Bonsoir à toutes et à tous.

Et joyeux Noël avec un peu de retard! J'espère que vous avez passé d'agréables fêtes.
Voici mon cadeau, légèrement décalé, qui fait transition entre Noël et le jour de l'An. (Mes résolutions devraient vraiment se tourner vers la ponctualité sur ffnet...) Je vous retrouverais donc en 2015 pour achever -enfin!- Poison in our Mind. D'ici là, portez-vous bien!

Bien, nous y voilà. Thermae se termine ce soir. C'est toujours un peu étrange de finir une fiction... Quand bien même je ne considère pas celle-ci comme un écrit avec un scénario "réel", j'ai néanmoins bien souffert de nombreuses prises de tête pour chaque chapitre!

Et je vous remercie de tout coeur pour le soutien que vous m'avez apporté, et pour toutes vos réactions, aussi drôles que chaleureuses. J'ai été ravie de l'engouement que cette histoire a rencontré, même si je suis navrée du temps qu'elle aura mis à se terminer. Tous ces beaux jeunes hommes ont enfin été libérés de leur prison d'eau et de vapeur, pour le meilleur, et pour le pire... Mais je n'allais quand même pas les laisser s'en tirer ainsi!

Je remercie Leia26 ainsi que Yuna pour leurs reviews anonymes! Vous avez été adorables et réellement gentilles, alors merci de tout coeur d'avoir pris de votre temps pour me faire part de votre opinion.

Disclaimer: Tous les personnages présents appartiennent à Masami Kurumada.

Sincères remerciements également à Talim76, comme toujours amie et lectrice fidèle, et soutien essentiel. Cet épilogue t'appartient, ma très chère. Merci à vous toutes, également, qui m'avez encouragée à mettre le point final à cette histoire.

PS: Et comme tout est permis pour un épilogue, sujet bien gras en perspective! Accrochez-vous à votre respect personnel de vos petits chéris respectifs!

Je vous souhaite une agréable lecture!


Alea Jacta Est.

Une bonne idée.

Cela avait été une bonne idée en fin de compte. Ils avaient tous fini par l'admettre.

Confortablement installé contre le muret, une coupelle de saké à la main, (piqué à la Déesse de son dernier voyage au Japon comme représailles pour « incarcération abusive et macération intempestive »), les cheveux noués en une queue de cheval impromptue, Milo savourait avec plaisir les bienfaits des thermes du Palais. Près de lui, Kanon, vêtu de sa traditionnelle serviette trop courte et trop longue à la fois, assis à ses côtés, les jambes dans l'eau. Et sans avoir l'air de vouloir s'accrocher à la plus proche colonne tel le chat échaudé moyen, s'il vous plaît ! Preuve était faite qu'ils avaient bien gagné quelque chose à rester ainsi enfermés pendant près de vingt-quatre heures.

Ca, et le fait qu'ils n'étaient pas les seuls à savourer l'eau brûlante qui leur détendait des kilos de muscles contractés : l'ensemble des Ors, ainsi que le Grand Pope (et le jumeau angélique aux tendances démoniaques compris donc), s'étaient réunis, de leur plein gré, pour aller faire trempette tous ensemble. Ce qui en soi tenait du miracle pur et simple. Mais visiblement, la décision d'Athéna, aussi stupide (et irresponsable pour l'écosystème et la sécurité interplanétaire) leur semblait-elle, avait eu du bon. A force de remuer à grand coups d'agressions verbales et physiques tout ce qui n'allait pas dans leur ordre, ils en étaient venus si ce n'est à s'apprécier, tout du moins à se tolérer. Et connaissant leurs tempéraments respectifs, il y avait déjà de quoi être choqué au dernier degré. Ce qu'était Milo en cet instant d'ailleurs.

Détournant les yeux des abdominaux du dragon marin qui -ô ironie !- se trouvaient parfaitement alignés avec ses yeux, et sur lesquels ils avaient tendance à se perdre, il jeta un coup d'œil circulaire à la salle. Partout, des groupes formés par affinités ou tolérance s'étaient dispersés. Entre deux coups de savons et trois échanges un chouia plus brutaux que nécessaire de shampoing, ses compagnons d'armes discutaient à peu près normalement. Sans ambiance pesante. Sans engueulades, ou hurlements, ou…

« Mais puisque je te dis que ce n'est pas moi !

-Aphrodite, tu ne vas pas me faire croire que ces cris ne proviennent pas de chez toi !

Ou débats absolument stupides et stériles. D'accord, il avait parlé trop vite.

-Je l'affirme !

-Non, mais tu dois bien admettre qu'au vu de ton physique, on peut se permettre de penser que ta voix…

Le Poisson fusilla du regard l'ancien Vieux-Maître.

-Je peux savoir d'où te vient ce commentaire très déplacé, Dohko ?

-… Tu mets du rouge à lèvres.

-Du baume hydratant !

-Parle à mon spectre, ma Déesse est malade… chuchota le dragon marin à l'oreille du Scorpion qui gloussa.

-A d'autres ! Rétorqua le Lion. On sait tous qu'il n'y a que toi pour hurler comme ça.

Quelques Ors acquiescèrent.

-Je peux savoir pourquoi vous en êtes venus à parler de ça, à la base ? demanda Milo en levant un sourcil. Non, parce que Shaka m'a l'air d'être au bord de la crevaison de tympan, Mû et Aldébaran en pleine apoplexie et… Bon, c'est pas que le sujet ne m'intéresse pas, mais je me questionne.

Ignorer le regard glacial qu'il sentait sur lui. Ne pas prêter attention à la température qui diminuait. C'était sa meilleure chance de survie.

-On parlait de l'isolation sonore des maisons zodiacales… répondit Saga.

-La quoi ?

- Aiolia voulait savoir d'où proviennent les… hmm… témoignages coïtaux qu'il entend, précisa l'aîné des Gémeaux avec un fard qui ne lui seyait point.

-Oh. C'est vrai que maintenant que tu en parles…

Le Grand Pope soupira, avant de se servir à son tour de la boisson asiatique.

-Non, mais je peux comprendre, dit Shion. Avec plus de mille marches entre deux arrêts, c'est logique qu'ils se soient dit que ce n'était pas nécessaire d'insonoriser les lieux.

-Vu l'espérance de vie qu'on se tape, en même temps… Grogna Deathmask en frottant ses cheveux.

-Oui, eh ben, en attendant, ça devient glauque de savoir qu'on partage nos moments intimes avec tout le monde ! Grimaça Milo. Je vous aime bien les potes, hein, mais y a certaines choses qui sont privées, mince !

-Venant de toi, c'est absolument hilarant.

-T'as un problème, le cabri ?

-Surtout que c'est pas réparti de manière égale, ajouta Kanon. Il y en a certains qu'on n'entend curieusement jamais

Lourd regard amusé vers l'autre moitié gémellaire, qui hérissa ses plumes immaculées teintées d'écarlate.

-J'ai de la pudeur moi, Monsieur !

Silence de connivence. Etait-il utile de rappeler à Saga qu'il souffrait d'exhibitionnisme notoire ? Non, décidément non. Il était bien trop convaincu par ses propres paroles.

-Et il y en a d'autres qu'on entend beaucoup, beaucoup trop, poursuivit l'ancien Marina.

-Vous n'allez pas recommencer ! Râla Aphrodite.

-Je suis désolé, mais je suis d'accord : ça venait des temples au-dessus, affirma Aiolia.

-Ca ne peut pas être Dohko, Dite. Il pieute au Palais avec Shion.

-Tu ne pas vas t'y mettre, Angie ! Bon sang, tu le saurais si c'était moi ! Tu es présent je te signale !

-En attendant, les preuves sont là… sifflota le Lion.

-Ah parce que je suis le seul à vivre par-delà le tien, peut-être ? Tu ne savais pas que Shura virait à l'aigu dans certaines circonstances ? Ton frère a oublié une partie de ton éducation, chaton, mais visiblement, celle de notre cabri, il la réussit parfaitement.

Oh, le ravissant fard sur le faciès chevalin. Des choses à cacher chez leur centaure préféré ?

-Dite, tu la boucles, ou c'est mon poing dans ta gueule hydratée, grogna l'hispanique de mauvais poil.

-Mon frère ne pouvait pas m'éduquer, il était mort, tu te souviens ? Cracha Aiolia

Grimace.

Pitié, pitié… Que quelqu'un réagisse.

-De toute façon, on sait tous qui crie le plus fort ici…, » susurra Kanon.

Béni soit le dragon marin ! Bon, cela ferait sans doute mauvais genre de lui offrir un torride ballet de langues là, tout de suite, dans la seconde, mais il le pensait vraiment.

Milo plissa le nez. Très étrange d'imaginer un baiser. Comment on pouvait penser le mouvement des langues ? C'était totalement stupide, et…

« Qui ça ? Toi, peut-être ? grogna son frère, mécontent.

-Nan, nan… contredit le Poisson sur le temps de la confidence. Vous n'y connaissez rien. Les dragons, ils sifflent et ils grognent. Ca fait drôlement peur d'ailleurs : si je n'avais pas su que tu étais en train de t'envoyer en l'air avec l'autre dégénéré de la pilosité, j'aurais pu croire que tu étais en train de suffoquer.

Charmant doigt d'honneur dragonnesque, nota Milo.

-Toi, je te ferais la peau un jour. Mais non, ça n'est pas moi. Allez, je vous donne un indice, il est français.

Le Scorpion fit mine de réfléchir : des français, il n'y en avait pas des masses ici… Et il voyait difficilement quel attrait de Misty aurait soudainement pu attirer le dragon marin au point qu'il ait connaissance de ses habitudes au lit.

-Depuis quand tu t'intéresses au Lézard, toi ? Souleva Angelo en levant un sourcil.

Là, qu'est-ce qu'il disait ? Donc, ça n'était pas l'Argent nudiste. En même temps, ça n'était pas vraiment surprenant.

-Réfléchis… Ca va venir, répondit le cadet des Gémeaux en souriant.

Ne restait donc plus que…. Milo écarquilla les yeux.

-Bordel, faux frère !

-T'es long à la détente, Scorpion !

- Ah ouais ?! Scarlet Needle

Le Scorpion bondit brusquement, coursant le dragon marin ricanant qui bondissait par-dessus les jambes et autres membres dépassant de ses camarades pour échapper aux pinces mortelles, alors qu'au-dessus du Verseau, un lourd nuage à neige se formait à toute vitesse, sous les regards paniqués de ses camarades.

« Je vais le tuer… Grogna Camus en regardant passer le cadet des Gémeaux devant lui.

-Voyons, Camus… Dis-toi que c'est flatteur. Et puis… Il n'a pas totalement tort.

-Aphrodite, ferme-là. Aurora… »

Le fracas des portes des thermes ouvertes trop rapidement le coupa dans son élan, alors que cinq raies de lumière faisaient brusquement irruption dans la pièce, plongeant dans l'eau et projetant des gerbes de liquide dans tous les sens. Les chevaliers d'Ors ne firent même pas un geste pour éviter les vagues qui leur balayèrent la figure : question d'habitude, certainement.

Milo, surpris, cessa sa poursuite punitive pour observer ce qui avait été jeté en ces lieux.

Ou plutôt, qui.

« Vos supérieurs ont trouvé leur équilibre grâce à cette méthode. Je suis certaine que cela fonctionnera parfaitement pour vous aussi, mes chevaliers. N'hésitez pas à leur demander conseil. »

Un claquement sonore résonna, preuve que les lourdes portes étaient de nouveau closes. Et le lourd verrou de cosmos qu'il sentait contre la porte ne faisait aucun doute : ils étaient de nouveau enfermés.

« Bordel ! » gémit Aiolia.

Milo n'aurait pas dit mieux. Il reporta son attention sur les pauvres hères qui s'étaient retrouvés projetés à leur tour contre leur gré, nus ou presque. Le pauvre Shun n'arrêtait pas de sauter d'un côté à l'autre, essayant désespérément de se détourner de chaque chevalier d'or, masquant ses yeux comme il pouvait. Poussant des couinements effrayés, il réalisait, bien malgré lui, qu'ils étaient effectivement tous nus.

Pauvre gosse…

Hyôga se tortilla dans tous les sens en gelant tout ce qui passait à sa portée, jusqu'à repérer le cosmos salvateur de son maître auprès duquel il se rua dans un dandinement rendant hommage à son armure. Milo eut un sourire compatissant pour son amant qui grimaçait très visiblement : ce n'était pas parce qu'il avait élevé Hyôga qu'il n'appréciait pas un minimum d'intimité lorsqu'il s'agissait de se retrouver dans son plus simple appareil !

Seiya tambourinait contre la porte en jurant ses grands dieux –pas encore massacrés- que ça n'était absolument pas juste, et qu'il n'avait rien fait, et que Saori-san,… tandis qu'Ikki se contentait de grogner en essayant de calmer son frère et en cherchant des yeux un échappatoire à cette « immense connerie céleste ! ».

Peine perdue, dans les deux cas.

« Shiryu ! Att-… »

Ce fut un bruit sourd, rapidement suivi de celui d'une chute qui attira l'attention du Scorpion.

« Merde !

-Vache, ça doit faire mal…» souffla Kanon.

Grimaçant légèrement, Milo eut une pensée compatissante pour le Dragon qui venait de se manger une colonne avant que Dohko n'ait le temps de l'arrêter. Il était vraiment temps de trouver une solution à ce problème de cécité récurrent…

« On peut savoir ce que vous faites ici, vous ? Demanda Shion en levant un sourcil inexistant.

-Tu n'as pas entendu la Dame ? Répondit le Phénix, acide.

-Tout ça, c'est de votre faute ! cria Pégase en tapant du sabot.

-Pardon ?! S'offusqua Saga.

-Mais oui ! Vous ne pouviez pas vous mettre sur la gueule pour de bon, non ? Maintenant, elle est persuadée que c'est la technique idéale pour régler les conflits !

-Navré que nous soyons parvenus à nous entendre ! grogna Aldébaran. Dois-je vous rappeler que vous êtes les premiers à prendre quand l'ambiance est mauvaise entre nous ?

-Ah non, ce n'est pas vrai ! Ce sont les Argents qui morflent d'abord ! »

Milo fut pris d'une violente envie de cogner Pégase. Mais il se contint : ça aurait fait mauvais genre.

Un lourd silence s'installa entre eux, seulement entrecoupés par les gémissements désespérés d'Andromède qui ne savait plus où poser les yeux. Le Scorpion haussa un sourcil : curieusement, les doigts du plus jeune ne semblaient pas parvenir à couvrir entièrement ses yeux. Étrange.

« Euh… Dites, il y a un truc qui me dérange…

-Un seul ? souffla Mû.

-Qu'est-ce qui t'arrives, Angie ?

-Ben… Vous allez trouver que c'est con, mais…

-Oh, à ce stade, je pense qu'on ne tombera pas plus bas.

Le Cancer sembla hésiter un instant, puis pointant du doigt les Bronzes, il se tourna vers Shion.

- Bah, je me demandais…C'est légal, pour nous, d'être enfermés à poil avec des mineurs ?

Silence. Gênant, il fallait bien le dire. Les Bronzes s'entre-regardèrent : maintenant qu'il en parlait…

Hyôga s'accrocha à sa serviette comme si le souvenir de sa mère en dépendait, alors que Kanon se tournait vers son frère, paniqué.

-Oh bordel. Saga, viens ici tout de suite !

-Je vais faire comme si je n'avais rien entendu, Kanon… grogna l'aîné.

-Je ne suis pas sure que ça soit très autorisé, mais visiblement, il y en a à qui ça ne pose pas de problèmes… ricana le huitième gardien. Demande à Shaka.

La réincarnation divine plissa le nez.

-Je ne relèverai pas cette allusion purement venimeuse, Milo du Scorpion.

-C'étaient peut-être eux les cris finalement… supputa Aphrodite en souriant.

Les chevaliers d'Or se permirent un rire commun, en dépit de l'évident agacement du sixième gardien. Mais ce fut Phénix qui fut le premier à réagir.

-Allez-y, faites comme si je n'étais pas là surtout ! Gronda Ikki d'un air mécontent.

Andromède leva un regard mouillé vers son aîné, sembla hésiter un instant, puis finit par murmurer de sa voix douce.

-Eh bien, concrètement… C'est ce qui se passe la plupart du temps, grand-frère.

Phénix écarquilla les yeux, alors que les autres en restaient bouche bée. C'étaient eux, ou… ?

-Touché ! Chantonna le Verseau en contemplant ses ongles.

-Il est vache le gosse… murmura Aldébaran.

-Finalement… Ca va peut-être devenir marrant cette histoire. » Murmura Milo en prenant une nouvelle coupelle de saké, alors qu'Ikki secouait son frère par les épaules pour s'expliquer sous les protestations des autres Bronzes.

La soirée promettait d'être riche en révélations...