Chapter II
C'est drôle de reprendre les cours un jeudi. En principe lorsqu'on doit revenir à l'école c'est le lundi, mais je ne me sentais pas vraiment d'attaque à reprendre tout de suite après. Les médecins avaient raison, je devais vraiment me reposer histoire d'être moins sous pression. Je suis resté chez moi de dimanche à jeudi à surfer sur le net, regarder la télévision, les informations locales pour savoir si quelque chose de spécial avait eu lieu car c'est un fait, cette ville est loin d'être la plus paisible. Et donc rien, le néant, comme si la vie avait repris son cours, comme s'il n'y avait pas eu d'attaques dangereuses depuis des lustres, comme s'il n'y en avait jamais eu d'ailleurs. Beacon Hills était redevenue la ville fade qu'elle fût et à défaut de me soulager, mon anxiété revient. J'avais encore plus de raison de croire que les Argent on tués Derek ou lui ont fait du mal. Rien que cette idée me donne cette sensation horrible comme si on me donnait un coup de poing dans le ventre, cette boule désagréable qui fait monter les larmes à notre dépend. Imaginer son corps immobile dans un endroit bien dissimulé des bois me replonge dans mes angoisses, j'en avais presque du mal à respirer, mes poumons semblaient compressés. Il ne fallait surtout pas que je fasse des crises. Je devais rester calme, surtout qu'il était temps de partir au lycée après deux mois d'absence. Je descends les escaliers lourdement et traîne mon corps chétif vers la cuisine pour prendre possession d'une pomme, on sait jamais si j'ai faim entre deux cours. Stilinski Senior attendait à l'entrée et je me disais que j'aurais le droit à un petit speech de père attentionné qui voulait absolument mon bien. Ce dernier me prend par les épaules et me regarde de son air le plus bienveillant.
- Surtout, si ça va pas au lycée, tu m'appelles. Et t'es sûr de vouloir prendre la route seul ?
- C'est bon Papa, je vais bien, je vais très bien, et promis, je t'appellerais.
Avant de me laisser partir pour de bon, il me serre dans ses bras. Je comprenais la détresse de mon père en quelque sorte. Depuis la mort de ma mère on a tout les deux peur de se retrouver seul. Je ne pourrais rien faire sans lui comme lui ne pouvais rien faire sans moi. C'est pour ça qu'il n'était pas rassuré de me voir partir après une si courte convalescence, mais je ne pouvais pas rester mener une vie de casanier éternellement, surtout que je suis un électron libre tout le temps en train de bouger. De plus il n'avait pas à ce soucier de quelque chose vu que Beacon Hills était devenue un petit coin sans danger de Californie. J'allais jusque ma voiture et il gardait un oeil prudent sur moi depuis le perron. Un dernier petit geste de la main avant d'être concentré sur la route qui me mène vers l'enfer.
Le trajet se déroule normalement, voir monotonement. Je n'avais même pas pris le soin d'allumer l'autoradio sûrement par réflexe. Avec Derek on écoutait très peu la musique soit car nous étions trop concentrés à sauver "notre meute" d'un problème ou tout simplement car le brun ténébreux préférait le silence pour mieux entendre mes battements de cœur, il ne sait pas que je le sais, mais sa concentration ne trompe pas. Il y a eu beaucoup d'instants avec lui dans cette voiture, de bons comme de très mauvais, mais tous mémorables. Une partie de moi espère qu'il y aura très vite d'autres rendez-vous dans la Jeep. Bref, revoir cette bâtisse pleine de riches souvenirs me donne la nausée. La Beacon Hills High School allait finir par me tuer. Je me gare dans le parking et je remarque le vélo de Scott déjà cadenassé et cela m'aurait presque perturbé au moment de me garer. En arrêt et les deux mains sur le volant, je prend une grande bouffée d'air que j'expire lentement. "Tout va bien se passer, tout va bien se passer." J'essayais de me dire ça pour me rassurer. Je n'oublie cependant pas ma priorité. Il n'y avait qu'une personne qui pouvait tout me dire en dehors d'Allison ou Scott. Je devais trouver Lydia, et seule. Je sors de la Jeep les yeux vers le sol jusqu'à l'entrée du bâtiment.
Dans le long couloir où se trouvent les casiers, tout les regards se ruent sur moi. J'entendais des "comme il est pâle !" où autres remontrances que je m'efforce de ne pas retenir en serrant la mâchoire. Toute cette attention me perturbe, avant on ne s'occupait pas de mon cas, mais depuis que Scott est devenu co-capitaine de l'équipe de Lacrosse, et vu que j'étais son meilleur ami, je faisais parti des gens "populaires" à mon plus grand damne. Parce que c'est tout de même insupportable que tout le monde veuille tout savoir sur vous. Je sais qu'en rentrant dans la classe où je vais éviter mon ami, pleins de petites pipelettes vont me demander ce qu'il se passe entre nous. Je n'avais pas envie d'en parler, vraiment pas, et si j'ouvrais ma bouche c'était juste pour savoir où est Derek.
J'entre dans la salle de classe avec mes livres de littérature et ma pomme. J'observe les places qui restent et je roule des yeux en voyant qu'il n'y avait que le siège devant celui de Scott de disponible. Je me mêle dans le brouhaha des élèves qui profitent que le prof ne soit pas là pour raconter leur soirée de mercredi. Lydia n'était pas là ... Comment j'allais faire pour avoir mes réponses ? Elle qui est la grande copine d'Allison, elle doit tout savoir. Puis c'est une Banshee, elle peut sentir la mort, et si par hasard elle sait que Derek est entre la vie et la mort, elle me fera gagner du temps pour le sauver. Je ne sais pas pourquoi je pense constamment qu'il est en danger, c'est un automatisme car il a le chic de se mettre dans des situations désastreuses. Je ressens toujours ce besoin d'aller le sauver ce qui est ridicule, Derek est bien plus fort que moi. Moi, je n'ai que mon sarcasme pour me défendre et ce n'est pas ce qui va arrêter les créatures les plus odieuses que l'ont puisse croiser en ville. Et là je suis obligé de rester stoïque avec les tourments qui martèlent mon esprit à grand coup. Je regarde ma pomme verte et sur le coup de quelques faibles hallucinations, je la voit mordue sauvagement, comme si c'était un animal qui avait fait ça. Je devenais déjà fou et pour me persuader que c'est mon imagination, je cligne plusieurs fois des yeux lourdement, il faut que je revienne à la réalité. J'étais assis sur ma chaise mais rien ne me retenait de fuir et de le chercher. Or je ne savais pas par où commencer.
- Tu le cherches, hein ?
J'avais reconnu la voix de McCall. Pourquoi il se mêle de ce qu'il ne le regarde qu'à moitié ? Je n'avais pas l'habitude d'être en colère contre lui mais lorsque je me tourne pour lui faire face, mon visage n'a pas de mal à prendre une expression grave, presque haineuse envers lui. Oui je lui en voulait. Oui j'en voulait aussi à Allison et à ces chasseurs qui sont venus nous perturber lors de cette nuit froide et crue, il y a deux mois. Oui je n'étais pas prêt à lui pardonner pour ce qu'il m'a fait. Je restais là à le regarder, sans dire un mot, la respiration qui devient profonde. Les jointures de mes doigts deviennent blancs tant mes poings étaient serrés. J'essayais de couvrir toute cette tension ça Scott ne devait pas voir mes faiblesses, prendre le dessus. Je n'avais vraiment plus confiance en lui.
- Stiles, depuis ton arrivé à l'hôpital, depuis cette nuit, il ne s'est plus rien passé à Beacon Hills ...
- Parce que vous l'avez tué !
M'était mis-je à dire plus fort que je ne le pensais. Et prévisible comme je pouvais l'être, le loup a posé sa main sur ma bouche de sorte à ce que je dise reste un minimum inaudible. Je savais qu'il lui ont fait du mal à lui aussi, je n'étais pas la seule victime, le seul a avoir vécu un traumatisme et cela me déchire le coeur et me torture l'esprit à un point où je ne fais plus attention à la gravité de mes actes ou de mes mots.
- On a fait ça pour ton bien, pour ton bien tu comprends ?
Cette phrase me fait ouvrir la bouche en "o" parfait et des sueurs froides me prennent. Ils l'ont assassiné, lui, Derek. Si je n'étais pas pétrifié actuellement, toute les larmes que contiennent mon corps auraient coulés le long de mes joues creuses. Je n'entends plus rien, ce que les gens disent autour de moi vient à moi de manière floue. J'étais sous le choc et les mots "mort" et "Derek" défilaient dans ma tête. Je ne répondais plus de rien, mon corps était éteint, mon âme allait l'être aussi lorsque je serais face à la dure vérité. Je pouvais m'évanouir à tout instant mais je sens une main sur mon épaule, elle est puissante, a une forte emprise, c'était encore Scott qui essayait tant bien que mal à me faire revenir à la raison. Et puis, d'un coup je me calme, je pouvais "reprendre vie" lorsque mon "meilleur ami" me dit.
- ... Il n'est pas mort Stiles, et si tu veux, on peut le trouver, s'il n'y a que comme ça que je puisse me faire pardonner ...
VOILA VOILA POUR LE SECOND CHAPITRE. Et j'espère qu'il vous l'avez autant aimé que le premier. J'ai adorée vous lire, vous et votre curiosité. Et j'avais le sourire aux lèvres en voyant tout ces petits mots gentils, vous êtes des amours *w*
Alors c'est vrai que c'est un peu lent MAIS DON'T WORRY, le Sterek arrive bientôôôôôt, sûrement au chapitre 4 ou 5. J'aime que mes intrigues soient un peu dans le suspense (vous l'aurez remarqué :')) Et pour ce qui s'est passé avec Scott, Allison et les autres, vous comprendrez tout au long de l'histoire, j'essaie de parsemer un peu d'indices partout.
En tout cas merci pour votre soutien et pour le temps que vous m'accordez pour lire ARTF. Vous me donnez vraiment envie de m'améliorer.
PS : Pour les chapitres, il y en aura un par semaine tout les mercredis :3