Coucou ! On se sent un peu bête au bout d'un an (et quatre mois) de revenir comme si de rien n'était. On pourrait vous sortir des milliers de raisons pour ne pas avoir publié. Mais nous n'en avons pas. Un bon point : on est vivante et voici le retour de Marie-Suzanne !

Poutous, poutou,

Bonne lecture !


Chapitre 6

ou

parce que les Mary-Sue sont toujours bonnes à Just Dance…

"Now I've had the time of my life

No I never felt like this before

Yes I swear it's the truth

And I owe it all to you

'Cause I've had the time of my life

And I owe it all to you

I've been waiting for so long

Now I've finally found someone

to stand by me"


Le grand roi des elfes était furieux, mais alors furieux au plus haut point. La dernière fois que ses serviteurs l'avaient vu dans cet état, il s'était fait volé un collier de perles par les nains. Enfin, c'est ce qu'on disait dans les foyers de Mirkwood et comme les elfes étaient friands de ragots, l'information n'avait jamais été vérifiée. Il se redressa instantanément, repoussant toutes les mains amicales qui lui venaient en aide. A ce moment-là, Marie-Suzanne nota un détail surprenant. Ce roi, dont elle était certaine qu'il s'agissait de Thranduil, sa sublime majesté de la Forêt Noire, n'arborait pas la longue cape grise qui cascadait jusqu'aux pieds mais une tunique dans les coloris vert forêt. Rien à voir avec Lee Pace. Cependant, son nez était légèrement plus long et plus droit que celui de l'acteur ; ses yeux examinaient ses interlocuteurs de leur bleu ciel et ce visage…une face parfaite comme dessinée avec des traits plus imposants, plus durs que monsieur Pace. La perfection. La royauté. Le sang elfique.

« Vous avez vu, il n'est pas habillé comme Lee Pace. », chuchota Marie-Suzanne à l'encontre de ses camarades. Mais ces dernières étaient bien trop subjuguées par la situation pour lui répondre. Elles étaient mal barrées, c'était le moins que l'on puisse dire.

« Que faites-vous sur mes terres, étrangers ? », déclara-t-il. Le timbre de sa voix était particulièrement grave tout en gardant son aspect chantant et envoûtant. Il détachait chaque mot comme s'il les dégustait.

Le trio s'échangea des regards incrédules.

« On cherchait à manger. », expliqua brièvement Laura, prenant son courage à deux mains.

« Devant les portes de mon royaume ? »

Face à cette interrogation, il y eut un silence de mort. C'est à ce moment précis que la petite protégée de Laura, Cosette, se leva et s'avança vers le roi, le menton bien levé. Sous les regards abasourdis de trois jeunes femmes, l'elfling effectua une révérence avant de s'adresser au roi qui était deux fois plus haut qu'elle –car oui, en plus de cela, tous les elfes rencontrés jusque-là mesuraient bien deux mètres ! Pendant quelques minutes, ils échangèrent des paroles en sindarin. Laura, Hélèna et Marie-Suzanne n'osaient s'exprimer, ni même tousser ou renifler, de peur d'interrompre les pourparlers. Plus Cosette parlait au seigneur Thranduil, plus les traits du visage de ce dernier se détendaient. A la fin de leur échange, il la gratifia même d'un large sourire affectueux avant de se retourner pour faire signe à ses serviteurs.

De son côté, Cosette fit demi-tour et s'agenouilla près de Laura, encore étendue parterre dans son sac de couchage.

« Viens…Laura… »

Cette dernière émit un grognement. Cosette était bien gentille mais elle avait passé toute la nuit à réchauffer son sac de couchage, et maintenant qu'il était chaud, il fallait partir. Cela lui rappelait ses séances de camping dans le jardin de sa maison avec Hélèna, tiens !

« …manger… », insista Cosette qui lui prit la main.

Aussitôt, Laura se redressa à la seule pensée d'avoir le ventre rempli.

« Elle nous dit qu'ils nous invitent à manger, c'est ça ? », questionna Hélèna qui sortit en vitesse de son sac de couchage.

« C'est ça », confirma Laura en enroulant le sac pour le ranger. « Allez Cosette, aide maman ! »

« Ce n'est pas un peu bizarre, les filles, vous ne pensez pas que c'est un piège ? », s'inquiéta Marie-Suzanne. Après tout, on ne parle pas leurs langues et ils nous invitent comme ça. En plus, ils ont vu nos sacs de couchage qui viennent de la Terre. Ils se posent sûrement des questions. »

« Mais non, t'inquiète pas. Cosette a déjà tout réglé, je suis sûre. », la rassura Laura en poussant le sac de couchage dans la poche que tenait sa petite protégée. Une fois le tout chargé, elle balança le sac sur son épaule. « Allez, go ! »

Hélèna suivit son amie et Cosette de près mais Marie-Suzanne, peu sûre du plan de ses amies, se trouvait légèrement en retrait. Instantanément, des elfes se placèrent près d'elles, les entourant de tout côté. Le roi dirigeait la troupe devant une lignée de gardes. De temps à autre, il s'adressait à Cosette qui lui répondait dans sa langue. Laura voyait que la petite était en confiance et cela la rassurait.

Pendant les premières minutes, toutes crurent à une blague quand elles pénétrèrent dans la caverne. L'entrée n'était qu'un boyau humide de pierres ruisselantes. A plusieurs reprises, les jeunes femmes trébuchèrent sur des cailloux par terre. Il faisait tellement sombre qu'au bout d'un moment, elles ne distinguèrent plus l'entrée.

Finalement le boyau déboucha sur une sorte de plateau circulaire tapi de peaux de bêtes, on pouvait y contempler l'immensité de la caverne. Les trois terriennes en restèrent bouche-bée et observant leur stupéfaction, le roi leur accorda quelques minutes touristiques pour savourer le paysage.

L'endroit où elles se trouvaient était en hauteur. On pouvait voir plus bas des sortes de chemins d'herbes, bordés par de somptueux foyers construits dans des arbres aux bois très foncés. Certains foyers étaient rassemblés en cercles et en leur milieu on distinguait une sorte de jardin grec avec quelques fontaines. Des milliers de lanternes étaient accrochées un peu partout aux parois de la caverne. Hélèna s'interrogea sur la nature des bougies. Etaient-ce réellement des bougies ? Qui les avait placées ? Tant de questions qui laissaient place au mystère. Dans leurs esprits, toute cette beauté relevait sans nul doute de la magie.

« Et beh, Valérie n'est pas passée ici ? Ça se voit ! », ironisa à voix basse Hélèna.

« Valérie ? », la questionna Marie-Suzanne, un sourcil arqué.

« Oui, Valérie Damidot ! »

Laura, en entendant les deux autres parler, reprit soudainement conscience.

« Oui, douce ne loupe jamais une seule de ses émissions ! », renseigna cette dernière.

« Puis il y a Stephane Plaza en plus…ils vont me manquer ! », renchérit Hélèna.

Cosette se tourna brusquement vers elles et plaça un doigt sur ses lèvres pour leur signifier de faire silence. D'ailleurs, le seigneur de la Forêt Noire était également en train de leur jeter des regards glacials. Ne souhaitant pas être mises à la porte –et surtout désirant plus que tout un ventre plein-, toutes les trois se turent et suivirent de nouveau la procession.

Après avoir cheminé dans un labyrinthe pierreux en silence, le groupe pénétra dans une pièce tout aussi majestueuse que tout ce qu'il avait vu auparavant. Une immense table trônait d'un côté de la salle et des vivres la couvraient. D'autres tables étaient sur les côtés. On eût la Grande Salle dans Harry Potter sauf que Dumbledore était bien plus beau. Assis sur des sortes de divans de branches, des elfes jouaient de la musique.

Le roi parla à Cosette et fit signe aux invitées de s'asseoir ce qu'elles firent aussitôt pour éviter à leurs ventres de grogner trop bruyamment.

Cosette s'asseya face au seigneur; à sa gauche, Marie-Suzanne avait pris place. Hélèna et Laura, quant à elles, se mirent côte à côte puis elles attendirent sagement que le seigneur et Cosette aient commencé de manger pour en faire de même.

« J'ose pas trop manger, j'ai peur que ce soit empoisonné. », confia Hélèna, avec des yeux merlans frits devant sa salade, à Laura.

Son amie avait déjà dévoré deux bons morceaux de viandes, un poisson et des condiments.

« Le seigneur Thranduil a l'air vraiment bienfaisant, informa Marie-Suzanne. Depuis tout à l'heure, il parle avec Cosette et je comprends quelques phrases de temps en temps. Je ne pense pas qu'il ait de mauvaises attentions car il nous offre également l'hébergement pour quelques jours afin que nous nous ressourcions. »

En entendant son prénom, le roi interrompit sa conversation avec la petite Cosette et leur adressa un sourire léger avant de parler à nouveau en sindarin.

« Cool », fit remarquer Laura entre deux bouchées. « Ça manque de mayo tout ça. »

Hélèna se contenta de hausser les épaules et d'acquiescer en même temps avant de se mettre à manger comme les autres.

LAURAHELENALAURAHELENA

Ce séjour dans le royaume de Thranduil est carrément génialissime…enfin, c'est qu'auraient pensé toutes fangirls. Mais c'était loin d'être le cas de Laura et Hélèna. Même Marie-Suzanne commençait à s'ennuyer. Pendant des heures, cette dernière avait arpenté la caverne en long et en large à la recherche du Prince. Mais il était introuvable. Bien que Laura et Hélèna lui avait soufflé l'idée, elle n'osait pas demander à Cosette pour savoir où Legolas était. D'ailleurs, l'elfling s'était parfaitement intégrée au peuple. L'un des gardes l'avait pris sous son aile et lui montrait chaque après-midi le tir à la cible.

Cela faisait deux jours qu'elles étaient là et depuis leur repas avec le seigneur, elles ne l'avaient plus revu du tout. Il n'y avait rien à faire. Le pire dans leur malheur, c'est l'absence de musique, à l'exception de la harpe et de la flûte (bref, des trucs chiants.). De temps à autre, les trois jeunes femmes s'amusaient au jeu des musiques. Le but était de chantonner un air et que les autres le reconnaissent et indiquent le titre exact et l'auteur. Mais les sources de chacune se retrouvèrent rapidement taries.

En fin d'après-midi, Laura eut une idée lumineuse. Comme elle avait apporté sa tablette, elles pouvaient jouer à just dance dont elle avait téléchargé illégalement les vidéos. A peine cinq minutes plus tard, « Eye of the Tiger » retentissait à tue-tête dans les appartements ; Marie-Suzanne et Hélèna, poings levés vers le ciel, effectuaient avec minuties chaque mouvement sur l'écran. Etant donné qu'il leur manquait les manettes wii et la console, Laura faisait office de juge.

Premier round :

Hélèna : 0 / Marie-Suzanne : 1.

Fort heureusement, Hélèna reprit du poil de la bête sur Cotton Eyed Joe. Elle se déchaînait à un tel point qu'elle faillit en perdre ses lunettes.

Deuxième round :

Hélèna : 1 / Marie-Suzanne : 1.

« Dernier round, tout se joue ! », s'exclama Marie-Suzanne en trépignant d'impatience devant Laura qui, particulièrement concentrée, choisissait la dernière chanson.

« C'est parti ! Bouquet finaaal ! », hurla-t-elle avant de lancer le dernier round.

« I like to move it », cracha l'écran dont le volume était à fond.

« I like to move it, I like to move it ! », hurlèrent-elles toutes ensemble. « I like to move it ! »

Elles se déchaînèrent sur le beau parquet en chêne, sautant sur le lit, glissant sur le sol.

Troisième round :

Hélèna : 1 / Marie-Suzanne : 2.

« Bon, j'avoue, tu étais une bonne joueuse ! Tu m'as eu sur la dernière minute. », confessa de bonne foi Hélèna, complètement essoufflée.

« Taisez-vous », cria brusquement Laura.

Les premières notes de sa musique favorite de son film préféré se firent entendre :

Now I've had the time of my life

No I never felt like this before

Yes I swear it's the truth

And I owe it all to you

« Oh mon dieu, c'est Dirty Dancing ! », s'exclama Hélèna et, à la manière de Patrick Swayze, elle invita sa « Bébé » à danser sous le regard amusé de Marie-Suzanne, assise sur une commode, qui les applaudissait avec véhémence.

Malheureusement, dans leur folie passagère, le trio n'avait pas entendu les coups à la porte de Cosette qui cherchait à entrer. Entendant un incroyable vacarme et des choses tombés, l'elfling s'était inquiétée et était descendue du talan pour avertir les gardes.

Ce fut précisément au moment où Laura imitait Bébé en train de s'élancer vers Patrick-Hélèna que les gardes fracassèrent la porte. Surprise, Hélèna tourna la tête oubliant Laura et s'écarta légèrement de la trajectoire. Laura-Bébé, de son côté, vit la scène au ralenti comme dans un film. Elle était élancée et s'était déjà projeté en avant quand son amie s'écarta. Sous les yeux des gardes, la brune s'écrasa lamentablement sur la commode. Le meuble tangua puis s'effondra à son tour faisant tomber Marie-Suzanne.

« Douce ! », cria Hélèna qui se précipita vers une Laura évanouie. A première vue, elle n'avait rien. Elle s'en sortirait avec quelques contusions, un bleu à la tête et sûrement une grosse colère. Sinon, tout allait bien. De son côté, Marie-Suzanne était secourue par les gardes. Sa cheville était coincée sous la lourde commode et visiblement, elle était cassée.

Pour rajouter un peu de piment à la situation, le roi sylvestre fit son entrée et Hélèna ne put s'empêcher de l'accueillir en lâchant un petit « Hé merde. ». Mais vu la scène, c'était compréhensible.

Le visage du souverain passa de blanc crème à rouge haineux en une seconde. La voix rauque de Bill Medley ne semblait pas l'apaiser non plus. D'un coup de dague, c'en fut fini du I-pad. Quelques ordres plus tard, deux gardes se saisirent de Laura et Marie-Suzanne sans connaissances. Trois autres s'emparèrent d'Hélèna et la traînèrent dans les couloirs. Cette dernière ne hurlait même pas. Elle n'avait toujours pas assimilé ce qui venait de se passer. Quand le garde la mena vers la porte du cachot, la jeune femme ne protesta pas, elle tourna elle-même la serrure pour s'enfermer dedans d'ailleurs.

LAURAHELENALAURAHELENA

« Je vais mourir. », gémit Laura. « J'ai trop mal. »

« Tu n'as que des bleus. Moi, j'ai une cheville cassée ! », s'agaça anormalement Marie-Suzanne. Les deux blessées se regardèrent puis se comprirent.

« Je suis désolée. », s'excusa la jeune.

« Ça fait combien de temps qu'on est ici ? », demanda Laura en scrutant la pièce dans laquelle elles avaient été enfermées. Ce n'était pas une cellule ; au contraire, il y avait deux lits et assez d'espaces pour se dégourdir les jambes.

« Plus d'un jour, c'est certain. », l'informa Marie-Suzanne. « Tu es restée évanouie de nombreuses heures. Des elfes sont venus voir tes blessures. »

« Okay. »

Laura ferma doucement les yeux pour calmer le mal de crâne qui la faisait souffrir. Des bribes de souvenirs lui revenaient concernant l'accident. Cependant, elle ne se souvenait plus de ce qu'il s'était exactement passé.

Le bruit d'une porte l'extirpa de ses pensées. Malgré sa vision trouble, elle crut apercevoir une petite personne s'approcher de son lit. L'enfant avait de longs cheveux roux tressés qui semblaient briller à la lumière des lanternes. Des breloques étaient accrochées çà et là dans sa longue chevelure qui cascadait en bouclettes dans son dos. Son visage souriant possédait une clarté peu commune. Quand l'enfant l'appela par son prénom, Laura reconnut Cosette et l'invita à s'approcher près d'elle.

« Tu es jolie ma Cosette ! »

« …ils m'ont…lavée », articula avec difficulté la petite qui n'en était qu'à ses premières phrases en langue commune.

Comme une maman, la jeune femme prit la joue de l'enfant en coupe et la caressa avec le pouce.

« …j'ai…. Une nouvelle…pour…toi. »

Laura acquiesça.

« Seigneur Thranduil….m'a …donné…prénom …pour moi. »

« Quoi ? », dit Laura en fronçant des sourcils. « Quel prénom ? Tu parles de quoi ? Je t'ai appelé Cosette, c'est ton seul prénom.»

« J'ai…prénom…nouveau… Je m'….m'appelle…Tauriel. »

Pendant un instant, Laura manqua de s'étouffer et Marie-Suzanne dût traîner de la patte jusqu'à son lit pour taper dans son dos et l'aider à respirer. En se retournant vers son acolyte terrien, leurs regards se croisèrent.

Tauriel…

L'histoire se répétait.

Et elles l'avaient toutes deux compris.


FIN DU CHAPITRE 6

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Qu'en pensez-vous ?

Surprenant, hein ?