Bonjour tout le monde ! Je suis vraiment désolé pour mon retard ! T.T

Merci à tous pour vos commentaires qui me soutiennent dans mon écriture.

Voici donc ce chapitre longuement attendu. J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture.


Chapitre 23: Fête

Giotto, assit sur le sol de la cage, observait avec attention le manège des servantes dans la salle. Cela faisait maintenant quatre jours que ses gardiens et lui étaient enfermés dans cette foutue cage et on pouvait dire qu'il faisait un début de claustrophobie. Daemon et Alaude semblaient être tous deux sur le point de se jeter l'un sur l'autre, ou sur G qui était d'humeur irascible. Le seul qui calmait le jeu, en dehors de lui, était Asari. Mais à vrai dire il les comprenait. Tous trois n'avaient jamais été enfermés dans une pièce ensemble plus de quatre heures. Et puis, être enfermé dans une cage était d'un ennui mortel. Leur seul divertissement était de regarder les préparations de ce qui semblait être une fête ou un banquet. En plus de cela Primo tentait d'enregistrer dans sa mémoire, comme un jeu, tous les visages qu'il voyait. Il lui semblait avoir aperçu plusieurs fois deux qui lui étaient familiers mais hélas, les deux servantes n'étaient pas restées longtemps dans leur champ de vision et avaient presque toujours été de dos.

Giotto passa une main dans ses cheveux. Il n'avait pas encore vu de personne semblant être un des supérieurs des Maladiota. Il avait aperçu de temps en temps Lucius mais pas plus. C'étaient les servantes qui leur apportaient à boire et à manger. Elles semblaient aux petits soins avec eux, comme si quelqu'un voulait qu'ils soient présentables, car elles leur avaient apporté des brocs d'eau pour qu'ils puissent se laver un peu ainsi que des costumes à leur taille. C'était même à ce moment-là qu'ils avaient tenté de s'enfuir mais ils s'étaient heurtés à un mur, au sens propre du terme. La porte sur laquelle ils s'étaient précipités avait été remplacée par un mur électrique qui ne laissait passer que les servantes. Lampo s'était heurté de plein fouet à ce "mur" et s'était prit un énorme coup de jus qui l'avait fait sauter jusqu'au fond de la cage en pleurant. Cet obstacle ne s'était ensuite dissipé qu'une fois les servantes parties.

La salle était devenue magnifique. Tout ce qui était en bois avait été ciré et brillait de mille feux. Des tables rondes avaient été placées un peu partout, mais restaient assez proches des tables principales. Le couvert étincelant avait été placé sur ces tables. Plusieurs autres tables rectangulaires avaient été disposées le long des murs et près de la cage. Les servantes y avaient placé plusieurs plats qui semblaient être à volonté.

Les heures passèrent puis presque tous les serviteurs disparurent et les portes en bois s'ouvrirent. Les musiciens, qui étaient arrivés plus tôt, se mirent à jouer doucement. Giotto regarda la masse noire des invités entrer dans la salle. Tout le monde portait des costumes noirs et blanc, seules quelques femmes avaient d'élégantes robes avec diverses couleurs. Les invités pouvaient voir la cage dès l'entrée et ne se gênaient pas pour fixer les Vongola et se moquer d'eux. Chaque personne les observait avec différentes émotions : joie, amusement, dégoût, haine. Le jeune boss avait l'impression que toutes les personnes réunies dans cette pièce avaient de la rancune envers sa famille. Cependant, il remarqua rapidement que les mafieux se moquaient d'eux mais ne s'approchaient en aucun cas de leur prison à moins d'un mètre. Giotto les soupçonnait de continuer à être effrayés par eux malgré la cage et voulant éviter de se retrouver près de potentiels futurs évadés dangereux et enragés. Au bout de plusieurs minutes, les invités arrêtèrent de les regarder pour discuter entre eux mais en gardant toujours un œil sur eux.
Le patron des Vongola laissa son regard passer de personnes en personnes à la recherche de visage connus et à sa grande horreur, il y en avait. Il avait aperçu le visage couvert de cicatrices du chef de la famille Leones et celui renfrogné du boss des Villapendo. Il repéra même un serviteur du manoir et une des servantes.

- Merde alors ! s'exclama G à ses côtés. Mais c'est Maria, la grand-mère que j'aide de temps en temps !

En effet, Giotto remarqua rapidement la vieille dame aux cheveux noir grisonnant qui discutait joyeusement avec l'un des Maladiota.

- On dirait qu'ils avaient préparé leur coup à l'avance pour pouvoir infiltrer notre entourage. Nufufufu… fit remarquer Daemon.

- Le mensonge est un extrême péché ! s'exclama Knuckle.

La discussion, ou plutôt les menaces de mort qui étaient énumérées par les gardiens envers les traîtres, lassa rapidement Giotto. Il reprit rapidement son activité première, c'est-à-dire tenter d'identifier les visages dans la foule. Soudain l'un d'entre eux attira son attention. C'était le visage d'un jeune homme qui semblait avoir environs dix-huit ans. L'adolescent se tenait un peu à l'écart de la foule. Il était appuyé contre un mur et observait les invités du regard, les bras croisés sur sa poitrine. Il avait les cheveux de couleur rouge feu et son visage avait un petit quelque chose de familier. Pourtant Primo était sûr qu'il ne l'avait jamais rencontré auparavant. Brusquement, le jeune homme tourna son regard rouge-orangé vers lui comme s'il avait senti le regard du boss des vongola. Ils se fixèrent pendant ce qu'il sembla des heures à Giotto avant que l'inconnu ne se détourne, interpellé par un autre homme plus âgé. Ce dernier avait de longs cheveux violets foncés attachés en queue de cheval et, contrairement à la majorité des autres invités, il portait un pantalon qui semblait en cuir avec une chemise blanche et une cravate attachée de façon négligée. Par-dessus, une veste en cuir lui arrivait jusqu'au creux des genoux.

Il parla rapidement de quelque chose avec le roux qui fronça les sourcils avant qu'ils ne partent. Giotto les suivit du regard jusqu'à qu'il les perde de vue dans la foule. C'était étrange, vraiment très étrange. Quand il avait plongé son regard dans celui de ce garçon roux, il avait ressenti ce fort sentiment de familiarité… Il en était sûr. Il connaissait cette personne. Mais une question résonnait dans son esprit: qui était-ce ? L'inconnu ressemblait fortement à Cozart mais ce n'était pas lui car ce dernier était actuellement en France. Un membre de sa famille ? Non, Cozart n'avait pas de famille de sang, il en était certain. Alors qui était-il ?

- Alors monsieur, comment trouvez-vous cette petite fête ? demanda une voix assez proche, interrompant les pensées du Primo Vongola.

C'était un homme d'une vingtaine d'années au visage buriné qui venait de parler. Il avait les cheveux brun foncés aux pointes violettes. Comme tous les autres, il portait un costume mais avec une étoile violette épinglée sur sa poitrine. Il interpellait un autre homme qui, d'après ses cheveux blanc et ses rides, était âgé d'une cinquante, voire soixantaine, d'années. Ce dernier était en train de piocher dans les petits fours placés sur un des tables les plus proches de la cage. L'homme se retourna pour faire face à son interpellant. Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Il tourna la tête à droite, puis à gauche, causant l'énervement de l'homme en face. L'homme à l'étoile semblait sur le point d'exploser quand une jeune fille d'une quinzaine d'année se précipita vers eux et saisit le bras gauche du plus âgé. L'adolescente avait des cheveux blond pâle attachés en un chignon lâche avec des yeux bleu tirant vers le violet. Elle portait une longue robe pourpre.

- Je… Je vous prie d'excuser mon père, mon seigneur, mais il est muet. Des membres d'une famille ennemie lui ont coupé la langue lors d'un affrontement.

La voix de l'adolescente était douce et légèrement tremblante. Elle bégayait un peu aussi. Il semblait qu'elle luttait contre la timidité.

- Je vois. Je vous prie de m'excuser, monsieur. s'excusa le "seigneur".

En réponse, le père inclina légèrement la tête mais sans jamais quitter le "seigneur" de ses yeux jaune grisâtre.

- Ce… ce n'est pas grave, seigneur Ilario. Vous ne pouviez pas savoir. En tout cas, mon père apprécie beaucoup cette réception. déclara la jeune fille, appuyée par les hochements de tête de son père.

- Et vous, mademoiselle, comment trouvez-vous cette petite fête ?

- Somptueuse. Elle est vraiment splendide. Elle est digne de la famille Madeconglie.

- Magnifique !

- Mais il y a une question que je me pose...

- Laquelle est-ce ? demanda le dénommé Ilario en fronçant les sourcils.

- Dites-moi, mon seigneur, pourquoi les Vongola sont-ils en cage ? Ne devraient-ils pas être enfermés dans un lieu plus sécurisé où ils ne risqueraient pas de s'échapper ?

Le "seigneur" la fixa un court instant du regard avant de prendre la parole:
- Ne vous inquiétez pas, mademoiselle. Cette cage est on ne peut plus sécurisée. Elle a été faite spécialement pour les Vongola. Mais il n'y a pas à dire, vous, perdere, vous savez poser les bonnes questions.

- Je… Je suis juste curieuse et puis je suis sûre que c'est la question que tous vos invités se posent.

- Oui, c'est certainement le cas mais vous êtes la seule à l'avoir posée…

Un court silence fit place que le seigneur se hâta de combler.

- La raison de leur exposition est le fait que ce sont des trophées.

- Des trophées ?

- Oui, mais il y a aussi une autre raison. ajouta Ilario d'une voix tellement basse que Giotto dût tendre l'oreille.

- Quelle autre raison ? demanda la jeune fille du même ton secret.

- Vous êtes vraiment bien curieuse, Mademoiselle !

L'adolescente rougit légèrement tandis qu'Ilario souriait.

- Vous savez conserver un secret ?

- Bien sûr !

L'homme regarda à droite puis à gauche avant de se pencher vers la jeune fille et murmurer quelque chose que Giotto n'entendit pas. Il aperçut cependant un vif éclair d'angoisse et d'anxiété traverser les yeux de la jeune fille. Mais quand le seigneur se redressa, elle avait retrouvé un doux sourire.

- Cela est bien curieux. déclara-t-elle.

En réponse, l'homme eut un léger sourire. Soudain la jeune fille détourna la tête vers le reste de la foule où Giotto aperçut pendant un bref instant le visage de l'homme roux.

- Excusez-moi, mon seigneur, mais je crois que mon frère me cherche mon père et moi.

La jeune fille attrapa le bras de son père qui mangeait quelques petits fours et commença à s'éloigner quand soudain le jeune seigneur l'interpella :

- Attendez ! Je ne sais même pas comment vous vous appelez !

- Je m'appelle Gallia Pompoko et mon père est Antonio Pompoko. déclara la dénommé Gallia avec un grand sourire comme si elle venait de dire une blague que seule elle pouvait comprendre... avec son père car ce dernier s'était en partie étouffé de rire en mangeant un biscuit

- Gallia Pompoko ? Jamais entendu parler. Vous êtes de quelle famille ?

- Nous sommes de la Trapnoste.

Sans un autre mot, le père et la fille repartirent et se perdirent dans la foule. Le seigneur Ilario regarda un instant, incrédule, les deux silhouettes disparaître avant de partir de son côté.

- Ce nom est vraiment très étrange. fit remarquer Asari qui avait, comme les autres gardiens, écouté la conversation.

- Bien sûr que c'est étrange ! Ce nom est tout sauf italien ! s'exclama G.

- Non, ce n'est pas ça. C'est juste que ce nom me dit quelque chose.

- En tout cas, vous ne trouvez pas que cette fille est un peu familière ? demanda Lampo.

- Si, elle ressemble beaucoup à Elena. déclara Daemon. C'est peut-être pour cela.

- Oui, peut-être… marmonna Lampo.

Tout le monde se tut ensuite et Giotto reprit son observation. Son regard tomba sur le pianiste qui jouait un morceau léger et guilleret. Il écarquilla les yeux de surprise. Le pianiste n'était pas le pianiste qui était arrivé avec les autres musiciens. Ce gars qui jouait était largement plus jeune. Il portait un costume mais sans veste, sans noeud ou cravate. Il avait simplement un gilet sans manches sur sa chemise rouge. Ses cheveux noir étaient coupés en carré et d'après les bavardages des femmes, il aurait de beaux yeux vert foncé à tomber. Il semblait qu'il avait un réel talent contrairement à plusieurs artistes de la troupe. Mais ce qui intriguait Giotto, c'était ce changement de pianiste, surtout qu'il n'avait pas vu celui qui jouait même lors des brèves répétitions qui avaient eu lieu. Alors pourquoi était-il là ? Giotto sentit son hyper intuition le titiller. Il avait l'impression que ce musicien allait jouer un rôle important dans ce que son hyper intuition n'arrêtait pas de signaler. Il soupira. Cela ne servait à rien de s'épancher sur le sujet. Avec cette seule information, il ne pourrait pas aller bien loin.

Le jeune homme blond laissa son regard passer sur les différents musiciens avant qu'il n'aperçoive un petit garçon assit un peu à l'écart. Le garçon n'avait pas plus de dix ans de l'avis de Giotto. Il portait un pantalon noir avec une chemise verte pétante en partie rentrée dans son pantalon, l'autre sortant. Le garçon avait les cheveux noirs coupés au carré et qui semblaient vouloir partir dans tous les sens. Il fixait de son regard vert la foule d'un air tranquille. Le garçon était d'un calme olympien. Il ne bougeait que pour dessiner de temps en temps sur son carnet, ouvert par terre devant lui. C'était stupéfiant. Giotto n'avait que très peu d'expérience avec les enfants, il ne les avait côtoyé que peu fréquemment, lorsqu'il visitait les quelques orphelinats que la Vongola Famiglia finançait, lors des rares fêtes où les membres de famille alliée se devaient de les emmener ou encore plus récemment la courte période où Tsuna et ses amis étaient au manoir. Mais il y avait une chose qu'il avait apprise (surtout à ses dépends) c'était que les enfants ne restaient que rarement en place de manière calme, et en particulier Lambo, le plus jeune de la bande de Tsuna. Primo ressentit un pincement au cœur en repensant aux jeunes doubles de sa famille. Il se demandait avec tristesse ce qu'ils pouvaient bien faire. Il aurait tellement aimé pouvoir s'excuser auprès d'eux…

Giotto se gifla mentalement. Ce n'était pas le moment de s'apitoyer. Ils allaient sortir de cette cage et ils les retrouveraient et ensuite ils pourraient s'excuser et leur demander pardon, en particulier à Tsuna. Il secoua sa tête et se concentra sur le mystère de l'enfant aux cheveux noirs.

Ce dernier continuait de gribouiller sur son carnet en jetant des coups d'oeil fréquents à la foule. Il n'y avait pas à dire pour Giotto, le comportement de ce gamin était vraiment étrange. Pourquoi ce garçon restait-il seul dans son coin au lieu d'être avec d'autres enfants ? D'ailleurs, maintenant qu'il le remarquait, il n'y avait aucun autre enfant que ce garçon. Généralement les fêtes où les enfants n'étaient pas autorisés étaient les fêtes dites sensibles, c'est-à-dire les fêtes où tout risquait d'exploser. C'était souvent celles regroupant quelques familles ennemies - sauf parfois lorsque les Vongola, les Simons et les Cavallone étaient réunis et que vous pouviez être sûr que cela exploserait de quelque manière que ce soit. En fait, ce n'était pas que les autres fêtes n'étaient pas dangereuses (on ne savait jamais avec la mafia) c'était plutôt qu'il avait moins de risques et que cette fête pouvait représenter un intérêt pour les héritiers des familles.

C'est pourquoi la situation actuelle était étrange. Pour la famille qui les avait capturés, la Madeconglie Famiglia, ainsi que pour ses alliés, cette fête était un événement historique où les héritiers, la future génération se devait d'être là. Ce n'était pas tous les jours qu'on avait les infâmes boss et gardiens des Vongola enfermés dans une cage à la vue de tous ! Alors pourquoi n'y avait-il pas d'enfants ? Cela signifierait qu'il y avait un grand risque d'attaque lors de cette réception. Mais de qui ? Des alliés des Vongola ? Giotto en doutait. Seul les Cavallone seraient venus volontairement leur porter secours mais le jeune boss savait qu'ils avaient un gros problème de territoire avec une autre famille sur le continent. Quant aux Simons, même s'ils avaient vent de la nouvelle, ils ne pourraient pas venir à temps. Alors qui ?... Une rébellion ? Giotto en doutait. Même si les familles présentes ne s'étaient alliées que pour les renverser, ils attendraient plusieurs semaines après leur exécution pour montrer leur mécontentement sur leur part des bénéfices. Quoiqu'il en soit une attaque signifiait pour ses amis et lui une chance de s'échapper.

Son attention revint sur le garçon. S'il y avait un risque d'attaque pourquoi cet enfant était-il là ?! Normalement même les serviteurs et le personnel engagé spécialement étaient mis au courant du danger. Alors que faisait ici ce garçon ? Et surtout, pourquoi personne ne l'avait remarqué ? Giotto savait que l'attaque serait une occasion inespérée pour s'échapper mais il ne voulait en aucun cas qu'une vie innocente en soit le prix. Il voulait absolument que cet enfant parte. Même les Madeconglie aurait viré l'enfant de la salle pour au moins la seule raison qu'il les gênerait lors d'un combat possible. S'ils l'avaient aperçu on pouvait être certain qu'ils l'auraient mis dehors par la peau du cou. Giotto fronça les sourcils. Il venait de découvrir la raison de ce mystère. Ce n'était pas que personne ne l'avait vu, c'était plutôt que personne ne pouvait le voir. Le garçon était assit sur l'estrade, juste dans un renfoncement du mur, et caché par les instruments volumineux, dont le piano. C'était par les espaces qui étaient juste à sa hauteur que le garçon pouvait observer la foule cachée à la vue de tous sauf des Vongola.

Soudain les yeux de Giotto s'écarquillèrent quand un pan du mur derrière le garçon s'ouvrit. Une porte dérobée ! Qui aurait pu croire qu'une porte cachée se trouvait là ?! Une silhouette apparut, en partie cachée par la porte. C'était une jeune femme portant l'uniforme des servantes. Le léger espoir dans le cœur de Giotto que cela soit un allié des Vongola ou juste un ennemi des Maladiota ou des Madeconglie s'estompa. La servante fit un pas en avant et tourna le dos à Giotto avant qu'il n'ait le temps d'apercevoir son visage. Elle repoussa d'un petit coup de pied la porte, ne la laissant que légèrement entrebâillée. La servante se dirigea ensuite vers le garçon et s'agenouilla à côté de lui, le dos toujours tourné vers le boss des Vongola. Ce dernier priait silencieusement pour que la servante prenne le garçon avec elle et s'en aille. Il la vit discuter avec l'enfant. Il tendit l'oreille mais le bruit des bavardages et la musique couvraient leur conversation. Rapidement, la servante se releva et repartit par le même passage sans jamais montrer son visage aux Vongola, mais sans l'enfant. Elle referma la porte sans un regard en arrière. Giotto voulut lui crier de revenir, de prendre l'enfant avec elle, de l'éloigner de cette salle, mais il ne fit rien. Sa mâchoire était tellement crispée qu'elle lui faisait mal.

Son regard retourna sur l'enfant au moment même où celui-ci levait ses yeux. Pendant ce bref contact visuel, le jeune boss sentit une sorte de lien entre eux mais brusquement le garçon rompit cette échange en se détournant. Il se leva et se dirigea discrètement vers le pianiste pour murmurer quelques mots avant de se rasseoir à la même place. Giotto continua de fixer l'enfant qui semblait être de plus en plus mal à l'aise sous son regard quand soudain un grand bruit résonna dans toute la salle. C'était le son de plusieurs touches de piano fracassées en même temps. Aussitôt Giotto, mû par le même réflexe que tous les invités, hôtes et ses gardiens, se tourna vers la source de ce bruit assourdissant. Il écarquilla les yeux en voyant la scène qui ne se tenait qu'à quelques mètres de la cage. Un grand nuage de poussière commençait peu à peu à retomber dévoilant un spectacle effroyable. Un des lustres fixés au plafond s'était décroché et était tombé pile sur le piano, l'écrasant sur son poids. Près du piano fracassé, la poussière dévoila le pianiste étalé par terre, le visage livide et égratigné, fixant avec horreur le lustre. Il semblait que le jeune homme avait eu tout juste le temps de sauter sur le côté pour échapper de peu à la chute mortelle de l'objet. Par chance, les ampoules s'étaient éteintes au moment de la chute ne provoquant pas d'incendie, mais les verres avaient éclatés, projetant des milliers d'éclats qui par chance (ou par malchance, cela dépendait du point de vue) n'avaient blessé que le jeune pianiste. Le seigneur Ilario, suivit d'un autre homme avec une étoile bleue accrochée à sa boutonnière, s'approcha des lieux de l'incident et commença à inspecter le lustre pendant que des serviteurs aidaient le pianiste à se relever.

Les murmures allaient de bon train dans la foule. Giotto pouvait même entendre certains se demander s'il ne valait pas mieux rentrer. Le jeune boss se demanda aussitôt comment avait réagi le garçon et se tourna vers lui, priant pour qu'il ne soit plus là. Il le chercha du regard mais il ne restait plus la moindre trace de l'enfant. Il avait totalement disparu, profitant de la bruyante diversion. Giotto savait qu'il devait sentir heureux pour cela puisqu'il savait qu'il y avait de grandes chances pour que le garçon soit partit après cet incident, voyant que c'était dangereux, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir le sentiment que l'enfant se trouvait encore dans la salle.

- Giotto, est-ce que tu vas bien ?

La voix de G fit sursauter le jeune boss plongeait dans ses pensées. Il semblait que son bras droit et ami d'enfance avait remarqué son agitation.

- Euh… Oui, je vais bien.

- Est-ce la chute de ce lustre qui te met dans cet état ?

- Hein ? Ah ! Non… enfin pas vraiment. Je cherchais un enfant que j'avais vu dans la foule mais je l'ai perdu.

- Un enfant ? répéta Asari qui avait suivi la conversation.

- Oui, un garçon d'environ dix ans. Il a les cheveux noirs.

- Je n'ai pas vu d'enfants, Giotto. déclara Asari.

- Moi non plus. ajouta G.

Les autres gardiens qui avaient écouté la conversation répondirent la même chose.

- Ça m'étonnerait qu'il soit resté ici vu qu'une attaque se prépare. déclara à voix basse Alaude en fixant du regard les deux Madeconglie, qui inspectaient le lustre.

- Qu'est ce qui te dit qu'il va avoir une attaque chère Alouette ? demanda Daemon, son sourire sarcastique toujours aux lèvres.

- Ce lustre. répondit laconiquement le gardien du nuage.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il a ce lustre ? Il est certainement tombé par ce qu'il était mal fixé. grogna Lampo.

- C'est ce qu'on pourrait croire et c'est certainement ce que feront croire nos hôtes à leurs invités. Mais il y a deux choses qui réfutent cette hypothèse.

- Deux choses ? répéta Knuckle.

-Le premier indice est la chaîne qui suspendait le lustre. J'ai pu apercevoir, certes brièvement, le bout de cette chaîne. Elle était totalement fondue. Ce n'était donc pas accidentel mais bel et bien volontaire. Quelque chose a été placé sur la chaîne pour la fondre et décrocher le lustre.

- Et quel est le second ?

- Ah! Mais oui bien sûr ! s'exclama soudain G.

- Hein ? Qu'est-ce qu'il y a de "bien sûr" ? demanda Lampo, perdu.

- Le second indice c'est la réaction du pianiste.

- Comment ça ?

- Hum… comment expliquer ?... Vois-tu, Lampo, si le lustre s'était simplement décroché alors le pianiste n'aurait pas eu le temps de réagir même si une personne l'avait prévenu au moment de la chute. Le fait qu'il ait réussi à s'échapper signifie soit qu'il fait partie des personnes qui veulent attaquer lors de cette fête et donc qu'il était au courant de ce qui allait se produire, soit qu'il a entendu et/ou vu quelque chose qui l'a poussé à s'écarter à temps.

- Je vois…

- Mais pourquoi ce lustre-là ? demanda Knuckle. S'ils en avaient choisi un autre, ils auraient causé plus de victimes.

-Parce que c'est un avertissement. déclara Giotto en voyant un garde armé se diriger vers les deux seigneurs en tenant dans ses mains ce qui semblait être une lettre.

Le garde plaça discrètement la lettre dans les mains d'Ilario en murmurant quelque chose avant de s'incliner. Le seigneur ouvrit frénétiquement l'enveloppe et lut la lettre. Au fur et à mesure de sa lecture, le visage du seigneur passa dans toutes les nuances de rouge. Les gardiens virent les mains du seigneur se serrer convulsivement sur le papier avant de parler avec l'autre seigneur qui prit la lettre et partit. Soudain quelque chose attira l'attention du Primo. C'était une porte qui avait été légèrement entrebâillée pour laisser passer discrètement un jeune homme. Il avait certainement à peu près le même âge que le roux. Mais contrairement à ce dernier, ce jeune homme avait les cheveux blond-brun coupés en carré. Son visage souriant était séduisant, avenant, et lui donnait un air décontracté. Sa démarche était souple et nonchalante. Il avait tout l'air d'être un personne qui ne se souciait pas de ce qui l'entourait. Cependant, ses yeux qui surveillaient attentivement les alentours contredisaient son attitude. Il s'approcha d'un homme appuyé contre le mur, les bras croisés. Cet homme avait les cheveux auburn légèrement ébouriffés. Il semblait avoir une trentaine d'années. Il écouta avec soin ce que lui murmurait le jeune homme en observant d'un regard d'aigle ce qui se passait sur la scène. Tout le long du discours, il ne dit pas un mot et se contenta de hocher simplement la tête à la fin. Le jeune homme murmura une dernière chose avant de partir et de se perdre dans la foule.

Soudain une porte claqua faisant taire toutes les conversations. Un homme portant un costume cravate avec une étoile orange à la boutonnière apparut. À sa gauche se tenait un autre homme avec une étoile violette tandis qu'à droite c'était un homme avec une étoile rouge.

- Non ! C'est un cauchemar ! se mit à gémir Lampo en regardant l'homme à l'étoile violette. Un quatrième Daemon ! C'est une invasion ! Ce n'est pas possible, ça doit être obligatoirement un cauchemar !

- Tais-toi ! Il ne me ressemble pas ! s'énerva l'illusionniste. Seuls Chrome et l'autre crétin d'ananas me ressemblent !

- Moi, je vous trouve une certaine ressemblance… intervint Asari avant de se taire sous le regard intense du gardien de la brume qui semblait promettre toutes les tortures les plus diaboliques les unes que les autres.

- Bienvenue Mesdames et Messieurs à cette grande fête organisée par ma Famille, la Madeconglie Famiglia.

La voix de l'homme à l'étoile orange résonna à travers la salle avec intensité attirant à lui toute l'attention.

- Je vous remercie tous d'avoir répondu à mon invitation pour ces événements historiques ! Mais tout d'abord laissez-moi présenter mes fidèles seigneurs ainsi que moi-même. À ma droite, voici Marius Fideli, mon bras droit et seigneur de la tempête.

Ledit Marius s'inclina.

- À ma gauche, je vous présente mon très estimé seigneur de la brume et chef scientifique, Angelus Rokudo.

Le susnommé s'inclina à son tour, un sourire sadique sur les lèvres.
Primo sentit un frisson lui descendre le long de son dos. Il sentait que cet homme était tout sauf sain d'esprit. Un sorte d'aura noire l'entourait et l'hyper intuition de Giotto lui criait de ne pas l'approcher.

- Impossible… murmura G pétrifié. Ne me dites pas que ce gars-là est le père de mini-Daemon…

- Si cet homme est son père, je comprends extrêmement mieux pourquoi il est comme ça. Je vais prier pour que le seigneur ait pitié de l'âme de Mukuro.

Tous les autres gardiens hochèrent la tête au même moment où la porte de la salle s'ouvrait à nouveau sur deux autres hommes avec une étoile verte et une étoile jaune.

- L'homme aux cheveux gris est Gaetano Martino, mon seigneur du soleil sur qui on peut toujours compter, quelle que soit la situation.

- Enchanté. déclara Gaetano d'une voix rauque en s'inclinant.

- A côté de lui, je vous présente Vittore, mon paisible seigneur de la foudre.
L'homme avec les longs cheveux blonds fit un léger signe de la main.

- L'homme avec l'étoile bleue à côté du lustre est mon fidèle seigneur de la pluie Alessandro Martino, pour qui tout est source d'amusement.

- C'est un plaisir de tous vous rencontrer ~. Amusons nous bien ~. sourit le seigneur de la pluie.

- L'homme à ses côté est mon incroyable seigneur du nuage qui est en charge de toute la sécurité, Ilario Gin.

Ilario s'inclina à son tour avec un sourire charmeur.

-Quand à moi, je m'appelle Dominico Tradio. Je suis le patron de la Madeconglie famiglia.


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