Coucou tout le monde… désolé du retard. J'ai pas mal de truc à faire ces temps-ci, en plus d'avoir le bac qui commence demain… Je bosse aussi sur mon projet littéraire personnel (qu'est-ce que je fous en S…), ce qui me prend beaucoup de temps et m'érode énormément moralement. C'est comme l'homme est capable de s'auto-dénigrer, quand il entame un projet. Mais enfin bref, je compte bien finir cette histoire, elle constitue en soit mon jet d'essai dans l'écriture publique, et je vous remercie pour vos merveilleux commentaires.
Voilà le chapitre 11 donc, qui risque pas mal de plaire à certaines : ).
Bonne lecture mesdemoiselles et merci encore pour tout.
HN.
Chapitre 11
Lorsque je me lève, Peeta est déjà dans le salon, un bol de céréales vide sur la table basse en face de lui. Je m'approche discrètement pour finalement m'assoir à ses côtés. Pendant une fraction de seconde, il me semble l'avoir senti frissonner quand mes épaules ont frôlé les siennes, mais je dois me faire des idées, car il embraye directement, et commence à parler.
- Je suppose que le Haut-juge est passé chez toi aussi, hier soir, me fait-il, flegmatique.
Un peu étonnée, j'hoche la tête pour lui montrer qu'il a raison.
- Comment es-tu au courant ?
- Il est venu chez moi juste après toi je crois…
Il tire une enveloppe qu'il cachait dans son col pour me la tendre.
- Et puis, il m'avait prévenu qu'il m'enverrait un cachet pour connaître ma réponse. Celui-ci est pour toi. J'attends de retourner dans ma chambre pour lire la mienne, achève-t-il en me tendant le papier.
Je le saisi fébrilement et hésite un peu avant de l'ouvrir, appréhendant son contenu. Il se pourrait très bien qu'il s'agisse d'un piège pour nous discréditer vis-à-vis du public et des sponsors. Il cherche à nous pousser à l'erreur. Je lève les yeux vers Peeta. Il me dévisage de son regard abyssal. Il attend sûrement que je lise la lettre devant lui. Je ne sais pas trop quoi faire… dois-je faire confiance à Peeta ? Il m'a déjà montré à plusieurs reprises que je pouvais lui accorder toute ma confiance… Et on dirait qu'il se rend compte de mon malaise, car il s'empresse de prendre la parole, en détournant les yeux vers son bol.
- Je ne lirai pas la mienne, Katniss. Je pense que… dans notre situation, être deux est notre seul atout. On devrait lui répondre d'une seule voix.
Il a raison, c'est évident.
- Oui, faisons ça, lui réponds-je, pleine d'assurance.
Je déchire vivement le dessus de l'enveloppe et retire le papier qu'elle abritait. Je le déplie, pour y découvrir un court texte écrit à la plume, d'une encre noir comme la nuit. Je commence à lire, à voix haute pour qu'il suive en même temps que moi la lecture du décret.
Mlle Everdeen,
J'espère que la nuit vous a portée conseil, car vous en aurez besoin. Comme je vous l'ai brièvement présenté récemment, le pouvoir en place se met à dos une grande partie de la population, y compris au Capitole. Panem souffre. La colère gronde. Mais les hautes autorités ne s'en sont pas encore rendu compte, à cause de l'effervescence des Jeux.
L'heure de la révolution a sonné, et le moment ne sera jamais plus aussi propice qu'il ne l'est actuellement. Plus tard, il sera trop tard.
Vous vous demandez sans doute pourquoi je viens demander votre aide, alors que je suis sûre que vous vous doutez que le nombre de nos sympathisants n'est pas à une ou deux âmes prêt.
Non.
Ce en quoi vous nous êtes indispensables s'explique dans votre état de tribut fraîchement moissonné. Pour qu'un maximum de personne participe à la rébellion, il nous faut montrer que toutes les catégories sociales se sont ralliées à notre cause. Toutes.
Si vous acceptez notre proposition, vous deviendrez les figures de proue de la révolte.
Et si tout se déroule comme prévu, c'est-à-dire que vous acceptez d'obéir à tous mes ordres durant les Jeux, et bien, je veillerais personnellement à ce que votre vie d' « après » soit la plus agréable possible.
Un employée convertit à notre cause passera dans la matinée récupérer la vaisselle de votre petit-déjeuner. Si vous êtes avec nous, alors quand il vous posera la question : « Le cake à la myrtille vous a plu ? », répondez oui.
En espérant vous avoir convaincu,
Bien à vous.
Altharoth B.
Un peu essoufflée, je me retourne vers Peeta à nouveau pour jauger ses réactions. Il semble perplexe.
- Alors, t'en pense quoi ? On les suit ? lui demande-je.
- J'en pense qu'entre mourir comme une bête de foire pour satisfaire l'appétit dégoutant des riches Capitoliens, et mourir pour cette hypothétique révolte… mon choix est vite fait, répond-il doucement.
- Alors tu es pour ? Le cake aux myrtilles nous a plu ? fais-je en souriant, pour détendre un peu l'atmosphère pesante qui règne dans la salle.
Il lâche un petit rire nerveux et se passe la main dans les cheveux. Il hoche la tête de haut en bas.
- Oui, faisons-le, nous n'avons rien à perdre, finit-il par dire.
J'acquiesce aussi, nous prenons la bonne décision, il me semble. Nous pouvons peut-être nous sauver tous les deux, tout en mettant fin à un régime autoritaire et inégalitaire, ce serait bête de laisser filer l'occasion.
Peeta se lève du canapé, vêtu uniquement de son short de survêtement. Il fait un pas, et trébuche en emmêlant accidentellement ses pieds dans mes jambes, que j'avais étendues de tout leur long sur la table basse. Il tente de se rattraper comme il peut, mais il finit tout de même par s'effondrer sur moi. Il a néanmoins réussi à amortir le choc en plaquant ses mains de part et autre de mon visage par reflexes, m'évitant ainsi de recevoir tout son poids sur le corps.
Je suis sauve.
Mais rouge pivoine. Et il en est de même pour Peeta. Il me dévisage malgré lui, gêné, mais il ne bouge pas d'un poil. Sans que je ne puisse rien faire, mes yeux descendent irrémédiablement vers ses lèvres, et je ne parviens pas à réprimer un léger mordillement de ma lèvre inférieure, trahissant quelques pensées inavouables. Mon corps agit comme un automate, sans que ma raison n'ait son mot à dire. J'expire longuement, et lève ma main vers son visage aux yeux ébahis. Je laisse glisser mes doigts sur sa joue et pose mon index sur ses lèvres.
- Je…katn… ? tente-t-il.
Transportée par son parfum de cannelle et de pain chaud, je l'intime au silence d'un geste de mon autre main. Je passe finalement mes bras derrière sa nuque, l'obligeant ainsi à se rapprocher de moi. Il s'abandonne à son tour, et au fur et à mesure qu'on se retrouve de plus en plus près l'un de l'autre, son odeur enivrante me fait perdre toute notion de bienséance. Je ferme les yeux instinctivement et m'apprête à réduire définitivement la faible distance qui sépare nos lèvres, quand une sonnerie tonitruante retentit en provenance de la porte d'entrée.
Le bruit me ramène brutalement sur Terre et j'ouvre les yeux, affreusement gênée, pour y voir un Peeta totalement perdu. Pour ne pas perdre la face, je lui dépose un furtif baiser sur le coin des lèvres, et me faufile hors de ses bras.
Je galope vers la porte d'entrée, tout en essayant de chasser tous les pires fantasmes qui ont sauvagement envahit mon esprit.
La porte s'ouvre sur un homme en uniforme, derrière un chariot à roulette de deux étages. Il scintille et je reconnais à nouveau qu'il s'agit d'argent. Sont-ils à ce point riches pour pouvoir créer des objets aussi inutiles dans un tel métal ?
Il tente de rentrer mais je l'arrête directement.
- Oui, moi et Peeta avons beaucoup aimé le cake à la myrtille, merci. Ne manquez pas d'en aviser le chef cuisinier, de notre part, lui adresse-je en levant les yeux au ciel.
Il sourit puis hoche la tête avant de s'en aller, non sans m'avoir glissé un bout de papier dans la main. Je le fourre nerveusement dans ma poche, je m'occuperais de cela plus tard.
Bon, Bon, Bon, Bon !
Je fais quoi maintenant ?
Je me creuse un trou pour me cacher sous terre jusqu'à la fin de ma vie ? Je m'enfuis en courant ? Je fonce dans la salle de bain et prétexte une indigestion de cake à la myrtille ?
Mon dieu, je sens déjà son regard dans mon dos, je suis sûre qu'il se pose mille et une question, qu'il doit maintenant me prendre pour une fille frivole et que je l'ai une nouvelle fois fait tourner au ridicule à ce sujet…
Ce sujet…
Je me retourne fébrilement, pas du tout prête à affronter ses prunelles azur.
Mais à ma grande surprise, il ne semble pas me prêter la moindre attention. Il se trouve devant la fenêtre, les rideaux grands ouverts, le regard porté vers l'horizon et les bras croisés solennellement derrière son dos. Mon cœur rate un battement devant ce magnifique tableau, mais je me dirige tout de même prudemment vers lui. Mais avant que j'aie eu le temps de le rejoindre, il commence à parler, regardant toujours un point fixe par l'ouverture dans le mur.
- Je… j'ai besoin de réfléchir… Je vais monter sur le toit, parait qu'il y a un magnifique jar… commence-t-il.
- Je viens toi, lui fais-je, timidement mais fermement.
- Non, ce n'est pas la peine. Je vous rejoindrai pour le dîner dans 2 heures, balaye-t-il ma phrase.
- Mais…
Il me demande de me taire d'un geste de la main et je m'exécute. Il récupère un T-shirt qui trainait sur l'accoudoir de l'uns des sofas, et prend ensuite la direction de la sortie.
Je sens qu'il m'échappe, il faut que je fasse quelque chose.
- Je… je suis désolé Peeta, je ne voulais pas… c'est arrivé sans que je m'en rende compte… bafouille-je.
Il s'arrête et je sens qu'il se retient de se retourner vers moi. Son poing se serre et sa voix claque dans le silence qui régnait depuis quelques secondes dans la chambre.
- Arrête de t'excuser. On ne s'excuse pas de ça, gronde-t-il.
Ses mots sonnent étrangement à mes oreilles. Il me semble y déceler une sorte de… colère, mêlée à de… l'angoisse ? Serait-il… blessé ?
Il referme bruyamment la porte, et je me retrouve dans mon immense chambre, soudainement bien vide.
Je traîne les pieds jusqu'à mon éternel fauteuil, et m'affale dessus dans toute sa longueur.
Tout un tas de questions se bousculent dans ma tête. Comment est-ce possible que je sois autant attiré par lui ? Je sais que je ne l'aime pas. J'en suis sûr… enfin… sans doute. Il n'y a pas de raison…
J'ai furieusement envie d'aller le rejoindre malgré tout, mais il faut que je trouve une bonne excuse. Je ne peux décemment pas partir le voir en lui disant un truc du style : « Coucou, tu me laisse t'embrasser ? J'en meurs d'envie, mais t'inquiète pas, je ne t'aime pas ! ». Et puis, lui, à quoi est-il en train de penser à l'heure actuelle ? Accorde-t-il de l'importance à ce qui vient de se passer, ou s'en fiche-t-il royalement ? J'en doute… il aurait très bien pu se dérober tout à l'heure… je l'ai pas forcé non plus ! Bon d'accord, je l'ai un peu pris par surprise.
Je secoue ma tête de droite à gauche pour m'empêcher de sombrer dans des théories plus incongrues les unes que les autres.
Je plonge ma main dans ma poche et récupère le papier que m'a donné mon hôte il y a quelques minutes, puis le déplie.
Directives
Ne vous présentez pas aux séances d'entrainement, à l'évaluation et à la grande interview. Votre mentor et votre Hôtesse sont avec nous. Nous entretiendront le mystère sur les raisons. Vous ne serez pas inquiéter par les autorités des jeux.
Vous brillerez par votre absence, croyez moi.
Altharoth B.
Ce n'est pas plus mal. Je suis juste un peu étonné qu'Effie fasse partie de la manœuvre. Bof, elle doit faire ça parce qu'elle est blasé de sa vie d'opulence et de luxure. Tout cela ne doit être qu'une sorte de grosse aventure riche en émotions qui tranchera de son quotidien monotone.
M'enfin passons, je tiens enfin mon prétexte pour aller voir Peeta. Je ne prends pas la peine de me changer et reste dans ma tenue de la veille, c'est-à-dire avec mon vieux jogging rouge en coton et un fin chandail de soie. Je me dirige tranquillement vers l'ascenseur et monte un étage plus haut.
J'ouvre la porte de service permettant d'accéder au toit et je me fais surprendre par une violente bourrasque de vent. Dans la seconde, je regrette de n'avoir pas pris de veste, tant l'air est glacial.
Je croise mes bras autour de ma poitrine en frissonnant, et marche vers la silhouette qui se profile à l'autre bout de la structure. D'épais nuage de fumée blanche s'échappent de ma bouche et de mon nez au rythme de ma respiration.
Quand je l'aperçois enfin, il est penché en avant, face au vide, les mains posées sur une bien trop simple barrière en vieux métal. Il est fou ? Avec le vent qu'il y a ici, la moindre bourrasque pourrait le déséquilibrer et l'emmener finir ses jours 40 mètres plus bas !
Je me précipite vers lui à toute vitesse pour l'éloigner de la balustrade, mais alerter par le bruit de ma course, il se retourne au dernier moment et emportée par mon élan, c'est moi qui finis par trébucher, manquant de tomber dans le vide.
Peeta me rattrape par le bras et me retourne pour éviter que je sois prise de vertige en regardant vers le bas. Je reste cependant face à lui, dos au bord du toit.
- Et bien bravo, manquer de mourir avant même de rentrer dans l'arène, tu fais très fort, lâche-t-il, perplexe.
- Tu rigoles ?! c'est toi qui manquais de tomber ! lui réponds-je un peu fort en refermant fermement ma main dans la sienne, mal à l'aise à cause ma situation bien trop risqué à mon gout.
- Arrêtes, Katniss, tu sais très bien que je me tenais, et puis je t'avais demandé de ne pas venir, finit-il amer.
Un silence gênant s'installe entre nous. Peeta détourne les yeux, et dans un souffle, il dit :
- Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ? répondis-je au tac au tac.
- Pourquoi tu… tu m'as et a encore essayé de m'embrasser ?
Je suis affreusement rouge à cause de la gêne, mais il faut que je saisisse l'occasion, et qu'on mette une bonne fois pour toutes les cartes sur la table.
- Parce que j'en avais envie.
Ses yeux remontent brusquement vers les miens. Ils brulent de… désir ?!
- Tu es consciente que quoi qu'on fasse, il y a de très forte chance pour qu'on soit séparé très prochainement ? fait-il, la voix suave.
- Je…Oui. Mais… il parait que ce genre de choses ne se contrôle pas…
Ce genre de chose…
Il cligne deux fois des yeux. De légères rougeurs viennent colorer ses joues, mais je sens rapidement ses mains passer sinueusement dans mon dos, sous mon chandail. Je m'embrase sous le contact ardent de ses mains sur ma peau et lâche un petit soupir malgré moi, tout en continuant de soutenir son regard aquilin. Il se penche vers moi et nous sommes bientôt collés l'un à l'autre. Le dos à moitié dans le vide, mes sensations s'en trouvent décuplées, et mes sens sont en ébullition. Il approche sa tête de moi, et avec un sourire espiègle, il dépose un rapide baiser à la commissure de mes lèvres.
Ah le beau diable ! Il joue avec moi !
Ne tenant plus, je plaque bestialement mes lèvres sur les siennes. Un flot de sensations nouvelles déferlent en moi. J'ai chaud, j'ai froid, je me sens comme à deux doigts de mourir, et pourtant si vivante, et une délicieuse sensation papillonne dans mon corps tout entier. A la recherche d'encore plus de ce délice inconnu, je lèche ses lèvres et approfondit l'échange. Je le sens frissonner, me galvanisant encore plus. Alors que je croise mes bras derrière son cou, je prends alors conscience de ce que je refoule depuis que j'ai rencontré Peeta.
Il n'y a rien à faire.
Je l'aime.