Hello tout le monde!

Attention, la fiction s'appelait auparavant No Place I'd Rather Be. Je l'ai rebaptisée afin que se soit plus accrocheur.

Voici ma première fiction sur l'univers de la WWE. J'ai pas mal d'expérience dans l'écriture, mais je dois dire que j'appréhende beaucoup les retours sur celle-ci car c'est tout nouveau pour moi, notamment au niveau du style donc n'hésitez pas à critiquer, me conseiller. Je suis preneuse!

Les chansons sont indiquées en gras et j'y tiens.!

Disclaimer: Mes chouchous ne m'appartiennent malheureusement pas.

Merci de donner votre avis, cela encourage toujours beaucoup l'écrivain, ne l'oubliez pas.


Nikki disposait de tout ce dont une femme pouvait rêver: beauté, richesse, célébrité, un métier qui lui plaisait, vêtements à ne plus savoir qu'en faire et un petit ami parfait. John Cena n'était pas seulement le meilleur catcheur et le ''Golden Boy'' de la WWE. Il se révélait aussi être un homme tendre, prenant soin d'elle peu importe l'occasion... Elle savait que c'était une façon de racheter ses absences à répétition à cause du travail, mais le fait était qu'il n'était pas fautif et qu'il restait à son écoute. Il était le chevalier en armure rutilante sur son cheval blanc dont elle rêvait depuis sa plus tendre enfance.

Mais c'était jusqu'à ce qu'elle ne le prenne sur le fait par cette nuit glaciale de début novembre. C'était une soirée comme une autre, où ils devaient se retrouver dans sa vaste demeure de Tampa afin de célébrer la fin d'une semaine fructueuse, intense sur le ring, à leur façon. C'était comme un petit rituel que la jolie brune aimait honorer avec la même joie, chaque semaine, peu importe le lieu. Elle se réjouissait particulièrement de cette petite fête intime car elle se déroulerait chez lui, dans leur cocon.

C'était donc un euphémisme de dire que le monde s'était effondré sur sa tête lorsqu'elle avait aperçu l'homme de sa vie en train de besogner une parfaite inconnue sur la table immaculée de la cuisine américaine. Elle eut un gloussement ironique en se souvenant à quel point il aimait à ce que ses biens restent propres en toute circonstance, cachée derrière le mur séparant la pièce du hall d'entrée.

Son cœur qui battait encore la chamade il y a quelques instants de cela à l'idée de le retrouver, se brisa en mille morceaux alors qu'elle restait là, à les écouter s'en donner à cœur joie, des larmes silencieuses dévalant ses joues maquillées.

Tout catcheur avait réputation d'être volage, être en permanence sur la route n'aidait pas à redorer leur blason, mais John n'était pas comme ça. Peut-être avant, certainement que oui d'ailleurs, mais elle savait qu'il l'aimait profondément, elle le voyait dans ses yeux brillants chaque fois qu'elle entrait dans une pièce, dans son sourire lorsqu'elle lui racontait ses aventures. A moins qu'il ne s'agisse simplement de sa fierté masculine, gonflée à l'idée de posséder une poupée pareille, mais elle ne souhaitait pas y croire. Naïve, elle pensait qu'il l'aimait assez pour ne pas se laisser tenter comme les autres, qu'elle était assez belle pour le satisfaire et ce fut pourquoi elle chut lamentablement de son piédestal cette nuit-là.

Ce qu'elle avait pu être stupide!

Drapée dans le peu de fierté qu'il lui restait, elle quitta la demeure à pas de loup, ses escarpins Louboutin à la main afin de ne pas faire de bruit qui risquerait de les alerter et entraîner un drame qu'elle n'était pas prête à affronter. La brune ferma l'imposante porte d'entrée avec toute la lenteur possible dans son dos puis elle se réfugia au volant de sa Porsche Panamera noire, ayant opté pour sa propre voiture plutôt que la Range Rover offerte par son cher et tendre. Cela la rendait malade d'imaginer que cette voiture n'était qu'un leurre, visant à la rassurer, l'aveuglant, pendant qu'il s'envoyait en l'air avec une autre.

Sans même se préoccuper de ses affaires traînant dans la demeure à présent maudite, elle démarra en trombe et se lança sur la route bondée sans même se préoccuper de la direction, laissant libre cours à son chagrin, pleurant tout son soûl, de pitoyables cris de désespoir étouffés lui échappant. Son mascara laissait des traces sinistres autour de ses grands yeux chocolat rougis par les pleurs. Elle devait offrir une bien piteuse image, mais elle se fichait de ce que pourrait penser les gens. La seule chose qui importait à ses yeux, c'était cette trahison qui, elle le savait, elle était prête à lui pardonner. Elle l'aimait si fort qu'elle était prête à passer l'éponge sur n'importe quelle erreur, même si le lien venait de se briser irrémédiablement. Pourtant, la partie encore censée de son esprit clignotait, lui rappelait qu'elle avait sa fierté, qu'elle n'avait jamais été aveuglée par un homme auparavant et qu'elle ne devait pas se laisser avoir par de futures paroles mielleuses et un cadre de vie fastueux dénué de sens.

[Bruce Springsteen - Drive All Night]

Cette petite voix fut ensevelie sous le flot de douleur qui la faisait trembler, pourtant au chaud dans l'habitacle luxueux de sa voiture. Pourtant, elle voulait la faire taire, cette peine qui l'étouffait, lui rongeait les entrailles, qui lui donnait envie de se mettre à l'abri dans son lit et ne plus jamais en sortir. Alors elle alluma la radio et monta le son au maximum, faisant ainsi passer ses pleurs inaperçus pour les badauds qui pourraient éventuellement l'entendre lorsqu'elle était à l'arrêt.

Fort disgracieuse, elle renifla puis s'essuya le nez et les yeux du dos de la main entre deux sanglots.

A l'aveuglette, elle tourna dans le centre-ville sans but avant de se rendre au gymnase qu'elle fréquentait assidûment avec ses amies et son compagnon. Sa gorge se noua à cette pensée, la scène se déroulant encore et encore devant ses yeux hagards et émiettait doucement, mais sûrement, son amour jusque-là inconditionnel. Les façades défilaient à toute allure, flaques de vive lumière, la voix du chanteur déchirant sa bulle de souffrance tandis qu'un calme saisissant s'emparait d'elle.

Son cœur venait de se briser, mais elle restait une Bella, elle ne baisserait pas les bras si facilement et surtout, elle ne se laisserait pas traiter de la sorte. Personne ne pouvait la tromper, pas elle. Alors elle décida de s'occuper de son petit plaisir et elle aviserait quoi faire de sa relation le lendemain si jamais il lui en restait la force et surtout l'envie. On lui répétait sans cesse que la nuit portait conseil et elle espérait qu'au lendemain matin, elle se rendrait compte que tout n'était qu'un mauvais rêve ou bien qu'il comprendrait sa terrible erreur. Mais dans le fond, avait-elle réellement envie que tout redevienne comme avant ?

La pulpeuse diva prit le temps de se refaire une beauté dans son miroir de poche, sourit à son reflet, peu satisfaite car le désespoir pointait dans ses pupilles chocolat, dissimulé tant bien que mal par le maquillage et son sourire enjôleur.

Elle enfila ses escarpins vertigineux, son trench beige et s'engagea dans le gymnase dans l'espoir d'y trouver ses amies, Natalya, Ariane ou Trinity, sachant pertinemment que sa sœur passait un merveilleux moment avec son fiancé, tentant de paraître le plus sûre d'elle. C'était comme cela que ses collègues la connaissaient et il était hors de question qu'elle laisse entrevoir sa tristesse. Personne ne devait savoir.

Malheureusement, la salle de sport dernier cri était totalement vide, à l'exception de l'homme qui s'entraînait, décochant des coups de poing à l'énorme sac de sable suspendu, les écouteurs enfoncés dans les oreilles, la capuche de son sweat rabattue sur son visage, lui dissimulant ainsi les traits.

Avec un soupir frustré, elle prit place sur un banc afin de le regarder sans même savoir de qui il s'agissait puis elle tenta d'appeler Brie, sa sœur, en vain, avant de tenter sa chance auprès de ses amies pour obtenir le même résultat. Elles étaient toutes occupées à fricoter, c'était bien sa veine!

Malgré l'ambiance paisible régnant dans la salle de sport, sa gorge nouée lui faisait un mal de chien et les larmes menaçaient d'éclater de nouveau, incapable de se détourner l'esprit de cette scène digne d'un mauvais film à l'eau de rose. Elle aurait dû être avec son homme à cet instant, ça aurait dû être elle sur cette table, pas une vulgaire fille récupérée dans un bar insalubre. La diva se recroquevilla sur elle, les jambes croisées, les paupières étroitement closes, et tenta de contrôler sa respiration afin de ne pas céder à une nouvelle crise.

Malheureusement, John en décida autrement. En effet, il lui envoya un sms demandant où se trouvait sa ''petite princesse''. Furieuse, elle jeta son téléphone dans son sac à main, voyant qu'il tentait de l'appeler puisqu'il n'obtenait aucune réponse.

Elle réfléchissait, suivant les mouvements du sportif du regard sans vraiment les voir, se demandant comment ils avaient bien pu en arriver là. Elle avait été la petite amie parfaite, pas le moindre pas de travers et pourtant il l'avait trompée et se permettait de le faire chez eux en plus de cela. Elle n'aurait jamais imaginé pouvoir autant être blessée par un simple adultère et pourtant son monde venait de s'écrouler, elle ne se trouvait plus de raison de continuer. Elle ne pouvait décemment pas rester avec quelqu'un qui lui manquait ainsi de respect.

A cette pensée, elle se remit à pleurer en silence, cachée derrière ses fines mains aux doigts ornés de bagues exubérantes, ses ongles rouges luisant sous les plafonniers.

- Nikki, tout va bien? S'enquit Dean Ambrose, le surexcité du Shield, qui avait abaissé sa capuche, permettant ainsi de l'identifier, l'air sincèrement inquiet sans pour autant la connaître. Ils n'étaient que de simples collègues, mais ça ne l'empêchait pas de se faire du souci pour une femme en pleurs, peu importe qui elle était.

Elle sursauta car il l'avait surprise, abîmée dans ses pensées. C'était raté pour la discrétion !

- Comment j'ai l'air d'aller d'après toi?! cracha-t-elle avec une grimace moqueuse en se relevant subitement, serrant son sac à main contre elle, tentant de ne pas renifler et renvoyer la meilleure image possible à cet homme. C'était bien la dernière personne qu'elle s'attendait à trouver là. J'ai pas besoin qu'on soit sur mon dos en ce moment!

La brune traversa la salle à pas allongés, pressée de sortir de là et de se trouver un lieu de complète solitude, sa crinière brune froufroutant dans son dos. Quant à Dean, connaissant son caractère un peu garce, il ne s'en formalisa pas et retourna à son entraînement sans broncher, bien que la suivant d'un regard intrigué, inquiet de la voir ainsi. On n'avait jamais vu la grande Nikki Bella dans un tel état.

La concernée se retourna justement, s'arrêtant dans l'encadrement de la porte, à l'instant où il s'apprêtait à relancer la musique.

- Désolé de t'avoir agressé Dean, s'excusa la petite brune dans un murmure, s'essuyant les yeux afin de se donner meilleure allure, paré d'un sourire factice, mais les larmes ne tarissaient pas pour la simple et bonne raison que cette image lui brûlait la rétine. Merci d'avoir demandé.

Il lui adressa un simple sourire, mais ô combien tendre et sincère qu'elle en eut mal au cœur, du moins ce qu'il en restait. L'homme qu'elle pensait parfait l'avait trahi sans vergogne et celui auquel elle ne prêtait pas la moindre attention, prenant probablement son rôle pour la réalité, un inconnu pour elle et réputé pour agir en véritable salopard, se faisait du souci ... C'était le monde à l'envers.

Il reprit ses exercices après un haussement d'épaules désinvolte et elle fouilla distraitement dans son sac pour attraper son téléphone, le regardant avec une gratitude démesurée pour le peu qu'il venait de faire. Elle changea du tout au tout en voyant que John avait de nouveau tenté de la joindre et, de rage, elle jeta son portable à travers la pièce, venant s'écraser contre le mur à quelques mètres du jeune homme qui poussa un cri d'indignation.

Nicole tituba sous le poids du chagrin, recula de quelques pas afin de se retrouver dos au mur puis elle s'effondra lamentablement au sol. La voyant assise contre le mur, le visage enfoui dans ses mains et les genoux remontés contre la poitrine, il décida de jeter les préjugés aux orties et de la réconforter, peu importe l'origine du mal. Il n'y avait aucun strict lui dictant de se tenir à l'écart et la laisser seule face à son fardeau.

Sans y penser à deux fois, il s'agenouilla à ses côtés et posa une de ses grandes mains chaudes sur l'épaule pour lui indiquer sa présence, un peu inquiet. Que devait-il faire ? Il n'avait jamais été confronté à ce genre de situation, encore moins une impliquant une magnifique collègue en couple. C'était exactement pour ce genre de chose qu'il évitait de s'engager dans une relation sérieuse.

A sa grande surprise, elle se laissa faire sans rechigner et dégagea les mains de son visage, révélant ainsi ses larmes. Stupéfait de la voir en proie à un tel chagrin et de l'action qu'il s'apprêtait à entreprendre, il l'étreignit avec une douceur désarmante. La diva se laissa faire sans se préoccuper de la singularité de la scène et du fait qu'il ne soit qu'une connaissance, allant même enfouir son nez contre le coton couvrant sa clavicule. Les sourcils froncés, il flatta sa chevelure soyeuse après quelques instants d'hésitation avec toute la tendresse du monde et se demandant bien ce qui avait pu lui arriver pour se laisser aller en public, elle si soucieuse de son apparence.

Nikki s'abandonna contre son torse puissant, oubliant les liens qu'ils n'avaient pas, obnubilée par cette traîtrise. Elle pensait que c'était quelque chose qui n'arrivait qu'aux autres... Qu'elle était trop bien pour qu'on daigne y penser.

Cette compassion venait de la personne la plus inattendue du monde, c'était la plus désintéressée et par conséquent la plus douce.

- Tu devrais rentrer te reposer, tu veux que j'appelle Brie à la cabine du hall? Lui proposa Dean dans un chuchotement sans cesser de caresser sa chevelure et son bras car la sentant se calmer, le visage toujours caché. Il était trop respectueux pour empiéter sur sa vie privée et lui demander de quoi il en retournait.

- Elle est avec Daniel, ce n'est pas la peine.

- John alors.

- Sûrement pas! S'exclama la brune, ce qui fit redoubler ses sanglots, toujours calée contre lui, ne voulant pas lui montrer son visage en si piteux état. Elle ne voulait pas non plus s'éloigner de la chaleur rassurante de son corps. Ma sœur n'est pas là, mes amies sont en train de s'amuser, mon mec est en train de sauter une pouff chez lui et je me retrouve toute seule comme une conne à pleurer auprès d'un mec que je connais même pas.

C'était sorti tout seul et elle s'en fichait royalement. Nicole avait envie d'exploser, de hurler à s'en casser la voix.

Dean la repoussa avec précaution, la dévisageant avec surprise, pas sûr d'avoir bien entendu ce qu'elle venait de dire, caressant inconsciemment ses épaules avec bienveillance. Il tentait de saisir son regard, mais elle se défilait, se mordant la lèvre inférieure.

- Il a quand même pas osé faire ça?!

Nicole répondit par un signe affirmatif de la tête, les yeux bien fermés dans l'espoir de retenir ses larmes, s'accrochant à lui comme à une bouée. Bouche bée, il la contempla sans la moindre concupiscence en se demandant ce qui avait bien pu passer par la tête de ce dingue pour aller voir ailleurs. Il ne la connaissait que de réputation, et il se doutait que ce n'était qu'une façade. Ce n'était pas la pire garce du monde dans la vie de tous les jours et probablement pas avec l'homme de sa vie. Et puis de toute façon elle était sublime ! Comment était-ce possible ?

N'osant la perturber, il la laissa de nouveau pleurer jusqu'à ce qu'elle soit apaisée, sa respiration saccadée reprenant un rythme normal, la tête reposant sur son torse, les yeux clos comme si elle y dormait, la crise s'achevant sur quelques reniflements épars.

- Allez, je te ramène chez toi. Tu dois bien avoir ton propre appartement, fit Dean en se redressant, la tenant fermement contre lui afin qu'elle suive le mouvement sans avoir le moindre effort à faire. Tu vas passer une bonne nuit de sommeil et demain tu vas casser la gueule à cet enfoiré ou c'est moi qui le fais et je te promets que se sera pas beau à voir.

Cela la fit rire et il s'en félicita, bien qu'il soit plus que sincère. Ils sortirent du gymnase après avoir récupéré le cadavre du téléphone de la brune sulfureuse, serrés l'un contre l'autre, Nikki se laissant porter, un peu hagarde, ne sachant pas quoi faire. Il était si gentil et c'était tellement inattendu que c'était déstabilisant, trop déstabilisant.

C'était Dean Ambrose quand même, ce n'était pas rien!

Il lui ouvrit la portière côté passager où elle prit place avec lenteur, encore un peu sonnée par toutes ces émotions, puis il s'installa au volant alors qu'elle se frottait les yeux dans l'espoir d'enlever les traces de maquillage.

Elle le regarda à la dérobée tout du long, la tête appuyée contre la vitre, les jambes repliées sous elle, les mains rentrées dans les manches de son manteau et il fit semblant de ne pas s'en rendre compte. Les lumières de la ville jetaient des reflets sur son visage imperturbable, concentré sur la route et la situation de sa compagne, sur ses cheveux châtains clairs en bataille et elle remarqua qu'il était plutôt beau garçon.

- J'ai pas envie de rester toute seule, et… J'ai peur. Peur de ce que je pourrais faire, avoua la brune dans un murmure en se redressant, le cuir crissant, suivant ses mouvements. L'air de rien, elle vint poser la tête sur son épaule, ferma les yeux et, pour la première fois de la soirée, un véritable sourire s'épanouit sur ses lèvres. Elle était si bien tout contre lui. Tu as une chambre d'ami?

- Je peux dormir sur le canapé, lui assura le jeune homme, assez surpris qu'une telle femme, d'habitude ne s'occupant guère des hommes comme lui, ce qu'elle avait si bien su faire jusque-là, daigne mettre les pieds chez lui. Et puis elle venait de découvrir qu'elle était trompée par ''l'homme de sa vie'', c'était donc une réaction assez surprenante qui, en fait, lui ressemblait beaucoup à lui. Il la regarda rapidement et ne put s'empêcher de remarquer qu'elle restait resplendissante malgré ses yeux bouffis et rougis.

John Cena était stupide.

Nicole déposa un baiser sur sa joue en guise de remerciement avant de reposer sa tête sur son épaule et elle contempla les rues de Tampa se suivant, se ressemblant, avec une certaine sérénité qui s'effriterait dès lors qu'elle repenserait à son petit ami... Ce qu'elle n'avait pas la moindre envie de faire.


L'appartement de Dean était bien plus modeste que ce à quoi elle était habituée, mais il était doté d'un certain charme. Il était bien rangé et visiblement tenu, signe qu'il ne passait pas beaucoup de temps ici. Rien de surprenant à tout cela. A l'inverse de chez John, des objets personnels égayaient les pièces, mais il faisait trop sombre et elle était bien trop exténuée pour s'attarder sur la décoration.

A la sortie de sa douche réparatrice, il l'attendait avec un dîner bien mérité, son ventre n'aillant fait que gargouiller durant tout le trajet. Ils avaient donc dévoré leur assiette garnie de pâtes carbonara, simple mais efficace, devant la télévision et Nicole, vêtue d'un ample T-shirt noir tellement long qu'elle s'était passée de pantalon, s'était surprise à rire de bon cœur et à apprécier ce moment.

- Merci Dean pour... ça, chuchota la brune avec une ombre de sourire, posant sa main sur la sienne pour ne plus l'enlever. Pourquoi tu fais tout ça ? On se connait même pas et je m'attendais à ce que tu m'abandonnes dans la salle.

- Je vais sûrement pas tourner le dos à quelqu'un qui va mal, surtout pas une belle femme désespérée, tu t'en doutes !

Ce compliment taquin lui fit baisser le regard avec un petit rire, pas aussi exubérante que d'accoutumée après ce couteau en plein cœur qui lui avait fait perdre toute son estime d'elle-même pour les mois à venir. Elle se remit à manger goulûment, le regard rivé à l'écran, entremêlant tout naturellement ses doigts au sien. Cela ne représentait pas une trahison aussi bien dans son esprit que dans son cœur.

- Tu étais sérieux pour John? Lui demanda-t-elle, la question lui taraudant l'esprit depuis un moment, n'osant pas le regarder directement dans les yeux.

- Oh que oui! Ça m'dégoute et j'imaginais vraiment pas ça de lui. Puis y a aucune raison de te tromper... Regarde toi, t'es parfaite!

Nikki écarquilla les yeux et les riva sur son visage tourné vers l'écran, prise par surprise, car il avait dit cela comme si c'était l'évidence même et elle sentit son cœur s'agiter. Quant à lui, il prétendait que cela n'était rien, concentré sur la série, mais dans son esprit, il savait que ses paroles n'étaient pas anodines.

[Arctic Monkeys - I Wanna Be Yours]

Sur cet énième compliment, et pas des moindres, elle termina son dîner et le laissa au téléphone avec un ami qui l'appelait pour l'inviter à un boire un coup, invitation qu'elle l'entendit décliner en prétextant une énorme fatigue depuis la salle de bain en se lavant les dents.

Elle s'éclipsa dans la cuisine pour entasser la vaisselle dans l'évier puis le rejoignit au salon, une nouvelle paix s'épanouissant en son sein et la gratitude illuminant son visage. Elle alla l'enlacer alors qu'il mettait de l'ordre dans la paperasse entassée sur la table basse, le prenant par surprise.

- Tu veux venir dormir avec moi? Lui proposa Nicole dans un chuchotement, la tête reposant contre son dos, les mains serrées sur son ventre, se demandant à peine ce qu'il lui prenait.

Aux dernières nouvelles, elle était encore et couple et, malgré son apparence de bimbo, elle était droite et fidèle.

- Nikki, si c'est pour te venger de John, laisse tomber. Ça va te faire plus de mal qu'autre chose et j'ai pas envie de me retrouver dans une situation de merde, la réprimanda-t-il gentiment, les yeux fermés, luttant contre les vagues de désir provoquées par son corps pulpeux contre le sien, son souffle dans sa nuque.

En véritable gentleman, il se retourna et la repoussa à regret, prenant bien soin de ne pas la regarder sans quoi il fondrait sous son regard de braise, n'ayant guère confiance en sa résistance. Il n'était qu'un homme après tout et rester de marbre devant cette femme était difficile.

- Non, ce n'est pas pour ça, souffla la brune sulfureuse en faisant courir ses doigts le long de son bras nu, elle-même surprise par la vérité, un sourcil arqué, démunie face à cette vague de gratitude, d'amour malvenu.

Dean avait volé à son secours avec désintérêt, il l'avait réconfortée sans rien demander, l'avait respectée, à l'opposé du personnage à l'écran. Il avait pris soin d'elle comme d'un oisillon tombé de son nid et c'était ce dont elle avait besoin plus que tout. Et puis il fallait bien l'avouer, c'était un bel homme, elle s'en était rendu compte et il lui avait simplement fallu lui prêter attention pour cela. Elle comprenait mieux pourquoi certains fans en faisaient une obsession.

Nikki enroula ses bras autour de sa nuque et se dressa sur la pointe des pieds, puisqu'il faisait deux bonnes têtes de plus qu'elle, pour déposer un baiser sur ses lèvres pleines. Elle les lui mordilla, les suçota pour en demander l'accès, impatiente, ce qu'il s'empressa de faire même si il savait que c'était une terrible idée. La main qu'il posa au creux de ses reins la fit frissonner toute entière et embrasa son désir impétueux. John Cena n'existait plus.

C'est elle qui donna un tournant sulfureux au baiser, le prenant au dépourvu, mais ravi de la tournure des événements qu'il n'avait même pas provoqué. Il fut néanmoins le premier à caresser sa peau satinée, faisant courir ses doigts le long de ses flans, mais sans oser toucher ses cuisses. Il la sentait bouillonner contre lui tandis qu'elle lui retirait son t-shirt avec rapidité et le laissa choir au sol. Nikki prit le temps d'admirer son torse comme sculpté dans le marbre et un sourire appréciateur éclaira son visage déjà tout illuminé par la détermination.

Elle caressa son visage de la pulpe des doigts pendant qu'il la regardait faire, étonné par l'émerveillement transcendant ses traits délicats. Il couvrit son visage d'un chapelet de baisers, la faisant rire contre sa joue lisse avant de retourner sur ses lèvres pulpeuses qu'il aimait tant.

- Tu es sûre? S'enquit-il dans un murmure, craignant malgré tout qu'elle agisse sur un coup de tête.

Il ne souhaitait pas être pris pour un vulgaire jouet et se retrouver au centre d'un conflit mettant en scène deux des plus grandes stars de la WWE. Si elle était célibataire ou même en couple avec un anonyme, il n'aurait eu aucun scrupules, mais là, c'était différent.

- Oui, je veux être tienne, souffla-t-elle au creux de son oreille en fourrant ses mains dans les siennes, touchée qu'il lui demande son avis, qu'il la traite avec tant de respect.

Sur ces mots, Dean la mena jusqu'à sa petite chambre attenante, osant à peine croire que la femme qu'il amenait dans son lit et qui le regardait avec tant de passion était Nikki Bella. Elle n'était pas la seule en pâmoison : son cœur battait la chamade, ses mains étaient moites, il se sentait comme un lycéen lors de sa première fois avec la fille qui emplissait son esprit depuis des mois.

Nicole s'assit sur le lit dans une position lascive, les bras en arrière et les jambes élégamment croisées, l'admirant avec gourmandise tandis qu'il la rejoignait et il sentait la chaleur de sa gratitude sur laquelle elle ne parvenait pas à mettre de mots. Comme hypnotisée, elle ne parvenait plus à penser qu'à lui, son corps parfait, son sourire ensorceleur en coin, la flamme qui animait son regard et ses grandes mains sur sa peau frémissante. Elle se recula pour lui faire un peu de place puis il l'allongea tout en caressant sa longue chevelure brune éclaircie par un balayage, son regard ancré au sien, se perdant dans ses pupilles chocolat.

Elle l'embrassa langoureusement, enroulant ses jambes autour de sa taille tandis qu'il lui retirait son t-shirt d'emprunt afin de mieux découvrir ses courbes voluptueuses du bout des doigts, fébrile. Il retira son dessous par des gestes d'experts, mais avec plus de tendresse qu'il n'avait jamais fait preuve, mais elle le méritait. A ses yeux, cette femme méritait d'être traitée comme une reine et il le lui faisait sentir dans la moindre de ses caresses, dans le moindre de ses baisers couvrant chaque parcelle de sa peau brûlante.

Nicole ne le voyait pas comme un simple catcheur parmi ses collègues, pas comme un homme s'apprêtant à lui faire l'amour. Non, elle le voyait comme son sauveur, comme l'homme idéal s'étant caché si longtemps grâce à son rôle de mauvais garçon et c'était lui qu'elle voulait ce soir.

D'un sourire engageant, elle lui permit d'aller plus loin, une main jouant avec ses cheveux et l'autre caressant son dos, ses ongles jouant sur sa peau nue, le rendant presque fou.

Leurs corps s'épousèrent à la perfection comme si ils étaient faits l'un pour l'autre. La lampe de chevet éclairait leurs chevelures s'entremêlant, leurs peaux se frictionnant, les parant d'une teinte ambrée presque féerique. Les draps blancs froissés formaient comme une toile à leurs corps enfiévrés, passionnés. Les murs contenaient les gémissements d'extase de Nicole, griffant son dos presque au sang, loin de toute traîtrise.

Leurs doigts étaient entrelacés avec force, symbole du besoin de l'autre et jamais ils ne se lâchèrent durant leurs ébats.

Lorsque ils furent tous deux rassasiés, aux anges, Nicole vint d'elle-même se blottir contre son torse chaud et se soulevant encore irrégulièrement, la respiration saccadée et elle passa un bras autour de son ventre.

- Merci, murmura simplement la jeune femme, la reconnaissance dans sa voix la rendant presque tremblante alors qu'elle repliait ses jambes, ses genoux frôlant les siens.

Il admira son visage, émerveillé, puis déposa un baiser sur ses lèvres à présent dépourvues de tout maquillage avant de l'étreindre sous les draps pour la sentir le plus proche de lui.

C'était tellement improbable que même maintenant il avait du mal à croire que Nicole avait jeté son dévolu sur lui.

- Je serais toujours là à ton réveil, promis.

C'était la réplique phare que Dean servait à ses greluches en tant normal et le fait qu'une femme, une vraie, la lui serve sur ce ton taquin l'étonna tout en le faisant sourire parce que pour une fois, c'était sincère.

Et en effet, lorsqu'il ouvrit les yeux le lendemain matin, réveillé par les premiers rayons du soleil filtrant par la fenêtre, elle était toujours là, endormie dans la même position que la veille, et elle était en paix.