Bonjour, lecteur de mon cœur :)
Merci de ton passage sur cette nouvelle fanfic qui je l'espère saura te ravir !
Un petit message à lovelylily : Merci pour TOUTES tes reviews, je suis super touchée. Dommage que tu n'aies pas de compte ici, sinon je t'aurai répondu personnellement ! J'espère que ce nouvel écrit saura te convaincre ;)
N'hésitez pas à me communiquer vos impressions, je serai ravie de vous répondre !
Bien à vous,
KH
PS : j'ai ouvert un profil AO3 pour ceux qui préfèrent cette plateforme. Mon ID est le même, ôtez simplement le tiret entre 'Kathleen' et 'Holson' ;)
Bêta Reader : Lou Rose
Résumé : Sherlock a perdu un pari. John est allergique à la poussière. Et les deux hommes doivent mettre de l'ordre dans le grenier du 221B... Ce qui ne s'annonce pas comme une mince affaire...
Disclaimer : Le monde merveilleux de la série Sherlock ainsi que ses personnages tout à fait adorables ne m'appartiennent malheureusement pas.
« Sherlock ! »
Il ouvre les yeux et tourne la tête en direction du son. La voix du médecin est lointaine, mais néanmoins puissante. John l'appelle depuis l'étage. Mais que-fait-il à l'étage ?
Oh non.
L'ignorer. L'ignorer est la meilleure solution. S'il l'ignore, John se lassera, avec un peu de chance oubliera, et le laissera Penser en paix. Il referme ses paupières tranquillement, repositionne ses doigts. Inspiration. Expiration. Le calme. Parfait. Le vide. Familier. La porte du Palais se dessine. Noire, de bois. Le heurtoir de laiton. Incliné. Les trois chiffres d'un doré rassurant. La lettre. Sherlock sourit. Il tend la main, prêt à l'ouvrir. Inspiration. Expir...
« Sherlock ! Cesse de m'ignorer ! Ça ne se passera pas comme ça et tu le sais ! »
John. La porte se désintègre. Le détective soupire. Sa voix. Irritante.
Le parquet grince. Le bruit étouffé des chaussettes contre le plancher. John se déplace. Il vient à lui. Sa voix, de nouveau. John grommelle. Pas bon. Les escaliers. La troisième marche qui grince, elle aussi. Il descend. Et bientôt il est là, son odeur – du thé, du savon, de la poussière, beaucoup de poussière, et son parfum. Boisé - s'empare de son système respiratoire, le sature. Enivrant.
« Sherlock, tu as promis de venir m'aider... » Fait John, légèrement lassé.
Il ouvre les yeux. Son colocataire est là, devant lui, son avant-bras droit – dénudé, ses manches relevées – appuyé contre le chambranle de la porte du salon. Le soleil envoie ses rayons sur lui, depuis la fenêtre, jouant avec lui dans un clair-obscur envoûtant. La forme éclairée de la fenêtre se dessine sur la moitié gauche de son visage. Quelques poils blonds de sa barbe naissante brillent d'un éclat doré. Le soleil illumine des fines particules, virevoltant devant ses iris. Bleus. Spectacle fascinant. John détourne le regard. Il se passe la langue machinalement sur les lèvres. Embarras. Il se racle la gorge nerveusement. A noter : ne pas le détailler plus de sept secondes.
Il ouvre la bouche, prêt à parler, mais soudain son visage se déforme en une grimace. La poussière. Il éternue bruyamment, cachant son appendice nasal dans la pliure de son coude. Médical.
« Sherlock. » Sa voix est légèrement déformée par l'éternuement. « S'il te plaît. »
« Techniquement, je ne t'ai pas promis de venir t'aider. »
Il lève les yeux au ciel.
« Non, tu n'as pas promis. Mais tu as perdu un pari. Cela revient au même. »
« Non. » Objecte le brun, « Je n'ai pas donné mon consentement. Je subis, c'est différent. »
« Eh bien, ça t'apprendra à te surestimer, Monsieur-j'ai-le-plus-gros-melon-de-la-Terre-entière ! Allez, lève-toi, qu'on en finisse...» Dit-il en tendant la main à son ami.
Maudit soit ce fichu pari ! John a raison. Ca lui apprendra. Non pas à se surestimer. Mais à parier des choses aussi stupides.
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Il y a quelques jours, John exaspéré par l'absence de culture générale de son ami, avait sous-entendu que les connaissances de ce-dernier en matière d'astronomie ne dépassaient pas celles d'un enfant de 10 ans. Vexé, le détective n'avait pu s'empêcher de lui rétorquer qu'il pouvait aisément compléter un exercice de ce niveau – La Sainte Science de la Déduction à elle seule serait suffisante pour réussir –.
John l'avait pris au mot.
Le soir même, il était revenu muni d'un cahier de vacances destiné aux enfants en fin d'école primaire. Le provoquant, le blond avait réussi à l'engager dans un pari : s'il réussissait l'exercice, John devrait faire tout ce que le brun voulait pendant une semaine sans broncher. S'il échouait, il devrait aider son colocataire à ranger le grenier. – Le blond voulait faire de la place pour commencer à stocker ses propres affaires là-haut - .
« Alors... Est-ce-que le grand Sherlock Holmes va réussir ?... » Avait dit John en secouant le cahier de vacances au-dessus de sa tête. Ses yeux étaient grands ouverts et sa bouche s'étirait en un grand sourire, dévoilant ses petites dents blanches. Il avait l'air beaucoup plus jeune comme ça. Insouciant. Sherlock s'était dit qu'il devrait le rendre plus souvent insouciant. C'était agréable à regarder.
« Oh aller, donne-moi ce fichu torchon !... » Avait marmonné le brun en lui arrachant le cahier rageusement. Sa mauvaise humeur avait arraché un gloussement à son meilleur ami. Vraiment plus jeune.
Il avait feuilleté le cahier à la recherche du chapitre sur l'astronomie. Le premier exercice : un texte à trous. Voilà qui ne s'annonçait pas trop difficile. De toute façon rien n'était insurmontable avec l'aide de la Sainte Science de la Déduction.
Décidé à donner une bonne leçon à son colocataire, Sherlock s'était installé à la petite table du salon, suivi de près par John. Repoussant les vieux dossiers d'enquêtes que Lestrade lui avait donné, il avait étalé consciencieusement le cahier de vacances devant lui. Réajustant sa position sur sa chaise, il avait senti le souffle du médecin, qui le surveillait, derrière lui. Perturbant. L'occultant pour mieux se concentrer, il s'était penché sur l'exercice. Bien.
« La Terre tourne autour du... » Soleil. Facile. John le lui avait appris au début de leur relation.
« La Lune tourne autour de... » La Terre. N'importe quel imbécile pouvait s'en rendre compte, pas besoin d'ouvrir un manuel d'astronomie pour cela.
« Mars est aussi appelée la planète... ». Mars ? Il y avait une planète Mars ?! Déduction. Logique. Archives. Collège. Cours de latin – ennuyeux –. Mars, dieu romain de la guerre. Alter-égo d'Arès, dieu grec de la guerre. Guerre. Combat. Sang. Symbolique : Rouge. Bonne réponse, au grand dam du médecin qui laissait échapper un petit soupir de frustration dans son dos. Bien fait, Impertinent !
« L'étoile du Berger est l'autre nom de la planète... » Quoi ? Mais une étoile ne pouvait pas être une planète ! Et puis d'ailleurs, quels étaient les noms des autres planètes ? Stop. Reprendre son calme. Garder le contrôle. Inspiration. Expiration. Déduction. Noms connus : Terre, Mars. Hypothèse : les planètes ont des noms romains. Faunus, dieu protecteur des bergers. Réponse attendue : Faunus. Et il avait griffonné rapidement ses déductions en réponse.
La réaction de son colocataire ne s'était pas faite attendre. Il avait poussé un petit cri vainqueur et avait savouré sa victoire toute la soirée, laissant son ami bouder en position fœtale sur son fauteuil. La Sainte Science de la Déduction avait failli. Et il avait perdu ce stupide pari.
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Revenant à la réalité, Sherlock considère la main tendue de John. Il pourrait l'ignorer et se replonger dans son Palais Mental, faisant fi du pari et de ses conséquences. Mais cela ne plairait pas à John. Et Sherlock, n'a pas envie de décevoir son ami.
Il prend alors sa main dans la sienne. Calleuse et poussiéreuse. Le choc de leurs deux paumes provoque l'apparition d'un petit nuage blanchâtre. Le blond tire et l'extirpe tant bien que mal du canapé. Il y était allongé depuis si longtemps maintenant qu'on pourrait croire que les cellules de son épiderme ont fusionné avec le vieux cuir.
Debout, le blond le détaille un instant. Son regard s'attarde sur sa tenue. Plaisant. Il porte son habituel pantalon de costume avec sa chemise pourpre.
« Tu devrais te changer si tu ne veux pas pourrir tes fringues, c'est un vrai capharnaüm là-haut ! » Explique-t-il en le désignant. Mais le détective hoche la tête négativement.
« Non ça ira. » Ils n'en n'avaient pas pour longtemps de toute façon. Sherlock allait l'aider à ranger deux-trois caisses puis prétexterait vouloir dîner. John serait trop surpris et ravi par l'envie de Sherlock – rarissime – pour oser le contredire. Ils abandonneraient là le grenier poussiéreux et iraient chez Angelo savourer ses fameuses lasagnes aux épinards. Et la journée se terminerait parfaitement.
John ne dit rien, sourit et tourne les talons. Sherlock le suit en traînant des pieds.
La troisième marche de l'escalier grince. Rassurante.