Disclaimer : Rien n'est à moi (sauf quelques personnages que vous verrez apparaître au fur et à mesure), tout est à J.K. Rowling.

Pairing : Je ne sais pas encore. A priori, aucun qui ne concerne Harry. Un léger soupçon de DM/HP, mais vraiment en arrière-fonds.

Résumé : La guerre avait tout détruit, le monde sorcier n'existait plus. Il avait perdu tant d'amis qu'il n'attendait plus que sa propre mort. Enfin, tout ça c'était jusqu'à ce qu'Hermione ne lui explique son plan complètement fou. TIME TRAVEL.

Avertissement : Plusieurs choses ne collent pas aux livres de notre chère J. Ainsi la scolarité d'Harry et la poursuite de la guerre ne sont pas les mêmes que dans les romans. De même, les âges des personnages ne sont pas toujours respectés (Lucius a bien six ans de plus que les Maraudeurs mais Narcissa a le même âge qu'eux et non pas cinq ans de plus). Mais, SURTOUT, l'époque est différente c'est-à-dire que j'ai situé le présent d'Harry dans notre présent à nous. Son voyage dans le temps se passe donc dans les années 1984 et non pas en 1974. Plusieurs petites autres choses que je vous laisse le plaisir de découvrir au fur et à mesure.

Et surtout, un ENORME remerciement à ma beta, Lily Elebore Michaels !

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Another head hangs slowly
Child is slowly taken
And the violence causes such silence
Who are we mistaken

But you see, it's not me,
It's not my family
In your head, in your head
They are fighting
With their tanks, and their bombs
And their bombs, and their guns
In your head, in your head,
They are cryin'

In your head, in your head
Zombie, zombie, zombie
Hey, hey,
What's in your head, in your head
Zombie, zombie, zombie
Hey, hey, hey,
hey Oh, do, do, dou, do, do, dou,

Another mother's breakin'
Heart is taking over
When the violence causes such silence
We must be mistaken

It's the same old theme since 1916
In your head, in your head they're still fightin'
With their tanks, and their bombs
And their bombs, and their guns
In your head, in your head they are dying'

In your head, in your head
Zombie, zombie, zombie
Hey, hey,
What's in your head, in your head
Zombie, zombie, zombie?
Hey, hey, hey, hey
Oh, oh, oh oh, oh, oh, oh, hey, oh, yaa, yaa

(Zombies – Cranberries)

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- C'est le seul moyen et tu le sais.

- Mais tu te rends compte de ce que tu me demandes ? Cela va à l'encontre de toutes les lois magiques ! Et émotionnellement, comment crois-tu que je vais m'en sortir ? Ils seront tous là ! Pas seulement ma famille mais aussi tous les mangemorts que nous combattons depuis presque quinze ans maintenant ! Est-ce que tu te rends simplement compte de la torture que cela va être pour moi de les voir tous les jours pour le reste de ma vie ? De devoir faire comme si je ne les connaissais pas ? Qu'aucun d'eux n'était mort ? Je ne sais pas qui t'as mis en tête l'idée que je puisse résister à l'envie de tuer tous ces fils de putes de mangemorts et de sauver mes parents, mais il avait bu trop de vin d'orties !

- Et vois-tu un autre moyen ? Il ne reste que nous ! Et Tu-sais-qui a une armée de plus de cent mille hommes ! Combien de temps tu crois qu'on va tenir à deux ? Cela fait presque deux ans qu'on n'arrête pas de fuir !

Hermione paraissait à bout. Harry savait que ce n'était pas qu'une impression. Depuis ses onze ans, il luttait contre Voldemort en sa compagnie et aujourd'hui il en avait vingt-cinq. Ses années Poudlard avaient été terribles : en première année, il y avait eu Quirrell, puis en deuxième année la Chambre des Secrets, en troisième les détraqueurs, en quatrième la résurrection de Voldemort et en cinquième, son retour sur la scène publique avec une attaque meurtrière au département des mystères pour récupérer la prophétie. A partir de là, tout s'était accéléré. Voldemort avait profité des vacances d'été lors de son seizième anniversaire pour attaquer Poudlard. L'école, vide de tous ses habitants, n'avait pas résisté. Quelques professeurs étaient là et les protections magiques étaient à leurs plus hauts niveaux mais Voldemort, fort de sa renaissance tant physique que magique, n'en avait fait qu'une bouchée. L'homme avait en effet vu son noyau magique retrouver son niveau normal avec le rituel effectué au cimetière. Harry avait alors brutalement réalisé qui était Voldemort. Il comprenait plus que jamais qu'il ne s'en était sorti qu'avec une chance insolente.

Poudlard tombée, Dumbledore avait réuni tout le monde au Quartier Général de l'ordre du phénix, Square Grimmaurd. Harry, qui n'était plus en sécurité nulle part et certainement pas chez sa tante, les avait rejoints, au grand bonheur de Sirius. Le ministère tentait de lutter contre Voldemort mais son incapacité à reconnaître son retour en temps et en heures lui avait fait perdre énormément d'avance et les aurors n'étaient pas près à la guerre, ils n'étaient pas formés pour ça. Les quelques rescapés de la première guerre comme l'auror Maugrey Fol œil avaient tenté de faire bouger les choses en instaurant un programme de formation rapide pour apprendre aux aurors et ceux en devenir comment réagir et lutter contre les forces du Seigneur des Ténèbres mais cela n'avait pas suffit. Harry avait vu avec désespoir le ministère tombé au cours de ce qui aurait du être sa sixième année. Il avait aussi vu les premiers hommes tombés au combat. La liste devait s'allonger au fil des mois.

Maugrey, l'un des premiers, n'avait pas pu résister à l'assaut des couples Lestrange et Carrow.

Minerva McGonagall de la main de Lucius Malfoy.

Hagrid protégeant vainement Mondingus Fletcher du fait d'une meute de loups-garous menés par Fenrir Greyback.

Molly, Charlie et Percy Weasley de la main même de Voldemort.

Puis, Harry et ses camarades avaient fini leurs formations. Ils avaient tous suivis un apprentissage accéléré, à la dure, pour pouvoir eux-aussi lutter contre les Mangemorts. Lupin, Sirius, Tonks, tous avaient été sur eux, ne leurs laissant aucun répit ni le jour ni la nuit. Harry avait plus d'une fois du bénéficier des soins de Madame Pomfresh et il ne comptait plus le nombre de bleus qu'il s'était fait. Ils étaient alors partis au combat. Eux, si innocents, avaient vu la guerre. Ils avaient tués à l'âge ou d'autres étaient encore sur les bancs de l'école. L'héritage de Maugrey était inscrit au fer rouge dans leurs esprits : plus que son célèbre « vigilance constance », il leur avait fait comprendre qu'on ne luttait pas contre des Mangemorts, sorciers accomplis, avec des Expelliarmus ou autre Stupefix. Et Harry avait alors lancé son premier Avada sur Avery.

Ron, Lavande, Susan Bones, Terry Boot, Dean et Seamus, Zacharias Smith, ils avaient tous finis par tomber.

Face à eux, seuls Avery, les frères Carrow, Mulciber, Gibbon, Dolohov, Rosier et nombres d'apprentis mangemorts étaient tombés. Mais les principaux, Lucius Malfoy, les Lestranges, même Macnair, étaient toujours là à écumer leurs rangs.

Lorsque Dumbledore avait finit lui-aussi par périr, l'ordre s'était comme désintégré. Désespérés, les survivants s'étaient jetés à corps perdus dans la bataille qui suivit et peu avaient survécus. Severus, qu'Harry avait fini par apprécier, avait même été obligé de cesser son rôle d'espion, n'ayant plus personne à qui transmettre ses informations. Il avait du prendre sur lui et faire comme s'il n'avait aucune conscience morale. Son filleul, Drago, avait du faire de même. Harry savait, malgré sa douleur, que c'était la meilleure chose à faire. Le blond et lui s'étaient beaucoup rapprochés et ils avaient finis par…il préférait ne plus y penser. Si Voldemort avait découvert leur relation, il l'aurait fait tuer et cela, Harry ne pouvait se le permettre. Il était la dernière chose qui le maintenait debout.

Finalement, seuls Hermione et lui étaient restés. Square Grimmaurd avait été découvert il y a deux ans et demi et depuis, elle et lui fuyaient. Le pays entier avait été fermé au monde extérieur et plus personne n'entrait ou ne sortait sans que Voldemort ne le sache. Hermione et lui étaient donc obliger de se cacher tout en essayant de mobiliser le plus de monde mais peu était ceux qui acceptaient de les suivre. Voldemort était si puissant et l'Ordre détruit, ils n'y avaient plus d'espoir.

Ils écumaient les camps de moldus et de sangs-de-bourbes afin de trouver des alliés mais sans grand espoir. Hermione avait pu protéger ses parents en les mettant sous Impero et en les obligeant à déménager en Australie mais c'était bien la seule consolation qu'elle tirait de cela. Les camps…la misère était grande. Chaque jour, les mangemorts faisaient des descentes et torturaient les résistants. Les moldus étaient presque tous tués à vue mais quelques uns survivaient tant bien que mal dans les camps instaurés par Voldemort. Si les camps de sang-de-bourbe étaient terribles : les maisons dans lesquelles les jeunes sorciers vivaient n'étaient que des bâtiments délabrés, de vieux hôpitaux déserts ouverts aux moindres courants d'air, ceux des moldus étaient pires. La nourriture était rare et la famine tuait presque autant que les mangemorts mais les sorciers parvenaient tant bien que mal à survivre grâce à de discrets sorts d'attraction sur les animaux environnants. Lapins, rats, tout y passait et ils tentaient de s'en accommoder. Mais les camps de moldus étaient bien pus terribles. Aucune nourriture, aucune eau, pas de vêtements, le camp entier semblait désert. Harry et Hermione n'en avaient visité qu'un et jamais ils ne l'oublieraient.

Le camp ne consistait qu'en une grande avenue un peu en dehors de Londres. Autrefois, il y avait eu des commerces et des entreprises mais aujourd'hui tout n'était que ruine et désolation. Il n'y avait aucun endroit où se cacher. Les rescapés avaient la couleur des murs à moitié détruits : gris, sale, terne. Lorsque les deux amis étaient arrivés, ils avaient d'abord cru que tout le monde était mort. Il n'y avait aucun bruit, seul le vent soufflait doucement à leurs oreilles. Lorsqu'Hermione avait laissé couler ses larmes, une jeune femme était sortie de l'ombre. Elle leur avait jeté des pierres en leur chuchotant de s'enfuir au plus vite, que c'était l'heure de visite des monstres. Ils avaient tenté de l'aider, maigre comme elle était et si peu vêtue, elle aurait pu s'effondrée à tout moment, mais elle n'avait rien voulue entendre. Elle les avait fait fuir et ils l'avaient écoutée. Lorsque deux jours plus tard, ils étaient revenus, le camp n'existait plus, tout avait été rasé. Ils avaient trouvé le cadavre de l'inconnue cachée sous des décombres, nue.

Hermione avait alors juré qu'elle ferait tout pour changer cela. Harry avait rit jaune, fermé les yeux désespéré et tourné les talons pour repartir d'où il venait. Il avait tellement perdu dans cette guerre qu'il n'attendait plus qu'une chose, que Voldemort le tue. Il avait cessé d'espérer et ne comprenait pas qu'Hermione ait encore cette conviction au fonds des yeux qu'ils allaient gagner. Les mois qui suivirent, elle les fit voyager dans tout le pays à la recherche d'il ne savait quoi mais par amitié pour elle, il ne posa aucune question. Au point où ils en étaient, quoi qu'ils fassent, rien ne pouvait être pire.

Finalement, ils en étaient là aujourd'hui à avoir cette folle discussion. Sous une tente au fin fonds de la campagne anglaise, à moitié dans la boue, les vêtements humides et pleins de sang séchés d'anciennes blessures, Harry l'écoutait les yeux exorbités persuadé qu'Hermione avait atteint son point de rupture et que la folie l'avait définitivement emporté. Apparemment, elle avait cherché tous les ingrédients et instruments nécessaires à la fabrication d'un retourneur de temps. Harry savait qu'elle s'était intéressée de près à la fabrication de retourneur de temps lorsqu'ils étaient encore à Square Grimmaurd mais il avait pris cela comme une lubie, un moyen comme un autre pour elle de se détendre. Ce qu'elle avait vu au camp moldu lui avait insufflé cette folle idée qu'Harry pourrait tout changer s'il remontait le temps jusqu'à l'époque de ses parents. S'il tuait Voldemort à ce moment, alors son futur lui aurait une vie des plus heureuses avec des parents en vie. Elle avait alors ressorti ses plans de fabrication d'un retourneur de temps et avait apporté de telles modifications qu'il lui suffisait simplement de retourner trente fois le petit collier pour remonter aux quinze ans de ses parents. Un tour pour un an.

- D'un point de vue strictement logique alors, si je remonte le temps, que je tue Vol…

- Chuuuut !

Harry avait sans cesse du mal à se rappeler qu'il ne pouvait plus prononcer le nom de son ennemi sans se faire repérer à cause du tabou que celui-ci avait posé dessus.

- Oui, donc je disais, si je remonte le temps, que je tue Tu-sais-qui, il va y avoir un paradoxe temporel ! Mon futur moi naitra mais il n'aura pas de grand méchant à tuer. Du coup, il ne remontera pas le temps et ne tuera pas Tu-sais-qui comme je pourrai le faire ! C'est juste…juste pas possible !

Hermione ne lui répondit pas. N'y avait-elle pas déjà pensé ? Harry ne pouvait pas le croire. La jeune fille avait les yeux baissés au sol. Ses cheveux gras, sales, vaguement attachés avec un élastique décrépit cachaient mal sa cicatrice sur l'œil droit. Elle n'était pas aveugle mais cela n'était pas passé loin. Son visage était tout aussi sale que ses cheveux et son nez était encrassé par du sang séché. Elle était plus brune que blanche à cause de la saleté et de la terre et Harry essaya vaguement de se souvenir à quand remontait la dernière fois où ils avaient pu prendre une douche. Hermione souffla doucement, et sortit un parchemin plié en quatre de son soutien-gorge. Elle le lui mit délicatement dans la main. Curieux, Harry le déplia.

- Hermione… Mais qu'est-ce que… Où as-tu eu ça ?

- Tu te souviens quand on a rencontré Weston Willoughby ?

Weston Willoughby était un vieil homme à qui ils avaient rendus visite quatre mois auparavant. L'homme, caché au fin fonds d'une cave dont l'entrée avait été si dure à trouver qu'ils avaient passé deux jours à la chercher, était un langue-de-plomb à la retraite. Il avait travaillé à la section Retourneur de temps lorsqu'il allait encore au ministère et connaissait les travaux de Trevelyan Hartshorn, l'inventeur du Retourneur de temps, mieux que personne. Vue l'âge de Weston, Harry se demandait réellement comment il pouvait être encore vivant. Hermione et lui avaient longuement discuté pendant qu'Harry, blessé au ventre, se remettait doucement. Il n'avait pas réellement écouté et avait plutôt préférer s'endormir aussi vite que possible. Qui sait quand il allait pouvoir le faire de nouveau ? Quand il s'était réveillé, Hermione les avait fait repartir aussitôt. Il n'avait réentendu parler du vieillard que six jours plus tôt, pour apprendre sa mort. Acquiesçant rapidement, Harry se tendit, pas réellement certain de vouloir entendre ce qu'Hermione avait à lui dire.

Il avait envisagé cette hypothèse de remonter le temps pour tout changer. Mais lui aussi avait buté face à ce problème de paradoxe. Cela lui a pris des années mais il a réussit à créer une incantation qui pourrait résoudre cette question.

- Mais ?

- Mais…c'est encore expérimental. Rien ne dit que cela va marcher. En plus, c'est de la magie plutôt sombre.

Harry examina attentivement la formule avant de relever brutalement la tête.

- Plutôt sombre ? Harry haussa un sourcil cynique. Tu veux rire j'espère ? Tu te rends compte de ce que cela demande ? Il faut que j'en appelle à Gaïa et tu sais ce qui se passe quand on fait appel à elle pour de mauvaises raisons !

Gaïa était la mère magie. Dans la mythologie grecque, elle était la déesse mère, mère de toutes les créatures telles que les Titans. Harry n'avait appris cela que très tard, complètement innocent des coutumes et rites magiques. En réalité, chez les Sorciers, Gaïa était considéré comme la Magie elle-même. C'est elle qui décidait qui naitrait sorcier ou non, qui aurait son don ou pas. Mais l'histoire était ancienne et les interprétations différaient. Ainsi, les Sangs-purs considéraient que les Nés-moldus étaient des aberrations de la nature qui nuisaient à Gaïa. En effet, ils apportaient leur propre culture chez les sorciers mais ne cherchaient pas à s'intéresser ni à apprendre la culture sorcière et les rites honorant la Magie, Mère de toutes Choses se perdaient peu à peu dans cette modernisation forcée. Au fils des siècles, nombres étaient les sorciers qui avaient tenté de faire appel à Gaïa pour qu'elle intercède en leur faveur. Le plus célèbre d'entre eux était le mage noir Tristram Arbuthnot. L'homme avait voulu exterminer tous les Nés-moldus et avait tenté une incantation pour faire appel à Gaïa en lui sacrifiant trente-six vierges suédoises qu'il avait kidnappé car la tradition voulait qu'on sacrifie des jeunes gens à la peau claire. Pourquoi trente-six ? On se le demandait encore. Gaïa avait entendu son appel mais furieuse l'avait exterminée lui et tous ses partisans. Depuis, rares étaient ceux qui tentaient de l'appeler par peur de finir comme Tristram le Maudit. De toute l'histoire magique, il n'existait qu'un cas où Gaïa avait accepté la demande du sorcier qui l'avait appelé. Solomon Beddoe était le seul survivant : il avait invoqué Gaïa en sacrifiant sa propre vie pour sauver celles de sa femme et de sa fille, mortes à cause de bandits de grands chemins. Gaïa avait accepté de les faire revivre et avait même sauvé Solomon. Mais c'était le seul cas avéré.

Harry n'osait imaginer ce qui se passerait si, sacrifiant sa propre vie –il était hors de question qu'il sacrifie quelqu'un d'autre-, Gaïa rejetait sa requête et annulait tout ce qu'il avait déjà accompli. S'il devait suivre le même chemin que Tristram le Maudit alors Voldemort aurait gagné par forfait avant même qu'Harry ne naisse réellement.

- Harry, imagine qu'elle dise oui ? Imagine que l'incantation fonctionne et qu'elle accepte de te laisser vivre et de pallier au paradoxe temporel ?

- Je me fiche de vivre mais il est hors de question que je risque ce que l'on a accomplit simplement parce qu'elle pourrait dire oui.

- Mais qu'est-ce qu'on a accomplit ? Tout le monde est mort ! Il n'y a plus d'espoir !

- Mais je suis encore vivant ! Je peux toujours réaliser la prophétie et tuer Tu-sais-qui. Si je remonte le temps, tue Vol…Merde… Le tue et que Gaïa n'accepte pas ma demande, elle pourrait le faire revivre et me tuer moi, tuer ma famille et avant même d'avoir essayé, il n'y aura plus d'espoir ! Et d'ailleurs pourquoi tu ne le fais pas toi ?

- Parce que je serais égoïste, je lui demanderai de me faire vivre une belle vie avec Théodore alors que je sais que toi, tu lui demanderas simplement de pallier au paradoxe.

Le silence accueillit sa réponse. Théodore avait trahi son père et son camp par amour pour Hermione et s'était fait tué trois ans auparavant. Si Harry avait cru que Ron et elle finiraient ensemble et formeraient un beau couple, il s'était largement trompé. Ron était tombé fou amoureux de Lavande et n'avait jamais jalousé Théo. Harry avait bien du admettre qu'Hermione était bien plus heureuse avec Théo qu'elle n'aurait pu l'être avec Ron.

- C'est complètement fou. Tu te rends compte de ce que tu me demandes de faire ?

Bien malgré lui, Harry se rendit compte qu'il avait déjà accepté. D'un « je ne peux pas le faire, ce serait trop dur de voir mes parents et les mangemorts » il était passé à un « même si je le faisais, cela brise toutes les lois magiques existantes ». Hermione s'en aperçut aussi.

- Et puis quitte à remonter le temps, pourquoi ne pas remonter directement à l'époque où Tu-sais-qui n'était qu'un petit orphelin ?

- Parce qu'on ne connaît pas assez bien l'époque.

Harry parut circonspect.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- C'est simple, Voldemort est né en 1926. Cela signifie qu'il a étudié à Poudlard au début des années 1940. Et c'est le début de la Seconde Guerre Mondiale Harry… On ne sait ni dans quel orphelinat il a été, ni à quel point la guerre a touché le monde sorcier. Et en plus de la Seconde Guerre mondiale moldue, Gellert Grindelwald terrifiait le monde sorcier. Dumbledore ne pourra pas t'aider, il sera trop concentré à lutter contre lui. Alors comment veux-tu aider un orphelin si tu ne sais même pas si toi-même tu vas survivre ? C'est plus sur d'aller à l'époque des Maraudeurs. Il n'y a plus de conflits ouverts et le monde sorcier commence à peine à entrer en guerre contre Lui. En plus, c'est bientôt la fin de la guerre froide…Tu y auras beaucoup plus de chance qu'à l'époque de l'enfance de Tu-sais-qui…

Harry ne répondit rien. Puis, sa voix se brisant, il lui dit :

- Herm', je ne vais pas te laisser…Je ne veux pas te laisser…

- Tu n'as pas le choix chéri, c'est peut être notre seule chance. Et Tu-sais-qui ne se doute de rien, c'est le moment.

Harry était content de pouvoir compter sur de solides défenses en Occlumencie. Cela lui avait sauvé la vie un nombre incalculable de fois et cela pouvait bien lui servir encore une fois. Dans l'immédiat, il était tellement concentré sur le fait de ne pas les faire tomber que cela l'empêchait de pleurer.

- Mais on va bien finir par se rendre compte que je ne suis plus là…Il va se poser des questions.

- Il ne s'en posera pas plus que maintenant. Cela fait deux mois que plus personne ne nous voit et qu'aucun mangemort ne sait où on est. Il ne s'inquiète plus, il a déjà gagné dans son esprit. Il pensera probablement que tu es finalement mort.

Il est vrai que sa dernière rencontre avec Voldemort datait d'un an et déjà, il ne faisait plus grand cas de lui. Certain d'avoir déjà gagné, il n'avait fait que jouer avec lui et Harry avait profité d'une ouverture grande comme une porte pour s'enfuir comme un lâche sous le rire goguenard du Lord. Harry savait qu'il avait rappelé à lui les hommes qu'il avait lancé à sa recherche. Si ses mangemorts tombaient sur lui, il pouvait le tuer à vue, Voldemort n'y attachait plus grand cas.

- D'accord… C'est complètement fou mais d'accord.

Hermione eut un pâle sourire et lui mit le retourneur de temps autour du cou. C'était presque comme un déjà-vu, un souvenir de leur troisième année.

- Surtout, n'oublie pas, il faut que tu détruises le Retourneur dès que tu es sur d'être dans la bonne époque. Il ne devrait pas y avoir de problème pour la date mais au cas où, fais attention. Et détruis-le.

- Entendu.

Il ramena à lui ses affaires puis prit Hermione dans ses bras, respirant son odeur pour ce qu'il savait être la dernière fois. Il sentit ses larmes coulées dans son cou mais ne put rien dire de crainte d'éclater lui aussi en sanglot. Maladroitement, il se détacha d'elle puis ferma les yeux pour ne pas voir le visage défait de son amie.

Le décompte pouvait commencer.

30.

29.

28.

27.

26.

Il sentit Hermione s'écarter un peu plus de lui pour lui laisser de l'espace.

19.

18.

17.

16.

Hermione renifla bruyamment puis eut un petit rire.

- Désolée, je ne voulais pas craquer maintenant.

Harry n'eut pas la force de rouvrir les yeux mais il sentit quand même ses larmes coulées le long de ses joues.

6.

5.

4.

3.

2.

1.

Ce fut le moment. Dans une torsion magique plus puissante que quand il avait du remonter le temps pour quelques heures seulement, il disparut. Il fut vaguement conscient d'être transporté en arrière mais n'ayant toujours pas rouvert les yeux, il ne s'en rendit presque pas compte. Brusquement, tout s'arrêta. Fébrile, il rouvrit les yeux mais dans son empressement, s'effondra par terre. Reprenant peu à peu son souffle et ses idées, il tenta de déterminer où il était et surtout quand. Le lieu semblait être le même que lorsqu'il avait quitté Hermione. La forêt ne paraissait pas avoir changée et Harry ne sût pas si cela avait fonctionné.

A plusieurs kilomètres de là, dans son époque, il y avait un camp de moldus. Plus personne n'y allait parce qu'il n'y avait plus aucun moldus et que les explosions et autres combats qui avaient eu lieu non loin, des années plus tôt avaient rendu l'endroit très difficile d'accès. Sans crainte mais prudent malgré tout, Harry décida de s'y rendre. Il ne pouvait transplaner au cas où tout est marché et que la ville moldue n'ait pas été détruite. L'adrénaline courut dans ses veines et avec une certaine excitation il cavala vers l'ancien camp. Les trente kilomètres qui les séparaient furent rapidement de l'histoire ancienne et Harry atteignit enfin la métropole.

Ebahi, il assista au réveil d'une ville. Le soleil se levait à peine et déjà des voitures roulaient, conduisant des inconnus sur leurs lieux de travail. Il aperçut un homme ouvrir son commerce, un petit bureau de tabac et un autre signaler que sa boulangerie était ouverte. Hagard, il sortit complètement de la forêt. Il n'y avait plus aucuns bâtiments détruits. Tout était comme avant la guerre. Les gens semblaient heureux et pressés comme une journée normale dans une vie normale. Harry se pinça pour être sur de ne pas rêver.

Tendu comme un arc, il s'approcha du buraliste.

- Bonjour…

Sa voix était hésitante et l'inconnu le regarda d'un air méfiant. Il le dévisagea si longuement qu'Harry se fit plus petit.

- Qu'es'ce tu veux p'tit ?

L'homme chiquait du tabac.

- Est-ce que je pourrais avoir la date d'aujourd'hui s'il vous plait ?

Le commerçant ouvrit de grands yeux et Harry savait qu'il devait passer pour un fou mais il avait besoin de savoir. L'homme haussa des épaules tout en se disant probablement qu'Harry ne représentait pas un grand danger car il lui tendit le journal du jour en lui répondant.

- Le 10 juin 1984, mon p'tit. Dis voir, tu sortirais pas d'un asile ? Parait qu'y en a qui se s'rait enfuit y a deux semaines.

Harry vit ses mains tremblées tandis qu'il tenait le journal. L'homme ne mentait pas. C'était bien la date inscrite sur le papier avec les nouvelles du jour. Il s'approcha du stand où se trouvaient les autres journaux et regarda les dates. Mais elles étaient toutes identiques. Toutes.

Il avait réussi.

D'un mouvement si brusque qu'il fit faire un bond à l'inconnu qui l'avait aidé, il brisa le collier. Lui marcha dessus, lui sauta dessus pour être certain que le Retourneur de temps était bien détruit. Rapidement, il ramassa les morceaux, les mit dans sa petite besace puis s'enfuit en courant sous les yeux abasourdis du vendeur.

Il devait trouver Dumbledore, lui expliquer sa situation. S'il arrivait à lui trouver un endroit où vivre, Harry pourrait mener sa tâche en toute tranquillité. L'homme, malgré ses manipulations, était quelqu'un de bien et pourrait l'aider. En toute honnêteté, Harry devait surtout admettre qu'il avait besoin d'un point de repère et Dumbledore avait toujours été un point stable dans sa vie. S'il était réellement en 1984 –Harry avait toujours du mal à y croire-, alors Dumbledore était sa bouée de secours.

Il devait trouver Dumbledore.