Bonjour tout le monde !

Me voici de retour pour une toute nouvelle histoire (longue en plus : 25 chapitres + prologue et épilogue).

Petit historique de cette fic (je sais, ça n'intéresse personne, mais sait-on jamais...):

Ne m'en voulez pas trop, ce n'est pas une des histoires dont je suis la plus fière. Il s'avère que c'est l'une des premières dont j'ai eu l'idée. Pour des raisons on ne peut plus sentimentales, j'ai voulu la terminer. Chose longue et compliquée, dans la mesure où mon esprit de vingt ans ne pense plus du tout comme mon esprit de quinze ans. Certaines choses qui me paraissaient extrêmement claires à l'époque, me semblent tirées par les cheveux aujourd'hui, il a donc fallu que je trouve des solutions pour contourner le problème.

Enfin, peu importe, j'espère que cette histoire va vous plaire, quand même.

Pour information, sachez que j'ai la curieuse habitude de faire des prologues qui semblent n'avoir aucun lien avec l'histoire qu'inspire le résumé. Je sais que ça peut être déroutant, mais ne vous y fiez pas, c'est important pour le reste de l'histoire, même si ça ne semble pas évident (j'ai un faible pour les histoires qui torturent les méninges...)

Je pense poster deux fois par semaine : un chapitre dans le courant de la semaine et un autre le week-end.

Voilà, n'hésitez pas à me laisser un petit mot, c'est toujours appréciable.

Bonne lecture !

Bises ;)

Peaseblossom

Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à l'univers foisonnant de JK Rowling, je ne touche pas de rémunération pour cette histoire, etc., etc., etc.


Prologue – Où une vieille histoire rencontre des chasseurs de trésor

Le conte du roi Orcan

Il était une fois, dans l'Orient lointain, un roi vil et cruel, nommé Orcan. Ce roi voulait devenir le roi le plus puissant de la terre. Il fit un jour venir son mage personnel auprès de lui, et lui ordonna de lui fabriquer un objet magique qui lui permettrait réduire à l'impuissance tous ses ennemis, sinon, il lui ferait trancher le cou. Apeuré, le mage forgea une amulette, qu'il grava de symboles et le présenta au roi.

« Quels sont les pouvoirs de cette amulette ? demanda le roi.

- Elle vous permettra de contrôler l'esprit de vos ennemis, » répondit le mage.

Le roi Orcan éclata de rire et dit qu'il voulait plus que cela. Il le menaça une nouvelle fois de le décapiter s'il n'accédait pas à ses volontés, et le mage partit.
Une nuit, alors que le mage désespérait de réaliser le souhait du roi, un astre flamboyant se décrocha du ciel, et tomba sur la terre, non loin de la maison du mage. Ce dernier crut que c'était la Ciel qui répondait à ses prières : au cœur du cratère, il découvrit une pierre, encore fumante. Elle scintillait comme un diamant, mais c'était bien plus que cela. Elle grésillait de magie. Le mage la récupéra, la tailla, et l'inséra au cœur de l'amulette d'or. Le lendemain, il la présenta au roi.

« Quels sont ses pouvoirs ? demanda le roi.

- Elle vous permettra d'absorber les pouvoirs de vos ennemis, répondit le mage.

- C'est parfait, » décréta le roi.

Le roi passa l'amulette à son cou, et le mage fit bientôt les frais de sa création. Le roi prononça les formules magiques que le mage lui avait enseignées, et il perdit tous ses pouvoirs, qui furent enfermés dans la pierre de l'amulette. Le pauvre homme en perdit la raison, et mourut quelques semaines plus tard.

Grâce au pouvoir de l'amulette, le roi devint très vite le plus terrible des rois. Il s'introduisait dans l'esprit de ses ennemis qui perdaient la raison, et lorsqu'on lui opposait des bataillons de mages, ils étaient tous voués à l'impuissance. La peur s'étendit. Le roi gagnait chaque jour en puissance, et en cruauté.

Un jour, le fils du mage, décida de venger son père et de mettre fin à cette tyrannie. Voici ce qu'il fit.

Déjouant la surveillance des gardes, il s'introduisit dans le palais royal. Là, il parvint à dérober l'amulette d'Orcan, grâce à la magie que lui avait enseignée son père. Mais son intrusion fut remarquée, et on se lança bientôt à sa poursuite. Le vacarme des armes et des cris réveilla le roi. Le fils du mage se retrouva pris au piège entre les gardes et Orcan, sans possibilité de s'enfuir. Il lui jeta alors un sort, qui transforma le roi en âne. Les gardes s'arrêtèrent, sans savoir quoi faire. Le fils du mage se tourna vers l'âne, qui ne cessait de braire en claquant des sabots. Il lui dit :

« Vous avez fait trop de mal pour continuer de régner. Âne vous êtes, et âne vous resterez, tant que vous n'éprouverez pas de sincères remords pour vos fautes. »

Le peuple acclama le fils du mage et le réclama pour son roi. L'âne Orcan, enragé, dut être enfermé dans les écuries, où il mourut sans avoir repris sa forme initiale, le cœur dévoré de haine et de désir de revanche.

Le fils du mage épousa la princesse et devint un roi juste et sage pendant de très nombreuses années. Quant à l'amulette d'Orcan, il décida qu'elle était trop puissante et dangereuse pour risquer de la laisser tomber aux mains de personnes mal intentionnées. Il la garda donc toujours par-devers lui, sans jamais s'en servir, et à sa mort, elle fut placée avec lui, dans son tombeau souterrain.

Sache, ami lecteur, qu'il ne faut point, comme Orcan, se vouloir plus puissant qu'on ne l'est. La magie est un don puissant et précieux, mais il faut savoir se contenter de ce que le Ciel nous donne, et en user avec sagesse.

Les Contes d'Idryss l'Ancien (entre 500 avant Jésus-Christ et 547 après Jésus-Christ)


1995, quelque part en Perse

Les trois explorateurs remontèrent à quatre pattes, les uns derrière les autres, un boyau tortueux, creusé à coups de Diffindo en plein cœur de la montagne. Des morceaux de roches aux arêtes aiguës leur éraflaient les paumes. Il faisait très sombre. La seule lumière provenait de leur baguette, coincée entre leurs dents pour ne pas les gêner dans leur progression. Après de longues minutes de cette pénible avancée, le sol se déroba sous les mains du premier. Il lâcha un hurlement. Il atterrit durement sur le dos.

« Ça va ? entendit-il.

- Ouais. Venez. »

Il récupéra sa baguette et éclaira autour de lui. Il se trouvait dans une caverne souterraine. On n'y voyait rien là-dedans. Sauf que parfois, la faible lueur de sa baguette accrochait un éclat métallique et précieux, tout au fond de la salle de pierre. Les deux autres atterrirent à ses côtés.

« Grand Merlin... »

La lumière conjuguée des trois baguettes révéla un véritable trésor. Des monceaux de pièces d'or. Des pierres précieuses scintillantes dans des vases d'or et d'ivoire. Des tapis précieux en crin de licorne. Des couronnes incrustées de gemmes. Des bijoux débordant de coffres d'ébène.

Ils regardèrent, ébahis, l'étalage de richesses en désordre. Fébriles, ils avancèrent.

« La légende disait vrai, murmura l'un des trois, leur guide, un Perse qu'ils avaient recruté à Damas, juste avant de s'enfoncer dans les montagnes désertiques d'Iran.

- Le tombeau de Javad. »

Ils attrapèrent de l'or à pleine main, incapable de croire à leur bonne fortune. Ils étaient riches. Fabuleusement riches.

Pendant que le Perse et l'un des explorateurs remplissaient joyeusement des sacs entiers d'or, d'argent et de pierreries, le dernier de la compagnie s'approcha d'un bloc de marbre, dissimulé dans une alcôve, creusée de main d'homme dans la roche. Sur le marbre noir veiné de blanc, il y avait un immense cercueil de pierre sculpté. Il représentait un homme, les yeux clos, la poitrine couverte de bijoux et un sceptre dans une main. Le roi Javad lui-même. L'explorateur tourna la tête vers les deux autres, qui n'avaient rien remarqué. Il donna un coup de baguette, et le couvercle du cercueil coulissa, lentement. L'explorateur avait le cœur qui battait à tout rompre.

Il se pencha par-dessus le cercueil ouvert. Il y avait un squelette. Les os blancs avaient été soigneusement polis par le temps. L'explorateur vit un éclat doré briller dans la main refermée. Il étendit la main. Avec quelque difficulté, il arracha l'objet aux phalanges d'ivoire. A cet instant, il lui sembla que les deux orbites vides du crâne l'accusaient. Il haussa les épaules et s'intéressa à sa trouvaille.

C'était un médaillon. Au bout d'une longue chaîne d'or se trouvait un disque d'or, gravé d'une étoile à cinq branches et orné de symboles mystérieux. Au centre de l'étoile, une grosse pierre, brillante comme un diamant, rouge comme du sang, luisait d'un éclat maléfique et hypnotique. Il pouvait sentir un pouvoir immense émaner du bijou, et se diffuser lentement dans ses veines. Il avait l'impression que quelque chose le regardait à travers la pierre rouge. Quelque chose de terrible.

« Qu'est-ce que c'est Kamir ? » demanda le Perse.

Kamir fronça les sourcils et resserra sa prise sur le médaillon.

« C'est à moi, répondit-il agressivement.

- Oh, ça va. On veut juste voir. »

Lentement, prudemment, suspicieusement, il leur montra le médaillon, les doigts fermement repliés sur le disque d'or. Il vit une lueur d'envie s'allumer dans le regard des autres. Il savait qu'ils voulaient ce médaillon. La puissance qui s'en dégageait était forte, très forte. Et il sentit la convoitise grandir dans leurs cœurs autant qu'il la vit dans leurs yeux.

« C'est à moi, » répéta-t-il.

Et il glissa le médaillon dans sa poche. Le regard des deux autres se ferma, mais ils ne répondirent pas.

Le lendemain, dans leur camp de fortune, le troisième chasseur de trésor trouva Kamir, la gorge tranchée. Le Perse avait disparu. Et le médaillon aussi.