Salut à tous et toutes !

J'ai eu envie de vous faire partager ce petit chapitre bonus, consacré au mariage de nos deux héros. J'espère que vous apprécierez ! Bonne lecture !

A plus

Chapitre bonus

Les noces de Katniss & Peeta

Un rayon de soleil timide se glisse entre les pans des rideaux qui occultent ma chambre et vient se poser sur mon visage, m'arrachant au sommeil. Grognon, je me retourne sur le ventre et enfouis ma tête dans l'oreiller, dans l'espoir futile de me redormir quelques minutes.

Mais j'entends déjà des pas légers dans le couloir et, doucement, quelqu'un gratte à ma porte. Je fais mine de ne pas entendre et cherche désespérément à reprendre le cours de mon dernier rêve là où je l'ai laissé. En vain… La poignée émet un léger grincement et Maman passe la tête à la porte.

— Katniss… appelle-t-elle à mi-voix.

Je ne bouge pas peut-être aura-t-elle pitié ?

Mais non, elle s'avance vers moi et s'assoit au bord de mon lit. Tendrement, elle attrape mes épaules qui dépassent du drap et me secoue.

— Katniss, il faut te réveiller… Il y a beaucoup de choses à faire… s'excuse-t-elle.

Je soupire et émerge du refuge moelleux de mon oreiller.

— Oui, j'arrive, Maman…

Je me retourne dans mon lit et lui fais face. A voir son regard désapprobateur, je devine que Cinna va avoir du travail pour me rendre jolie. Il faut dire que si j'ai dormi trois heures la nuit dernière, c'est un record ! Je suis un peu trop stressée et l'absence de Peeta à mes côtés n'a rien fait pour aider.

C'est la première nuit depuis des lustres que nous ne dormons pas ensemble. Mais, ma mère a été inflexible et, j'ai cédé parce qu'avec tout ce que je lui ai fait passer, je lui devais bien cette victoire…

Maman m'abandonne en me recommandant :

— Ne te rendors pas ! Je t'attends en bas pour le petit déjeuner.

Je hoche la tête.

La journée promet d'être longue…

Je me lève et me dirige d'un pas lent vers la fenêtre je tire les rideaux et ouvre les volets en grands, prenant garde de ne pas les faire claquer contre le mur, en cette heure matinale. Il est six heures du matin à peine mais le soleil est déjà bien levé, dans un ciel d'un bleu pâle, encore un peu rosi par d'aurore. La journée sera belle.

Un soupir bonheur s'échappe de ma poitrine, malgré la fatigue et l'anxiété.

Aujourd'hui, je me marie.

De l'autre côté de la rue, la maison de Peeta – notre maison habituellement – est déjà éclairée. Les volets de notre chambre sont ouverts et je distingue une silhouette qui va et vient dans la pièce. Mon cœur bondit dans ma poitrine. L'ombre se déplace jusqu'à la fenêtre et, tout à coup, je l'aperçois.

Le regard de Peeta trouve aussitôt le mien.

Si ma mère me voyait, elle m'attraperait sûrement et m'enfermerait derrière la vitre pour éviter qu'il me voit surtout que je suis en chemise en nuit… Mais, elle est en bas et ne soupçonne rien.

Je souris et ose un petit geste de la main à l'attention de mon fiancé. Il me rend ce sourire éblouissant, celui qu'il ne réserve qu'à moi et pose sur moi – et ma tenue plus que légère – un regard appréciateur. Je souris de plus belle, amusée à l'idée qu'il puisse me trouve sexy, même à cette distance…

Je voudrais être près de lui en cet instant, me lover dans ses bras mais, je n'ai pas le droit. Pas encore. Stupide tradition !

Il tourne la tête quelqu'un l'appelle dans la maison et Peeta s'éloigne de la fenêtre, à regret.

Je me force à emplir mes poumons lentement pour chasser l'angoisse qui m'étreint. Avec un mélange d'amusement et de frustration, je réalise que je suis plus stressée aujourd'hui que le jour où je suis entrée dans l'arène pour la première fois…

J'enfile un peignoir et descends rejoindre ma mère. La maison est encore calme mais je sais bien que cela ne va pas durer.

Sur la table, une grande tasse de café fumante m'attend, et à côté, un pain encore chaud sur le dessus duquel est sculpté un cœur.

Peeta

Toujours la petite attention à laquelle je ne m'attends pas ! Ma vie auprès de lui est un perpétuel émerveillement, faite de petits bonheurs simples mais magiques !

Je m'aperçois que Maman me contemple, amusée, debout devant la table et je réalise que je souris probablement béatement depuis plusieurs minutes.

— Allons, arrête un peu de rêvasser, assieds-toi et mange ! m'ordonne-t-elle en riant.

Je mors à belles dents dans le pain puis, ajoute sur ma tartine un peu de beurre pour encore plus en profiter. Même si nous ne manquons désormais plus de rien dans les Districts, j'ai gardé des habitudes simples qui font mon bonheur…

Puis, je plonge mes lèvres dans mon bol de café. La tasse est si profonde que je pourrais presque m'y noyer !

Je termine rapidement ma collation et remonte prendre ma douche. J'émerge de la salle de bain un long moment plus tard, entourée d'une buée dense. J'ai pris le temps qu'il fallait mais, je suis enfin détendue.

Malheureusement, mon calme est éphémère lorsque je découvre Cinna, dans ma chambre, en train d'accrocher à la porte de l'armoire une housse immense. Mon styliste tourne la tête vers moi et me sourit :

— Bonjour, Katniss ! Comment vas-tu ce matin ?

Une vague de panique me submerge. Je voudrais disparaître dans un trou de souris tout à coup.

Il lit la réponse à sa question sur mon visage et se gratte la gorge.

— Oui, bon…

Il avance vers moi et me prend tranquillement les mains.

— Tout va bien… Ne t'inquiète pas…

Je jette sur lui un regard incrédule. Mes oreilles bourdonnent et tout à coup, j'ai l'impression que ces mots n'atteignent plus mon cerveau.

Mais, Cinna rive son regard au mien, m'obligeant à m'arrimer à lui.

— Calme-toi, Katniss !

Je m'oblige à faire refluer la panique qui m'a envahi l'espace d'un instant.

— Pourquoi est-ce que je suis comme ça ? Gémis-je.

Il éclate de rire et me répond :

— C'est viscéral, ma belle ! Tu te maries ! C'est normal, crois-moi !

Puis, il me fixe intensément et murmure encore :

— Cela veut simplement dire que tu l'aimes et que tu fais le bon choix, crois-moi… Allez, il est temps de te préparer !

Il s'approche de la housse et en ouvre délicatement la fermeture éclair. Ma robe de mariée apparaît. J'ai beau l'avoir essayée deux fois déjà, elle me semble plus belle à présent que c'est le jour J.

Cinna m'aide à enfiler le bustier brodé et l'ajuste sur ma jupe ivoire, d'un satin merveilleusement soyeux. Le décolleté, qui dénude mes épaules et se prolonge sur le haut de mes avant-bras, est ourlé de perles de nacre et de roses écarlates. Un ruban de satin rouge-sang serre l'arrière de mon bustier et s'achève par un nœud sur la taille.

Il fallait bien ça pour le mariage de la Fille du Feu…

Ma traîne de dentelle doit bien faire cinq mètres de long Cinna ne pouvait pas faire moins… Il ajuste le tombé évasé sur l'avant de ma jupe et m'admire un instant.

— Comment je suis ? ose-je lui demander.

Il incline la tête, indécis et m'annonce, amusé :

— Quand j'en aurai terminé avec toi, tu seras parfaite !

Avec un sourire énigmatique, il attrape un carton posé sur le lit et en sort un voile si fin qu'il paraît tissé en cheveux d'ange. Le bord est garni d'une couronne de dentelle de vingt centimètres.

— Cinna ! Il est fabuleux ! Tu me l'avais caché !

— Je l'ai fait venir du Capitole, c'est un cadeau de Plutarch Heavensbee pour tes noces, ma belle.

Je touche délicatement le tissu précieux.

Cinna me coiffe, relevant mes cheveux en un chignon savamment détendu, dans lequel il pique le voile avec un peigne orné de rubis et de rubans écarlates. Il retouche mon maquillage, pose un rouge à lèvre carmin sur mes lèvres et contemple son œuvre avec une satisfaction manifeste.

— Parfaite ! murmure-t-il. Viens, allons demander leur avis à ta mère et à Prim, je crois que je ne suis jamais très objectif te concernant…

Je hoche timidement la tête et le suis. L'heure a tourné, et il est plus de midi. Dans moins d'une heure, la cérémonie pourra débuter, dans le Pré.

Je descends l'escalier avec prudence mais, malgré la hauteur vertigineuse de mes talons, je me sens étonnamment bien tout à coup. Ma robe me va comme un gant, son tissus doux et léger suit le moindre de mes gestes et, pour la première fois de ma vie, je me sens belle.

Le regard de Maman et de Prim, dans le séjour, me le confirme.

Ma petite sœur est assise dans son nouveau fauteuil roulant. Elle porte une robe violine, en partie recouverte de dentelles, une autre œuvre de Cinna… Pour ma mère, la robe, bleue, est plus sobre, élégante.

Prim porte ses mains à sa bouche pour retenir une exclamation émerveillée :

— Tu es ma-gni-fi-que ! dit-elle en accentuant chaque syllabe à dessein.

Je rougis légèrement.

— Bien, bien, bien ! Je vais vous laisser un moment, mesdames, le temps de voir si le futur marié s'en sort avec sa tenue, déclare tranquillement Cinna en s'éclipsant.

Tandis qu'il sort, il croise Annie qui vient juste d'arriver. Elle hésite à entrer.

— Vas-y, l'incite Cinna. Elles sont dans le salon. A tout à l'heure !

Annie passe une tête curieuse par la porte de la pièce principale où ma mère et ma sœur me font tourner pour mieux admirer ma parure.

— Annie ! m'exclame-je en l'apercevant enfin. Mais entre !

Elle s'avance, son bébé dans les bras.

— Je ne suis pas trop en avance ?

Je secoue négativement la tête et Annie déclare, émue :

— Cinna a fait des merveilles, comme d'habitude ! Ta robe est un vrai chef-d'œuvre !

— Vous avez fait bonne route ?

— Oui, je viens de laisser Finnick avec Peeta.

Prim fait rouler son fauteuil jusqu'à notre amie et tend les bras vers l'enfant en demandant :

— Je peux le prendre un peu ?

Annie lui confie son fils en souriant et murmure :

— Est-ce que je pourrai te le laisser durant la cérémonie ?

Prim hoche la tête, visiblement ravie. Le bébé se met à babiller tranquillement entre ses bras.

Annie et Finnick ont accepté d'être nos témoins comme nous fûmes jadis les leurs, pendant la guerre. J'ai proposé à Prim de tenir ce rôle elle aussi, mais elle a refusé, prétextant qu'elle préférait rester simplement ma sœur, ce qui lui épargnerait la peine de devoir faire un discours.

Je pense qu'elle a surtout encore beaucoup de mal à accepter son handicap et que son fauteuil est en ce moment son pire ennemi…

L'autre jour, je l'ai surprise dans la pièce qui sert à sa rééducation. Elle était debout entre les barres d'exercice, dressée uniquement à la force de ses bras, le corps tout entier tremblant sous l'effort. Cinna se tenait à un mètre devant elle et l'incitait à avancer. Lentement, au prix d'un combat surhumain, j'ai vu son pied gauche glisser progressivement sur le tapis de sol. Puis, plusieurs minutes plus tard, le droit a accepté de suivre le même mouvement, lui permettant de franchir quelques centimètres. Au bout de trois pas au même rythme, Prim s'est brusquement effondrée, épuisée. Ses genoux ont cédé sous son poids et j'ai vu Cinna bondir en avant pour la rattraper. Il l'a soulevée dans ses bras et, d'un pas boitillant, l'a raccompagnée à son fauteuil. J'ai vu ma pauvre Prim baisser la tête et se mettre à pleurer. De rage, de douleur, d'épuisement… Je ne saurais le dire. Mais, Cinna lui a doucement caressé les cheveux et lui a murmuré des paroles de réconfort jusqu'à ce que ses pleurs se tarissent.

Je me suis soudain sentie de trop et me suis éclipsée sans qu'ils m'aient vue.

Un moment plus tard, les rires et les cris au dehors me signalent qu'il est l'heure d'y aller. Cinna réapparaît, en costume cette fois. Il me sourit et déclare tranquillement :

— Nous sommes prêts. Quand tu voudras, Katniss ?

J'acquiesce. Je suis prête. Si j'hésite encore, je crois que je vais m'enfuir en courant ou me liquéfier sur place…

Maman m'offre son bras pour m'escorter jusqu'à l'autel, dressé dans le Pré. Cinna pousse le fauteuil de ma petite sœur et Annie me suit après m'avoir tendu mon bouquet de roses rouges.

Notre petite procession est acclamée par les villageois qui attendent mon passage pour nous suivre tranquillement jusqu'au lieu de la cérémonie. Mon cœur tremble et palpite jusqu'au moment où nous pénétrons dans le Pré. Au milieu de l'herbe verte et rase, une immense tente de soie blanche a été dressée pour accueillir l'autel et l'assistance. Des rubans écarlates volètent sous une brise légère. Il fait incroyablement bon. Plus loin, des tables pour la réception sont dressées sous des tonnelles, à même la prairie.

Au bout de l'allée centrale, entourée de bancs de bois recouverts pour l'occasion, j'aperçois Peeta, debout à côté de Finnick. Il est beau dans son costume noir impeccable. Il porte un bouton de rose rouge à la boutonnière et il me contemple avec un regard tendre et enflammé.

Il m'attend. Il semble plus calme que moi, à moins que ce ne soit qu'une impression.

Mes jambes me portent jusqu'à lui sans fléchir, tandis que je marche sur un parterre de pétales de roses. Les villageois et nos amis venus pour l'occasion des autres districts, prennent place dans les rangées et le silence se fait autour de nous.

Maman confie ma main à Peeta et je l'embrasse pour la remercier.

Je pose enfin mon regard dans celui de mon promis et, brusquement, la peur qui me tenaille depuis l'aube, s'évanouit. Je lui souris et ensemble, nous faisons face au prêtre qui va nous marier.

Je me souviens vaguement avoir dit « oui » quand le prêtre me l'a demandé parce que j'étais trop obnubilée par le fait que Peeta venait de répondre avant moi...

Peeta glisse un anneau d'or à mon annulaire, à côté de ma bague de fiançailles. Il laisse échapper un léger soupir et me fixe droit dans les yeux avec un amour incomparable.

— Je vous déclare, mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée…

Peeta me sourit à cette phrase et s'empresse d'obéir à la requête du prêtre. Ses lèvres douces et brûlantes se posent sur les miennes et un sentiment nouveau m'envahit peu à peu.

Je suis en train d'embrasser mon mari !

Nous nous retournons pour faire face à nos amis qui nous acclament et commençons à remonter l'allée pour saluer tout le monde. Dans l'assistance, je croise soudain le regard ému de Gale. Il est debout et nous siffle, heureux pour nous semble-t-il… A ces côtés, Johanna nous lance des pétales de fleurs.

Je suis heureuse. Vraiment heureuse. Et pour la toute première fois de ma vie, cette émotion me semble occulter le reste du monde.

Tandis que nous avançons main dans la main vers les tables et le buffet pour y accueillir nos invités, je jette un regard vers Peeta et croise son regard déjà posé sur moi. J'ai un léger hochement de tête, comme pour lui demander si tout va bien. Il me répond simplement, dans un souffle :

— Comme pourrais-je aller mieux ? Tu es enfin ma femme, devant tous…

Au cours de la fête, tandis que je flâne parmi les tables pour accorder quelques minutes à chacun de nos amis, dont certains sont venus de si loin, j'ai un regard discret vers le cimetière de guerre, là-haut, aux portes de la forêt, à quelques centaines de mètres de nous. La musique emplit toute la prairie et il me semble presque voir Haymitch, debout, en train de trinquer à notre santé, une bouteille à la main. Le vent léger m'apporte l'écho de son rire et je soupire. Près de lui, Madge m'adresse un petit signe de la main et m'envoie un baiser amical.

Une larme se forme au bord de mes paupières.

Peeta a ressenti mon émotion car il arrive derrière moi, enlace ma taille et dépose un baiser discret au creux de mon cou.

—Danse avec moi, me demande-t-il dans un souffle brûlant.

Je chasse ma mélancolie d'un revers de main et me laisse emporter par le rythme lent de la valse de notre ouverture de bal.

Je me noie dans le regard bleu de celui qui fut successivement mon ennemi, mon allié, mon ami, mon amant et mon amour.

Je sais à présent que je peux sans crainte lui confier ma vie et mon destin. Je sais qu'il fera tout pour moi, pour ma famille, pour notre famille.

Je l'embrasse, passionnément, oublieuse du reste du monde et de la pudeur qui m'étreint habituellement.

— T'ai-je dit à quel point tu étais merveilleuse aujourd'hui ? chuchote-t-il à mon oreille.

Je secoue la tête, mutine. Il éclate de rire et ajoute :

— Alors, je te le dis et te le redirais encore, et encore ! Vous êtes merveilleusement belle, Madame Mellark !