Disclaimer : Tout l'univers de Harry Potter est la propriété de Rowling et de la Warner.
Spoiler / Time Line : 1971. A peu près canon.
Warning / Rating : T.
Personnage : Les Maraudeurs, Lily Evans, Severus Rogue, Narcissa Black, Lucius Malfoy, Evan Rosier, Bertha Jorkins, Xenophilius Lovegood, Gilderoy Lockhart, Argus Rusard, Rubeus Hagrid, Minerva McGonagall, Filius Flitwick, Horace Slughorn, Albus Dumbledore. Et des O.C.
Résumé : Les cousins Wordsworth, quatre Serpentard membres d'une très prestigieuse famille, ont été attaqués. Qui est l'auteur du crime ? Extraits de l'interrogatoire mené par Minerva McGonagall sur l'ensemble des élèves de sa Maison. Et quelques autres.
Remarque : Il s'agit d'un texte hybride qui mélange des passages narratifs et des passages dialogués "façon théâtre".
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Avertissement : à lire avant toute chose
Cette fic est un très vieux projet. Si j'en crois mes archives, d'au moins 2007. A l'origine, ce devait être une fic à quatre mains qui mélangerait texte et dessins. Pas tout à fait une bande dessinée, mais pas très loin. Le projet ne s'est malheureusement pas fait. Le texte existait pourtant. Seulement, il ne me plaisait pas. Je n'arrivais pas à me retirer de la tête que ce ne serait pas suffisant, que s'il n'y avait pas les images, ça ne fonctionnerait pas.
Le texte est resté à prendre la poussière dans un dossier pendant près de trois ans. En 2010, j'ai essayé de me repencher dessus. J'ai même essayé de dessiner. J'ai vite abandonné cette idée. Et le texte est parti rouiller.
Et puis, il y a quelques semaines, je me suis dit "et pourquoi pas ?". Pourquoi ne pas essayer de ranimer ce texte ? Pourquoi ne pas lui donner une nouvelle chance ? Et je suis arrivée à ça. A ce que vous allez peut-être lire.
Etant donné la forme de ce texte, je ne voulais pas le publier sur ffnet. Ce site ne permet pas suffisamment de flexibilité dans la mise en page, or la mise en page est un élément essentiel pour ce texte. Seulement, j'ai cette désagréable impression qu'une fic n'est jamais totalement terminée, qu'elle n'existe pas réellement, tant qu'elle n'est pas postée sur ffnet. Alors je tente.
J'ai essayé de bricoler au mieux, mais ce n'est pas ce que j'ai imaginé pour ce texte. Donc, bien sûr, vous pouvez lire ici. Ou bien vous pouvez aller sur mon profil et suivre le lien qui vous mènera à mon site d'archivage où vous aurez un texte beaucoup plus lisible.
Quoi qu'il en soit, où que vous le lisiez, j'espère que ce texte vous plaira. C'est un survivant.
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Suspects
Première partie : Ben Mansfield et le carnet noir
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Poudlard, un endroit véritablement sûr pour nos enfants ?
Voilà trois jours que l'Incident Wordsworth, comme il est convenu de l'appeler, a eu lieu. Trois jours ! Cependant, le professeur Dumbledore, actuel directeur de Poudlard, est toujours incapable de fournir la moindre réponse aux questions les plus rudimentaires !
QUI ?
POURQUOI ?
COMMENT ?
Nos fidèles lecteurs se souviendront sûrement comment, le 17 mars, dans une édition spéciale, nous vous avons relaté heure par heure les sombres événements qui se sont produits sous le plafond enchanté de la très célèbre école de magie et de sorcellerie de Grande Bretagne. Nous vous avons raconté comment les cousins Wordsworth, enfants et héritiers de la très grande et illustre famille Wordsworth, ont été sauvagement attaqués au sein même de l'école. Si leurs jours ne sont pas en danger, une source qui tient à son anonymat, et on le comprend, nous a révélé que les quatre cousins étaient dans un état psychologique très précaire. « Leur agresseur s'en est pris à eux avec une férocité inhumaine ! Il a déployé des trésors de perversion pour les attaquer dans ce que des adolescents ont de plus fragile : leur esprit. » s'indigne notre source. Le Conseiller Congreve, un des parents des quatre cousins, assure que la lumière sera faite sur le sujet et que, s'il le faut, des têtes rouleront. « Ce soir, je suis à la fois un père terrifié pour la sécurité de son enfant et un Conseiller incommensurablement inquiet. Je vous promets que nous saurons ce qui s'est passé et qu'aucune protection ne mettra le responsable à l'abri de ma juste colère. »
Certains parents se sont spontanément réunis et ont rédigé une pétition afin que l'affaire passe entre les mains du Département de Justice. Mais, pour le moment, le directeur de Poudlard y fait obstacle. « Pourquoi refuse-t-il que les autorités compétentes interviennent ? Aurait-il quelque chose à cacher ? » demande très justement une mère inquiète. Le directeur de Poudlard s'est contenté de rappeler que ses élèves sont placés, par la Convention des Fondateurs, sous sa juridiction et que, à moins que les quatre Grands Esprits eux-mêmes ne reviennent sur ce décret, aucune colère aussi juste soit-elle ne pourra renverser cet état de fait.
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Minerva retira ses lunettes et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil. Un bandeau douloureux enserrait son front et comprimait ses tempes. Elle ferma les yeux et fredonna une comptine que sa mère lui chantait quand elle était souffrante pour l'apaiser et l'aider à s'endormir. C'était un vieil air aux paroles oubliées et au pouvoir calmant mystérieux.
Dans la cheminée, le feu s'était assoupi. Tout comme les portraits dans leurs cadres. Tout était silencieux. On était à ce point d'équilibre parfait où les couche-tard et les lève-tôt partagent une frange de sommeil. Minerva ouvrit les yeux et, à travers le brouillard de sa myopie, regarda le soleil poindre au-dessus des montagnes. Une petite bulle rose timide et incertaine qui éclaterait bientôt et déverserait sa lumière sur la terre. Minerva se leva. Ses jambes étaient raides et son dos endolori par la position assise qu'elle avait gardée toute la nuit. Elle ouvrit la fenêtre pour profiter de l'air frais de ce matin naissant.
Sur son bureau, sa plume continuait de noircir un long rouleau de parchemin qui s'étendait jusque sur le sol. Morhout, une Elfe de maison particulièrement attachée à Minerva, s'était endormie sur le tapis, un bras replié autour de deux rouleaux de parchemin. Elle avait essayé toute la nuit de garder le bureau dans un état d'ordre à peu près correct elle avait fini par rendre les armes. Il y avait près d'une trentaine de parchemins éparpillés et déroulés sur toutes les surfaces planes de la pièce. Minerva les ignorait pour le moment, ou s'efforçait de le faire.
Les cousins Wordsworth étaient Ben Mansfield, Mark Andrews, Hermann Wordsworth et June Congreve. Ils étaient les derniers bourgeons rachitiques que le méphitique arbre des Wordsworth avait donnés. Mais ça, Minerva pouvait juste le penser, absolument pas le dire : les Wordsworth étaient non seulement très influents mais également excessivement susceptibles. La combinaison gagnante ! Avoir les cousins Wordsworth comme élèves avait été la promesse tenue d'un enfer sans nom pour l'équipe enseignante.
Ben Mansfield, Serpentard, préfet en sixième année, était probablement le moins turbulent mais le plus déplaisant des quatre. Minerva devait veiller à poser sa baguette loin d'elle quand elle l'avait en cours : un sortilège de gifle était si vite parti ! Fils de la sœur aînée de la fratrie Wordsworth, Mansfield était un je-sais-tout-et-je-vous-méprise de la pire espèce. Arrogant, obséquieux, convaincu de sa propre petite importance, il regardait ses professeurs avec mépris mais comme des outils rudimentaires et cependant nécessaires pour gravir l'échelle de sa grande ambition. Ses leçons étaient parfaitement apprises, ses sortilèges parfaitement maîtrisés. Il était parfaitement apprêté. Il n'oubliait jamais l'accessoire qui allait rappeler aux autres qu'il était d'un rang supérieur, issu d'une famille plus ancienne, plus noble, plus importante que toutes les autres. Il n'élevait jamais la voix, mais son regard noir effrayait tous ceux qui avaient le malheur de lui déplaire. Ne pas lui couper la parole, ne pas le bousculer, ne pas se servir avant lui, ne pas le toucher, ne pas le regarder… La liste des interdits était longue ! Et tous ceux qui y contrevenaient le payaient chèrement. Il ne brusquait jamais personne, n'avait jamais un mot déplacé. Mais, soudainement, la vie du gêneur devenait difficile. Tout le monde voulait plaire à Ben Mansfield et se chargeait de punir l'inconvenant. C'était un banc sur lequel on ne pouvait plus s'asseoir, des affaires qui disparaissaient, des jambes qui se tendaient et sur lesquelles on trébuchait, des disputes qui éclataient, des insultes, des menaces et parfois même des coups. Et la baguette de Mansfield restait propre.
Hermann Wordsworth, le fils du seul frère de la fratrie, était un Serpentard de septième année. Il avait un physique très avantageux et dont il était particulièrement fier. Ses traits étaient réguliers, sa peau aux tons dorés faisait ressortir d'une manière enchanteresse ses yeux vert d'eau. Pas très grand, mais très bien proportionné, chacun de ses passages récoltait tant de soupirs qu'une fois rassemblés on aurait pu déclencher une tornade sur Poudlard. Et tant pis si c'était un mufle qui se conduisait mal, traitait avec irrespect chacune de ses petites amies qu'il collectionnait comme des cartes Chocogrenouille. On l'excusait. La pauvre gamine qu'il avait mise enceinte ? Une bagatelle qu'un sort arrangerait. Et puis elle n'avait qu'à faire attention, cette gourde ! Et voilà quelques Mornilles pour qu'on n'en parle plus ! Il n'était pas idiot, mais il était excessivement paresseux, habitué qu'il était à ce que tout soit fait pour lui et qu'il n'ait plus qu'à se servir. Il collectionnait donc également les mauvaises notes sans que cela l'affecte le moins du monde. « Parce que vous croyez que j'en ai quelque chose à foutre de vos contrôles pourris ? Je suis blindé de lions ! J'en ai rien à tringler de vos appréciations et avertissements. Avertissez ce que vous voulez ! A la fin de l'année, je me barre et j'aurai quinze fois votre salaire en me pointant juste à une réunion une fois par mois ! » Minerva détestait ça, mais dès qu'un contrôle reposait plus sur la réflexion que sur les connaissances, elle se retrouvait dans l'obligation de lui mettre une bonne note : le gamin savait raisonner.
June Congreve était en revanche une idiote. C'était la fille de la deuxième sœur. Elle était également en septième année à Serpentard. Congreve ne comprenait rien à ce qu'ils faisaient en classe. Sa puissance magique ne semblait pas bien grande. Elle parvenait difficilement à faire léviter un tabouret et tout ce qu'elle essayait de métamorphoser finissait irrémédiablement dans un état intermédiaire étrange. Minerva avait renoncé à essayer de lui faire changer d'état et de forme tout ce qui était vivant. Mais Congreve était l'attrapeuse vedette de Serpentard. Et il fallait bien admettre que c'était assez fabuleux de la regarder voler. Même sur terre, la jeune sorcière gardait quelque chose de cette grâce aérienne. Elle n'était pas particulièrement jolie, mais elle se déplaçait avec une fluidité et une souplesse impressionnante. Le moindre de ses gestes avait quelque chose de captivant.
Et enfin venait Mark Andrews, le plus jeune des cousins, fils de la troisième sœur et Serpentard de cinquième année. Des quatre cousins, il était celui qui mettait Minerva le plus mal à l'aise et dont l'ensemble de l'équipe pédagogique se méfiait le plus. Andrews avait toujours été grand pour son âge et avait sûrement pris de là l'habitude de rentrer sa tête dans ses épaules. Il avait le teint pâle presque gris, les yeux bleus presque transparents, ses cheveux blonds étaient coupés très courts, presque ras. Pas épais, Andrews avait cependant une musculature noueuse qui commençait à se développer. Il était de ces gens qu'on qualifie de « secs ». Depuis la troisième année, il avait commencé à marquer sa peau de divers tatouages. Ils étaient généralement dissimulés sous ses vêtements, mais quand il remontait ses manches ou déboutonnait le haut de sa chemise, les dessins noirs apparaissaient. Sur son avant-bras droit, il y avait par exemple une branche de cerisier dont l'état dépendait de la saison. On était en mars, le printemps était presque là, Minerva imaginait que des petits bourgeons venaient d'apparaître. Andrews avait un caractère difficile et imprévisible. Il refusait que l'on s'assoie à côté de lui. Il lui était arrivé de quitter un cours parce que le professeur avait voulu lui imposer un voisin. Il boudait tout travail en groupe. Lors des repas, il était toujours assis en bout de banc car, à moins que ce ne soient ses cousins, personne ne pouvait prendre place à côté de lui. Effleurer Andrews, regarder Andrews, se mettre sur le chemin d'Andrews étaient autant de provocations auxquelles il répondait toujours. Il ne passait pas par des intermédiaires comme son cousin. Non. La situation se résolvait immédiatement : une pluie de coups tombait sur celui qui avait osé. Si Ben manipulait, Hermann provoquait, June insultait ; Mark frappait. Il n'utilisait jamais sa baguette, que ses poings, ses pieds, sa tête, ses dents. D'une manière générale, Minerva avait très rarement vu Andrews avec une baguette à la main. Il dormait en cours d'Enchantements, refusait de métamorphoser quoi que ce soit.
Tels étaient les quatre cousins Wordsworth, terreurs de Poudlard. Contacter les parents était d'aucune utilité : ou ils étaient trop occupés pour ce genre de choses « Contactez ma secrétaire ! » ou c'était nécessairement la faute d'un enseignant, d'un camarade, de quelqu'un d'autre, de tout le monde, sauf de leur mirifique descendance. « Et puis qui, à votre avis, paye vos salaires ? Vous devriez être en train de me demander comment me satisfaire plutôt que de me déranger avec ces problèmes insignifiants ! Vous êtes son professeur, c'est votre affaire de le mettre au travail ! » Si bien que l'équipe enseignante avait renoncé à communiquer avec la famille. Or, le 17 mars au matin, une série d'événements s'était produite et il avait bien fallu se résoudre à contacter la famille.
Les quatre cousins, sempiternels bourreaux, avaient été victimes de quelques vilaines plaisanteries. Et maintenant les parents harcelaient la direction pour que les choses soient prises en main avant qu'ils ne débarquent avec tout un collectif de parents indignés et de Conseillers au bord de l'apoplexie. Seulement trouver l'auteur de cette attaque combinée contre les cousins n'était pas une mince affaire. L'école était pleine d'élèves qui avaient une dent, voire deux, voire toute une mâchoire de dragon, contre les cousins Wordsworth. Les interrogatoires avaient été longs, harassants, pénibles. La plupart des élèves, effrayés, n'avait rien à dire. Et rien de ce qu'avait pu promettre Minerva n'avait pu calmer les petits de la peur des représailles. Les grands avaient tellement pris l'habitude de ne pas s'occuper des Wordsworth qu'ils ne prêtaient plus attention à eux. « Moins on se mêle de leurs affaires, mieux on se porte. » Les Wordsworth étaient très exclusifs et en dehors de leur groupe qui fonctionnait presque comme une fratrie, peu s'approchaient d'eux et pouvaient se targuer de les fréquenter. « A la rigueur, on peut discuter avec un quand les autres ne sont pas là, avait hésité à dire une élève de septième année. Mais dès que les trois autres approchent, mieux vaut détaler ! » Le peu de sympathie que les cousins suscitaient n'aidait pas non plus le travail de Minerva : personne n'avait véritablement envie que le coupable soit pris. « Il nous a un peu tous vengés ! » avait dit un élève de troisième année.
— Professeur McGonagall ?
Tirée de ses pensées, Minerva se retourna vers Morhout qui frottait ses immenses yeux globuleux avec ses petits poings. Elle était vêtue d'une robe grise très simple mais bien coupée et d'un petit tablier blanc à dentelle. Sur sa tête, tenait dans un équilibre précaire un immense nœud de satin jaune poussin.
— Le Professeur McGonagall veut-elle que Morhout lui apporte une tasse de thé ? Ou de café ? s'enquit l'Elfe d'une voix où sommeil et inquiétude se mêlaient. Le Professeur McGonagall a beaucoup travaillé. Elle doit se reposer si elle ne veut pas tomber malade.
— Je n'ai pas le temps de prendre un café ! s'impatienta-t-elle. Je dois rendre mon rapport et je ne sais pas quoi écrire.
L'Elfe se ratatina et adressa à Minerva un regard blessé. Minerva se massa de nouveau les tempes.
— Excuse-moi, Morhout. Je m'en prends à toi alors que tu n'y aies pour rien. Je suis lasse. Et je n'arrive pas à y voir clair, avoua Minerva.
Morhout jeta un regard circulaire sur l'ensemble de la pièce et tous les parchemins déroulés.
— Y a trop de tissus ! déclara l'Elfe. Si le professeur McGonagall veut confectionner un joli rapport, elle doit tailler et ne garder que les plus beaux morceaux.
Couper, trancher dans l'entremêlement des mots puis rapprocher les propos que le matériau éloigne et voir la vérité jaillir. L'idée n'était pas mauvaise ! Minerva leva les bras et, d'un geste ample, libéra un pan entier de mur des meubles, des portraits qui l'obstruaient. Un autre mouvement de la main, une torsion du poignet et les rouleaux de parchemins s'élevèrent dans les airs. En même temps, ils se déroulèrent et déployèrent leurs immenses rectangles ocre. Minerva circula entre eux, comme un général inspecterait son armée. Elle les parcourait rapidement du regard, elle les connaissait par cœur. Et la découpe commença ! Ses gestes étaient précis, sûrs. Minerva coupait, tranchait et, d'un sort, épinglait au mur. Puis elle retirait la redondance, élidait l'inutile et le superflu. Ce qui auparavant lui avait semblé intéressant, pertinent, percutant pouvait dans la minute suivante lui paraître tout à fait quelconque, vain, artificiel. Minerva colorait certaines répliques, soulignait des occurrences et des répétitions pour les mettre en évidence, pour les relier à d'autres éléments relevés ailleurs.
L'action et la réflexion avaient rendu à Minerva toute son énergie. Elle était bien décidée à ordonner tout ce galimatias de mots et ainsi faire éclater la vérité.
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Extraits des interrogatoires menés et édités par Minerva McGonagall, professeur de Métamorphoses, entre le 17 et le 20 mar. 71
L'entretien a été pris en dictée par une Plume à Papote® assermentée, modèle Unaveritas, N° de série : 036-782AE.
L'entreprise Penna Pluma garantit l'exactitude des propos retranscrits. Ils ne peuvent être en aucun cas corrigés, altérés ou détournés.
Les mentions en italique et entre parenthèses sont données à titre indicatif. Elles retranscrivent aussi bien les gestes que les éléments de psychologie que l'interrogateur pense percevoir. Du fait de leur subjectivité, elles ne pourront en aucun cas servir de preuves lors d'un recours en justice. Seule la parole fait foi.
Absit reverentia vero, quia vincit omnia veritas.
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James Potter. Gryffondor, 1ère année.
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Professeur McGonagall : Connaissez-vous la raison de votre présence ici, Mr Potter ?
James Potter : Oui.
Pr M : Quelle en est la raison ?
JP : Vous cherchez à savoir qui a réglé leurs comptes aux cousins Wordsworth.
Pr M : Effectivement. Êtes-vous nerveux ?
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Sirius Black : Pas vraiment.
Remus Lupin : Oui.
Peter Pettigrow : (Nerveusement.) N-on ?
Lily Evans : Un peu.
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JP : Non.
Pr M : Est-ce votre intention de dire la vérité ?
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Sirius Black : Non.
Remus Lupin : Je vais essayer.
Peter Pettigrow : Euh… Oui…
Sirius Black : Vous remarquerez qu'en répondant « non »,
cela fait de moi un honnête menteur.
C'est ce qu'on appelle un oxymore.
Severus Rogue : Qu'est-ce que c'est que cette question ?
Lily Evans : Oui, c'est mon intention.
Sirius Black : Moi, j'appelle ça de la barbabouse.
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JP : Est-ce que je peux répondre autre chose que « oui » ?
Pr M : Que pensez-vous du préfet de Serpentard, Ben Mansfield ?
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Sirius Black : Un gosse de riche.
Remus Lupin : Un manipulateur.
Peter Pettigrow : Un sale type.
Ailis Hammett : Un sale tricheur !
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JP : Un tyran.
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Severus Rogue. Serpentard, 1ère année
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Professeur McGonagall : Saviez-vous, Mr Rogue, que votre Préfet se livrait à un trafic de devoirs ?
Severus Rogue : J'ai déjà répondu à cette question.
Pr M : Cela m'étonnerait, je ne vous l'ai pas encore posée.
SR : J'ai répondu au professeur Slughorn.
Pr M : Eh bien, répétez votre réponse, Mr Rogue.
SR : Ne serait-il pas plus simple de lire les notes du professeur Slughorn ?
Pr M : L'écriture du Professeur Slughorn est indéchiffrable.
SR :Je ne vais pas changer mes réponses, parce que c'est vous.
Pr M : Je l'espère bien. Donc, saviez-vous que Ben Mansfield mettait à profit son statut de préfet pour organiser une tricherie de grande envergure ?
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Peter Pettigrow : Non.
Sirius Black : Oui.
Elaine Dragoon : J'en avais entendu parler.
Isaure Paladin : …
Apollonia Snowdown : Quoi ? (Tombe des nues.)
Lily Evans : Oui.
James Potter : Pas vous ?
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SR : Oui.
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James Potter. Gryffondor, 1ère année
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Professeur McGonagall : Comment avez-vous appris l'existence de ce réseau de tricherie ?
James Potter : Des bruits qui couraient.
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Sirius Black : J'en avais entendu parler.
Lily Evans : Quand June Congreve a voulu m'entraîner dedans.
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Pr M : Connaissiez-vous l'existence du carnet de Mansfield ?
JP : Non… Qu'a-t-il de particulier ce carnet ?
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Xenophilius Lovegood. Serdaigle, 3ème année
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Professeur McGonagall : Depuis combien de temps votre nom figure dans le carnet de Mansfield ?
Xenophilius Lovegood : Depuis trois mois.
Pr M : Y étiez-vous volontairement ?
XL : Y en a qui le sont ?
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Lily Evans : Il ne demande pas votre avis.
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Pr M : Comment expliquez-vous que vos professeurs n'aient jamais suspecté la moindre tricherie, Mr Lovegood ? Mansfield fait tout de même état dans son carnet d'une petite dizaine de « copistes » et presque autant de « commanditaires ». Ce sont les termes utilisés.
XL : Mansfield est quelqu'un de très organisé et très ingénieux.
Pr M : Concrètement, comment cela se passait ?
XL : Mansfield nous faisait parvenir par hibou, à l'heure du courrier, le sujet du devoir. Parfois, il y avait des notes ou des indications sur la direction à suivre. Généralement, il y avait un devoir de référence. Et puis il y avait la plume.
Pr M : La plume ?
XL : La plume avec laquelle on devait écrire le devoir. Elle avait été enchantée et avait en mémoire l'écriture du « commanditaire ».
Pr M : Combien de temps aviez-vous pour faire le devoir ?
XL : Généralement, on avait entre deux et trois jours. Mais il arrivait aussi que ce soit à rendre pour le lendemain. Il fallait alors se dépêcher de finir pour que le devoir soit distribué le lendemain matin, à l'heure du courrier.
Pr M : Ça vous laissait peu de temps pour vos propres devoirs.
XL : Non.
Pr M : …
XL : …
Pr M : Aviez-vous connaissance de l'identité des commanditaires ?
XL : Jamais. C'était Mansfield qui se chargeait de faire parvenir les devoirs. Avec le devoir rédigé, on devait tout restituer : les notes, les indications et la plume ensorcelée.
Pr M : Auriez-vous pu les connaître ?
XL : En fouinant, peut-être.
Pr M : Mais vous ne fouiniez pas ?
XL : Jamais.
Pr M : Savez-vous quel sort utilisait Mansfield pour les plumes ?
XL : Probablement, un dérivé d'un sort d'imitation.
Pr M : Vous n'avez pas cherché ?
XL : Non.
Pr M : Vous brutalisait-il ?
XL : Lui, jamais. Il préférait la menace et les remarques blessantes.
Pr M : Qui alors ?
XL : Ses cousins.
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Severus Rogue. Serpentard, 1ère année
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Professeur McGonagall : Ben Mansfield a-t-il fait pression sur vous pour que vous intégriez son réseau de « copistes ».
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James Potter : Non.
Sirius Black : Non.
Peter Pettigrow : Non.
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Severus Rogue : Non.
Pr M : Mais vous étiez au courant ?
SR : Oui.
Pr M : Pourquoi n'en avoir rien dit ?
SR : Parce qu'il est le préfet de Serpentard.
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Sirius Black : Parce que ce sont pas mes affaires !
Xenophilius Lovegood : J'avais peur.
Lily Evans : J'avais peur.
Remus Lupin : On n'avait pas vraiment le choix.
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Remus Lupin. Gryffondor, 1ère année
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Professeur McGonagall : Comment vous êtes-vous retrouvé mêlé à cette affaire de tricherie ?
Remus Lupin : Ben Mansfield. Il avait découvert que j'étais un loup-garou.
Pr M : Comment l'a-t-il découvert ?
RL : (Précipitamment.) Je ne lui ai pas dit !
Pr M : Ce n'est nullement ce que j'ai pensé. Savez-vous comment votre secret a pu être éventé ?
RL : Oui. À l'infirmerie. Un soir, la lune allait bientôt être pleine, je n'étais pas bien. Je m'étais réfugié dans l'infirmerie et j'ai parlé avec Madame Pomfresh. Je pensais que l'infirmerie était vide et que personne ne pouvait m'entendre.
Pr M : Mais ce n'était pas le cas ?
RL : Non. June Congreve, sa cousine, était également là et elle ne dormait pas. Elle a tout entendu et quand Madame Pomfresh est partie, elle s'est empressée de me le faire savoir. Deux jours après, Ben Mansfield…
Pr M : …
RL : …
Pr M : Pourquoi n'êtes-vous pas venu me voir immédiatement ?
RL : J'avais peur.
Pr M : Vous auriez dû venir me voir ! Mr Lupin, vous connaissez les conditions que le professeur…
RL : (Interrompant.) Je sais ! Je suis désolé ! Ça ne se reproduira plus ! Je vous le promets. J'avais peur qu'ils se servent de mon secret pour m'obliger à faire des… trucs. Alors des devoirs en plus ne me semblaient pas si horribles. Ça et les moqueries.
Pr M : …
RL : …
Pr M : D'autres personnes sont au courant ?
RL : Personne !
Pr M : Vous parvenez à trouver des explications pour vos absences et vos fatigues ?
RL : Je me débrouille. Ça fait quelques années que je vis ainsi, j'ai de l'entraînement…
Pr M : Pour mentir ?
RL : Oui… NON !
Pr M : Vous n'avez remarqué aucune attitude étrange à votre égard ?
RL : Pas plus que ce à quoi le professeur Dumbledore s'attendait. Un cas d'hématoabralgie peut attirer l'attention.
Pr M : J'avais pourtant cru comprendre que certains de vos camarades se posaient des questions.
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Peter Pettigrow : Comment vous dites ?
Georgiana Sperrin : Jamais entendu parler.
Elaine Dragoon : C'est une vraie maladie ?
Apollonia Snowdown : C'est une maladie de peau ? C'est contagieux ?
Isaure Paladin : …
Apollonia Snowdown : Non parce que j'attrape tout ce qui passe !
Sirius Black : C'est le truc qu'a Lupin ? (Il hausse les épaules, il s'en fiche.)
Lily Evans : C'est quoi les symptômes ?
James Potter : Non, aucune question.
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RL : Je ne savais pas. Qui se pose des questions ?
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Apollonia Snowdown : Vous êtes sûre que ce n'est pas contagieux ?
Elaine Dragoon : Ce ne serait pas plutôt un nom de code pour autre chose ?
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Pr M : Vous ne savez vraiment pas ?
RL : Non.
Pr M : Si jamais cela se reproduisait, que quelqu'un découvre votre secret, venez immédiatement me voir ! Est-ce compris, Mr Lupin ?
RL : Oui, professeur. Je suis désolé.
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Lily Evans. Gryffondor, 1ère année
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Professeur McGonagall : Vous avez failli vous retrouver sous l'emprise de Mansfield ?
Lily Evans : Oui.
Pr M : Comment cela s'est produit ?
LE : Hermann Wordsworth et June Congreve me persécutaient.
Pr M : Ils vous persécutaient ?
LE : Ils me faisaient des croche-pieds, me prenaient mes affaires, me poussaient, se moquaient de moi… Ils disaient… (Hésitations.) Ils disaient qu'ils allaient… me faire mal…
Pr M : Vous n'en avez parlé à personne ?
LE : Juste à Severus.
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Severus Rogue : Oui, elle m'en avait parlé… Après… le truc avec Sand, elle était terrifiée.
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Pr M : Mais Mansfield n'a pas eu le temps de vous inclure dans son réseau.
LE : Non. Il a été démasqué avant.
Pr M : Mais s'il n'avait pas été démasqué ?
LE : …
Pr M : Miss Evans ?
LE : Je crois que j'aurais, moi aussi, reçu au courrier du matin une plume enchantée.
Pr M : …
LE : …
Pr M : C'est finalement une chance pour vous que son carnet se soit retrouvé sur le bureau du Professeur Dumbledore.
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Remus Lupin : C'est une chance pour tout le monde.
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Sirius Black. Gryffondor, 1ère année
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Professeur McGonagall : Mansfield a-t-il essayé de vous recruter ?
Sirius Black : Recruter ? C'est comme ça qu'on dit ?
Pr M : …
SB : Non. Ni de me forcer la main.
Pr M : Vous êtes un bon élève pourtant.
SB : Même si je n'en porte pas les couleurs, je suis un Black.
Pr M : …
SB : …
Pr M : Êtes-vous fier d'être un Black ?
SB : Êtes-vous fière d'être blanche ?
Pr M : Ce n'est pas… (Elle s'interrompt.)
SB : …
Pr M: A votre avis, pourquoi Mansfield a organisé tout ce réseau ?
SB : (Il hausse les épaules.) Il s'ennuyait peut-être.
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James Potter : Parce que c'est un tyran.
Ailis Hammett : Mansfield aime gravir les marches en écrasant les autres.
Severus Rogue : Ça faisait de lui le type sympa qui vous tire d'un mauvais devoir.
Vous lui deviez une faveur ensuite.
Lucius Malfoy : Si je dois une faveur à Mansfield ?
Evan Rosier : Peut-être une ou deux.
Lucius Malfoy : Au moins trois.
Narcissa Black : Il le faisait pour l'argent.
Il vendait cher chacune de ces copies contrefaites.
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Narcissa Black : Serpentard, 6ème année, préfète.
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Professeur McGonagall : Pour l'argent ? Je ne comprends pas. Pourquoi le ferait-il pour l'argent ?
Narcissa Black : Parce que la famille Mansfield est ruinée.
Pr M : Ruinée ? Comment est-ce possible ?
NB : (Elle hausse les épaules.)
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Professeur Albus Dumbledore. Directeur de Poudlard.
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Professeur Dumbledore : Effectivement, la famille Mansfield traverse une période financière assez difficile. Ben est un élève boursier.
Professeur McGonagall : Je ne comprends pas. La famille Mansfield est une famille importante, influente. Elle est de tous les événements mondains.
Pr D : Façade ! La famille Mansfield a fait de mauvais investissements. Ils ont essayé de se refaire avec leur dernier balai, le Sleipnir. Malheureusement, c'était un balai, certes rapide comme promis, mais très capricieux. Il y a eu des accidents. Et la famille Mansfield a dû payer. Cher. L'alliance avec les Wordsworth devait être un moyen de renflouer les coffres. Seulement ces derniers n'ont pas aimé découvrir après la cérémonie que leur nouvelle belle-famille était ruinée. Les Wordsworth ont bloqué tout accès aux coffres. Ben Mansfield a grandi dans une maison qui se vide chaque jour de ses meubles. Les trésors familiaux partent les uns après les autres.
Pr M : Au contraire de son cousin, Hermann Wordsworth, à la sortie de Poudlard, Ben Mansfield n'a rien qui l'attend ? Aucune fortune qui lui assure un avenir sans souci ? Aucun empire déjà bâti à diriger ?
Pr D : Rien.
Pr M : Alors son réseau de tricherie ?
Pr D : Miss Black a probablement vu juste. C'est effectivement un moyen de mettre en place des fonds. Et puis d'accumuler des faveurs auprès de la future élite sorcière.
Pr M : Je savais que cet enfant était brillant et retors. Je n'imaginais juste pas à quel point !
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Sirius Black. Gryffondor, 1ère année
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Professeur McGonagall : Que pensez-vous de la punition de Mr Mansfield ?
Sirius Black : Il a été destitué de son titre de préfet ! Vous parlez d'une punition !
Pr M : Vous pensez que le professeur Dumbledore aurait dû se montrer plus sévère ?
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James Potter : Oui.
Remus Lupin : Mon avis est forcément un peu biaisé.
Peter Pettigrow : Je ne sais pas… Oui ? Non ?
Severus Rogue : Non.
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SB : Je pense que Mansfield a eu la chance que le directeur soit le professeur Dumbledore.
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Severus Rogue. Serpentard, 1ère année
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Professeur McGonagall : Vous trouvez que Mr Mansfield a été justement puni ?
Severus Rogue : Oui.
Pr M : Pourquoi ?
SR : Il adore… adorait sa médaille de préfet. Il veut qu'on l'appelle « Préfet Mansfield. » C'est le type le plus orgueilleux qui existe ! Et pourtant à Serpentard, y en a des orgueilleux !
Pr M : Vous êtes en train de me dire que si quelqu'un avait voulu se venger de Mr Mansfield le destituer était le bon angle d'attaque.
SR : Je suis en train de vous dire rien du tout !
Pr M : …
SR : Mais si quelqu'un visait le talon d'Achille de Mansfield… Frapper le monstre à la couronne était un bon moyen de le terrasser.
Pr M : Plus qu'un bon moyen, le bon moyen.
SR : …
Pr M : D'après vous, qui pouvait vouloir du mal à Mansfield ?
SR : Tous ceux listés dans son carnet.
Pr M : Ou tous ceux qui y seraient bientôt ?
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Remus Lupin. Gryffondor, 1ère année
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Professeur McGonagall : Combien de fois avez-vous vu le carnet, Mr Lupin ?
Remus Lupin : Une seule fois.
Pr M : A quelle occasion ?
RL : Quand Mansfield m'a… « recruté ». Il m'a mis son carnet sous le nez et m'a dit qu'il y avait mon secret dedans et que si jamais je ne lui obéissais pas… Il n'a pas terminé sa phrase, mais le message était assez clair.
Pr M : Vous n'avez jamais revu le carnet par la suite ?
RL : Jamais.
Pr M : Vous n'avez jamais songé à le récupérer ?
RL : Non.
Pr M : Pourquoi ?
RL : Qu'est-ce que ça aurait changé ? Avec ou sans le carnet, je suis toujours un loup-garou.
Pr M : Savez-vous que les pages où étaient consignés les secrets et autres éléments que Mr Mansfield détenait contre vos camarades ont été arrachées ?
RL : Je l'ignorais.
Pr M : Cela vous rassure-t-il ?
RL : Pas vraiment.
Pr M : Pourquoi ?
RL : Parce qu'il y a quelqu'un dans Poudlard qui sait que je suis un loup-garou et je ne sais pas qui.
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Severus Rogue. Serpentard, 1ère année
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Professeur McGonagall : Mansfield se séparait-il de son carnet ?
Severus Rogue : Comment voulez-vous que je le sache ?
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Narcissa Black : Il l'avait toujours sur lui.
Lucius Malfoy : Toujours en train de griffonner quelque chose dedans !
Evan Rosier : Je me demande même s'il le quittait pour se laver.
Mimi Geignarde : Ben Mansfield se lavait tout nu. (Elle glousse.)
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Ailis Hammett. Serdaigle, 6ème année, préfète.
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Professeur McGonagall : Quels étaient vos rapports avec Ben Mansfield, Miss Hammett ?
Ailis Hammett : Au mieux, tendus.
Pr M : Et au pire ?
AH : Contractés !
Pr M : …
AH : On se déteste et sans cordialité.
Pr M : Pour quelle raison ?
AH : Depuis la première année, nous sommes en compétition pour la première place.
Pr M : Au point d'en avoir des rapports tendus ?
AH : A ce point !
Pr M : Miss Hammett, l'école encourage la compétition entre les élèves, mais une compétition saine, enrichissante et qui doit mener au surpassement de soi. Pas à l'écrasement de l'autre.
AH : …
Pr M : …
AH : C'est lui qui a commencé !
Pr M : Miss Hammett…
AH : En deuxième année, il a volé mon devoir de Métamorphoses sur les métaux et a fait croire que c'était lui qui l'avait écrit. Vous l'avez félicité pour son travail et lui avez fait lire des passages devant toute la classe. J'ai eu une punition pour ne pas avoir rendu mon devoir. Il a commencé !
Pr M : Je l'ignorais… Si j'avais su…
AH : Mansfield sait convaincre son monde. Il est doué.
Pr M : …
AH : …
Pr M : Étiez-vous au courant du réseau de tricherie mis en place par Mansfield, Miss Hammett ?
AH : Plus ou moins.
Pr M : Plutôt « plus » ou plutôt « moins » ?
AH : Plutôt « moins ». J'avais remarqué que Mansfield se livrait à un genre de trafic, mais je ne savais pas de quoi il retournait.
Pr M : Saviez-vous que Mansfield avait un carnet qu'il ne quittait quasiment jamais et dans lequel il y consignait un certain nombre d'informations ?
AH : Un carnet noir en cuir ? Bien sûr ! Je le traitais même de midinette de douze ans avec son « très cher journal ».
Pr M : Saviez-vous précisément ce qu'il y avait dedans ?
AH : Non. Comment l'aurais-je su ?
Pr M : En tant que préfète, vous avez accès à la salle de bains des préfets, n'est-ce pas ?
AH : Cela va de soi… Attendez ! Quand vous avez dit « qu'il ne quittait quasiment jamais », vous faisiez allusion aux moments où Mansfield prend son bain ?
Pr M : Effectivement.
AH : …
Pr M : …
AH : Si je suis bien votre train de pensée : j'ai un mobile et un accès. Je fais donc une suspecte de premier plan, c'est ça ?
Pr M : Effectivement, cela fait de vous une très sérieuse suspecte.
AH : Sauf que j'ai un alibi ! (Elle sourit.)
Pr M : Vraiment ? Un alibi ?
AH : Le soir où Mansfield a perdu son carnet, j'étais allongée sur un lit de l'infirmerie.
Pr M : Vous savez qu'il m'est facile de vérifier une telle information.
AH : Vérifiez ! Madame Pomfresh vous certifiera que j'attendais, les poings serrés, que mes yeux repoussent. Même si je l'avais voulu, je n'aurais pas pu voler le 16 au soir le carnet de Mansfield et le déposer le 17 au petit matin, incognito et l'air de rien, sur le bureau du Directeur.
Pr M : Vos yeux ?
AH : Les vapeurs d'une potion.
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Extrait du registre tenu par Madame Pomfresh, infirmière titulaire de l'école de Poudlard.
Le 16 Mars, 15h 10, Ailis Hammett, en sixième année à Serdaigle, s'est présentée à l'infirmerie, accompagnée par Sylvana Tyler (même Maison, même année).
L'élève Hammett souffrait d'une disparition complète des deux globes oculaires suite à un contact avec des vapeurs de potion Erasit. Il sera par la suite confirmé que cette potion a été concoctée dans le cadre du cours de Potions. Le cours est dispensé par le professeur Slughorn qui a veillé au début cours à rappeler les règles de sécurité. Il semblerait que l'élève n'en a pas tenu compte ou n'a pas été assez vigilante.
L'élève Hammett a été immédiatement prise en charge par mes soins, Madame Pomfresh, infirmière titulaire de l'école. J'ai donné à l'élève une potion de Reconstruction à 15h30 (délai dû au temps nécessaire pour concocter une potion adaptée au cas présenté).
L'élève Hammett est restée tout l'après-midi et la nuit sous ma surveillance. La reconstruction fut douloureuse (réaction attendue dans ce genre de cas) mais totale.
L'élève Hammett a quitté l'infirmerie à 7h45 le lendemain.
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Professeur Horace Slughorn. Maître des Potions et directeur de la Maison de Serpentard.
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Professeur Slughorn : Vous m'interrogez maintenant, Minerva ? (Amusé.) Serais-je devenu un suspect ?
Professeur McGonagall : Pas du tout ! La preuve, je vous propose du thé.
Pr S : Sans sucre, merci. Alors ? Que me voulez-vous ?
Pr M : Ailis Hammett, que pouvez-vous me dire à son sujet ?
Pr S : Bonne petite. Très douée. Dommage qu'elle ne soit pas dans ma Maison ! Elle ne manque pas d'ambition pourtant.
Pr M : Si elle est si bonne, cela ne vous a-t-il pas surpris, son accident survenu il y a deux jours ?
Pr S : Vous savez aussi bien que moi, Minerva, qu'un accident est si vite arrivé. Même aux meilleurs !
Pr M : Se pencher au-dessus d'un chaudron bouillonnant d'Erasit, il s'agit d'une erreur de débutant !
Pr S : Effectivement. Surtout que je les avais prévenus. Mais vous savez les accidents…
Pr M : … arrivent même aux meilleurs. Oui, je sais.
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Mimi Geignarde. Fantôme
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Mimi Geignarde : Mansfield a pris son bain tard ce soir là. J'ai bien failli le rater car j'en avais assez d'attendre. Un Poufsouffle et un Serpentard devaient se retrouver dans les toilettes des garçons du quatrième étage et c'était un spectacle que je ne voulais pas rater.
Professeur McGonagall : Un Serpentard et un Poufsouffle ? Que comptaient-ils faire dans les toilettes ?
MG : (Elle glousse.) Professeur !
Pr M : …
MG : (Elle glousse davantage.)
Pr M : (Agacée.) Passons ! Vous étiez dans la salle de bains des préfets quand Mansfield y était ?
MG : Oui.
Pr M : Avez-vous remarqué quelque chose ?
MG : Rien.
Pr M : Rien ?
MG : Absolument rien. Il s'est déshabillé. (Elle glousse de nouveau.) Il m'a repérée et a essayé de me déloger de la pièce. Il lui a fallu renoncer. Alors il a lancé un sort pour se dissimuler.
Pr M : Un sort ?
MG : Un petit nuage ridicule ! Et puis il a plongé dans la baignoire. Et je suis partie.
Pr M : Et après ?
MG : Après, il est venu me chercher dans mes toilettes.
Pr M : C'était quand ?
MG : Plus tard.
Pr M : Quand « plus tard » ?
MG : (Elle se met en colère.) Je ne sais pas ! Je n'ai pas toujours très bien la notion du temps.
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Argus Rusard : C'était vers dix heures du soir. Le gamin m'a fichu un bazar dans les toilettes !
Et il a effrayé trois croutonnes qui traînaient dans le coin.
Apollonia Snowdown : Il hurlait comme si on lui avait arraché la peau des yeux.
Elaine Dragoon : Un vrai malade ! Avec les yeux révulsés et de la bave aux lèvres.
Georgiana Sperrin : Il nous a fichu une de ces frousses ! Euh… Peurs !
Elaine Dragoon : Apollonia avait déjà la trouille d'aller dans ces toilettes à cause du fantôme,
elle refuse catégoriquement d'y aller maintenant !
Même pour remettre une mèche de cheveux de travers ! C'est dire !
Apollonia Snowdown : Pas moyen que je remette un aurticultaire dans ce lieu !
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Pr M : Et que Mr Mansfield vous voulait-il ?
MG : Il voulait que je lui rende ce que je lui avais pris. Il était comme un fou. Il hurlait et tirait sur moi avec sa baguette. Mais tous ses sorts étaient inutiles.
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Apollonia Snowdown : Il hurlait après son carnet.
Georgiana Sperrin : Il lançait des sorts mais ça ne servait à rien !
Elaine Dragoon : Ils passaient tous au travers du fantôme.
Apollonia Snowdown : Je le trouvais beau avant. Mais c'était avant.
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Pr M : Mais vous ne lui aviez rien pris ?
MG : Rien. C'est pas comme si je pouvais prendre beaucoup de choses. (Elle lève ses mains translucides et regarde au travers.)
Pr M : Et dans la salle de bains, il n'y avait personne ?
MG : Personne !
Pr M : La porte ne s'est pas rouverte derrière lui ?
MG : Si ! Une fois. Un courant d'air, sûrement : personne n'est rentré.
Pr M : Depuis quand les courants d'air peuvent murmurer des mots de passe ?
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Filius Flitwick : Depuis 1611. Præcurro. Un sortilège fort pratique pour ouvrir
une porte avant qu'on n'arrive et ainsi, en cas de poursuite, entrer plus rapidement.
Albus Dumbledore : Le registre de Poudlard ne fait état d'aucune utilisation
de ce sortilège depuis plus de soixante-dix ans.
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Lily Evans. Gryffondor, 1ère année
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Professeur McGonagall : Miss Evans, où étiez-vous le soir du 16 mars aux environs de dix heures du soir ?
Lily Evans : Avec mes camarades.
Pr M : Aux toilettes du deuxième étage ?
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Elaine Dragoon : Oh non ! Evans n'était pas avec nous !
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Elaine Dragoon. Gryffondor, 1ère année
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Elaine Dragoon : Lily préfère traîner avec son petit copain graisseux.
Professeur McGonagall : Qui ?
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Apollonia Snowdown : J'ai dit à Lily qu'il devrait essayer de changer
de shampoing mais elle ne m'écoute pas.
Georgiana Sperrin : Severus Rogue.
Apollonia Snowdown : Mais personne ne m'écoute jamais !
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ED : Ils sont toujours fourrés ensemble à bricoler des trucs et des machins. Elle le fait entrer dans la salle commune et ils s'enferment dans la salle de bains pour faire des trucs.
Pr M : (Suspicieuse.) Des « trucs » ? Quoi comme trucs ?
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Georgiana Sperrin : Je crois qu'ils font des trucs magiques.
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ED : Des sorts. Des potions. Ils s'entraînent ! Ils empestent surtout la salle de bains et résultat, on doit cavaler dans les couloirs en pleine nuit pour aller dans les toilettes hantées !
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Georgiana Sperrin : C'est pas sympa de sa part !
Isaure Paladin : …
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Lily Evans. Gryffondor, 1ère année
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LE : Euh… non, je n'étais pas aux toilettes. J'étais dans la salle commune.
Pr M : De Gryffondor ?
LE : Bien sûr !
Pr M : Quelqu'un peut confirmer vous y avoir vue ?
LE : Tout le monde.
Pr M : Pourriez-vous être plus précise ?
LE : Isaure.
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Isaure : …
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LE : Pettigrow.
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Peter Pettigrow : (Hésitant.) Je… je ne sais plus…
Je travaillais sur un devoir. J'étais concentré.
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LE : Lupin, Black et Potter.
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Remus Lupin : (Incertain.) Je crois qu'elle était assise pas très loin de moi.
Elle travaillait sur un devoir de Potions ou d'Histoire. Je ne sais plus.
Sirius Black : (Agacé.) C'est possible, je surveille pas ce que fait Evans.
James Potter : (Sûr de lui.) Elle était là.
Severus Rogue : Elle n'était pas avec moi. Elle était dans
sa salle commune : elle devait terminer un devoir d'Histoire.
Et la bibliothèque n'autorise pas les élèves de première année à rester aussi tard.
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Ailis Hammett. Serdaigle, 6ème année, préfète.
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Professeur McGonagall : Avez-vous déjà vu un préfet ou un capitaine de Quidditch donner le mot de passe de la salle de bains à quelqu'un ?
Ailis Hammett : (Elle rigole.) Vous plaisantez ?
Pr M : Ai-je l'air de plaisanter, Miss Hammett ?
AH : Non, pas vraiment.
Pr M : Répondez donc à ma question.
AH : Je ne dirais pas que j'ai vu quelqu'un le faire.
Pr M : Mais ça arrive ?
AH : Ça arrive.
Pr M : Avez-vous transmis le mot de passe à quelqu'un ?
AH : …
Pr M : Mademoiselle ?
AH : A ma petite amie.
Pr M : …
AH : …
Pr M : …
AH : …
Pr M : Merci, Miss Hammett. Vous pouvez y aller.
AH : Une question, Professeur…
Pr M : Je vous écoute.
AH : Mansfield a été puni pour son réseau, soit. Allez-vous faire quelque chose pour tous ceux qui en ont profité et qui ont reçu des notes et des félicitations qu'ils ne méritaient pas ? Allez vous faire quelque chose pour les points injustement gagnés et perdus dans une course saine et enrichissante pour la coupe des Maisons ?
Pr M : Miss Hammett, il nous semble assez difficile…
AH : (Interrompant.) Vous avez pourtant le carnet de Mansfield, non ? A ce que j'ai entendu dire, il y consignait tout dedans. Il ne doit pas être si difficile de retrouver les tricheurs.
Pr M : C'est bien plus délicat que…
AH : (Sèchement.) C'est bien ce que je pensais !
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Fin de la première partie.