Harry croque la vie à pleines dents.
Chapitre 1 : Le morveux est en France !?
oO Oo
Poudlard, Écosse, 24 juillet 1991.
Aujourd'hui était un grand jour, songea Albus Dumbledore, le seul et unique Directeur de l'école de Sorcellerie Poudlard. Aujourd'hui, la lettre de Harry Potter allait être envoyée, il avait vérifié sur la liste des élèves qui rejoindraient l'école en Septembre.
Ces dernières années s'étaient très bien passées pour le vieux sorcier. Il s'était imposé comme le conseiller préféré de Bagnold avant de devenir quasiment Ministre quand Fudge avait reçu le poste, l'incapable ne pouvait pas s'empêcher de harceler Dumbledore tout au long de l'année pour savoir comment gouverner. Il avait réussi à garder Harry Potter caché, pour son bien évidemment. Il n'avait d'ailleurs pas eu beaucoup de mal. Au début, plusieurs familles, les Malefoy, les Weasley, les Bones et même les Carmichael avaient essayé d'obtenir la garde du jeune sauveur.
Dumbledore s'était attendu à devoir les combattre chaque année mais ils n'avaient fait qu'une seule tentative juste après l'effroyable attaque de Godric's Hollow et ensuite il n'avait eu que le Ministère sur le dos à qui il suffisait de leur assurer que le garçon était dans une maisonnée convenable, bénéfique et parfaitement en sécurité.
Bien sur, Dumbledore avait menti de façon éhonté. Pétunia avait une rancune envers sa sœur de la taille du château de Poudlard, Vernon était foncièrement colérique et haïssait la magie et les sorts de protection autour de Privet Drive n'avaient jamais réussi à prendre. Mais ça ne faisait rien, le garçon était en vie, c'est tout ce qui importait. Ça, il le savait grâce à l'un de ses nombreux instruments argentés que tout le monde ignorait quand ils entraient dans son bureau. Il aurait bien voulu placer un traqueur sur le gamin mais la magie accidentelle de Harry l'en avait toujours empêchée. Le garçon était puissant … vraiment trop puissant. Dumbledore n'avait pas non plus pu placer des limitations à sa magie, ses blocs étant désintégrés instantanément.
Normalement, le fait qu'une autre personne soit si puissante aurait réellement alarmé Dumbledore. Pour tout dire, il était sur que Harry Potter l'avait dépassé en puissance brute magique dès son troisième anniversaire. Mais Dumbledore avait parfaitement préparé son coup. Il avait déjà planifié toute son introduction dans le Monde Magique et tout arrangé pour que le jeune Harry soit fermement son meilleur supporter avant même qu'il n'arrive à Poudlard.
Poudlard, Écosse, 30 juillet 1991.
Dumbledore était confiant et attendait avec impatience le rapport de Hagrid.
Quand Minerva McGonagall, sa Directrice-Adjointe et amie de longue date était arrivée comme une furie dans son bureau en criant que Harry n'avait pas reçu sa lettre, il avait sourit intérieurement. Clairement, les Dursley n'avaient pas chômé, le garçon serait prêt à bondir dans le Monde Magique pour s'échapper de sa vie chez les moldus.
En déduisant que les gardiens de Harry ne lui avait pas laissé sa lettre et l'avait sûrement détruite, Dumbledore avait simplement encouragé Minerva de laisser la Plume faire son travail. Sa vieille amie avait voulu négocier, demandant à aller là-bas directement mais finalement s'était résignée et avait laissé la Plume de Poudlard, un artefact ancien que même Dumbledore ne comprenait pas, enclencher la procédure spéciale pour les élèves difficilement joignable.
La Plume était une des nombreuses créations des Fondateurs, comme le Choixpeau de la Répartition ou le Grand Livre des étudiants. Elle avait pour mission de localiser les élèves et d'envoyer les lettres à l'aide des hiboux de la Volière. Ah si Dumbledore avait pensé à regarder une de ces satanées lettres en descendant dans le donjon où reposait la Plume …
Quant à la procédure spéciale, elle était très simple. Tant que l'élève n'avait pas pu lire le contenu de sa lettre, la Plume envoyait encore et toujours plus de lettres.
Le problème, c'est que si Harry ne répondait pas avant le 31 juillet, il ne pourrait pas intégrer Poudlard, ce qui serait très dommageable à la fois pour lui mais aussi pour Dumbledore ou encore le Ministère. Dumbledore avait donc prévu d'envoyer Hagrid chercher Harry au dernier moment. Hagrid amènerait donc Harry à Gringotts demain matin, quand Taprok serait en service. Taprok recevrait une petite contribution de la part de Dumbledore pour omettre de mentionner son héritage à Harry.
Dumbledore avait essayé durant toute la décennie ayant suivi la mort de James et Lily Potter d'accéder aux coffres des Potter mais toutes ses connexions, tous ses pots de vins, toutes ses manipulations pour s'assurer d'être déclaré tuteur légal de Harry, rien n'y avait fait. Il avait découvert après 6 ans de lutte, 200 000 gallions de dessous de tables et des maux de tête à n'en plus finir que le coffre familial des Potter était l'un des plus vieux de la banque et donc disposait d'un système de sécurité maintenant inconnu des gobelins, perdu. Seul le sang d'un Potter pouvait permettre d'accéder au coffre 22, le seul des 50 coffres étant inaccessibles aux gobelins, remontant à avant la fondation de la banque et prise de contrôle du bâtiment par les gobelins.
Dumbledore avait ensuite essayé un peu de sonder les gobelins sur les protections qu'il y avait sur le coffre, se demandant s'il pouvait peut-être le fracturer. Il avait alors découvert que le coffre était au dernier niveau de Gringotts, au plus profond de la banque. La porte extérieure était du même genre que la protection préférée des gobelins, aspirant à l'intérieur la malheureux qui essaierait de cambrioler le coffre, la seule différence apparente étant qu'elle ne s'ouvrait pas quand un gobelin posait sa main dessus. Ils avaient perdu une dizaine de gobelins à travers l'histoire de Gringotts en essayant d'ouvrir ces coffres. Selon eux, seul le 22, celui des Potter, était encore en activité.
En plus de cette défense déjà considérée comme impénétrable, d'étranges rumeurs tournaient chez les gobelins et les employés de Gringotts concernant ces coffres. Elles évoquaient des sentinelles pour défendre l'accès aux fortunes de ces vieilles familles, des tests pour ne permettre qu'aux méritants de la famille d'accéder aux trésors accumulés par des générations de sorciers et sorcières. Cela avait en tout cas expliqué pourquoi James n'avait jamais parlé de cela, il s'était plein qu'il avait du ouvrir un autre coffre après Poudlard et que la fortune familiale avait été à son oncle et qu'il n'avait reçu que les miettes. Depuis, Charlus Potter était mort en Australie, là où il s'était retiré après la mort de son fils de cinq ans et de femme Doréa Potter née Black et la fortune des Potter, objet de bien des légendes dans le Monde Sorcier, était redevenue dormante.
Le plan de Dumbledore de là était donc simple. Il avait prévu de ne laisser à Harry que son coffre éducationnel et de le convaincre, quand il serait plus grand et fermement de son côté, de le laisser décider de la gestion de cette fortune et de la lui confier … Harry était un Horcruxe de toute façon, le vieux Chef du Magenmagot en était prêt à parier sa Carte de Chocogrenouille. Tous ces biens seraient perdus si Albus Dumbledore ne faisait pas quelque chose pour les sauver des entrailles de Gringotts.
Soudainement, Hagrid, qu'il avait envoyé cherché l'une des lettres de Harry pour Poudlard, fit irruption dans son bureau en haletant bruyamment.
_ Professeur … La lettre, elle … elle dit qu'il est en France ! Fit Hagrid en montrant la lettre au Directeur. Dumbledore prit la lettre et eut un sourire qui cacha son étonnement.
M. Harry Potter
Chambre 42
Hôtel de la Porte
XVIIème arrondissement
Paris
_ Rubéus, j'ai vraiment failli m'inquiéter, fit Dumbledore avec son air bienveillant habituel. Hagrid commença visiblement à se détendre, son teint reprenant des couleurs et son regard perdant la lueur d'anxiété qu'il avait. Harry doit simplement être en vacances avec sa famille, expliqua Dumbledore.
_ Vous croyez ? Demanda-t-il sur un ton d'excuse.
_ Oui, nous aurions du nous en douter, plaisanta-t-il avant de froncer les sourcils. Mais par contre, ça ne va pas arranger nos affaires … Il faut que Harry ait sa lettre aujourd'hui et fasse ses courses pour Poudlard dès demain, s'inquiéta le Directeur. Et je m'excuse Rubéus mais ce ne sera pas possible pour toi de faire le voyage.
_ Je comprends, Prof'seur Dumbledore, répondit Hagrid sur un ton empreint de déception.
_ Il n'y a plus qu'un mois avant le début des cours, tu n'auras qu'à inviter le garçon pour le thé, je suis sur qu'il appréciera d'entendre des histoires de ses parents et de parler avec toi, incita Dumbledore d'un ton cajoleur. Maintenant, si tu pouvais aller dire à Severus que je voudrais la voir. Fit le Professeur en étant intérieurement assez résigné. C'était ça le problème avec les plans, ils étaient toujours très susceptibles au moindre changement, songea-t-il furieusement quand Hagrid fut parti prévenir Rogue qu'il avait besoin de lui.
Severus était le seul qu'il pouvait envoyer, pensa Dumbledore en regardant l'adresse sur l'enveloppe en parchemin jauni. Il avait besoin de quelqu'un qui pouvait se déplacer sans mal dans le Monde Moldu et ne poserait pas trop de problème s'il remarquait quelque chose par rapport au traitement du gosse par les Dursley. Vu qu'il haïssait Harry et savait déjà à quoi s'attendre, le maître des Potions ne serait d'ailleurs pas aussi observateur qu'à son habitude et ne remarquerait probablement rien qui pourrait améliorer sa vision du fils de son ennemi juré.
Il ne pouvait de toute façon pas envoyer Minerva, Filius ou même Pomona, les trois n'avaient aucune idée de ce qu'était une automobile. Et personne ne pouvait apprendre que Harry avait été à l'étranger quand il était censé être bien protégé dans une maison britannique … ces Dursley, partir en vacances comme ça, avec le gamin.
Dumbledore leva alors la tête quand il entendit le Directeur de la Maison Serpentard toquer sèchement à la porte de son bureau.
_ Entre, entre, Severus, invita le vieil excentrique d'un ton joyeux. L'homme fit son entrée, honorant son titre de chauve-souris vampire des donjons, la peau pâle, les traits tirés, le visage renfrogné, Severus Rogue dans toute sa splendeur.
_ Vous vouliez, Albus ? Questionna Rogue en levant un sourcil devant l'excitation du vieil homme.
_ J'ai ici la lettre qu'il faut remettre à M. Potter, débuta-t-il, ne se formalisant pas de l'expression de fureur qui venait d'apparaître sur le visage de son employé, ah qu'il était intelligent et comprenait vite ce Severus. Il faudrait que vous alliez en France chercher le jeune garçon, il n'y a plus qu'une journée pour qu'il réponde favorablement à l'invitation d'aller à Poudlard.
_ Le chercher ? Reprit Rogue d'une voix tranchante. En France ! Ajouta-t-il en haussant le ton. Il me faudra au moins plusieurs heures pour passer la frontière avec leurs lois anti-Mangemorts encore en application, déclara l'homme d'un air irrité.
_ Mais vous avez été innocenté, rappela Dumbledore de sa voix infernalement condescendante donnant l'impression à Severus d'être un première année prit en faute.
_ Les français ont interdit à tous ceux qui ont la marque des Ténèbres de déambuler sur leur sol sans avoir un traqueur de leur Ministère sur eux durant toute la durée de leur séjour, ils n'ont jamais accepté la défense de l'Imperium, siffla Severus.
_ C'est pour ça que je vous ai conseillé de voyager comme un moldu, pointa Dumbledore.
_ Ils peuvent détecter la marque ! S'exclama Rogue, à bout de patience. Il n'avait pas envie de devoir rencontrer le morveux de Potter avant le début de l'année, il n'avait pas envie de lui enseigner, il n'avait pas envie de revoir les yeux de Lily, il n'avait pas envie de devoir passer toute une journée complète avec le symbole même de l'échec qu'était sa chienne de vie …
_ Ah … fit Dumbledore en bouillant intérieurement. Il avait oublié que les français avaient été très critiques sur sa gestion de Voldemort, et avant même, sur ses hésitations concernant Grindelwald. La France Magique avait toujours été une épine dans le pied de Dumbledore, refusant de faire partie de la Confédération Internationale, rappelant à tout bout de champ sa neutralité remontant à 1876. Neutralité … les sorciers français avaient alors écrasés plusieurs autres communautés magiques qui s'étaient opposées à leur abolition de la noblesse et de la royauté, suivant l'implantation durable de la République chez les moldus français. La France magique avait alors annexé l'Helvétie, la Bourgogne, la Flandre, les Marches Alpines et forcé l'Angleterre magique à se retirer d'Amérique du Nord qu'elle avait organisée en une grande Confédération réunissant amérindiens, acadiens, québécois et autres enclaves britanniques.
Depuis, la France Magique avait proclamé sa neutralité et refusait d'intervenir dans les affaires des autres états tant qu'elles ne menaçaient pas ses propres intérêts. Avoir un pays aussi critique envers lui et l'Angleterre avait toujours irrité Dumbledore …Pourquoi les Dursley avaient-ils du partir là-bas, bon sang !
Bien sur, Dumbledore ne laissa rien paraître de ses pensées plus que sanguinaires et malveillantes envers les français, préférant simplement fixer son espion de la dernière guerre d'un regard impénétrable.
_ Severus, il est impératif que vous alliez chercher Harry, ordonna-t-il d'une voix douce. Vous êtes le seul à pouvoir vous débrouiller dans le monde moldu et donc à pouvoir ramener Harry sans être détecté par les médias du Monde Sorcier.
_ Je vais chercher le gamin, je le déguise et on revient, ça se limite à cela ? S'enquit Rogue d'un air résigné.
_ Oui, Hagrid vous attendra au Chaudron Baveur, fit Dumbledore, se félicitant pour avoir eu cette merveilleuse idée.
_ Hagrid … renifla d'un air méprisant le Professeur de Potions. Très bien, accepta Rogue en tendant la main pour récupérer la lettre.
_ Voilà et bon voyage Severus.
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Le lendemain matin, 6 heures et demie, Paris, France.
_ Enfin sorti de là, cracha Severus Rogue en sortant du bâtiment abritant le Ministère Français de la Magie. Le Ministère Français, dans la plus pure tradition française, avait choisi de baser son Ministère dans un Palais aux dimensions impressionnantes. L'ensemble datant de la Renaissance était caché des yeux moldus par le même genre de poche dimensionnelle utilisée pour cacher le Chemin de Traverse. Sauf qu'il était dans les airs … plus de vingt mètres au-dessus du sol, surplombant la Colline du Sacré-cœur. Souriant un moment devant cette merveille du Monde Magique, Severus se ressaisit ensuite et prit l'équivalent local du Magicobus, le Bus Magique.
Le Bus Magique était très différent du Magicobus des Îles Britanniques, ayant un chauffard au volant et forçant tout le reste du Monde à l'éviter. Le Bus Magique rapetissait jusqu'à faire la taille d'un insecte et disparaissait en réapparaissant à chacun des arrêts prévus. Selon le contrôleur, un homme assez aimable même s'il parlait un anglais avec un accent horriblement français, le Bus n'utilisait que des Portoloins successifs mais annulait la sensation nauséeuse du Portoloin grâce à sa réduction de taille, ne nécessitant ainsi aucune compression de la matière téléportée avant de disparaître pour réapparaître à destination. Le résultat était autrement plus agréable que le Magicobus dans lequel il avait juré de ne plus jamais remettre les pieds plus d'une décennie auparavant.
Arrivé à l'arrêt Batignolles, le seul dans le XVIIème arrondissement de la capitale française, Severus fut conforté dans ses idées à propos du fils de James Potter. Le quartier était visiblement un quartier assez cossu, Severus reconnaissait les vêtements des moldus comme des vêtements assez élégants et lui rappelait de mauvais souvenirs de sa jeunesse et des parents de ses camarades de classes en école primaire qu'il comparait toujours avec l'air débraillé de son propre père. Clairement, Potter et sa famille étaient descendus dans l'un de ces hôtels hors de prix dont ils avaient l'habitude et se préparaient à faire une virée dans les endroits les plus onéreux de la ville en limousine. Que ce soit moldu ou sorcier, les Potter ne pouvaient pas s'empêcher d'en mettre plein la vue à tout le monde et de frimer avec de l'argent qu'ils ne méritaient pas, songea férocement Rogue.
Après s'être engouffré dans une ruelle vide, le maître des Potions se changea d'un coup de baguette, portant maintenant quelques uns de ces vêtements moldus, noirs bien entendu, qu'il avait vu dans les vitrines d'un des magasins, un ensemble pantalon, pull, veste habillée. Il jeta ensuite le sort des Quatre-Points, en murmurant le nom du gamin et rien ne se passa, le faisant jurer intérieurement. Le sort des Quatre-Points pouvait pointer tout ce que voulait un sorcier, que ce soit un être vivant ou un objet. La seule limitation était la distance, hormis les sorts bloquant la localisation de la cible. Le sort ne fonctionnait que dans un rayon de 20 mètres autour de l'utilisateur. Rogue commença alors à arpenter les différentes rues du quartier dans lequel il était, refusant catégoriquement de demander son chemin à des moldus … il ne connaissait pas le français de toute manière.
Au bout de quarante minutes à tourner en rond, il réussit à avoir une direction. Il se rendit alors compte qu'il avait un peu changé d'endroit. Le quartier dans lequel il était maintenant présentait beaucoup moins de boutiques et d'immeubles aux façades éclatantes. C'est comme s'il avait changé de ville, l'amas de blocs de style industriel bordant ce qui semblait être l'autoroute rappelait à Severus des souvenirs de sa jeunesse et sa propre maison à l'Impasse du Tisseur.
Finalement, il trouva l'Hôtel de la Porte. La façade de l'immeuble était fissurée, la peinture délavée par endroit et masquée par la pollution dans d'autres, l'enseigne de l'hôtel pendait dans le vide, prête à s'écraser sur une des terrasses en fer rouillée accolées à la devanture.
Rogue entra, l'intérieur de l'hôtel aussi vide que les dernières rues qu'il avait emprunté. Il renouvela le sort de localisation, Potter était à l'étage. Il n'y avait pas de standardiste donc il monta sans hésiter, et sortit la lettre qui lui rappela le numéro de la chambre.
_ 36 … 37 … 38 … 39 … 40, énuméra l'homme au nez crochu avant de se retrouver en face de la chambre 42. Il leva son poing, prêt à frapper à la porte mais eut un nouvel accès de fureur en pensant à ce qu'il avait du endurer pour arriver ici, la nuit à être interrogé par les aurors français, le temps qu'il avait perdu à chercher l'hôtel, l'obligation de devoir être civil avec le gamin … il brandit sa baguette et envoya un Alohomora qui fit s'ouvrir la porte avec douceur.
Rogue entra dans la chambre et son nez fut tout de suite assaillit par l'odeur de sexe embaumant toute la pièce. Il ouvrit la porte en grand et regarda autour de lui, s'arrêtant sur une jeune fille blonde qui ne devait pas avoir plus d'une vingtaine d'années et dormait profondément sans porter le moindre vêtement pour cacher ses formes assez généreuses. Rogue allait refaire le sort des Quatre-Points afin de savoir où était Potter quand une main l'empoigna par le col de sa veste et le plaqua contre un mur avec force. Rogue tenta de lancer un sort à son agresseur mais s'aperçut que celui-ci lui avait subtilisé sa baguette. Il vit l'homme aux cheveux noirs en bataille qui le tenait contre le mur examiner sa baguette avant de la jeter négligemment vers le lit et de relever son regard sur lui. Rogue eut alors le choc de sa vie quand il vit ces deux orbes émeraudes si reconnaissables. En face de lui, le tenant en joue, maintenant qu'il faisait attention, avec une de ces armes à feu moldues, un Harry Potter devant avoir au bas mot une quinzaine d'années, en caleçon, l'observait avec méfiance et incompréhension.
_ Vous êtes qui ? Interrogea 'Harry' en français. Qui vous envoie ?
Rogue écarquilla les yeux en l'entendant parler dans ce baragouinage qu'utilisaient les français et secoua la tête négativement.
_ Je ne parle pas français Potter, dit-il en s'efforçant d'avoir le ton aussi cassant qu'à son habitude. Il aurait préféré ne plus avoir le canon de l'arme moldue contre sa tempe.
_ Un anglais ? Fit Harry en anglais sur un ton étonné. Je pensais pas qu'ils cherchaient encore ces blaireaux de l'orphelinat, balança-t-il. Et en plus, vous avez l'air d'en avoir dans la cervelle si vous m'avez reconnu malgré mon aspect physique, complimenta Harry.
_ Henri, keskispasse … demanda alors la fille en français alors qu'elle se réveillait et en se frottait les yeux. Rogue allait tourner la tête dans la direction de la voix mais le pistolet que tenait Potter s'enfonça un peu dans sa tempe.
_ Un pervers, t'inquiètes, répondit Harry en français en faisant un sourire à sa compagne de la nuit dernière. Descends prendre ce que tu veux pour le p'tit déj, je m'occupe de ça et j'arrive, assura-t-il quand elle releva du regard l'arme qu'il braquait sur l'intrus. Elle opina du chef en haussant les épaules, pas vraiment concernée et s'habilla vite fait avant de quitter la chambre.
_ Si vous pouviez retirer votre arme de mon crâne Potter … suggéra Rogue dans ce qu'il aurait préféré être une exigence mais qui fut tempéré par le regard cinglant que lui lança le garçon … l'homme. Pourquoi Potter semblait avoir une quinzaine d'années … et comment … pourquoi était-il au lit avec une femme comme ça ? … Avec une femme tout court ! Jusqu'à preuve du contraire, Harry Potter était un morveux haut comme trois pommes, arrogant, portant des lunettes cassées, une cicatrice hideuse sur son front en guise de trophée et vénéré par son oncle, sa tante et son cousin.
_ Si vous m'expliquiez d'abord pourquoi vous êtes là avant que je décide de vous faire sauter le caisson et de donner votre cadavre à bouffer aux chiens du chenil d'à-côté ? S'enquit Potter avec un sourire bien trop amical pour susciter une quelconque chaleur chez le Mangemort. A vrai dire, ce sourire lui faisait aussi froid dans le dos que celui de son ancien maître, il y avait la même malice, la même désinvolture à prendre des vies que dans le sourire de Lord Voldemort. Mais son regard, le regard de Potter n'était que froid, ne présentant aucun des signes de folie, de brutalité qu'il s'était habitué à voir dans les yeux rougeoyants du Seigneur des Ténèbres.
_ Je suis là pour vous inviter à une école, Potter, capitula Rogue après avoir affronter un petit moment le regard impassible du fils de sa Némésis.
_ Une école ? Interrogea Harry en relâchant Rogue mais en gardant l'arme de poing braquée sur l'homme. Quel genre d'école ?
_ Une école de magie, indiqua Rogue en se massant le cou, Potter avait une poigne puissante et l'avait plaqué assez violemment contre le mur.
_ Magie … murmura Harry d'un air songeur. C'est de la magie ce que j'arrive à faire alors ? Je croyais que j'étais vraiment un monstre, lâcha Harry d'un ton amusé.
_ Et qu'est-ce que tu arrives à faire Potter ? Questionna Rogue intéressé. Visiblement, le jeune Potter pouvait changer son apparence, probablement de la Métamorphomagie, mais il voudrait bien savoir ce que le dernier des Potter avait réussi à faire avant même de connaître la magie. Lily avait après tout réussi à planer, ramener des fleurs à la vie, changer les couleurs ou la taille de ses vêtements …
_ Je peux me téléporter, informa Harry, coupant Rogue net dans son périple dans le passé. Je peux aussi changer mon apparence à volonté, dit-il en rapetissant jusqu'à ressembler à un garçon de 10-11 ans, vraisemblablement sa forme de base, cheveux noirs indomptables, yeux émeraude, le nez droit de son père, les pommettes de sa mère, la cicatrice en forme d'éclair, clairement visible malgré la pâleur du garçon. Selon les dires d'Albus, il s'était attendu à ce qu'elle soit encore plus visible, il semblait convaincu qu'elle devait être encore rouge vif. Or, la cicatrice sur le front de Potter, elle était blanche, plus blanche que la peau du garçon qui avait déjà un teint comparable à du marbre d'un blanc immaculé. Je peux aussi recharger mes armes en dupliquant les balles que j'ai dans le chargeur juste par la pensée, reprit Harry après avoir repris la forme d'un jeune de 15 ans ressemblant à une sorte de clone ou grand-frère à sa vraie forme.
_ C'est impressionnant, Potter, avoua Rogue en reprenant sa baguette et en la montrant au jeune homme qui semblait observer très attentivement ses moindres faits et gestes. Ceci est une baguette, nous en avons normalement besoin pour utiliser la magie mais pas toujours, enseigna-t-il en devant supprimer un sourire quand il vit la satanée lueur de curiosité du gamin s'allumer dans son regard, une lueur parfaitement identique à celle de sa mère, soupira mentalement Rogue.
_ Vous m'appelez Potter depuis 'taleur, releva Harry. Je pourrais savoir pourquoi ?
_ Je vois que je ne m'étais pas trompé en fin de compte, se rassura à voix haute le Professeur, votre stupidité n'a aucune limite, comme celle de votre père. Je vous appelle ainsi car c'est votre nom, Harry Potter, déclara Rogue en ayant un soubresaut quand il vit l'air pensif du garçon. Vous ne le saviez pas ? Demanda-t-il d'un ton alarmé.
_ Non, mais c'est marrant, confirma le garçon avant de se mettre à rire. Les noms que je me suis trouver sont tous assez proches de ça, surtout le prénom.
_ Les noms que vous vous êtes trouvés ? Bafouilla Rogue, il y avait un problème là, un très gros problème …
_ Ouais, ici j'ai deux noms, Henri Potier et Hadrien Porter, rapporta Harry. Donc je m'appelle Harry Potter, répéta-t-il. C'est sûrement ce que j'aurais dit si on m'avait posé la question quand j'étais à Londres, c'est zarbi, s'amusa l'adolescent, rappelant à Rogue qu'il restait un gamin de 11 ans …
Les deux entendirent alors une sonnerie retentir depuis le rez de chaussée.
_ Ah ! Sursauta Harry en passant un jean et un T-shirt en vitesse. Véro, elle va s'impatienter. Descendez, je vais vous présenter, fit Harry en partant vers la porte. Elle va partir pour les cours de toute manière donc on va pouvoir discuter, ajouta-t-il avant de quitter la chambre. Rogue soupira, se pinçant le nez … Albus n'allait pas être content.
Une idée qui m'est venue et ne m'a pas lâchée ... je ne devrais pas, j'ai vraiment trop de travail en ce moment.
En tout cas, un premier chapitre qui donne un peu le ton, beaucoup de mystère, des possibilités de violence, de saiks et même d'aventures.
J'ai tenu à différencier l'histoire du Monde Magique de celle du Monde Moldu, je trouve que ça rend les choses plus intéressantes. On sait déjà par exemple que la Transsylvanie est un pays dans le Monde Magique. Bien sur, je n'ai pas pu m'empêcher de faire mon chauvin de français mais j'ai trouvé une bonne raison et ça aura son importance.
Edit : J'ai pris en compte les corrections de Raspoutine66 : Effectivement, j'utilisais 'muser' dans ce qui semble avoir été son sens en ancien français, je ne pensais pas être si vieux. Donc je m'excuse aussi pour les fautes d'inattention et de syntaxe par exemple, j'ai toujours eu du mal.