Merci à Lily01 et Salomé pour la correction de ce chapitre :D

Salutation, je me présente, je suis Mireillelabeille. J'apprécie énormément toutes les sortes de fanfictions et je partage ma passion avec ma meilleure amie et finalement j'ai eu l'idée de cette fanfiction. C'est ma toute première, je n'ai encore pas l'habitude des techniques du site et je vous remercierais de tous les commentaires constructifs que vous pourriez faire. Bien entendu, les personnages d'Harry Potter appartiennent en J.K Rowling.


Son pouce filait sur l'écran pour faire défiler les pages. Lire des fanfictions sur Iphone apporte quelques difficultés, la première : le mal de crâne. La seconde : retrouver une page. La troisième : on peut lire en marchant et ça c'est dangereux !

D'ailleurs, elle leva les yeux de son portable et vérifia que le passage était sûr, sa dernière envie était de se faire écraser en traversant la route.

Enfin arrivée sur le passage qu'elle souhaitait relire elle esquissa un petit sourire de victoire, qui se transforma vite en un sourire carnassier.

Humm, qu'est-ce qu'elle aimait lire ces fanfictions sur Harry et Drago ! Les deux personnages allaient finalement accepter leur amour l'un pour l'autre, Drago avec beaucoup de mal... Haaa Drago, que pourrait-elle dire de lui ? Il était torturé, tourmenté par sa famille infectée de magie noire, et parfois cruel, mais assez courageux pour affronter le Seigneur des Ténèbres et faire le bien. L'homme parfait pour Harry !

Se mordillant les lèvres comme à son habitude elle ralentit le pas pour se concentrer sur sa lecture tout en évitant de rentrer dans un lampadaire.

Quelqu'un s'agrippa brutalement à son épaule. Une vague de peur la submergea tandis qu'elle tentait de se dégager, mais une main se plaqua sur ses lèvres avant qu'elle n'eut le temps de dire quoi que ce soit.

Le cœur battant à cent à l'heure elle regarda l'homme qui venait de la plaquer contre le mur de la ruelle. La terreur se mue en surprise, puis en soulagement.

Son visage était camouflé par une cape de velours d'un vert foncé alors qu'il tenait pointé sur elle un morceau de bois. Voilà que maintenant les pervers de son quartier se mettaient au cosplay ?

L'homme dit quelque chose que Christelle, trop captivée par l'observation de son agresseur n'entendit pas. Elle essaya de se dégager le visage mais l'homme maintint la main plaquée sur sa bouche et répéta : « Tu ne m'as pas compris ?! Trouve-moi à manger, par Merlin ! »

Devait-elle le prendre au sérieux ?

De toute manière, cet homme avait l'air tout à fait dérangé et elle avait de plus en plus peur.

« Je… Je n'ai pas d'argent ! Lâchez-moi ! » baragouina-t-elle à travers les doigts de l'homme. Il s'écarta d'un geste rageur et s'adossa au mur avec une profonde lassitude. Interdite, Christelle regarda le capuchon tomber doucement lorsqu'il passa ses mains sur son visage. Ne songeant plus à fuir, elle observa les mèches blondes qui lui tombaient devant les yeux.

C'était impossible.

« Drago Malefoy ? »

« Cooooot, cot, cot, coooooot »

Foutue sonnerie...

Les yeux encore clos, je cherchais à tâtons mon téléphone perdu dans le tas de vêtements qui s'entassait d'une manière sophistiquée au pied de mon lit. Je décrochais d'une voix pâteuse :

- Allo ?

- Putain meuf ! Ouvre cette putain de porte !

- Hum ? Christelle ? demandais-je en ouvrant un œil.

- Oui ! Je suis dans ton hall, tes parents sont bien partis pour le week-end ?

- Oui, oui... Qu'est-ce qu'il y a pour que tu viennes me voir aussi tôt ?

Je me redressais, mes songes achevant de s'échapper de mon esprit. Mon lit et ma couette me manquaient déjà. J'attrapai ma polaire que j'enfilais maladroitement, mon portable toujours à l'oreille, pour au moins paraître plus habillée lorsque mes yeux tombèrent sur l'horloge du salon, « 20 heure 30 ? » tiens ma sieste avait duré plus longtemps que prévu.

-Tu te rends compte ? s'exclama Christelle.

Oups... Mon cerveau s'était mis en pause lorsqu'elle m'avait parlée.

-Je t'ouvre, annonçai-je en appuyant sur le bouton de l'interphone, à côté de ma porte d'entrée.
Quelques secondes plus tard elle était là-devant moi suivie d'un jeune homme au regard mauvais et agressif et...Prétentieux !

-Voilà ! C'est dingue, non ? me dit Christelle, comme si elle me défiait de prétendre le contraire.

Je déglutis difficilement alors qu'il me semblait reconnaître l'écusson brodé sur son pull. Depuis quand ma meilleure amie me ramenait des garçons à la maison à la nuit tombée, et encore plus des fans de Harry Potter ?

-Anne ! fit-elle en claquant des doigts devant mes yeux.

-Bah, heu... Enchanté de te rencontrer jeune sorcier, ironisai-je. Je m'appelle Anne, et tu es ?

- Tu ne m'as pas écoutée toute à l'heure ? s'impatienta Christelle.

- Ho ! Cracha le blondinet comme pour rappeler qu'il était là, quand est-ce que vous comptez m'apporter quelque chose à manger ?

- Tout doux mon beau, le calmai-je. Tu pourrais mieux trouver tes copains Kiki, surtout ceux que tu ramènes chez moi, dis-je à Christelle. Il ne m'a pas l'air très...

- C'est Drago Malefoy ! Bon sang, Anne ! C'est bon, c'est monté au cerveau ?

Drago Malefoy ? Le Drago Malefoy ? Mais alors pourquoi est-ce qu'il ne ressemblait pas du tout à l'acteur ? La seule chose qui pouvait me faire penser à lui c'était ses yeux gris, Christelle me le disait à chaque fois : « les yeux des Black sont toujours gris, comme Sirius Black » Haaa. D'ailleurs...

-Tu aurais pu me ramener Sirius, rigolai-je. Bref, je suis contente que tu t'amuses Kiki, mais je ne rentrerais pas dans ton jeu, c'est quoi encore cette blague ?

Le blond semblait hors de lui, il sortit alors un bout de bois de sa poche et gronda : « Petrificus Totalus ».

Ma mâchoire se referma brutalement tandis que mes jambes se raidirent et mes bras se plaquèrent le long de mon corps. Mes muscles étaient devenus rigides, j'étais incapable de bouger lorsque je me sentis basculer en avant. Face contre terre les seuls mouvements que je parvins à esquisser devaient ressembler à ceux d'un ver agonisant...

Impossible, j'étais complètement figée, mon corps ne m'obéissait pas, comme si j'étais engoncée dans un tube.

-Ho putain ! Anne ! s'exclama Christelle en me retournant sur le dos pour que je puisse au moins respirer sans m'étouffer dans ma moquette. Non mais ça ne va pas bien dans ta tête ! C'est une amie ! adressa-t-elle à Drago par-dessus son épaule.

- Je me fiche bien de savoir qui elle est ! Je t'ai demandé de me trouver à manger, pas de me présenter une idiote ! cracha-t-il. Maintenant qu'elle est enfin calmée, est-ce que tu pourrais me servir à manger, je te prie, Moldue. »

Il avait accentué le « Moldue » avec mépris et la fixait à présent d'un regard supérieur.

Ha... Si j'avais pu me libérer de ce sort, un bon petit coup dans les roubignolles lui aurait montré qui était la maîtresse de maison !

Wait ?! Un sort ?

Oh mon Dieu ! De la magie, pour de vrai ? De la vraie magie, oh mon Dieeeeeeeu.

Kiki était déjà dans ma cuisine en train de fouiller dans le frigo, quand avec la grâce de l'invertébré je gesticulais pour attirer son attention.

Quand elle posa enfin son regard sur moi, je chuchotais comme je pus :

-Non mais pour de vrai ? C'est vraiment Malefoy ? Comment est-ce que tu as fait pour le reconnaître ? Comment ça se fait qu'il soit ici ?

- Chuuut, me souffla-t-elle en sortant deux tranches de pain de mie, peut-être qu'il nous expliquera une fois qu'on lui aura remplie la panse.

Impossible, il ne nous raconterait jamais quoi que ce soit, je pensais surtout qu'il allait nous poser des questions sur notre monde... Il devait être là pour le compte de Voldemort ! Punaise, j'en étais sûre... Maintenant Lord Voldemort allait détruire le monde réel !

Hum...

Mes propres pensées venaient de me faire grimacer, j'allais sûrement trop loin, et malgré ma sensation d'être prisonnière du sort, j'hésitais... Cela ne pouvait pas être réel, c'était bien trop...

Trop fou ?

Christelle était sur le point de finir de préparer l'encas lorsque je remarquai le regard froid que braquait Drago sur elle, il semblait en pleine réflexion.

Les cernes qui encerclaient ses yeux montraient l'épuisement dans lequel il devait se trouver. Depuis combien de temps n'avait-il pas dormi ? Et surtout pour finir par agresser Christelle, depuis combien de temps n'avait-il pas mangé ?

-Toudouum, s'exclama-t-elle en lui posant l'assiette devant lui sur la table de la salle à manger.

Suspicieux il renifla le sandwich.

-Je ne l'ai pas empoisonné, je ne vois pas comment est-ce que j'aurais pu l'empoisonner, précisa-t-elle en haussant les épaules, par contre si tu pourrais libérer Anne, s'il te plait, ajouta-t-elle un peu inquiète.

Sans même tourner un regard vers moi il commença son , Kiki et moi nous lancions des regards.

Fais quelque chose ! grondait le mien.

Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? C'est un putain de magicien ! Il est armé ! répondait le sien.

Battue, je soupirai. Oui, nous n'avions plus qu'à attendre patiemment que le temps passe.

-Bon, alors, où est-ce que je suis ? demanda-t-il finalement.

Ha-Ha ! Je le savais ! Il était pommé, le gamin !

-Tu ne sais pas où tu es ? s'étonna Christelle.

- Non, alors répondez à ma question, ordonna-t-il. Où est-ce que je suis ?

- En France ? proposa Christelle sans détacher son regard des yeux gris d'orage du garçon.

Et merde... Elle allait finir hypnotisée, elle qui était déjà fan du personnage...

- Mais alors pourquoi est-ce que vous ne parlez pas...

- Français ? crachai-je, espèce de blaireau, on parle français ! C'est plutôt à toi de nous dire d'où tu sors au lieu de...

- Blocklang » souffla Drago.
Une lumière blanche jailli de la baguette pour venir me couper la parole, ma langue collée au palais je me débattais en poussant des gémissements.
J'étais ridicule, autant abandonner...

-Je disais donc, reprit-il après avoir savouré sa victoire sur moi d'un regard en biais accompagné d'un sourire narquois, vous pourriez peut-être me préciser où est-ce que je me trouve...

- Tu es à Paris, chez Anne, hum...
Si jamais elle allait plus loin nous risquions d'avoir des problèmes... De groooos problèmes, s'il se rendait compte qu'il sortait d'un livre, livre qui était justement exposé dans la bibliothèque qui se trouvait juste en face de lui.

De quelle époque sortait-il ? Il paraissait jeune, et le fait que son visage me soit inconnu parce qu'il ne ressemble pas au garçon du film, c'était déstabilisant... Peut-être que Christelle, elle, saurait dire quel âge il avait, elle avait bien été capable de le reconnaître alors pourquoi ne pourrait-elle pas me donner son âge ?

-Pourquoi parlez-vous anglais ? demanda-t-il.

C'était ça le problème, mon bonhomme.

On ne parlait pas anglais, mais lui nous parlait dans un français parfait depuis toute à l'heure... Peut-être sortait-il de l'adaptation française du livre, après tout... Haha !

-Comment es-tu arrivé ici ? l'interrogea Christelle

- J'ai trouvé un sort dans un vieux livre, la seule chose qu'il y avait d'indiquée à son propos était qu'il permettait de nous mener vers des horizons meilleurs.

Des horizons meilleurs ? Le petit Drago avait eu un petit coup de déprime ? Pauuuvre chou ! Je me souvenais à présent des images du film : Drago, le personnage torturé, dans des WC (et oui on ne peut pas toujours avoir la classe) en train de pleurer.

Scène que Christelle avait trouvée tellement poignante qu'elle avait bien dû mettre sur pause le film pendant dix minutes pour m'expliquer comment été montrée la faiblesse et la sensibilité du personnage, et à quel point il est pris au piège par Voldemort à qui il doit prouver sa valeur tout en craignant pour la vie de sa mère, alors qu'il n'est pas un tueur et ne veut pas commettre l'irréparable… Blablabla, je m'égare ! Mais au moins peut-être qu'il avait finalement dégoté ce sort en espérant sortir de la merde dans laquelle il s'était trouvé ?

Donc... A l'heure qu'il est, dans la tête de Drago : Lord Voldemort était sûrement encore en place... A moins que ce ne soit à sa chute.

-Lyooor ooeeeooo eeeoooo eeeen iiiii ? » tentais-je.

Christelle et Drago se tournèrent vers moi, surpris de me voir, peut-être qu'ils m'avaient finalement oubliée ?

-Oui, je pensais à ça aussi, acquiesça Christelle, il est sûrement encore en vie...

Elle m'avait compris ?! Oui je demandais bien si Lord Voldemort été encore en vie. Quoi vous n'aviez pas deviné ? Vous n'avez jamais parlé le blocklang, vous ? Petits joueurs...

-De qui parlez-vous ? questionna Drago

- Non, de personne, mentit Christelle avec petit sourire aux lèvres. Donc peut-être que tu souhaites retourner chez toi, non ? Nous pourrions t'aider ? N'est-ce pas, maintenant que tu as le ventre bien rempli ?

- Je veux juste comprendre où est-ce que je me trouve, lança-t-il, un air malsain peint sur le visage, cet endroit est assez intéressant, vous n'avez pas eu l'air plus surprises que ça de ma magie et surtout -il se tourna vers Christelle- comment as-tu su qui j'étais ? Je suis connu chez les Moldus ? A moins que vous ne soyez pas les Moldues que vous prétendez être ? »

Bah quoi, ça ne se voit pas ? Nous sommes de vaillantes combattantes de l'Ordre du Phénix ! Rends-toi, misérable Serpentard !

« Finite » souffla-t-il

Mes bras et mes jambes s'effondrèrent brutalement sur le sol alors que je poussai un grondement de soulagement :

-Aaaah, bah c'est pas trop tôt.
Il ne me laissa pas le temps de me remettre debout et se plaça devant moi, prêt à lancer un nouveau sort. Se tournant vers Christelle, il ajouta : « Un Doloris pour commencer, peut-être que tu avoueras quelque chose ? »

Humm, nooon ? Mauvaise idée !

-Je..., commença mon amie en me regardant paniquer.

Gé-ni-al ! Il fallait qu'on tombe sur un des détraqués du bouquin ! En rencontrant Sirius, Christelle nous aurait épargné beaucoup de peines, la première étant…Oh non ! Malefoy plissait les yeux, il fixait à présent la bibliothèque qui se trouvait derrière moi. Sérieusement ?! Ce type ne pouvait pas avoir une aussi bonne vue ! C'était impossible ! Nous laissant sur place, il dépassa mon fauteuil de lecture qui se trouvait le plus à gauche de la cheminée dans le salon pour s'avancer vers l'étagère qui portait les romans.

-Des livres sur Harry Potter ? Vous le connaissez ? nous interrogea-t-il.

Il saisit le premier livre et commença à le feuilleter. Au fur et à mesure que les pages passaient, son visage se tendait, tandis que ses yeux trahissaient sa surprise, on y voyait même luire un petit peu de…de folie ?

-Comment vous avez-vous obtenu ce livre ? reprit-il. Comment est-ce possible ? Ce sont mes mots, mes paroles exactes... Vous n'étiez pas là... Comment avez-vous pu ?

Se tournant vers les autres livres, il paraissait à présent effrayé. Tirant un à un les tomes de l'étagère, il attrapa le dernier et poussa un juron.

-Ce n'est même pas encore arrivé !

Il agrippa Christelle par le bras, la tira vers lui.

-Vous êtes des devineresses ? Que savez-vous du futur ? Vous avez vu la fin de Voldemort ? demandait-il en la secouant.

Effarée, mon amie tentait de se dégager alors qu'il agitait dangereusement sa baguette devant son visage.

-Je te ramène à Voldemort, tu seras la preuve de ce que j'ai trouvé, annonça-t-il.

Christelle me regarda, effrayée, puis se débâtit plus brutalement, tentant de le pousser ou de s'écarter. Mais Malefoy ne semblait même pas dérangé par Christelle qui essayer à présent de lui mordre la main pour se libérer de son étreinte. Il pointa sa baguette vers ma cheminée il commença à réciter une formule. Longue, bien trop longue pour les sorts que j'avais eu l'habitude d'entendre dans les films et les livres.

Une porte apparut de nulle part.

Je me précipitai sur Christelle l'attrapant par le bras, tentant de faire céder Drago. Un long frisson parcourut mon dos lorsque je croisai son regard meurtrier. Entre les pleurs et les cris que je poussais en essaynt de délivrer mon amie qui s'agitait, j'entendis le sort.

« Sectumsempra »

Je ne le connaissais pas... Au regard paniqué de Christelle, je compris qu'elle devait le connaître et que cela n'augurait rien de bon. Une douleur abominable m'atteint à l'épaule alors que je me sentais tomber en arrière.

-Anne ! hurla Christelle.

La douleur lancinante me fit perdre le contrôle, ma vision se brouilla. Seules les pulsations de mon cœur résonnaient dans mes oreilles, la voix de Christelle et celle de Drago me semblaient étrangement lointaines.

Ma main se posa sur mon épaule. Du sang...Des quantités énormes de sang...

Agitant les yeux dans tous les sens pour rester consciente, j'observai la porte qui se trouvait toujours devant moi. Christelle et Drago avaient disparus.

Il fallait que je la retrouve, je ne pouvais pas la laisser seule, et surtout je ne voulais pas mourir. Pas seule dans mon appartement...

Rampant jusqu'à l'étrange ouverture je passais la porte.

Mes yeux se fermaient. Je ne tiendrais pas longtemps.

Je crois que l'on appelle ça l'instinct de survie, mes forces semblaient me revenir tandis que mon cœur s'affolait.

Un étrange couloir comportant une multitude de portes s'étirait à l'infini devant moi.

Malgré mon regain d'énergie, la douleur pulsait toujours dans mon épaule et si je ne me dépêchais pas j'allais perdre conscience dans cet endroit et mourir...

Mourir...

Je ne sentais même plus le froid, oubliant les frissons qui agitaient mon corps, faisaient claquer mes dents. Je marchais le long des portes vitrées en lançant à coup d'œil à travers chacune. Finalement je m'arrêtais devant l'une d'entre elles.

Un paysage de parc enneigé, plongé dans la nuit et simplement éclairé par la magnifique pleine lune. Un château se dressait au milieu de l'étrange tableau. Alors que je posais ma main sur la poignée de la porte je réalisai que je ne voyais pas n'importe quel château : c'était Poudlard.

Ni tenant plus, je poussai la poignée et je franchis le seuil. Poudlard, me voilà !

L'air me manquait, il me semblait mon cœur avait pris place dans ma gorge, m'empêchant de prendre une inspiration normale. Une bourrasque de vent souffla autour de moi, faisant tourbillonner mes cheveux alors que mes sensations passaient du chaud au froid. Le calvaire cessa, mes bronches furent libérées, mes genoux cédèrent sous mon poids et je sentis la neige me brûler les mollets.

Je ne sais combien de temps je restais là, agenouillée dans la neige, le cœur battant et la respiration saccadée.

Quelle journée merdique.

Un étrange hurlement me sortit de ma torpeur, me rappelant la douleur de mon épaule et le peu de force qu'il me restait. L'inquiétude grandissante, je me demandais inlassablement où était passée Christelle, si elle était seulement dans les alentours. Je levais les yeux et parcouru du regard le paysage, il n'y avait rien, juste le château et l'imposante pleine lune.

Je me redressais en m'appuyant à un des nombreux arbres qui m'entouraient, je devais être à l'orée de la Forêt Interdite. Il n'y avait aucune trace de pas dans la neige devant moi, ou du moins pas qui puisse dater de la minute ou voire de l'heure. Christelle n'était pas par là. Elle et Malefoy avaient dû passer par une autre porte dans ce fichu couloir.

Tanguant sur mes jambes, je me demandais comment étais-je censée rejoindre le château ? Je ne l'atteindrais jamais, il était bien trop loin...

Et voilà, j'allais mourir simplement d'hypothermie, dans un autre monde, au milieu du parc !

Tentant tout de même de faire trois pas, je finis par m'écrouler d'épuisement. Les yeux mi-clos, je ne fixais plus que mon sang qui colorait joliment la neige.

Mes pensées auraient peut-être du se diriger vers mes proches, les personnes que j'aimais, mais finalement, je préférai penser à la ressemblance de mon sang dans la neige avec une bonne glace pilée à la cerise...

Mes souffrances allaient disparaître, j'allais mourir sans même avoir pu flanquer une bonne raclée à cette enflure de Drago Malefoy...

Un souffle chaud me caressa le cou, c'était agréable dans ce monde de glace et de neige qui m'entourait.

Mais le liquide visqueux et chaud qui dégoulina sur ma plaie me fit grimacer, je fronçais les yeux et les ouvris péniblement. Deux iris jaunes me fixaient, tandis que d'une gueule pleine de dents acérées s'échappaient les longs filets de bave rougie du sang résultant d'une nouvelle douleur.

Ha bah oui, un loup-garou... Quand je vous disais que ma journée ne pouvait pas être pire, je vais finir dévorée.

Bon app' mon loulou !