C'est le dernier chapitre de The last of us qui sort aujourd'hui *émotion*
J'appréhende beaucoup cette parution, alors ne traînons pas plus. J'espère que vous allez aimer cette fin, moi en tout cas, elle me plaît assez. Bonne lecture !


THE LAST OF US : BELIEVE IN
Chapitre XXVIII: Le salut de l'humanité

Jude n'attendit pas plus longtemps pour agir: alors qu'il avait toujours la corde au poignet, il fit un croche-pied meurtrier à l'homme sur sa droite, qui tomba tête la première. Il eut tout juste le temps d'asséner un violent coup de botte sur la nuque du garde à terre, entendant ses vertèbres se briser, avant de foncer en arrière. Il plaqua ainsi le deuxième homme contre le mur, usant d'un violent coup de tête en arrière pour l'étourdir le temps d'agripper son arme avec ses mains attachées. Il réussit à prendre un pistolet, le pointant contre le ventre du garde, tandis que celui-ci tentait de se débattre. L'homme sentit le canon de son arme contre son flanc et déglutit, soudain immobile.

«Détache-moi.» ordonna le châtain, maintenant son garde contre le mur pour éviter qu'il ne s'échappe.

La Luciole obéit, sortant un surin pour couper la corde. Les morceaux tombèrent au sol et le châtain fit volte-face, le pistolet -apparemment un Beretta- toujours fermement pointé sur le ventre de l'homme.

«Où est la salle d'opération ?»

La Luciole ne dit rien. Le chasseur grogna; il n'avait as de temps à perdre. Il tira dans le pied du garde, retennant avec sa main libre son corps, l'empêchant de s'effondrer de douleur. Il ne pouvait faire preuve d'aucune pitié dans ces conditions, seulement d'une détermination extrême. Il les tuerait tous sans hésitations pour Caleb, et foutrait le feu à ce putain de centre avant de partir, pour brûler tous les souvenirs de cette peur affreuse.

«J'ai dit : où est la salle ?!» répéta-t-il.

Il fallait faire vite; si le coup de feu avait attiré quelqu'un, il ne s'en sortirait pas.

«Au... Au troisième étage du bâtiment D ... Couloir B4, bloc 7... Pitié ne me tuez pas... J'ai une famille...»

Jude fit la sourde oreille et se contenta de saisir violemment sa tête pour la précipiter contre le mur. Le garde s'écroula. S'il avait de la chance, il s'en sortirait et retrouverait sa famille. Le chasseur se pencha vers l'autre, qui était bel et bien mort, et récupéra les balles de son arme et son sac à lui en plus de celui de Caleb. Il avait donc son fusil de chasse et son 9mm à portée de main si les choses se gâtaient de trop. Il vérifia que tout était bon et déguerpit vite fait bien fait. L'objectif était de trouver Caleb avant que ne commence l'opération. Il leva la tête vers un panneau poussièreux, comme le reste du couloir malgré la lumière blanche éclatante: «pédiatrie etg 1» suivit d'une flèche. Alors cet endroit était un hôpital avant ?

Il courut vers le fond du couloir. La lumière s'arrêtait là, le reste de l'étage semblant éclairé au spot. Il entra silencieusement dans une sorte de salle d'attente, vérifiant qu'il n'y avait personne. Il se dirigea vers un bureau (l'accueil ou une sorte de conciergerie) entra doucement. Il y avait un plan, parfait, et trois caméras de surveillances. L'une d'elles filmait sa cellule et les deux autres ce qui semblait être les couloirs qui filaient sur la droite en sortant. Il se référa au plan. Pédiatrie, étage 1, il y était. Il fallait qu'il emprunte les couloirs qu'il pouvait voir grâce aux caméras, qui bien sûr étaient gardés, et ensuite, prendre la passerelle vers le fameux bâtiment D, qui semblait être celui des chirurgies. Ensuite il trouverait l'ascenseur sur sa droite, arriverait au troisième et emprunterait le couloir B4... Juste en face, pour se rendre au bloc 7. Il espérait que tous les étages ne seraient pas surveillés en masse. Il fallait aussi qu'il pense à tirer sur les caméras histoire que les éventuels gardes puissent perdre sa tra-
Un bruit de bas dans le couloir le surprit; quelqu'un arrivait. Il regarda autour de lui; pas moyen de se cacher. Il allait devoir l'éliminer discrètement sans que les Lucioles qui patrouillaient dans le couloir d'à côté ne l'entende. Il se cacha derrière la porte, retenant son souffle, alors qu'un homme entrait en baillant. Il attendit qu'il referme la porte pour le prendre par surprise, plaquant sa main contre sa bouche pour l'empêcher de crier et il utilisa son couteau à cran pour lui trancher la gorge en silence. L'homme s'écroula, convulsé, avant de s'immobiliser dans une mare de son sang. Jude n'aimait pas l'idée de tuer, mais c'était la seule solution. Il s'assura d'avoir bien mémorisé le trajet et sortit du bureau discrètement. Il longea le mur jusqu'à une sorte de dispensaire tout en longueur -c'était donc un dispensaire, et pas un couloir.

Il n'y avait pas de lumière ici non plus, seulement des spots de lumière de ci de là. Il entra, se dissimulant derrière un charriot de réanimation et essaya de compter ses ennemis. En tout, les deux parties du dispensaire comprises, il devait y en avoir une demi-dizaine. Il y en avait déjà trois dans cette salle-là. Jude avisa une des fenêtres légèrement cassée, laissant entrer le froid par un trou béant dans la vitre. Il y avait des rideaux un peu partout autour des lits, permettant de se cacher ou de liquides les hommes discrètement. Le chasseur attrapa un flacon d'alcool à désinfecter et inspira profondément avant de le lancer par la fente. La petite bouteille se brisa sur un rebord, attirant l'attention de l'un d'eux, qui se dirigea vers la fenêtre pour se pencher dehors. Jude se redressa à temps et assomma violemment la Luciole avant de le pousser dans le vide. Le bruit de son corps qui atterrit brutalement au dehors piqua la curiosité de deux autres.

«Hey, t'as entendu ?» fit l'un.
«Bob, qu'est-ce que tu fais ?»

Comme l'homme ne répondait pas -après tout, il faisait la crêpe 10m plus bas-, les deux gardes s'approchèrent. Le châtain en profita pour se barrer, contournant le charriot et passant derrière les rideaux pour ne pas être repéré.

«H-Hey, il est tombé ?!»
«Mec, ça va ?!»

Les deux gardes comprirent que leur camarade était inconscient ou pire.

«C'est pas normal, il a même pas crié...»

Ils commençaient à se méfier. Jude continua à avancer, passant les deux autres gars avec succès et arriva à la passerelle, déserte. Il la traversa en courant, le plus silencieusement possible, et arriva au bâtiment D. Il se précipita sur l'ascenseur, martelant le bouton, avant de se figer, horrifié. Il se retourna, la main sur son arme, mais il dut renoncer lorsqu'il vit quatre types pointant leurs mitraillettes sur lui. Et merde.

«Les mains en l'air.» ordonna l'un d'eux.

Il s'exécuta le plus lentement possible, jusqu'à ce que les portes de l'ascenseur s'ouvrent derrière lui. Il s'engouffra dedans, agrippant son Beretta et tirant sur les Lucioles qui le mitraillaient aussi. Il se cacha derrière le panneau de contrôle le temps d'appuyer sur le bouton du troisième étage et sortit une dernière fois pour détruire le bouton d'appel et tirer sur les Lucioles restantes qui couraient vers lui. Les portes se refermèrent enfin, tandis qu'il reprenait son souffle. Il espéra que sa manoeuvre avait fonctionné et que les gardes ne pourraient pas utiliser cet ascenseur. L'ascenseur émit un petit «ting» avant d'ouvrir ses portes sur le couloir B4. Jude sortit prudemment.

Personne en vue. Il avança dans le couloir, et se mit vite à courir vers le bloc 7. Les portes étaient fermées. Il essaya de les défoncer à l'épaule, entendant les exclamations paniquées des infirmiers de l'autre côté. Il finit par tirer sur les poignées et entra dans la salle d'opération. Ils étaient trois. Les infirmiers, un homme et une femme mirent immédiatement les mains en l'air -aucun d'eux ne semblaient armés. Jude baissa les yeux vers son compagnon, allongé sur le billard dans un pyjama d'hôpital, comme endormi. Il semblait aller très bien, sans compter le fait qu'il soit anesthésié. Il perçut un mouvement et se redressa en pointant son arme sur la femme, qui s'était approchée d'un téléphone. Il tira sans hésitation tandis que l'autre retenait un cri d'effroi, se précipitant vers sa camarade. Le médecin semblait calme.

Jude pointa son arme vers lui tandis qu'il prenait son 9mm chargé dans son sac; il n'avait plus que deux balles dans le Beretta.

«Vous savez ce que vous êtes en train de faire ?» fit calmement le docteur.
«Ta gueule. C'est toi le monstre ici. Tu vas tuer quelqu'un. Ton métier c'est de sauver des vies.»
«En opérant Caleb Stonewall, des vies, j'en sauverai des millions.»
«Docteur Foster, Maria est morte.» fit l'infimirmier, bouleversé en se relevant.

Jude savait qu'il ne devait pas traîner, juste liquider les deux restant avant de se tailler de là en vitesse. Mais ce fut le déclic dans sa tête. Foster. Xavier Foster ? L'oncle du bébé qu'il avait sauvé dans la forêt de la centrale ? Le chasseur déglutit.

«Prometez-moi que vous ne ferez rien pour me rattraper et je vous laisserai la vie sauve.» déclara le gardien.

Le médecin aux cheveux rouges ne cilla pas, tandis que l'infirmier hochait doucement la tête, apeuré.

«Mon métier est de sauver des vies.» maintint le roux. «Cet homme est la clé du salut. Je ne cesserai jamais de le pouchasser.»
«Pense à ta nièce bordel !» s'emporta le châtain.
«Justement.»

Le chasseur ne trouva rien à répondre. Il vit le médecin saisir sa lame, imperturbable, et il ferma les yeux pour tirer. Son regard se dirigea vers le téléphone, et il tira dessus également, puis il posa son arme pour prendre Caleb dans ses bras. C'était un cauchemar... Un affreux cauchemar. L'infirmier resta là, pétrifié, à genoux dans un bain de sang. Le gardien cala son compagnon dans ses bras, prit son 9mm dans la main, et abandonna le Beretta sur la table d'opération. Il sortit, et courut vers l'ascenseur. Il l'appela, les portes s'ouvrirent, alors que des cris retentissaient dans le fond du couloir.

«Ils sont là !»

Mais le châtain était déjà dans l'ascenseur et les portes se refermaient. Jude soupira, tremblant. Son regard se porta sur Caleb, qui somnolait paisiblement dans ses bras. Il semblait si calme, totalement intouchable et inconscient du drame qui se jouait autour de lui. Le gardien se demanda s'il était égoïste. Il était sur le point de condamner le monde entier. S'il l'avait pu, il aurait volontier offert sa tête et celles de milliers d'autres, si ça avait pu épargner le titan. Mais le problème était là, Caleb était l'unique détenteur de l'immunité, tout comme il était l'unique âme soeur de Jude: quelle que soit la tournure de l'histoire, si ce n'était pas lui, tout cela n'avait aucun sens. L'ascenseur s'ouvrit à nouveau sur le parking et un vent glacial s'y engouffra. Jude serra le brun tout contre lui pour lui tenir chaud et s'élança vers la première voiture qu'il vit. Il n'avait pas les clés. Il hésita à briser une vitre pour mettre son partenaire à l'abri, et finit par le déposer délicatement contre la portière. Il regarda autour de lui s'il y avait une autre solution lorsqu'il se figea.

«Ne fais pas ça.»

Jude se tourna vers la source de la voix. Non, impossible, pas lui. Pas lui.

«Jude, crois-moi, ne fait pas ça.»
«Axel...»

Le blond déglutit en entendant l'horreur dans le ton de son ami.

«Tu es en train de condamner l'humanité...» poursuivit-il.
«Tu...»

Jude laissa sa rage exploser et pointa son arme sur la Luciole. Un grognement d'indignation et de désespoir monta dans sa gorge. Tout était trop horrible, le monde s'effondrait sur lui-même.

«Tu le savais ?! Tu le savais et tu ne m'as rien dit ?!» hurla le châtain, déchiré.
«C'est ce que Stonewall aurait voulu !» rétorqua le blond. «Son sacrifice ne sera pas vain. Il va sauver le monde, le monde, Jude ! Il va te sauver toi, il va sauver les titans; c'est ce qu'il a toujours voulu !»
«Tais-toi ! Tais-toi...»

Des pas s'approchèrent et Nelly arriva aux côtés d'Axel, armée. Elle dirigea son pistolet vers le châtain, inflexible.

«Tu ne peux pas le sauver.» lâcha-t-elle. «Dehors, combien de temps avant qu'il ne se fasse massacrer par des claqueurs ? Par l'armée ou les Lucioles ? Combien de temps avant qu'il ne meurt de faim ou de froid à cause des blocus du marché noir ?»
«La ferme !»

Non, il allait se réveiller, en sueur dans les bras de Caleb, tout ceci était un cauchemar. Et s'il ne se réveillait pas, alors il tirerait; il
tuerait tous ceux qui tenteraient de lui prendre Caleb encore, il tuerait jusqu'à son dernier souffle si il le fallait.

«Il ne sentira rien.» reprit doucement Axel. «Tu peux encore faire le bon choix.»

Jude fit la sourde oreille et enclencha le 9mm, visant d'abord Nelly. Mais celle-ci dirigea son canon vers Caleb et rétorqua:

«N'oublie pas à qui tu feras le plus de mal en tirant.»

Jude se mit dans la visée de la Luciole, ferme. Il avait parfaitement compris. Si ' tirait, elle tirait, et il mourrait. Axel reprendrait Caleb, et c'est comme si tout ce qu'il avait fait avait été inutile. S'il ne tirait pas, elle tirerait quand même. Il devait la tuer avant qu'elle ne tire. Il inspira profondément, prêt à tout.

«Imaginez que ce soit Mark. Imaginez qu'il vous fallait sacrifier l'être qui vous est le plus cher au monde... Pour le monde. Imaginez perdre Mark ?»

Sa tirade eut l'effet escompté. Nelly sembla troublée un instant, juste assez pour qu'elle baisse sa garde et Jude tira dans son ventre. Elle s'effondra en lâchant son arme, geignant de douleur, tandis qu'Axel restait droit, à sa place. Le gardien s'approcha pour prendre le pistolet de la Luciole et dirigea le sien vers la tête de la femme.

«... Non...» gémit-elle. «Ne tire pas...»

Le chasseur fronça les sourcils.

«Pour que tu cherches à nous retrouver ?»

La femme ne trouva rien à dire et Jude appuya sur la gâchette. Le corps inerte de Nelly tomba définitivement au sol, son sang rouge sombre se répandant autour d'elle. Le chasseur dirigea son regard vers le blond et le toisa silencieusement avant de pointer son arme vers son crâne.

«Si jamais tu vois nos parents, dis-leur qu'on fait de notre mieux.» dit-il.

Le blond sourit et baissa les yeux, conscient de son sort. Il se redressa après un regard vers l'autre Luciole et lâcha en souriant:

«Mark ne te le pardonnera pas.»
«Tout comme je ne vous ai pas pardonné. On verra en temps voulu.»
«Quand Mark te retrouvera, s'il te laisse parler avant de te tuer, dis-lui que je l'aimais.»

Une menace sans en être une. Le regard de Jude s'assombrit et il tira sans états d'âme. Axel tomba aux côtés de celle qui lui avait volé Mark, et à les voir comme ça on aurait pu croire qu'ils étaient amis. Quelle que soit leur relation, ils étaient morts désormais. Le gardien se pencha pour fermer les yeux vagues de son ami, et fouilla dans sa poche pour trouver les clés de la voiture. Il se dirigea vers le titan et ouvrit la portière arrière avant de le porter pour l'y installer délicatement. Il posa également les sacs. Il ferma la portière et croisa son reflet dans la vitre. Son reflet éclaboussé de sang. Jude déglutit et s'essuya le visage, la gorge serrée. Il venait de tuer Axel, son ami. Il ouvrit la portière du côté conducteur et s'installa au volant. Il mit la clé de contact, démarra, sortit du parking. De ce centre. De cet enfer.

Les larmes qu'il retenait depuis tout ce temps coulèrent à flots sur ses joues, et son corps fut secoué de sanglot. Il roula dans la neige, s'éloigna dans la tempête. Il venait de décider du sort du monde, du sort de millions de personnes sur Terre. Il venait de tuer, de condamner. Il resserra ses mains, pour être sûr qu'elles étaient encore là, que le sang dont elles étaient tâchées ne les avait pas dévorées. Il venait de condamner Caleb à une vie de fugitif, de contaminer les titans à être à jamais sous le blocus des Lucioles. Il venait aussi de condamner les Gardiens. Il venait de tuer la femme et l'amant de Mark. Eux ne souffraient plus; ils étaient morts. Mais Mark était sacrifié à la solitude et un deuil douloureux. Il venait aussi de tuer la seule famille de ce bébé, il venait de tuer son oncle, un médecin qui croyait au miracle.

«Pardon Caleb.» sanglota-t-il.

Il renifla et se redressa sur son siège. Il avait agis en égoïste. Tout le monde allait vouloir sa peau désormais. Caleb ne le pardonnerait peut-être jamais. Mais lui, il ne regrettait rien.

Non, il ne regrettait rien.


Voilà donc le dénouement. Que dire de plus ? J'aimerai vraiment savoir ce que vous en avez pensé, alors si vous pensiez à laisser une petite review qui me donne votre impression, je me sentirai rassurée ! Sinon, tant pis pour moi x)

(Entre nous, Cassidy, j'espère que la fin t'a plu x)