Première histoire, tout commentaire est bon à prendre…

CHAPITRE 1

Emma attendait le coup de fil d'Henry depuis maintenant 1h. Regina ne lui avait probablement pas laissé le loisir d'être seul afin de téléphoner. Ce que cette femme pouvait être dure parfois… Remarquez, cela collait parfaitement à cette personnalité de Méchante Reine qu'Henry lui avait imaginée…

En temps normal, Emma ne serait pas restée à attendre après cet hypothétique appel, mais lorsqu'elle avait vu son fils en l'accompagnant à l'école le matin même, elle avait immédiatement remarqué qu'il était pâle et ne semblait pas très en forme. La blonde se demandait si Regina avait elle aussi noté ce fait. Oui, bien sûr qu'elle l'avait fait. On pouvait reprocher beaucoup de choses au maire de Storybrooke, mais certainement pas celle de négliger son enfant.

-Regina est venue chercher Henry à midi, lança Mary-Margaret à sa colocataire en réalisant son anxiété. Il avait un peu de fièvre. Je crois que je ne l'avais jamais vue aussi inquiète, elle semblait presque… Humaine.

-Tu en doutais ?

-Bah, avec son comportement avec les autres…

-Donc Henry va bien ?

-Je suppose que Regina aura fait le nécessaire pour qu'il aille mieux. Ne t'en fais pas, c'est une bonne mère pour lui.

-Je ne mets pas son attitude avec Henry en doute, sauf peut-être pour certains points, il a des bonnes notes, il est bien traité, il est même choyé à outrance. Mais avec cette histoire de Malédiction et de contes de fées… Regina me fait froid dans le dos.

-Elle fait cet effet à tout le monde ici. Mais je pense que tu ne devrais pas attendre à te ronger les sangs, Henry doit dormir maintenant. Il appellera probablement demain matin.

-Peut-être… soupira Emma. Bonne nuit… ajouta-t-elle en se dirigeant vers sa chambre sans pour autant abandonner son téléphone portable sur le bar de la cuisine de l'institutrice de son fils.

-Bonne nuit.

Emma se laissa tomber sur son lit, son portable toujours fermement emprisonné dans sa main. Son inquiétude pour Henry ne tarissait pas, et elle se sentit encore plus mal à l'idée qu'il comptait sûrement sur elle pour échapper à sa mère adoptive qui devait s'occuper de lui avec amour. Le Shérif avait un peu de peine pour Regina, elle ne savait pas comment elle réagirait si son fils unique lui préférait soudain une inconnue et lui laissait entendre qu'il ne l'aimait plus parce qu'elle était soi-disant une méchante sorcière. Elle comprenait que Regina la rejette, qu'elle tente de l'évincer de la vie de leur fils, mais elle savait aussi que cela ne faisait que détériorer la relation de la Maire avec Henry. Si seulement elle parvenait à le lui faire comprendre… Mais outre le fait que Regina Mills ne lui laissait jamais l'occasion d'aligner plus de trois phrases en sa présence, Emma était partagée entre l'envie d'avoir de bonnes relations avec la mère adoptive de son fils pour le bien de celui-ci, et l'envie de la voir le moins possible en raison de ces sentiments qui l'envahissaient et qu'elle ne comprenait pas. Jamais elle n'avait ressenti cela, pour personne, pas même pour le père d'Henry. Et cela la terrorisait. Non pas qu'être attirée par une femme la dérangeait, loin de là, mais elle était certaine que ce n'était pas réciproque. Et surtout, que dirait Henry, lui qui la prenait pour la Sauveuse, s'il la voyait tomber amoureuse de Regina, la Méchante Reine de Blanche-Neige ? Serait-il déçu ? Que ferait-elle dans ce cas ? Elle était perdue. Oui, pour la première fois de sa vie, Emma Swan était perdue, elle ne savait que faire face à ses sentiments qui la tourmentaient, même lorsque Regina était loin d'elle.

* OUAT *

-Henry ? Comment tu te sens ? demanda Regina avec inquiétude à son fils.

Elle s'assit sur son lit, posant sa main sur son front encore terriblement chaud. Elle se mordit la lèvre inférieure. La fièvre persistait malgré les médicaments.

-J'ai mal à la tête… répondit faiblement Henry.

-As-tu toujours envie de vomir ?

-Moins… Je peux boire quelque chose de chaud ?

-Une tisane, et c'est tout… Je ne tiens pas à ce que tu vomisses ton chocolat, le lait n'est pas bon pour ton estomac dans cet état. D'accord ?

-D'accord…

-Tiens, garde le téléphone à côté de toi, au cas où je ne t'entendrais pas si tu m'appelles et que tu n'allais pas bien.

Regina tendit l'appareil au petit garçon, et alors qu'elle allait se lever pour partir, il la retint.

-Maman ? … Je suis désolé pour ce que je t'ai dit hier : tu n'es pas méchante et… Je t'aime.

La brune sourit et déposa un tendre baiser sur le front de son fils, lui murmurant qu'elle l'aimait aussi, et descendit à la cuisine lui préparer sa tisane.

Tout en emplissant d'eau la bouilloire, elle se demandait si elle devait prévenir Emma Swan de l'état inquiétant d'Henry. Jamais elle n'avait été aussi angoissée de toute sa vie. Rien que pour avoir un peu de soutien et être rassurée, Regina était presque prête à passer un coup de fil à la blonde qui lui volait chaque jour un peu plus son fils. Mais son ressentiment exclut quasiment immédiatement cette idée. Emma avait abandonné son fils à la naissance, elle avait clairement fait comprendre qu'elle ne souhaitait avoir aucun contact avec lui… Et Regina décida de respecter cet ancien désir.

* OUAT *

Emma n'y tint plus. Elle composa le numéro du domicile de Regina, au risque de tomber sur la brune jeune femme dont l'image et la voix hantaient ses nuits.

-Allô ? répondit la faible voix d'Henry.

-Henry ? Ça ne va pas, on dirait… Tu es malade ?

-J'ai de la fièvre… Maman m'a laissé le téléphone en cas d'urgence…

Le Shérif entendit les couvertures être repoussées à travers l'appareil.

-Gamin, ne te lève pas, c'est pas prudent quand on a de la fièvre.

-Je sais… Mais je dois aller aux toilettes.

-Attends ta mère alors, qu'elle t'accompagne.

-Elle est en bas… Elle me fait une tisane… J'ai trop envie.

-Sérieux, Henry, attends ta mère.

-…

-Henry ?

Emma entendit alors son fils vomir.

-Henry, tu es aux toilettes ?

-Maman… !

La blonde sut immédiatement que ce n'était pas elle qu'il appelait car il avait presque crié, essayant d'atteindre une personne éloignée… Regina. C'est alors qu'elle entendit un corps s'effondrer sur le sol, et presque aussitôt après, le cri paniqué du Maire.

-Henry ?!

Des pas précipités, un froissement de tissu.

-Henry, mon cœur, tu m'entends ?

Ce fut à cet instant qu'Emma se mit à ne plus douter du fait que Regina aimait vraiment leur fils. Elle semblait aussi inquiète qu'elle-même. Peut-être même plus parce que Regina réalisait pleinement ce qui était arrivé.