharge d'instinct de survie, si bien que je respirai un grand coup pour recharger d'oxygène l'intégralité de mes muscles, et donnai un violent coup de tête dans le menton de mon agresseur, j'attrapai alors la première canalisation, le premier tuyau à portée de main et l'arrachant dans un accès d'instinct, tabassai de toutes mes forces l'homme jusqu'à lui déformer son visage, jusqu'à lui percer le crâne et lui exploser la boîte crânienne, qui se fendit sous mes coups.

Ce fut alors à nouveau le noir complet. Mon cœur battait à mille à l'heure, et je tremblais violemment alors que ma respiration était sifflante, suffocante et bien trop bruyante à mon goût. Je tentai alors de me calmer, de reprendre mes esprits et de faire le vide. Mais tout allait de plus en plus vite, et je n'eus pas le temps de pleinement reprendre contrôle sur moi-même qu'un nouveau hurlement strident déchira l'atmosphère, et cette fois-ci, ce n'était pas le mien, ni celui de Gabrielle... Je savais c'était le cri de qui... non, pas de qui, mais de quoi. Et c'est ce qui me provoqua un violent moment d'effroi. Les lumières se rallumèrent, je me trouvais à l'extérieur de la ville, de l'autre côté de la barrière, sur la terre cuite post-apocalyptique et infertile du danger extérieur... sur son territoire. Et je la vis, elle ne manquait pas à l'appel. Une figure filandreuse, grise, noire, grasse et sale titubait en lévitation au dessus du sol, pleurait comme une âme en peine, pleurait de désespoir parce que la nourriture lui avait récemment manqué. Elle ne manqua pas de m'apercevoir alors, à une centaine de mètres d'elle.

Mais avant que ses yeux refermés par des coutures ensanglantées ne s'ouvrent, déchirant les paupières meurtries de ce véritable monstre, et se posent sur moi, je m'élançai à nouveau. Je courus aussi vite que possible, parce que ce qui m'attendait était bien pire que tout ce que j'avais vécu jusque là. C'était elle, elle qui avait arraché Gaby, qui l'avait vidée de sa vie comme une bouteille de son contenu. Le hurlement se fit de plus en plus strident, aigu et insupportable, me faisait imploser mes tympans de l'intérieur et perdre mon équilibre interne. Je me retournai alors pour évaluer la distance qui me séparait d'Elle, et le regrettai sur le champ, car lorsque je croisai son regard létal, je fus littéralement mesmérisée, hypnotisée par l'effroi qui me submergea, par la décharge de frissons qui me parcourut. La créature funeste, cette banshee faucheuse se jeta sur moi, m'écroulant au sol, et immédiatement, la Mort commença son œuvre. Elle enfonça sa main dans ma bouche, et la poussa jusqu'à ma gorge, m'étouffant et m'étranglant de l'intérieur, puis descendit alors que je suffoquais mes derniers instants de vie, elle atteint mon cœur et enfonça ses ongles dans mes ventricules, le perçant de l'intérieur, répandant mon sang dans mes poumons et en hémorragie complète dans tout mon cœur. Elle le pressa jusqu'à en tirer l'Essence, jusqu'à atteindre l'immatérialité de mon âme pour m'extraire ce dernier souffle de vie... Il n'y avait plus que le bruit du vent.

*Point de vue de Quatre

"Allez c'est bon, ce qui ne tue pas rend plus fort" réconfortai-je Jeanne, une initiée transfert complètement traumatisée par les peurs qu'elle venait d'affronter. Je dus mettre une main dans son dos pour la sortir de ses pensées et lui rappeler que la simulation était terminée, qu'elle pouvait partir et que c'en était fini de la petite torture psychique. Elle hocha la tête faiblement et sortit de la salle silencieusement. Je retournai alors m'installer à mon siège, et m'y laissai m'effondrer. Franchement cette épreuve était vraiment dure à superviser... Voir des gens autant souffrir c'était tout bonnement horrible. Mais bon, je savais que j'étais bien plus utile ici qu'enfermé dans la salle de surveillance. Si jamais l'histoire de Tris venait à se répéter, si jamais un divergent avait fait l'erreur de venir faire défection ici, il fallait mieux que ce soit moi qui le découvre plutôt qu'Eric... qui s'assurerait pour l'éliminer d'une manière ou d'une autre... Les divergents avaient besoin de moi.

Je révisai le dossier de Jeanne, en y entrant ses nouvelles peurs et les vidéos de celles-ci, avant de le sauvegarder. Peur d'être mise à l'écart, peur d'être faible, peur des serpents, peur des araignées, peur de finir sans-faction... que des peurs banales. Aujourd'hui, c'étaient ses dernières simulations, et elle avait révélé un total de 13 peurs, ce qui était tout à fait correct, dans la moyenne, qui était de 12 peurs.

Cependant, un petit bug informatique éveilla ma curiosité; l'écran se mit à clignoter, et la lumière également. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : le logiciel rencontrait une anomalie dans une simulation, or nous n'étions que deux à les faire passer aujourd'hui, à savoir Eric et moi... Eric avait donc un soucis avec son logiciel, et ça, pour un ancien Érudit, ce n'était absolument pas normal. Je me précipitai alors dans la salle adjacente, celle où Eric faisait passer les simulations d'un initié. Je vis sur le nom de la porte qu'il s'agissait de la session d'Angie...

"Angie, Angie !" criait Eric "Angie putain, reprends-toi !"

"Eric ?" m'enquis-je "Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"

"Elle a avalé sa langue, je viens de lui faire les premiers secours mais elle reste inconsciente, j'ai peur qu'elle ait eu un problème au niveau du cerveau avec la simulation. Je vais l'emmener à l'infirmerie, achève la sauvegarde de son dossier, tu m'en feras un rapport là-bas quand tu auras fini, ouvre-moi la porte en grand !" réagit immédiatement Eric en prenant dans ses bras Angie. A la mine blanchâtre et pâle de celle-ci, je devinai que ses simulations n'avaient pas non plus été de tout repos... Et je ne pus m'empêcher de penser qu'elle n'avait vraiment pas de chance. Eric m'avait un peu expliqué son histoire de sérum-verrou...

Eric sorti, la porte se referma derrière lui. J'allai alors m'installer cette fois-ci sur le poste d'Eric pour compléter et sauvegarder le dossier d'Angie... Et la curiosité fut bien trop grande, je ne pus résister à l'envie de jeter un coup d'œil à ses précédentes peurs :
1/ Peur des écureuils
2/ Peur des voitures
3/ Peur de faire face à ses sentiments
4/ Peur de l'eau
5/ Peur d'être abandonnée
6/ Peur de ce qu'il y a de l'autre côté de la Barrière
7/ (enter)
8/ (enter)
9/ (enter)

Le logiciel avait donc repéré un potentiel de neuf peurs, ce qui n'était pas énorme mais pouvait facilement s'expliquer par le fait qu'Angie avait grandi chez les Fraternels, qui étaient élevés dans l'amour, dans la paix et l'optimisme total. Le dernier transfert qui venait de chez les Fraternels n'avait lui-même révélé que cinq peurs, ce qui lui avait valu d'être soupçonné de divergence. Mais c'était il y a déjà dix ans. Je jetai un coup d'œil sur les remarques manuscrites d'Eric, sur ce qu'il avait pris en note durant les simulations :

1. Peur de faire un mauvais choix, 8'02"
2. Peur d'être violée/impuissante? 7'47"
3. Peur de la Mort, 8'23"


Voili, voulou, désolée si la fin est vraiment bâclée. Le chapitre n'était pas supposé se terminer ainsi, mais j'ai complètement oublié ce que je voulais écrire pour la suite...
Bref, en espérant que ça vous aura quand même plu. N'hésitez pas comme d'habitude (si toutefois vous en avez encore l'habitude T.T ) de me laisser un petit mot, sur ce que vous avez aimé, détesté, des suggestions, conseils, ce que vous aimeriez lire dans le futur etc.
Bref, je vous embrasse fort, à la Fraternelle, et implore pour votre miséricorde !