Ohayo minna ! Et voici... *tin tin din tin tin din* ma contribution à la Color Week organisée par le forum Fairies Fans (que je poste à l'heure, pour une fois...) ! On va donc commencer avec le thème "Cendre". Je n'étais pas vraiment inspirée, mais j'espère tout de même que cela vous plaira. Bonne lecture !
PS : Je vous conseille vivement d'écouter les musiques que je vous propose juste au-dessus du texte, elles ont souvent un lien étroit avec le texte.
Genre : General
Rating : K
Personnages : Igneel, OC
Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail ainsi que l'univers appartiennent à Hiro Mashima.
Musique
Lindsey Stirling - Song of the caged bird
Étreinte de cendres
« Mon cœur, si doux à prendre entre tes mains, ouvre-le, ce n'est rien qu'un peu de cendre.» - Paul-Jean Toulet
Enchaîné.
Ses ailes, enroulées de chaînes. Son corps, prisonnier de ces cordes indestructibles. Son esprit, otage d'un serpent l'enveloppant de ses anneaux.
Il n'y avait rien autour de lui. Juste des centaines de bougies éteintes. Personne ne les avait jamais allumées, elles étaient vierges de toute flamme. Mais, pourtant, elles avaient la couleur grise de celles déjà consumées depuis longtemps. Des ampoules brisées gisaient en amas au coin de la pièce. Une belle cheminée en pierre remplie à ras-bord de bois le narguait près de la fenêtre fermée. Il faisait trop sombre. Il faisait trop froid. Le désespoir régnait en maitre entre ces quatre murs. Tout était gris, terne. Comme de la cendre. Igneel avait eu l'occasion de contempler la couleur ô combien vide de cette matière plus souvent qu'il ne l'aurait voulu. Et plus il la voyait, plus il la détestait.
Il poussa un hurlement. Mais rien, à part l'écho de sa propre voix, ne lui répondit. Il se recroquevilla sur lui-même. Il sentait la morsure polaire sur ses écailles. Il était seul.
Il ouvrit les yeux. Devant lui se tenait une fillette. Elle l'observait de ses grands yeux gris monotones. Des mèches roses lui effleurèrent le visage. De sa longue robe dégringolaient des particules de cendre, qui remontaient ensuite pour se perdre dans le creux de ses épaules. Malgré la couleur fade de sa tenue et de ses yeux, elle rayonnait dans la pénombre, comme un minuscule soleil gris. Comment était-elle entrée ? Il l'ignorait. Il n'y avait pas de porte. Les volets étaient clos et bardés de planches en métal empoussiérées. La petite fille tendit lentement la main vers son museau et le toucha des bout des doigts. À peine sa peau entra-t-elle en contact avec ses écailles que les bougies s'allumèrent brusquement. Il sursauta, mais ne rompit pas le contact. Seulement, les flammes que les bougies dégageaient n'étaient ni oranges, ni bleues, et encore moins jaunes. Elles étaient grises. Un gris qui se confondait avec le sol parsemé de poudre. Pourtant, elles étaient aussi lumineuses que de vraies flammes. Il accentua la pression jusqu'à ce que les deux mains de la fillette se retrouvent sur son museau. Les ampoules, autrefois cassées, se reformèrent lentement. La petite fille se rapprocha doucement et enroula ses bras autour de son cou. Les ampoules se mirent à luire, tout d'abord faiblement, puis devinrent de plus en plus lumineuses. Il ferma les yeux. Elle serra un peu plus fort sa nuque. La cheminée s'alluma, un feu sombre crépita dans l'âtre, faisant danser leurs deux ombres sur les murs de pierre. La fillette redressa la tête et déposa un léger baiser sur le haut de son museau. Les flammes s'intensifièrent sur les bougies et dans la cheminée. Les ampoules s'envolèrent vers le plafond.
Soudain, la petite fille se détacha de lui. Et tout fût rompu. Il n'était plus enchaîné. Autour de lui, plus aucune pièce entièrement grise, juste une forêt d'arbres aussi décolorés que les yeux de la fillette. Des ampoules gisaient sur l'herbe obscure, accompagnées de bougies noires presque entièrement consumées. Il se baissa et toucha du bout de ses griffes l'une des ampoules. Elles tombèrent toutes aussitôt en poussières, les unes après les autres.
Il ne restait plus rien. Juste des cendres qui se dispersèrent à travers le ciel sombre.
Les cendres de ses souvenirs.