Alors voici un texte qui correspond aux premiers jours de la Yaoi/Yuri Week. Certains OS iront dans ce recueil, d'autres plus courts ou moins triste iront dans mon recueil spécial semaine.

Bonne lecture.

Et merci à By' pour ces conseils :)


Il n'y a pas de raison à l'amour. Absolument aucune. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui ton cœur est déchiré, que tu as envie de pleurer et de juste rester là. Te cacher au fond d'une grotte, déboucher une bouteille et boire, boire, boire. Longtemps. Assez pour que l'alcool se diffuse bien dans ton corps, et qu'il inhibe entièrement ta conscience. Mais tu ne peux pas. Alors tu te bats. Encore et encore. Contre ses maudits démons, ses créatures de l'enfer qui t'ont volé l'homme de ta vie.

Avant tu te battais pour une cause, la justice. Maintenant, c'est seulement parce que frapper te permet d'oublier qu'il n'est plus là et que jamais, jamais tu ne le reverras. Et tu sais que cette fois, c'est pour de vrai. Il n'y aura pas de miracle, pas comme avec les membres de Fairy Tail. Et merde : ça fait tellement mal.

Tu pourrais effacer ta mémoire, effacer tous les souvenirs que tu as de lui. Ce serait certainement lâche mais au moins, la douleur s'en irait. Et la vie redeviendrait supportable. Te mutiler avant que la gangrène ne soit trop grande et qu'elle te détruise entièrement.

Pourtant tu ne le feras pas. Après tout, effacer tes souvenirs de lui, ce serait comme effacer ta vie car il en a toujours fait partie. Toujours. Dans les pires moments comme dans les meilleurs.

Il avait été ton premier ami, la première personne qui était venu vers toi et qui t'avait souris. C'était lui aussi qui t'avait aidé tout le long de ton apprentissage de mage. Lui qui, inébranlablement était resté pour te sauver. Lui encore, qui était venu pour te sortir de sa dépression et te ramener à la raison.

Mais, résumer son rôle à ça serait encore trop insignifiant. Lahar était plus que ton premier ami, il était aussi et surtout ton premier tout.

Ton premier amour, douloureux, étonnant, délicieux. Sourire quand il souriait, rire quand il plaisantait et passer chaque minute à ses côtés pour simplement être avec lui. Finalement, découvrir que le bonheur se résumait à ressentir toutes ces émotions qu'il provoquait en toi.

Ton premier baiser, passionné, précipité, interdit, entre deux couloirs et qui avait irrémédiablement changé votre relation. Désormais aucun retour en arrière n'était possible. De camarades, vous étiez devenus amis, d'amis, vous devîntes amants. Et c'était bon. Tellement bon, que tu ne vivais plus que pour ça. Pour lui, pour vous.

Ta première fois et vos corps qui s'étaient emmêlés. Et sous ses caresses et ses baisers, tu avais définitivement perdu à la fois ton cœur et ta liberté. Tu étais à lui, et il était à toi. Pour toujours. Toujours. C'était ce qu'il te murmurait à l'oreille, et toi tu le croyais. Dans ta tête, c'était juste une évidence, que vous deux, ça se briserait jamais. Et déjà tu vous voyais vieux et amoureux, ensemble.

Quel imbécile ! Tu avais beau être un mage puissant, bien plus puissant que la plupart de tes collègues, finalement tu étais surtout un romantique. Les fins comme ça n'existent que dans les contes de fées. Et vous n'étiez ni prince ni princesse. Seulement deux chevaliers. Et jamais t'as lu d'histoires où les deux chevaliers finissent heureux ensembles.

Et il n'y en aura jamais, tu le sais maintenant. Maintenant que tu as vu son corps fracassé, à moitié visible sous les débris. Et son regard vide. Son putain de regard vide.

Plus jamais il ne te regardera comme il le faisait, avec cette tendresse et cet amour qu'il voulait dissimuler sous une fausse autorité. Tu voyais bien que dans ses yeux quand il t'observais il y avait une lueur qui t'étais propre. Et tu te doutais bien que cette lueur devait également briller dans tes yeux lorsque tu le voyais.

Tu l'aimais. Et tu l'aimes encore. Il était tout. Il le sera toujours. Merde. Tu voudrais qu'il revienne, qu'il t'embrasse, qu'il t'engueule. Encore. Et encore. Comme avant lorsqu'il trouvait que t'étais trop indulgent avec les mages de Fairy Tail ou que tu n'écoutais pas sérieusement en salle de conseil.

Mais il n'est pas là. Et tu dois te battre. Alors, tu fermes les yeux et respire un grand coup. Puis, doucement tu soignes tes plaies pour les transformer en souvenirs. Et tu sais que désormais, il y aura un avant et un après dans ta vie. La mort de Lahar a été la fin de ton innocence. De cette période où l'amour brillait sous les étoiles, elle sera ton dernier souvenir.

Ta dernière faille.