Bonsoir à tous :! Désolée pour la mise à jour tardive, mais j'étais occupée à regarder macron à la télé, et surtout le mec qui galérait à taper les sous titres en direct à la télé. C'était juste trop drôle. Puis y'a aussi eu pas mal de soucis avec les annonces sur le coronavirus. Etant donné que je suis encore en partie étudiante, j'étais encore en entreprise cette semaine, mais maintenant je suis également officiellement confinée… On est tous des hikikomori, jpp.

Bon en vrai, j'étais plus à calmer mon énorme frustration qui subsiste depuis des jours et des jours à cause de doctor who… Mais bref…

Sinon j'ai aussi commencé entre temps à travailler sur une fanfiction qui n'a rien à voir avec Gintama, mais tout à voir avec une série dans laquelle a joué Tomokazu Sugita. J'en dis pas plus, mais j'ai déjà bien avancé la trame principale…

Au vu de la situation actuelle, je pense aussi revoir mon planning de mise à jour. J'avais au départ décidé de faire une mise à jour par mois à cause de mes horaires de cours. Mais vu que pour l'instant, techniquement, les cours sont annulés, ou du moins faits sous une autre forme, je pense revenir à une mise à jour tous les jeudis, avec éventuellement des mises à jour entre, si j'écris un peu plus. De toute façon on a que ça à faire pour l'instant, donc bon…

Bref, bonne lecture !


Chapitre 47 – Cauchemar.


Sougo poussa un soupir. Il commençait à s'impatienter, et à s'ennuyer ferme. Cela faisait maintenant une petite heure que cet Abuto n'avait plus donné signe de vie. Il était à présent chargé de leur ramener les deux têtes couronnées, afin de les mettre en sûreté dans un lieu éloigné des regards et des oreilles indiscrètes. Mais il y avait aussi de l'appréhension.

Des explosions avaient retenti dans la ville. Certes, pas de très grande ampleur, et sans poison se répandant, mais tout de même suffisamment particulières pour attirer le regard. Et le policier se méfiait de ces regards. Et si les commanditaires décidaient d'agir immédiatement après ces explosions ?

Depuis une petite heure, ça n'avait pas été le cas. Mais… La menace semblait s'intensifier à mesure que les minutes passaient, aussi ne pouvait-il pas rester aussi calme que sa complice de rapt.

Cette dernière était à présent endormie, sans le moindre souci au monde. Enfin, du moins, c'est ce qui semblait être communiqué par son visage paisible.

Il s'était à nouveau essayé à la comparer à sa Kagura actuelle. Et au fur et à mesure qu'il la regardait, il voyait à présent des points communs qu'il n'aurait pas soupçonné en premier lieu. Certes, son attitude distante et froide l'avait un peu déstabilisé au départ. Il avait aussi été soufflé par ses prouesses en combat, ou du moins celles qu'il avait pu constater. Aussi, il n'avait pas encore eu une vision intégrale de toute l'étendue de sa force, et cela le rendait également curieux. Le jeune homme n'avait pas de doutes en ses propres capacités, loin de là. Mais il se demandait tout de même si dans le futur, face à une telle force de la nature, il pouvait toujours tenir tête à la jeune Yato.

Il lui semblait également à présent sûr et certain que quelque chose avait grandement changé en sa rivale. Il ne faisait pas allusion aux changements évidents comme son apparence ou son caractère, qui avaient tout de même quelques échos de la Kagura actuelle. Il pensait plus à sa personnalité, qui semblait avoir été ternie. Comme si quelque chose qui n'avait jamais été montré jusqu'à présent, avait fait surface, fusionnant avec la jeune femme, pour donner naissance à cet individu à la fois inquiétant, impitoyable et mélancolique.

C'était quelque chose qu'il pouvait percevoir dans son attitude, son comportement. Un instant elle était souriante, pensive, ou en colère, et à un autre moment, elle était d'un calme et d'une froideur effrayante. Elle pouvait être surprise, mais en même temps calculatrice. C'était presque comme si il avait deux personnes en face de lui, au lieu d'une.

Il eut un flash, un souvenir lui traversant l'esprit. Furtif, mais bien là. Une Kagura adulte, à la tenue entièrement blanche, et au regard tantôt inexpressif, tantôt féroce.

Mais ce n'était pas vraiment Kagura. Il s'en souvenait encore de façon ténue, comme lorsqu'on se réveillait après un rêve et que les détails commençaient à s'évaporer. Mais la forte impression qui se dégageait de cet être particulier résonnait fortement en lui.

Cette personne… Il l'avait déjà vue.

Et il n'aimait pas l'idée que Kagura ait prit une partie de cet individu, pour devenir ce qu'elle était à présent.

Il avait également la bougeotte. Il détestait rester à ne rien faire, quand la situation impliquait le contraire. Il fixa alors du regard le sabre noir, posé sur la chaise à côté du lit. Et il repensa à ces images qu'il avait eues dans son esprit.

Réfléchis, Sougo. Réfléchis… Se dit-il mentalement.

Ce qu'il avait vu était manifestement le futur, même si certaines choses qu'il avait vues ne faisaient pas sens. Du moins peut-être pas encore. Il se demanda alors si retoucher le dispositif dans le sabre pourrait l'éclairer un peu plus sur ce qui se passerait dans les jours à venir.

Après tout, la Kagura du futur était toujours endormie. Il pouvait très bien s'éclipser de la pièce avec l'arme, et recommencer la même manipulation. Mais, était-ce la bonne chose à faire ?

Il n'en était lui-même pas très sûr, et ne voulait pas non plus risquer d'abîmer plus le précieux dispositif. Et il se sentait également blessé. Il sentait que la jeune femme ne lui disait pas tout, et ne voudrait probablement pas du tout en dire certaines.

Il y avait manifestement quelque chose de crucial qu'elle ne partageait pas avec lui, et le Capitaine sadique ne pouvait pas le moins du monde deviner de quoi il s'agissait. Mais rien que le fait de savoir qu'une fonction sur le sabre lui permettait d'apercevoir le futur était significatif. Pourquoi une telle fonction était-elle nécessaire, au final ?

Sa curiosité, quant à tout ce qui pouvait s'être déroulé dans le futur, le poussa finalement à agir. Il pouvait toujours regarder quelques secondes. Savoir de quoi l'avenir était fait. Qu'est-ce qui se passerait, comment l'éviter… Mais il voulait également savoir ce qu'il lui arrivait, dans le futur. C'était stupide, il le savait, mais il avait tellement envie de savoir.

oOoOoOoOoOoOo

Elle voyait une forêt d'immenses bambous tout autour d'elle. Les tiges montaient tellement haut que le ciel pourtant clair était à peine visible. Une légère brise passait entre les tubes de bois, créant un léger sifflement par moments.

Il faisait également chaud, et les cigales faisaient un boucan d'enfer. Mais dans cette étrange forêt, avec ce petit courant d'air, le temps était plutôt agréable, malgré le fait qu'elle ne supportait ni le soleil ni la chaleur.

Puis, elle se demanda si ce qu'elle voyait n'était qu'un rêve, ou bien un souvenir. Quelque chose qu'elle avait peut-être oublié ? Une vision du futur ? Elle baissa les yeux pour fixer ses mains. C'était des mains bien définies, sans un reste de ces rondeurs enfantines. Les mêmes mains qu'elle avait à présent. Alors c'était le futur qu'elle voyait ? Là d'où elle venait, ou là où sa version d'elle-même pourrait aller ?

Elle regarda autour d'elle. Kagura se trouvait assise par terre, et ses cheveux blancs, plus longs que jamais, touchaient le sol à plusieurs endroits, s'y pliant comme un ruban qu'on aurait déroulé.

A ses côtés, sur le sol, elle reconnut alors Muramasha. Le sabre dans son fourreau noir de jais était posé à ses côtés.

Alors, c'était encore un avenir où elle avait ce sabre… Ce qui voulait dire…

Elle ne savait pas trop. Était-ce un souvenir à elle ? Ou une prédiction de ce qui allait se réaliser pour la Kagura de ce monde ? Elle avait du mal à faire la différence, surtout que tout était toujours un peu confus quand il s'agissait de sa mémoire.

On l'avait bien prévenue que cela risquait de se produire. Qu'elle allait perdre le fil, qu'elle se détacherait au fur et à mesure de son époque d'origine.

Elle se saisit du sabre, et le sortant de son étui, l'observa avec attention. La lame était un peu abîmée, et une pièce pas plus grosse que deux ou trois têtes d'épingles manquait sur le fil de la lame. Elle ne se rappelait pas comment ce dégât plus important que les autres était arrivé. Ni si c'était elle, ou un de ses instructeurs qui avait eu l'indélicatesse d'abîmer le dos de la lame à ce point. Mais malgré ce dégât plus proéminent que les autres, le katana avait fière allure.

Elle le rangea dans son étui, puis s'allongea entièrement, le regard fixant les bouts de ciel bleu perçant à travers la végétation.

Si cela continuait, elle échouerait probablement.

Elle se mordit la lèvre inférieure de frustration.

Est-ce qu'elle ne faisait que rêver, ou est-ce que Muramasha lui montrait un souvenir ? Est-ce que dans ce cas c'était un souvenir à elle, ou un souvenir découlant de cette réalité ?

Kagura non plus n'y comprenait plus rien. Elle perdait vraiment ses repères. Surtout que les événements récents avaient totalement dérapé de ceux de son propre passé. Des bombes avaient explosé avant le jour J, des traîtres avaient été arrêtés, et le Shogun et sa sœur avaient failli exploser.

Pour ne rien arranger, le Sougo de cette époque avait réussi à la trouver et à la démasquer, et le Gintoki de cette époque avait décidé de faire bande à part avec son Shinpachi et sa Kagura.

C'était comme si quelqu'un avait pris toutes les cartes que la Kagura du futur avait alignées sur une table, pour les lancer en l'air dans le plus grand chaos qui soit. Il était donc nécessaire d'accélérer les choses, pour ne pas être laissé derrière.

Elle fixa ses paumes de main, et vit encore le minuscule tatouage en forme d'œil la regarder. Elle n'avait pas oublié qu'elle était observée, même si ce n'était pas le cas. Elle espérait juste que le charme soit assez puissant pour qu'elle aussi, puisse le voir, malgré le temps et l'espace qui les séparaient. Lui qui était pourtant si proche, et si loin à la fois.

Elle ferma les yeux un instant, puis quand elle les rouvrit, elle sentit une odeur de brûlé.

Elle n'était plus dans la forêt paisible et tranquille. Elle était dans le centre ville délabré d'Edo, entre plusieurs grands immeubles vides et décrépis, soit détruits par le temps, soit par les affrontements plus récents entre bandes rivales. Elle vit des mèches rousses devant ses yeux. Et ses mains, elles étaient un peu plus jeunes, à son avis. Elle n'avait pas encore entièrement perdu la couleur d'origine de ses cheveux. C'était donc bien avant ce moment entre les bambous géants.

Elle entendit des hurlements, et ne sut pas si c'était elle qui hurlait, ou des gens autour d'elle. Puis elle la vit du coin de l'œil, un peu trop tard.

Une ombrelle menaçante et repliée fondant sur elle avec une vitesse impressionnante. Elle fut frappée de plein fouet, et projetée à une dizaine de mètres de là, roula plusieurs fois au sol avant de s'arrêter brusquement, laissée sur le flanc gauche. La panique s'empara d'elle.

Elle ne sentait plus son côté droit, et il lui semblait que ses membres ne répondaient plus correctement. Elle essayait de se relever, mais tout ce qu'elle arriva à faire, fut de se tourner vers la direction des cris.

Plusieurs Yato étaient perchés sur des toits de carcasses de voitures, des remorques de camions, ou sur l'arrête de vieux immeubles de tailles différentes. Il devait y en avoir 6, dont au moins 2 qui n'avaient visiblement même pas encore eu à se battre.

Et eux… Ils n'étaient que deux… Eux ?

Oui, elle était avec quelqu'un dans ce merdier. Un bruit métallique fort retentit, résonnant entre les immeubles, et attirant son regard.

Okita Sougo se battait contre un Yato. Et il perdait du terrain. Le Yato qui lui faisait face était un vétéran, après tout. Rien à voir avec un jeune qui avait tout dans la force et aucune expérience. Et un humain ne pouvait décidément pas faire face à un Yato, ou même 6 d'entre eux, à lui tout seul. C'était juste impossible, même en y mettant la meilleure volonté du monde, et toute sa vie à s'y entraîner. Elle se résignait à présent.

Le jeune homme était vraiment à bout, mais continuait de rendre coup sur coup. Il reculait de plus en plus, et d'un geste d'ombrelle un peu plus fort que les autres, le Yato âgé finit par lui arracher son sabre des mains.

Surpris, Sougo recula d'un bond en arrière, sa main ensanglantée ne bougeant plus autant que ce qu'il pouvait espérer.

Le vieil homme à la chevelure blonde se rua alors sur le sadique, et l'instant d'après, un hurlement intense de douleur, capable de vous glacer le sang d'effroi, retentit.

Les yeux agités de la jeune fille fixèrent alors une scène irréelle, et cauchemardesque, mais qui avait pourtant bien lieu.

Sougo était allongé au sol sur le dos, le canon de l'ombrelle pointé sur sa poitrine et s'enfonçant dans les plis de ses vêtements. Et une de ses jambes, inerte, en train d'être broyée par la botte du Yato.

Kagura aurait juré entendre depuis là où elle se trouvait, à une vingtaine de mètres, un sinistre craquement. Et il ne lui en fallut pas plus pour comprendre ce qui venait de se passer. Sougo venait de se faire casser la jambe.

Elle serra des dents. Elle se rappelait de ces événements, et n'aimait pas où ils allaient.

Un signal strident retentit alors. Les 5 autres Yato s'éclipsèrent suite à ce son émis par leurs radios, ne laissant que celui qui se battait contre le terrien derrière eux. On les avait visiblement rappelés à la niche, mais un des chiens enragés avait fait fi des ordres, trop pris dans son combat.

Si vraiment les autres partaient… Alors peut-être qu'ils avaient une chance, si mince soit-elle.

Avec peine, elle se redressa, le souffle court. Ce type avait vraiment été violent dans ses coups. Rien à voir avec Abuto, ou même avec…

Ah, elle ne voulait pas penser à cet abruti. Pas maintenant.

À vrai dire, elle ne voulait même pas se rappeler. Pourquoi est-ce qu'elle faisait un cauchemar sur ces événements là en particulier ?

En réalité, elle ne s'en souvenait plus, à un point donné. Et ça n'avait rien à voir avec une perte de mémoire. Car à cet instant précis, elle avait momentanément cessé d'exister.

Au même moment où elle avait engagé le combat avec ce type, Kagura s'était effacée, et avait à nouveau perdu.

oOoOoOoOoOo

Il se saisit du sabre, et au même moment, la main de la jeune femme se posa sur la sienne.

Son regard se dirigea vers la propriétaire de la main, à présent parfaitement réveillée. A moins… Qu'elle ne se soit pas vraiment endormir. Peut-être était-elle éveillée tout ce temps, ne dormant que d'un œil. Mais peu importe qu'elle ait été consciente ou non ces dernières minutes. Elle semblait l'avoir percé à jour en seulement quelques secondes quant à ses intentions.

Sa main se serra sur celle du jeune homme.

-Qu'est-ce que tu comptais faire, Okita Sougo ? Demanda-t-elle d'un ton menaçant.

Il ne répondit rien dans un premier temps, conscient d'avoir été pris sur le fait. Il ne pouvait pas nier sa mauvaise intention pour avoir voulu s'emparer du sabre. Et ces yeux bleus sans éclat le fixaient avec sévérité.

Il n'aimait pas ça.

-Puisque tu ne me dis rien sur le futur, je pensais jeter un œil moi-même, finit-il par dire.

-C'est pas l'heure, dit-elle fermement. (1)

-Mais ça nous aiderait bien de savoir ce qui va se passer par la suite, non ? Insista-t-il. Tu savais bien tout ce qui allait se passer jusqu'à maintenant, mais vu que les événements ont changé, ce n'est plus aussi sûr, je me trompe ?

La poigne de la jeune femme se resserra.

-Il ne faut pas regarder à moins d'y être obligé, dit-elle. Regarder le futur, c'est le mener à se réaliser.

-Explique toi ? Lâcha le sadique.

En même temps, il retira sa main du katana, la jeune femme lui lâchant à son tour la main.

-Tu fais partie directement des événements, commença-t-elle.

-Et pas toi, peut-être ? Rétorqua-t-il. Tu as déjà agi à notre époque.

-Si je me souviens bien, la personne qui m'a aidée à venir à votre époque, m'a bien prévenue à ce sujet, continua-t-elle. Je suis coupée de mon époque, et je ne fais pas partie de celle que nous vivons en ce moment. Ce qui veut donc dire que je suis coupée de tout événement sur le point de se produire. C'est comme si, pour le cours du temps, je n'étais pas là, en somme. Comme quand on prend une pellicule de film, et qu'on décide de couper certaines scènes au montage. La scène est toujours là, mais elle ne fait plus partie des événements.

-Donc selon toi, tout le monde ici sauf toi fait partie du « film », c'est ça ?

Elle acquiesça d'un signe de tête.

-Et comme vous êtes dans les événements, vous ne devez absolument pas regarder ce qui va se passer plus loin.

«Un peu tard pour ça », pensa Sougo, sans montrer un quelconque signe de culpabilité. Il avait déjà par erreur vu certaines choses.

-Savoir le futur ne t'aidera pas forcément. Ça peut aussi te desservir. Imagine que tu vois un événement sur le point de se produire. Tu vas tout faire pour empêcher la chose d'arriver, mais au bout du compte, ce sont tes actions qui ont mené à cet événement. Parfois, le temps peut être assez pervers, et te faire croire que tu peux changer les choses, alors que ce n'est pas forcément le cas.

Sougo commençait à comprendre, même si tout cela était confus. A cette époque, ils faisaient tous partie des événements. Donc s'ils voyaient leur propre futur, ils seraient forcément influencés par ces visions dans leur façon d'agir. Il n'oserait pas le lui avouer, mais avoir eu ce bref aperçu du futur est ce qui l'avait convaincu de retrouver à tout prix Kemono, et de lui en demander plus sur la situation. S'il n'avait pas vu ces images étranges, il n'aurait jamais agi de la sorte. Et s'il n'avait pas agi de la sorte, il n'aurait pas découvert son identité.

Et si quelques images décousues l'avait déjà poussé à se comporter de façon si peu naturelle, des visions plus détaillées ou directement en lien avec les événements ne pourraient pas amener à des conséquences positives.

Et la Kagura du futur n'était pas vraiment de leur Terre. Elle venait d'un univers parallèle où tout ceci s'était déjà produit. Pour elle, c'était irrémédiable, inchangeable. Elle ne pensait pas que son propre passé, du monde d'où elle vienne, puisse être modifié par ses actions ici. Mais Sougo espérait qu'elle se trompe. Car sinon, c'était juste… Trop triste…

Retourner dans le passé, tout en sachant pertinemment que cela ne changerait rien pour elle-même, c'était trop triste.

-Et puis… Je ne peux pas non plus laisser les gens de cette époque regarder leur futur. On ne peut pas contrôler ce que Muramasha envoie comme données de façon précise. Je ne peux donc pas risquer de voir d'autres événements être dévoilés. Dit-elle. Cela dépasserait le cadre des événements sur lesquels agir, et cela risquerait de modifier trop de choses.

-Être la voix de la raison te va vraiment pas… Dit le jeune homme. Y a-t-il tant de choses terribles que tu ne veux pas que je voie ?

Il lui sembla alors que la jeune femme fut piquée au vif par cette remarque. Elle lui lança à nouveau un regard noir, avant de répondre sèchement :

-Je n'ai pas besoin de ton jugement sur mes choix.

… « Tout simplement… Parce que je suis la seule à pouvoir me juger… » Pensa-t-elle.

Elle avait fait certains choix, avait eu certains gestes, et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle même. Elle avait sûrement mal agi, à certains moments de sa vie. Elle se souvenait également de ces terribles moments. Et en fin de compte, elle était la seule à pouvoir juger de façon correcte la valeur de son âme. Sans prendre en compte les apparences qu'elle maintenait, sans le comportement d'apparence sociable. Elle était un Yato. Et même aux yeux d'un membre de son espèce, son attitude n'était pas correcte. Ses actions n'étaient pas correctes.

Sougo, lui, sentait qu'il l'avait repoussée dans ses retranchements, avec cette question pourtant simple. Il ne s'était pas attendu à une réponse si cinglante. Et il lui semblait enfin comprendre. La jeune femme n'avait nullement l'intention de les impliquer plus que nécessaire dans cette affaire, quitte à devoir faire tout le boulot toute seule. Ce qu'elle avait fait dans un premier temps, d'ailleurs.

Oui. Il avait fini par comprendre. Elle ne dirait jamais tout. Elle garderait beaucoup de choses pour elle même.

Peu importe ses tentatives, elle serait toujours à mettre un mur opaque entre elle et ses interlocuteurs. Pour elle, ils étaient non seulement pris dans les événements, mais également des étrangers. Rien ne disait que les Sougo, Hijikata, Kondo, Patron, étaient identiques à ceux de ce monde. Que ce soit en apparence, ou en caractère. Mais il ne pouvait pas s'y résoudre si facilement.

-Dans ce cas, si tu ne veux pas que je regarde, tu devrais regarder toi. Dit-il.

Elle leva les yeux vers lui.

-Si je ne peux pas regarder, comme tu m'as expliqué, alors regarde toi-même ce qui est censé se passer après. Continua-t-il. Je n'abandonne pas l'idée de te faire dire tout ce qui a pu se passer, mais c'est ma propre curiosité qui parle. Et je comprends que tu aies des réticences à m'en parler.

Le visage de la jeune femme finit par s'adoucir. Et elle commença à se lever doucement, pour finalement sortir du lit et se retrouver debout, face au jeune homme.

« Elle est vraiment plus grande… Même plus grande que moi actuellement »… Se dit Sougo.

Maintenant qu'il pouvait l'approcher sans déclencher une bagarre, il pouvait vraiment voir les choses différemment.

Kagura se saisit alors du sabre, puis dirigea son regard aiguisé sur le sabre que Sougo avait accroché à sa taille.

-Il n'est plus question d'attendre que le vieil homme revienne. Ils devront faire sans nous, dit-elle.

-Et… Tes blessures ? S'enquit Sougo.

-Je ferai avec. Le plus important est de se mettre en route.

-En route pour où ?

Elle saisit la cape bleu foncé qui était drapée sur une des chaises, et le sandokasa qui était posé à même le sol près de la porte, ainsi que l'uniforme d'officier du Shinsengumi, avait de se retouner vers le jeune homme, et d'ajouter :

-Où crois-tu que nous allions, Capitaine de la première division ?

OoOoOoOoO

Le Terminal était décidément un lieu très bruyant, où s'entremêlaient musiques de restaurants et jingles de magasins, cris d'enfants, brouhaha des discussions de milliers de passagers, ou hurlement de propulseurs amenant les vaisseaux en orbite. Et bien qu'il s'agissait d'un lieu très fréquenté, la sécurité y était quasi inexistante.

Depuis bientôt vingt minutes que Gintoki et la troupe sous ses ordres repéraient les lieux, ils n'avaient vus que trois vigiles, chacun montant la garde devant une porte d'accès du personnel, qui de toute façon s'ouvrait à l'aide d'un badge d'accès. Autant dire qu'ils étaient aussi utiles qu'un rideau de douche en plein typhon. Mais les locaux officiels n'étaient pas leur cible du moment, aussi, même si une certaine sécurité était en place, elle ne serait en aucun cas un obstacle.

Après tout… Leur cible était un vaisseau de hors la loi.

En parlant de bandits… La troupe aperçut un trio d'Amantos tous plus vilains que les autres. L'un était une sorte de chien bleu à cornes se déplaçant sur ses pattes arrières; un autre était un humanoïde à tête de caméléon dont les yeux s'affolaient dans tous les sens. Quant au dernier, il s'agissait d'une sorte de gorille avec un cache œil. Ce dernier petit détail permit d'ailleurs à Gintoki d'éviter de penser qu'il avait le Commandant du Shinsengumi en face de lui.

Et au vu de leurs vêtements, qui faisaient très siècle dernier, et occidental, il était fort à parier qu'il s'agissait de leurs cibles toutes désignées.

Le gorille avait une sorte de sac à dos en toile bien élimée.

Le chien bleu à cornes traînait quant à lui une valise à roulettes semblant bien lourde, et dont s'échappait un liquide rouge foncé d'apparence plus que douteuse.

Là, c'était sûr, il n'y avait plus de doute possible.

Le trio en question semblait d'ailleurs se disputer pour déterminer quelle était la meilleure glace à base d'eau, à savoir les callipo, les fusées tropicales, ou les mister freeze à tel point qu'ils ne remarquèrent même pas être observés puis suivis à distance par une dizaine d'hommes en civil. Mais le Patron se méfiait tout de même: bien des fois, les apparences avaient été trompeuses. La plus logique des conséquences était donc d'être intéressé comme réticent à approcher quoi que ce soit de nouveau qui ne soit pas encore parfaitement défini. Il ordonna donc d'un signe de main discret à ses complices du moment de prendre un peu plus de distance avec les cibles.

Et rapidement, tout ce petit monde se retrouva au 22ème étage, près des embarcadères privés. La foule s'était peu à peu amincie, à mesure qu'ils montaient dans les parties moins ouvertes au public, et les espaces communs n'avaient plus ni jardinières florissantes ni publicités ostentatoires sur des dalles LCD géantes. Signe que clairement, il n'y avait plus autant de profit à tirer des éventuels voyageurs parvenant jusqu'à cet espace.

Plusieurs vaisseaux, de tailles, de couleurs et de formes très variées, et ne se ressemblant pas le moins du monde, habitaient presque toutes les places de stationnement, soit posés sur leurs trains d'atterrissage, soit lévitant dans les airs. Et parmi ceux-là, se trouvait une navette de couleur grise et rouge en partie bâchée, dont le flanc en partie masqué par le tissu pendu, révélait un dessin bien sinistre et connu du permanenté.

Le logo des Harusame.

Gintoki savait maintenant quel vaisseau ils allaient devoir « emprunter ». Restait à savoir comment en « convaincre » les occupants actuels, qui avaient visiblement finis d'argumenter nourriture, et qui à présent étaient sur leurs gardes.

Visiblement, ils avaient senti être suivis, et le nombre de guerriers Joui composant la troupe d'assaut jouait actuellement en leur défaveur. Ils auraient été deux ou trois, se cacher aurait été facile. Mais une dizaine de personnes, c'était un peu trop voyant, sans parler que l'habillement spartiate du grand hangar où ils se trouvaient n'aidait pas.

Finalement, le chien bleu se manifesta le premier :

-Montrez-vous ! Aboya-t-il avec agressivité.

Son poil s'était hérissé, et brandissant ses mains en avant, avait fait sortir de longues griffes courbées et acérées.

L'individu à tête de caméléon n'arrêtait pas de changer de couleur, passant du rouge, au bleu, au jaune à pois verts, pour finalement se parer de rayures roses et noires.

-Enfin un peu de sport ! S'exclama ce dernier.

Puis le gorille s'avança, et gonflant ses muscles, sortit ce qu'il cachait dans son sac à dos. Et Gintoki se dit que finalement, une dizaine d'hommes ne serait peut être pas assez pour faire face à ça


A Suivre…


Notes de référence :

(1) c'est pas l'heure : Phrase fétiche de River Song dans la série Doctor Who. Elle la dit toujours lorsqu'il est questions d'événements à venir.


Merci encore pour votre lecture ! Cette fois, on revient un peut du côté de Gin-chan ! Ça faisait un moment qu'on ne l'avait pas vu, et quelque chose me dit que les anciens guerriers Jouishishi vont tous passer à l'action ! D'ailleurs, les paris sont ouverts pour savoir ce que le gorille a sorti de son sac !

La prochaine mise à jour va être assez rapide je pense, je vais reprendre un rythme d'au moins un chapitre tous les jeudis, avec des chapitres entre si j'arrive à bien écrire. De toute façon on est tous en confinement, donc ça vous fera de la lecture^^

Concernant d'autres travaux, je vais probablement recommencer à écrire des fanfictions sur Doctor Who, vu qu'ils ont massacré la série avec les deux dernières saisons, et surtout le final de la saison 12… Sérieusement, c'est un cauchemar, je veux pas spoiler, mais ils ont tué la série. Donc je vais juuuste considérer que la série n'a pas bougé depuis la fin de la saison 10 et que Peter Capaldi comme Steven Moffat sont encore là. Parce que sérieux, ça craint. Je sais même pas si je devrais vous conseiller de le voir pour vous faire votre propre avis ou d'éviter à tout prix, mais c'est vraiment horrible. Je veux même plus en entendre parler, ils ont mis un gros doigt à tous les vrais fans de la série avec ce qu'ils nous ont pondu… C'est ignoble, et encore, je me contrôle en écrivant ça. Bref, attendez vous à de futures fanfictions sur Doctor Who aussi.

Sinon, respectez bien le confinement. Je veux dire, entre introverts on est habitués et ça nous change pas. Mais je pense à vous, les extrovertis. Prenez votre mal en patience, même si c'est pas facile, et avec un peu de chance, vous serez assez occupés à lire vos histoires favorites pour passer le temps sans vous en rendre compte !