Bonjour à tous,
Cette histoire est ma première fanfiction "The Walking Dead". Quand j'ai regardé la saison 4 et les interactions entre Daryl et Beth, je n'ai pu m'empêcher de les voir ensemble. De mon point de vue, Daryl et Beth pourraient former un couple très intéressant. Après avoir lu un nombre assez conséquent de "Bethyl" (comme on dit) en Anglais j'ai finalement sauté
le pas et me suis lancé dans l'écriture de cette fanfiction.
Je préfère prévenir et vous dire qu'elle ne suivra pas totalement l'histoire de la série à partir de la fin de la saison 2 mais je garderai tout de même un certain nombre d'éléments.
J'ai essayé de garder les personnages IC et j'espère que j'y suis parvenu.
Bien entendu The Walking Dead et ses personnages ne m'appartiennent pas. Je ne touche pas un centime pour écrire cette histoire.
Bonne lecture (j'espère)
Colibrii
Edit du 01/12/2015 : Version corrigée de ce chapitre avec l'aide de TheBoneyKingOfNowhere que je remercie grandement.
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Chapitre 1
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Elle se souvenait parfaitement de la première fois qu'elle l'avait vu. Le petit garçon, Carl, avait été blessé le jour d'avant par Otis et son père avait dû l'opérer d'urgence. Le groupe de Rick était arrivé le lendemain matin. Il était en tête du convoi. Le moteur de sa moto pétaradait alors qu'il s'engageait le premier dans l'allée menant à la maison. Elle se trouvait sur le perron près de son père et de sa sœur lorsqu'il avait arrêté son engin à quelques mètres de la maison.
Elle se souvenait parfaitement du sentiment d'insécurité qu'elle avait ressenti en croisant son regard lorsque son père les avait présenté. Elle savait qu'il n'avait pas fait attention à elle. Ses pensées étaient à ce moment-là exclusivement tournées vers Sophia et sa disparition. Le groupe la cherchait depuis deux jours mais lui était le plus acharné. Son père leur avait conseillé d'éviter de passer trop de temps avec leurs invités. Ces derniers allaient devoir partir tôt ou tard et il ne servait à rien de s'attacher.
Le coup de feu la fit sursauter. Elle échangea un regard avec Maggie et se précipita à l'extérieur pour voir ce qu'il se passait. Elle vit les silhouettes au loin de trois hommes. Deux d'entre eux portaient un quatrième corps. Elle ne put s'empêcher de glapir de peur. L'un des leurs était-il mort ?
Elle entendit Andrea hurler qu'elle avait tiré sur Daryl. Elle porta sa main à sa bouche en voyant que l'homme était mal en point alors que Rick et Shane le traînaient jusqu'à la maison. Son père leur indiqua où l'installer tandis que Maggie lui conseillait de retourner dans la cuisine. Elle était en train d'aider Lori lorsque des hurlements venant du premier étage leur parvinrent.
— Sale enculé de connard de merde !
Lori et Beth échangèrent un regard. La douleur avait dû réveiller Daryl. Elles reportèrent leur attention sur la cuisine tandis que le silence revenait. Sans doute, essayait-il de ne plus se plaindre. Elle imaginait parfaitement qu'il était ce genre d'hommes qui pensait que la moindre faiblesse devait absolument être cachée.
— Et vous êtes ensemble depuis le début des événements ? demanda finalement Patricia. Votre groupe ? Vous vous êtes rencontrés au début de l'épidémie ? Explicita-t-elle en voyant le regard interrogatif de Lori.
— Shane, Carl et moi avons fui Atlanta au début de l'épidémie. On a rencontré Carol et son mari dans les bouchons de l'autoroute puis Dale, Andrea et sa sœur Amy, qui est malheureusement décédée maintenant. Puis, Glenn et T-Dog. Ils étaient avec d'autres personnes. On a décidé d'installer un camp sur les hauteurs d'Atlanta et enfin Daryl et son frère Merle ont intégré le camp.
— Vous n'avez pas mentionné Rick, remarqua Beth.
Lori baissa la tête visiblement mal à l'aise.
— Vous n'êtes pas obligé de répondre, répliqua Beth précipitamment.
Lori releva la tête et lui sourit légèrement.
— Tu peux me tutoyer, tu sais, répondit-elle. Et si je vais répondre, c'est juste que c'est quelque chose pour lequel je m'en veux encore. Rick était dans le coma lorsque l'épidémie s'est déclarée. Shane l'a cru mort et… et nous avons fui sans lui. Il ne nous a retrouvés que deux mois après le début de l'épidémie, expliqua-t-elle.
Beth la fixa quelques secondes avant d'esquisser un sourire et de lui caresser doucement le bras. Le four sonna annonçant la fin de la cuisson du poulet. Ils allaient bientôt pouvoir passer à table.
Avant que le repas commence, Beth décida de mettre de côté une assiette pour Daryl et une autre pour Carl. Tandis qu'elle faisait ça, les hommes et Andrea s'installaient autour de la table. Elle-même allait devoir s'installer à la table des « enfants » avec Jimmy, Maggie et Glenn, le garçon chinois avec qui sa sœur était allée faire une visite à la pharmacie.
Elle posa les pichets remplis d'eau sur les tables tandis que les autres femmes s'occupaient des plats.
Beth trouvait étrange le fait d'avoir autant de monde à la maison. Cela lui rappelait sa vie d'avant l'infection avant que sa mère et son frère ne soient contaminés. Elle ne put s'empêcher de penser à ce que leurs invités feraient s'ils savaient que sa famille cachait des rôdeurs, comme ils les appelaient, dans leur grange. Beth avait bien vu la manière dont ils voyaient les rôdeurs. Pour eux, ils n'étaient plus des êtres-humains. Mais Beth, tout comme son père, était persuadée qu'il existait un remède qui permettrait à sa maman et à son frère de guérir.
Elle sentit la main de Jimmy sur sa cuisse. Il la serra légèrement tentant vraisemblablement de la rassurer. Les deux adolescents échangèrent un regard. Jimmy et elle étaient amis depuis des années avant qu'ils ne finissent par sortir ensemble environ trois mois plus tôt alors que le monde commençait à s'enflammer. Il l'avait embrassée, elle s'était laissé faire. Elle n'était même pas sûre qu'il s'agisse de ce qu'elle désirait mais elle ne se voyait pas le repousser maintenant. Elle avait accepté d'être sa petite amie à partir du moment où elle n'avait pas clarifié la situation dès le début. La jeune femme essaya de se rassurer, de se convaincre qu'elle faisait la bonne chose.
Beth lança un regard à sa sœur et remarqua le sourire qu'elle offrit à Glenn. Beth était certaine qu'il se passait quelque chose entre eux. Le repas se déroula en silence. L'ambiance n'était pas à la fête. Ils n'avaient pas encore retrouvé la petite fille, Carl était toujours alité et Daryl, le traqueur du groupe, s'était retrouvé avec une de ses propres flèches dans le corps. La jument qu'il avait prise dans les écuries avait eu peur et l'avait désarçonné, le faisant tomber au fond d'un ravin, sa dernière flèche plantée dans le corps. Beth devait avouer qu'il avait de la chance qu'elle n'ait pas touché un organe vital. Tout comme il avait de la chance qu'Andrea ne sache pas viser.
Beth commença à débarrasser la table avant de faire chauffer ce qu'elle avait gardé pour Carl et Daryl. Sa sœur quant à elle avait commencé à faire la vaisselle. Elle s'apprêtait à amener les assiettes aux malades lorsque Carol lui demanda si elle pouvait apporter celle de Daryl. Beth se contenta de lui donner l'une des assiettes ainsi que des couverts. Elle comprenait parfaitement que Carol veuille aller donner elle-même son dîner à Daryl. Après tout, c'était pendant qu'il cherchait sa petite fille qu'il s'était blessé.
Après avoir fini la vaisselle, Beth alla dans sa chambre et récupéra son journal intime sous son oreiller. Elle déboucha le stylo et commença à écrire.
Cher Journal,
Hier, les membres du groupe de Rick sont arrivés chez nous. Ils sont un peu moins de dix. Il y a Lori et Carl, la femme et le fils de Rick qui étaient déjà là hier soir, Dale, Andrea, Glenn, Shane, T-Dog, Carol… C'est elle qui a perdu sa petite fille et enfin Daryl. Il cherchait la petite fille et s'est blessé en tombant de cheval. S'il avait demandé à Papa, il aurait su que Nellie n'était pas la jument de la situation. Je crois que ce n'est pas le genre d'homme à prêter attention à ce que disent ou pensent les autres ce qui est un peu stupide parfois. J'espère vraiment qu'ils vont retrouver la petite fille. Je ne peux imaginer ce que sa mère ressentirait si elle était décédée. Enfin, avec un peu de chance, elle aura juste été infectée et pourra être remise sur pied quand les scientifiques auront trouvé le remède. Quand ce sera fait je pourrais enfin revoir maman. Elle me manque tant, je ne sais pas ce que je ferais si elle devait partir pour de vrai. Papa dit qu'elle va bientôt revenir et Shawn aussi. J'espère qu'il a raison. Le monde est devenu complètement fou et je suis pressée qu'il redevienne comme avant.
Beth ferma délicatement son journal intime avant de le glisser de nouveau sous son oreiller. Il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir. Elle se réveilla le lendemain matin particulièrement bien reposée. Elle jeta un coup d'œil vers sa fenêtre, le soleil venait à peine de se lever. Il devait être aux alentours de six heures du matin. Elle se leva et fit son lit comme tous les matins avant de se diriger vers sa penderie pour choisir ses vêtements. Beth prit une douche rapidement et s'habilla. Elle ralentit le pas alors qu'elle passait à côté de la chambre où Daryl avait été installé. Cette dernière était contiguë à la sienne. Elle ne savait pas trop comment expliquer l'intérêt qu'elle portait à cet homme depuis son arrivée à la ferme.
Il devait être dans le milieu de la trentaine et d'après ce qu'elle avait pu voir était habitué à vivre au grand air. Elle ne connaissait personne qui chassait à l'arbalète et elle se doutait qu'il le faisait bien avant le début de l'épidémie. Beth descendit les escaliers le plus silencieusement possible. Elle commença à préparer le petit-déjeuner. Des pancakes au sirop d'érable. Elle avait fini de les faire lorsque Maggie pénétra dans la cuisine aux alentours de sept heures moins le quart. Elle salua sa sœur dans un murmure. Beth pouvait voir à son visage que quelque chose la préoccupait.
— Ça ne va pas, Mag ? Demanda-t-elle.
— Si, si… Juste un peu fatiguée, répliqua-t-elle en se servant deux pancakes.
Beth préféra ne pas insister ; lorsque Maggie n'avait pas envie de parler, la pousser à le faire n'amenait jamais rien de bon. Beth s'installa en bout de table et les deux sœurs mangèrent en silence jusqu'à l'arrivée de leur père à sept heures tapantes.
— Bonjour mes chéries, lança-t-il en entrant dans la cuisine.
Il embrassa Beth sur la tempe tandis qu'elle faisait la vaisselle avant de se diriger vers Maggie et de déposer un baiser sur son front.
— Vous avez été bien matinales aujourd'hui les filles, remarqua-t-il en se servant deux pancakes.
— Je me suis endormie tôt, répondit Beth tout en préparant une assiette pour Daryl. Je vais amener ça au blessé.
— D'accord mais reviens dès que tu l'as fait. J'aimerais que tu ne restes pas avec lui trop longtemps.
— Ne t'inquiète pas papa. Je reviens vite, répliqua-t-elle en montant les escaliers.
Elle était pratiquement sûre que Daryl dormait encore et qu'elle n'aurait qu'à laisser l'assiette sur la table de chevet. Elle poussa doucement la porte et entra. Elle le vit remonter la couverture sur son dos avec rapidité mais put tout de même entrapercevoir les cicatrices qui striaient son dos. Elle détourna le regard mal à l'aise.
— On t'a jamais appris à frapper, bougonna-t-il en se tournant vers elle.
Beth se sentit rougir mal à l'aise. Elle ne pensait vraiment pas qu'il serait réveillé, il était à peine sept heures du matin et il avait été blessé la veille.
— Je… Pardon, bredouilla-t-elle. Je venais juste vous amener votre petit-déjeuner, dit-elle en posant l'assiette sur la table de chevet.
Daryl jeta un coup d'œil à l'assiette.
— Pancakes au sirop d'érable, hein ! S'exclama-t-il.
— Vous n'aimez pas ça ? Je peux aller vous chercher autre chose si vous voulez.
Il secoua la tête tandis qu'il prenait l'assiette et commençait à manger. Beth ne bougeait pas ne pouvant s'empêcher de l'étudier. Son père avait bandé sa tête après lui avoir fait des points de suture. Toutefois, il était en meilleur état qu'elle ne l'avait imaginé. Une de ces forces de la nature que l'on peut difficilement blesser.
— Autre chose ? Demanda-t-il sur un ton toujours aussi peu aimable.
— Non, je… Bon Appétit, déclara-t-elle en quittant la pièce à reculons.
Elle ferma la porte derrière elle. Comme elle l'avait imaginé, ce n'était pas le genre d'homme à faire dans la dentelle ou à être aimable. Elle ne pouvait toutefois s'empêcher d'être vexée qu'il ne l'ait pas remerciée pour le repas. La politesse n'était pas encore à jeter aux orties tout de même !
Elle redescendit agacée contre lui mais aussi contre elle-même. Pourquoi s'attendait-elle à autre chose ? Beth n'était pas le genre de personne à juger aux apparences. Son père lui avait toujours dit qu'il fallait connaître les gens avant de les rejeter mais malgré tout elle ne pouvait s'empêcher de penser que Daryl était un sacré rustre. La jeune femme retrouva sa famille dans la cuisine. Patricia et Jimmy étaient réveillés et petit-déjeunaient en silence. Beth se pinça légèrement les lèvres retenant ses larmes en voyant le visage triste de Patricia. Otis et elle étaient mariés depuis des années et sa perte la faisait naturellement souffrir.
— Hey Beth ! s'exclama Jimmy. Délicieux tes pancakes comme toujours, ajouta-t-il en mangeant un bout.
— Merci Jimmy, répliqua-t-elle en souriant légèrement.
— Je vais aller aider le groupe pour retrouver la petite fille. Ça ne vous dérange pas, Hershel ? demanda le garçon en se tournant vers le vétérinaire.
— Comme je te l'ai dit hier. Tu peux y aller mais je veux juste que tu me le dises avant.
— Merci Hershel, répliqua Jimmy en souriant.
Beth regarda Jimmy quelques secondes. C'était un beau garçon avec des cheveux châtains coupés courts. Son visage exprimait toujours une douceur certaine. Il était tellement gentil. Beth se détestait parfois de ne pas l'aimer assez, de ne pas l'aimer autant que lui l'aimait. Il méritait plus qu'une fille qui restait avec lui uniquement pour éviter de le blesser.
Beth sursauta légèrement en entendant un homme s'éclaircir la poitrine derrière elle. Tous les regards se tournèrent vers Daryl qui se trouvait au milieu de la pièce son assiette à la main.
— Vous ne devriez pas être debout, Mr Dixon, remarqua Hershel.
— Je vais beaucoup mieux. Merci pour les points de suture et pour le petit-déjeuner, ajouta-t-il en se tournant vers Beth.
Le ton de sa voix était toujours sec et peu aimable mais il avait visiblement pris sur lui pour les remercier.
— Donnez-moi l'assiette, je vais la laver ! s'exclama Beth en faisant un pas vers lui.
— Je peux le faire, rétorqua-t-il.
— J'insiste, répliqua Beth en attrapant l'assiette.
— Comme tu veux, gamine, déclara-t-il finalement avant de quitter la maison sans se retourner.
Beth le regarda partir éberluée tout comme les autres personnes présentes dans la pièce.
— Ce mec est d'un désagréable, remarqua Maggie.
— Un vrai con, ajouta Jimmy. Vous savez qu'il pense avoir vu un chupacabra, ajouta-t-il moqueur.
Beth ne dit rien tandis que chacun y allait de son petit commentaire. Elle se dirigea vers l'évier et lava l'assiette, pensive. Ainsi, il pensait avoir vu un chupacabra. Elle ne put s'empêcher de sourire trouvant cela quelque peu tireé par les cheveux. Enfin certains croyaient bien aux esprits alors pourquoi pas à ça. Il avait sans doute eu une hallucination ou quelque chose du genre mais n'avait-il pas le droit d'y croire tout de même.
Beth alla retrouver Patricia autour de la table. La femme était amie avec sa famille depuis des années et Beth, malgré leur différence d'âge, la considérait comme une amie. Les deux femmes s'étaient rapprochées depuis le début des événements et étaient devenues des amies proches. Elle était la seule à savoir les doutes de Beth concernant sa relation avec Jimmy. Beth posa sa main sur celle de Patricia essayant tant bien que mal de lui donner un quelconque réconfort. Patricia esquissa un sourire difficilement.
— Je pense qu'on devrait demander au groupe de Rick de nous apprendre à tirer, dit-elle alors que tous les autres avaient quitté la maison.
Beth lui lança un regard surpris. Elle ne pensait pas que Patricia pouvait proposer cela surtout étant donné l'aversion du père de Beth pour les armes à feu. Mais le monde avait changé, elles ne pouvaient tout de même pas rester sans défense ! Beth écoutait l'argumentaire de Patricia avec sérieux, après tout son amie n'avait pas tort. Elles devaient savoir se défendre et non pas attendre d'être défendues. Toutefois, il faudrait d'abord réussir à convaincre son père.
A son grand étonnement, il ne fut pas trop difficile de lui faire dire oui. Elle réussit à lui faire comprendre assez facilement qu'il s'agissait juste d'apprendre à se défendre au cas où quelque chose tournerait mal. Surtout que désormais Otis n'était plus là. Après tout, il ne serait peut-être pas toujours à côté d'elle pour la protéger. Hershel avait fini par se ranger à ses arguments et l'autoriser à apprendre avec le groupe qui s'était installé dans leur jardin. La jeune femme sourit en comprenant qu'elle l'avait convaincu.
— Merci Papa, déclara-t-elle avant de se mettre sur la pointe des pieds et de déposer un baiser sur sa joue.
Elle retourna vers la maison ne pouvant s'empêcher de sourire. Elle jeta un coup d'œil vers le camp que leurs invités avaient installé et remarqua une tente assez loin du camp. De là où elle était, elle pouvait voir Daryl couché sur le dos en train de lire un livre. Elle se demanda quelle sorte de livre pouvait le tenir aussi concentré.
— Papa a dit « oui » ! s'exclama-t-elle en sautillant légèrement lors qu'elle vit Patricia.
Elle se reprit toutefois, il n'y avait pas de quoi sauter de joie. Son amie esquissa tout de même un sourire. Beth n'avait pas été joyeuse depuis que sa mère et son frère avaient été infectés.
— Maintenant il ne nous reste qu'à demander à Rick, remarqua Patricia en jetant un coup d'œil dans sa direction.
Il était avec Shane et Jimmy sans doute en train de discuter des recherches.
— Tu penses qu'ils vont la retrouver ? questionna Beth les bras croisés sur sa poitrine.
Elle jeta un coup dans la direction de la tente dans laquelle se trouvait Daryl.
— Je ne sais pas, avoua Patricia. J'espère…
Les deux femmes se dirigèrent vers Rick et Shane. Les deux hommes discutaient autour d'une voiture. La carte de la région était posée sur le capot de celle-ci et Jimmy semblait leur expliquer quelque chose.
— Bonjour, déclara Paricia tandis que Rick tournait son visage vers elles. Nous avons appris que vous allez organiser une leçon de tir. Nous voudrions en faire partie. Otis était le seul à savoir tirer et maintenant qu'il n'est plus là. Hershel est d'accord avec ça, ajouta-t-elle en voyant la mine dubitative de Rick.
— Ne le prenez pas mal, répliqua-t-il, mais il va falloir que j'aille lui demander directement.
Patricia se contenta de hocher la tête tandis que Beth comprenait parfaitement la réaction de l'homme. Il avait eu des problèmes avec son père lorsque Jimmy était venu les aider dans leurs recherches le premier jour. Le garçon avait assuré qu'Hershel était d'accord alors qu'il n'était pas au courant.
Le cours de tir se tint à peine une demi-heure plus tard. Rick avait eu du mal à convaincre Lori de laisser Carl apprendre à se servir d'un pistolet mais elle avait fini par céder, agacée et de mauvaise humeur. Beth aimait bien Lori, du groupe de Rick c'était elle qu'elle connaissait le mieux juste avant Carol. Elle avait passé beaucoup de temps avec cette dernière alors que les membres du groupe étaient à la recherche de sa fille.
Rick et Shane avaient installé des bouteilles sur les clôtures. Ils avaient organisé le cours de tirs assez loin de la maison au cas où les coups de feu attireraient quelques rôdeurs. Beth tenait le revolver qu'on lui avait prêter à bout de bras, les jambes légèrement écartées. Elle ne s'était jamais servie d'une arme avant ce jour. Rick était à côté d'elle et lui donnait quelques conseils. Elle tira une première fois, rata sa cible et perdit quelque peu l'équilibre suite à la déflagration.
— Prends ton temps avant de viser, Beth, déclara Rick.
La jeune fille prit une profonde inspiration. Elle avait du mal à calmer le tremblement de sa main. Elle ferma un œil et tira. Elle soupira légèrement en voyant qu'une fois de plus elle n'avait pas atteint sa cible. Il fallait qu'elle persévère, après tout c'était en forgeant qu'on devait forgeron.
Après la leçon de tir, la journée passa très lentement. Patricia et Beth restèrent ensemble et jouèrent aux cartes un certain temps avant que Beth ne décide de faire des cookies. Elle adorait cuisiner et était particulièrement douée pour faire ce genre de petites douceurs. Patricia était allée voir le petit garçon, vérifier ses constantes et surtout lui amener un peu de distraction. Le père de Beth ne l'avait pas encore autorisé à quitter le lit.
Beth sortit les cookies du four pour les disposer dans une assiette et commença préparer une théière de thé. Elle goûta un de ses cookies et grimaça légèrement, ils n'étaient pas aussi bons que d'habitude. Elle servit plusieurs tasses de thé qu'elle installa sur un plateau tandis qu'elle attrapait l'assiette de cookies d'une autre main. Avant que tout cela arrive, Beth avait commencé à travailler comme serveuse dans un des restaurants de la ville voisine. Elle pensait ainsi pouvoir se payer sa propre voiture après avoir mis assez d'argent de côté. Cela devrait malheureusement attendre encore un peu.
Elle se dirigea vers le camp installé près de la caravane du vieil homme qu'elle se souvenait s'appeler Dale.
— Quelqu'un veut du thé ou des cookies ? Proposa-t-elle en posant le plateau sur la table de camping.
— Merci Beth, déclara Lori en prenant une tasse.
Dale descendit du toit de son camping-car pour en prendre une aussi tandis que Beth en tendait une à Carol. Cette dernière la remercia en souriant tristement. Elle ne pouvait même pas imaginer ce que cette femme traversait. Perdre ainsi sa fille, ne pas savoir si elle la reverrait un jour. La pauvre avait l'air vraiment épuisé. Après en avoir pris un gâteau , Carol s'éloigna et reporta son attention vers la forêt aux alentours.
— Pas de nouvelles ? demanda Beth dans un murmure à Lori.
— Non toujours pas, répliqua la femme visiblement triste.
— J'espère qu'ils finiront par la retrouver, déclara Beth.
Elle jeta un coup d'œil dans la direction de Carol. La pauvre femme fixait toujours l'horizon, les mains serrées autour de sa tasse de thé. Beth aurait aimé faire plus pour elle mais elle avait peur de ne pas trouver les mots et de la blesser au lieu de l'aider.
— Moi aussi, Beth. Moi aussi, répliqua Lori les yeux dans le vide.
Le silence tomba autour d'eux. Aucun d'eux ne savaient que dire d'autre. Finalement, Beth le brisa en annonçant qu'elle allait amener une tasse et des cookies à Daryl.
— Fais attention à toi, jeune demoiselle ! s'exclama Dale. Il est d'une humeur de chien !
— Pour ce que ça change, ajouta Lori en levant les yeux au ciel.
Beth attrapa une des dernières tasses qui restaient ainsi que l'assiette de cookies avant de se diriger vers la tente du blessé. L'homme l'avait installée à l'écart du groupe. Il n'était visiblement pas très sociable et préférait rester seul. Elle se demanda s'il risquait d'être agacé par sa présence et préféra se dire qu'elle s'en moquait.
— Toc toc! dit-elle en se baissant devant l'ouverture.
Daryl était en train de tripoter une de ses flèches, pensif. Le pauvre devait s'ennuyer. Il n'avait pas l'air d'être habitué à l'inaction. Il tourna son regard vers Beth et ne put cacher la surprise dans son regard. Sans doute, ne pensait-il pas qu'elle reviendrait le voir après la manière dont il lui avait parlé le matin même.
— Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Barbie ? Questionna-t-il d'une voix toujours aussi aimable.
— Je m'appelle Beth, répliqua-t-elle.
— Peu importe. Alors ?
— J'ai fait du thé et des cookies. Je me suis dit que je pourrais vous apporter une tasse, expliqua-t-elle en la lui tendant.
Le regard de Daryl passa de la tasse au visage de Beth deux fois. Finalement, il se redressa légèrement et prit la tasse.
— Merci, souffla-t-il tandis qu'elle lui tendait l'assiette de cookies.
— Vous avez l'air d'aller mieux, remarqua-t-elle.
Polie comme toujours Beth essayait de faire la conversation.
— Ton père m'a bien raccommodé, rétorqua-t-il en prenant un cookie.
— Tant mieux… murmura-t-elle pensive.
Beth ne savait pas pourquoi elle voulait absolument continuer cette conversation. Après tout, elle voyait bien que Daryl se limitait au minimum lorsqu'il s'agissait de lui parler.
— J'espère qu'ils vont retrouver la petite fille, Sophia, dit elle finalement.
Elle vit les mâchoires de l'homme se serrer. Il détourna les yeux et lâcha un simple « merci pour les cookies ». Beth n'insista pas. Il n'était visiblement pas d'humeur à parler.
L'était-il parfois d'ailleurs ?
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Qu'avez-vous pensé de ce premier chapitre ? Trouvez-vous Daryl IC ou totalement OOC ?