J'ai décidé d'écrire un bonus en PDV Edward, certaines étaient tristes de ne pas en savoir plus après l'épilogue, ceci est surtout un bonus et une occasion d'écrire une scène que j'avais très envie de partager et qui n'avait pas pu être dans les chapitres précédents.


BONUS

Huit ans plus tard

La première fois que je l'ai vue, j'ai su qu'elle était la tentation ultime d'un vampire. Et non seulement elle était la tentation ultime, elle était ma tentation ultime, à moi seul. Aucun autre vampire ne pourrait jamais avoir envie d'elle autant que j'avais envie d'elle, mon besoin de la posséder, de m'en nourrir, de m'en repaitre, de m'y perdre était mien.

Depuis ma renaissance en démon, je n'avais connu que des plaisirs faciles et fugaces, grâce à mon don, je m'étais tenu à l'écart de la luxure car je n'y avais jamais trouvé d'intérêt.

Bella m'était apparue tel un mirage. Magnifique dans le soleil de fin de journée, elle se promenait dans une rue piétonne de Rome, émerveillée et seule. Sa beauté m'avait empêché de l'attaquer sur le champ. Cette nuit-là, j'avais veillé sur elle, non pas comme un ange, quoiqu'elle m'ait dit ensuite quand je m'étais confessé. Non, j'avais veillé sur ma proie, j'avais veillé à sa vertu que je voulais lui prendre, j'avais veillé sur ses rêves où je voulais être. J'avais veillé et je m'étais dit qu'elle était trop parfaite et trop bonne pour ce monde. Ma conviction avait été qu'elle devait mourir pour ne pas faner, pour ne pas noircir, pour ne pas se pervertir, son âme était bien trop précieuse et belle pour ce monde affreux.

Ça avait été la plus longue nuit de mon existence, la plus terrible aussi et la plus magnifique.

Depuis que j'avais admis mon amour pour elle, quelques jours après son arrivée dans mon antre à Volterra, ma solitude avait pris fin et j'avais savouré chaque jour comme s'il avait été le dernier. Elle m'avait parfois mis hors de moi, elle avait voulu me séduire pour se venger. Elle avait refusé de se donner à moi, elle avait fini par m'aimer.

J'avais voulu la soumettre, la déposséder de son âme et de son humanité, tout cela s'était retourné contre moi. Elle m'avait soumis, elle m'avait rendu mon âme et mon humanité. Je lui serais à jamais reconnaissant.

Sans elle, je n'aurais jamais pu me sortir de mon enfer. Sans elle, je ne serais pas retourné auprès de mon créateur. Sans elle, je ne serais pas aussi comblé et heureux.

Elle avait voulu tout apprendre, se tester encore et encore. Elle était elle aussi douée, un bouclier empêchant les intrusions mentales, d'où sa résistance à mon don.

En travaillant de longues semaines, elle m'avait fait pénétrer en elle, j'avais entendu ses pensées et j'avais compris tout ce qu'elle avait vécu avec moi, ce que je lui avais fait ressentir, cette lutte entre sa haine et son désir, entre sa peur et ses espoirs.

Je lui avais aussi tout confié de moi, elle avait lu mes journaux. Elle savait désormais toute mon histoire. Ma transformation, dont je gardais seulement quelques souvenirs, que Carlisle avait complétée. Mon enrôlement comme peintre à Volterra, quand j'avais pensé être sauvé. Aro avait su se montrer très persuasif avec moi. Et mon don m'avait condamné à être à son service.

Les Volturi avaient, depuis leur établissement en tant que souverains, cherché à s'entourer d'artistes pour les représenter. Mon goût pour la peinture m'avait évité de devenir un garde. J'en avais peint des tableaux pour lui, pour sa femme et les autres membres de son clan. Ils étaient si vaniteux, laids, monstrueux, pourtant j'avais obéi.

J'étais épuisé aussi par les pensées sordides et une dizaine d'années après mon arrivée, j'avais découvert pourquoi j'étais resté en dépit de ma volonté. J'avais alors brisé le lien que Chelsea avait créé mais je n'avais pas eu ailleurs où aller, et par lassitude et facilité, j'étais resté à Volterra.

Au moins avec les Cullen, je n'avais pas à prétendre être loyal. Je m'étais vite intégré à cette famille même si, au bout de huit ans, je ne pouvais toujours pas me sentir véritablement l'un des leur. Bella avait été facilement adoptée, même Rosalie l'avait vite considérée comme un membre de la famille. Ma femme, nous nous étions mariés quelques semaines après notre retour aux États-Unis, avait toujours rêvée de vivre au sein d'une grande famille. Comme moi cependant, elle aimait nos moments en solitaire. Elle et moi retranchés, je pouvais enfin me concentrer sur notre amour et mon art, elle passait ce temps à lire, elle avait entrepris de lire chaque livre de l'immense bibliothèque des Cullen.

Bella allait bientôt revenir du lycée... ce simulacre que le clan Cullen aimait tant avait fini par éloigner ma femme de moi. J'avais refusé de reprendre le chemin de l'école, malgré Bella. Mon contrôle n'était pas encore suffisant et les pensées de centaines de personnes à la fois n'aidaient pas à ma concentration. Quand enfin Bella arriva, je lui laissai à peine une seconde pour saluer les autres et se débarrasser de son sac de cours.

« C'est vendredi et j'ai besoin de t'avoir à moi tout seul. »

Carlisle avait toujours dit que nous pouvions vivre seuls, Bella avait cependant besoin des autres pour garder le contrôle. Depuis plusieurs mois, elle se sentait moins tentée et j'y voyais le signe d'un nouveau départ pour elle et moi, seuls.

Esmé m'avait aidé à remettre en état une vieille grange à un peu plus de dix kilomètres de la villa. L'endroit était totalement isolé, je ne pouvais quasiment pas entendre de pensées, à part quand un fermier passait sur la route au sud. Bella et moi y avions installé un grand lit et tout mon matériel pour peindre, ainsi qu'un piano. Ça ne ressemblait en rien avec ma chambre à Volterra mais cette promiscuité dans la grange nous rappelait à tous les deux notre temps en Italie.

« Que vas-tu faire de moi ? » me demanda-t-elle, déjà excitée, quand nous arrivâmes à notre havre de paix.

« Je suis inspiré. »

Je la déshabillai lentement, baisant sa peau peu à peu découverte. Mes mains ne s'attardèrent pas non plus, je la voulais et vite. Les siennes déchirèrent mes vêtements. J'étendis ensuite un grand drap immaculé sur notre lit.

« Choisis. » lui dis-je en désignant les pots de peinture alignés derrière elle.

Elle alla chercher le pot de rouge et le posa sur le lit. Elle n'osa pas me regarder dans les yeux, elle savait pourquoi je n'utilisais du rouge que pour ses lèvres. Je l'avais beaucoup peinte en rouge à Volterra, je ne pouvais plus.

« J'en ai envie, Edward. »,

Je sais que toi aussi, insista-t-elle en pensée.

« Je ne veux pas te soumettre. »

« Aime-moi. » m'encouragea-telle.

Elle ouvrit prestement le pot et alla s'allonger sur le lit. Je sautai sur la commode adjacente pour la voir d'en haut. Elle fit couler sur elle la peinture depuis sa gorge, entre ses seins et jusqu'à son nombril. Avec un doigt, elle dessina des arabesques sur son ventre puis sur ses hanches. Elle n'aurait pas pu être plus désirable et sexy.

Viens, m'appela-t-elle, ses yeux mi-clos et ses cuisses écartées.

J'approchai lentement comme pour ne pas l'effrayer, comme lorsqu'elle était ma captive. Elle me prit de court et m'allongea sur le dos. Elle me lécha le ventre et descendit vers mon sexe sans se presser. Une fois dans sa bouche, j'oubliai mes doutes et ma culpabilité. Ma femme me suça avec talent, comme toujours me forçant à grogner pour ne pas jouir déjà.

Je profitai de son inattention pour plonger ma main dans le pot de peinture. Elle me relâcha en sentant ma main courir dans ses cheveux, dégageant ainsi quelques mèches de son visage. Elle se mit à genoux et m'enlaça tendrement.

Embrasse-moi.

Je la fis jouir ainsi, ma bouche sur la sienne, ma main sur et dedans son sexe. Encore étourdie, elle s'étendit sur le lit. Je repris ses dessins là où elle s'était arrêtée.

« Viens sur moi. »

Chacun de ses gestes gracieux attisait mon envie de lui donner et de lui prendre encore plus. Je m'assis sur le lit et elle vint s'installer sur mes cuisses. Nos sexes se cherchèrent tandis qu'elle versa encore de la peinture sur nous deux. Je sentis le liquide glisser sur mon torse et avant qu'il n'atteigne mon sexe, je pénétrai ma femme d'un coup brusque. Elle étouffa dans mes cheveux un râle de plaisir, j'étouffais les miens dans son cou. Je la pris longuement ainsi puis quand l'urgence me passa, je repris mes gestes d'artistes sur son corps.

Ses épaules rougirent, puis ses bras, ses seins, ses cuisses, son dos, ses fesses. Sa peau retrouvait presque sa couleur d'humaine. Elle me couvrit à son tour, je sentis ses doigts opérer dans mon dos et sur mes épaules.

Tu es si fort. Parfait. Splendide...

Ma femme admira la couleur sublimer les mouvements de mes muscles, je n'avais d'yeux pour ma part que pour ses pointes roses que je taquinais. Mes dents frôlèrent sa chair tendre et chaude, il était trop tard, je réalisais mon erreur.

« Mords-moi. » me supplia-t-elle.

Au cours de ces huit dernières années, elle me l'avait déjà demandé. J'avais toujours refusé mais Bella était décidée à remplacer la morsure que je n'avais pas pu lui donner. Celle du Volturi avait disparu lors de sa transformation, sa peau était intacte et magnifique. Elle désirait ardemment que je laisse une trace de moi sur elle.

« Mords-moi. »

Je relevai mon visage de ses seins pour affronter son regard noir. Elle accéléra ses mouvements, s'empalant de plus en plus durement sur moi, me portant au bord de l'orgasme. Ses mains continuaient de me forcer à la regarder.

Mords-moi mon amour. Tu sais comme je le veux...

« Bella. »

Elle empauma mon visage et ses pensées me répétaient en boucle qu'elle m'aimait plus que tout.

« Jouis et mords-moi ! »

Un coup de rein plus tard, je me répandis en elle et cédai à mes instincts les plus bas. Mes dents déchirèrent la peau délicate à la base de son cou et s'enfoncèrent rien qu'un instant. Elle cria sa jouissance et sa douleur en même temps, plus fort que jamais.

« J'ai envie de partir avec toi. » lui susurrai-je après l'avoir faite crier trois autres fois.

« En vacances? »

« Hum... rien que tous les deux. »

« La dernière fois que je suis partie en vacances, ça s'est terminé par ma mort. » contra-t-elle en plaisantant.

« Je te promets que ça te plaira. Esmé nous prête son île privée au large de Rio. Ça te tente ? »

« Oui ! J'ai envie d'être au soleil ! »

Une semaine plus tard, nous arrivâmes au Brésil de nuit et sur l'île peu avant l'aube. Le lever du soleil fut un spectacle saisissant, je ne voyais plus chaque aurore comme un autre jour à passer mais comme une nouvelle journée avec la femme que j'aimais.

« Tu as eu raison de prendre ton matériel, me dit Bella tandis que nous marchions vers une belle maison. Je suis certaine que tu vas être inspiré. »

« Je le suis toujours ! » me défendis-je.

Elle roula ses yeux dans ses orbites, je savais pourquoi. Je n'étais inspirée que par elle, je n'avais plus le goût de peindre autre chose que son image, les détails de son corps, de ses cheveux, ses lèvres, ses yeux.

« J'ai envie de toi Bella. » déclarai-je en lâchant nos valises dans le sable.

Elle se stoppa, prise au dépourvu, parfois elle me sautait dessus et parfois elle se mordait juste la lèvre et me laissait prétendre que j'étais le prédateur. Elle s'éloigna jusqu'au perron et je ne pus pas me retenir plus longtemps, je lui fis l'amour sur le seuil de la maison.

Quand le soleil se coucha, nous n'étions toujours pas installés et ça ne nous préoccupait guère. Cela faisait trop longtemps que je ne l'avais pas eu à moi seul. Je ne rêvais que de la posséder sans faire cet effort considérable pour taire dans mes têtes les pensées des autres. Seuls au monde, elle et moi, nous pouvions nous aimer sans contrainte. L'éternité n'était plus pour moi une punition.

Et si ces vacances brésiliennes duraient toujours ?


J'ai été longue à vous livrer cet épilogue, j'espère qu'il vous a plu et qu'il a répondu à des questions que vous vous posiez sur Edward. Faites-le moi savoir en m'écrivant une review ! Merci à toutes de m'avoir lue !