Bonjour à tous et à toutes !

Me revoilà après presque 1 an d'absence ! Hum, je sais ça fait beaucoup... Mais on ne peut rien contre les aléas de la vie ^^

Je pense que certains d'entre vous ont certainement perdu le fil de l'histoire. Alors pour ne pas vous obliger à relire tout depuis le début, je vous fais un petit résumé :

Drago, comme tous les autres enfants de Mangemort, est contraint par le Ministère, via le nouveau Bureau d'Insertion des Jeunes Sorciers et Sorcières, de vivre chez des Moldus. Évidemment, il atterrit dans la famille d'Hermione et appréhende un peu (beaucoup ?) cette cohabitation.

Mais contre toute attente, son intégration se passe beaucoup mieux qu'il l'imaginait, et s'entend à merveille avec Hermione et ses parents.

Il fait la connaissance du petit Quentin et de son grand frère Samuel, ami d'enfance d'Hermione, en qui le Serpentard voit un vrai rival. Mais cette rivalité naît surtout du fait que nos deux protagonistes, non contents de se rapprocher, entament un jeu de séduction à la fois subtil et dangereux. Le danger venant d'une loi qui leur interdit toute relation autre que Tuteur – Pupille, sous peine d'une rupture du contrat qui forcerait Drago à partir vivre dans une autre famille.

Au fil des semaines, entre le mariage de Ron et Luna et l'anniversaire d'Hermione, elle et Drago frôlent à plusieurs reprises les limites qu'ils se sont eux même fixées. Mais certains événements vont faire avancer certaines choses… et en faire reculer d'autres.

Voilà pour le résumé ^^

Voici donc aujourd'hui le 15e chapitre, avec au menu : une lettre - une petite visite au Terrier - un repas de Noël

bonne lecture


Chapitre 15 - Joyeux Noël

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Mère,

Il y a bien longtemps que je ne vous ai écrit. Et pour cela, je vous présente mes plus humbles excuses. Pour ma défense, je suis très occupé depuis que je vis chez les Moldus.

Tout d'abord, pour couper court à vos inquiétudes que je sais nombreuses, sachez que les Moldus chez qui j'habite sont très gentils avec moi, et m'apprennent beaucoup de choses.

Sans vouloir aucunement vous offenser, la mère de ma Tutrice me rappelle un peu vous-même. Elle est très gentille et son regard est aussi doux que le vôtre, qui, je vous l'avoue, me manque énormément en ce moment.

Son père est... comment dire... surprenant. Oui, c'est le mot juste. Il ne correspond pas du tout à l'image paternelle que j'ai toujours connue. Arriveriez-vous à le croire si je vous disais qu'il fait la cuisine avec sa femme en écoutant de la musique et dansant devant les fourneaux ? L'imagineriez-vous en train de mettre le couvert tout en chantant à tue-tête – et complètement faux, en plus – des chansons de Celestina Moldubec ?! Il raconte que Molly Weasley lui a fait connaître la chanteuse il y a quelques années !

J'ai ma propre chambre, je peux disposer de mon temps comme je l'entends, tout en suivant tout de même les directives du Ministère. Mais ce dernier point n'est pas aussi pénible que je le pensais. Rendez-vous compte, j'ai même eu le droit de garder ma baguette !

Alors oui, je vais bien. Je vais très bien, même. Inutile de vous inquiéter.

Mensonges que tout cela.

Je ne vais pas bien du tout.

Même si tout ce que je vous ai raconté est vrai, il y a autre chose... Et je ne peux plus me taire.

Il faut que je vous parle d'ELLE.

ELLE, c'est Hermione Granger. Ma Tutrice.

La dernière fois que vous l'avez vue, elle se tordait de douleur sur le tapis de notre salon, ravagée par les Doloris de la Tante Bellatrix.

Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui m'ait autant fait me remettre en question.

Alors que pendant tant d'années je l'ai insultée et humiliée, ne supportant pas même jusqu'à sa vision, aujourd'hui, je ne peux plus me passer de sa présence.

Oh, Mère, comme je voudrais comprendre !

Elle, plus que quiconque, qui aurait été dans son droit le plus strict de se venger de toutes ces années de haine, ne me porte aucun grief, et ne l'a jamais fait.

C'est elle qui a voulu me laisser garder ma baguette alors que le Contrat l'autorisait à me la prendre. Elle qui prend mes intérêts à cœur quand une décision doit être prise. Elle encore qui prend ma défense si quelqu'un à le malheur de mentionner la Guerre.

Et elle, enfin, qui est si douce, si adorable avec moi. Elle n'a pas dans ses yeux cette lueur de dégoût ou de rancune qu'ont la plupart des gens en voyant la Marque des Ténèbres.

Oui, je lui ai montrée. Moi, Drago Malefoy, ai montré la Marque des Ténèbres tatouée sur mon bras à Hermione Granger.

C'est elle qui a voulu la voir, un jour. Et depuis, je n'ai plus peur de remonter mes manches... à condition qu'elle se trouve à mes côtés !

Elle a une façon de poser ses yeux sur moi, d'agir avec moi, de me parler, qui me font ressentir des choses que je ne connaissais pas.

Oh, Mère. Comme je voudrais lui dire !

Mais je ne peux pas. Le Contrat me l'interdit, sous peine de signer la fin de notre cohabitation, si précieuse et vitale à mes yeux.

Mais à vous, je peux l'avouer.

Je l'aime.

Oui, Mère, vous avez bien lu.

J'aime cette fille qui est née de Moldus. J'aime cette fille que l'on m'a appris à détester par sa seule naissance dès mon plus jeune âge. J'aime cette fille pour tout ce qu'elle est, et pour tout ce qu'elle me fait ressentir.

Elle m'a changé.

Non, en fait, elle ne m'a pas changé. Elle a fait bien plus que cela. Elle m'a fait découvrir celui que je suis réellement. Le Drago qui se cache sous cette carapace que je pensais inébranlable, forgée depuis toujours.

Oh, Mère, puissiez-vous l'aimer comme je l'aime !

Comme j'aimerai que vous fussiez là.

Comme j'ai besoin de vos sages conseils.

Vous me manquez tellement...

Puisse cette lettre vous trouver en parfaite santé.

Joyeux Noël,

Votre Fils,

Drago.

Narcissa Malefoy replia la lettre de son bien-aimé fils en tremblant. D'un mouchoir blanc en dentelle qu'elle tira de sa poche, elle essuya les larmes qui perlaient au coin de ses yeux.

Enfin ! Enfin son fils ouvrait son cœur à quelqu'un.

Il était temps qu'elle rentre. Elle se tourna vers la femme qui était assise sur le canapé ouvragé à côté d'elle, puis, la regardant intensément, sûre d'elle, plus sûre qu'elle ne l'avait été depuis si longtemps :

– Je suis prête à rentrer, Dodie.

– À la bonne heure !

– Mais avant, j'ai besoin d'envoyer un hibou...

Androméda sourit à sa sœur. Oui, Sissie aussi avait bien changé depuis la guerre.

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oOoOoOoOoOoOo

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Ronald Weasley faisait les cent pas entre son lit et son bureau, les rouages de son cerveau tournant à plein régime dans une intense réflexion. Dans sa chambre, transformée en loft depuis qu'il y vivait avec sa tendre et jeune épouse, régnait un silence seulement coupé par les sanglots d'Hermione, allongée sur le lit entre Luna et Ginny qui la réconfortaient doucement. Harry et lui se lançaient des regards entendus, se comprenant parfaitement l'un et l'autre, depuis que leur meilleure amie été arrivée en pleurs.

Elle avait déboulé de la cheminée une heure plus tôt, comme une furie et les yeux inondés de larmes. Dans son élan, elle n'avait pas vu Fred et Georges, assis par terre en tailleur, le nez dans leur nouveau catalogue automne-hiver de Farces pour Sorciers Facétieux. Elle avait trébuché sur le pied de Fred, et George, avec un réflexe tel qu'il s'en était étonné lui-même, l'avait rattrapée juste avant qu'elle ne vienne se fracasser le crâne contre la table basse du salon.

Elle s'était effondrée sur lui, pleurant dans ses bras, et, la stupeur passée, les jumeaux avaient appelé Harry et Ron à la rescousse.

Les deux jeunes hommes l'avaient emmenée dans la chambre et avait rameuté Ginny et Luna pour tenter de la calmer. Une fois en état de parler, Hermione leur avait tout raconté. Tout. Le rapprochement entre elle et Drago, leurs petits jeux de séduction, la promesse qu'ils s'étaient faite, la décision qu'ils avaient finalement prise d'arrêter de jouer, les 'presque' baisers... Absolument tout.

Elle leur avait également parlé de la déclaration de Samuel. La peine qu'elle avait ressentie quand son ami lui avait ouvert les yeux face à son avenir incertain avec Drago.

Et puis, naturellement, elle en était arrivée à parler de ses sentiments envers l'ancien Serpentard. Ceux dont elle avait fini par prendre conscience, osant leur avouer, à voix haute, qu'elle l'aimait.

Et lorsque Luna, pleine de sagesse, lui avait simplement dit que tant qu'elle ne demanderait pas à Drago ce qu'il ressentait vraiment, elle ne serait sûre de rien, Hermione s'était effondrée de nouveau, sanglotant de plus belle.

– Il faut faire quelque chose, proposa Ginny au bout d'un moment, alors qu'Hermione, épuisée, s'était enfin endormie.

– Non, on ne peut rien faire Gin', la contra Harry. Non seulement le Ministère est formel, mais en plus, nous n'avons aucune idée des intentions de Drago. Sans compter que je doute fort qu'Hermione nous autorise à faire quoi que ce soit...

– Elle n'est peut-être pas obligée de le savoir, si ? demanda Luna, de sa voix rêveuse.

– Lou, mon cœur, tu traines un peu trop avec ma sœur, je trouve... remarqua Ron en souriant à sa femme avec amour, ce qui la fit rougir.

– Et en ce qui concerne les intentions de Drago, continua Ginny avec un sourire en coin, je pense que nous avons tous été témoins de pas mal de choses qui sont assez parlantes, non ? Vous ne trouvez pas ?

– Tu as peut-être raison... accorda Ron. Qu'allons-nous faire, alors ? Harry ?

Ron se retourna vers son ami qui n'avait plus parlé depuis cinq bonnes minutes, les yeux rivés sur le sol, concentré à l'extrême. Le Survivant releva lentement la tête, un sourire très Serpentard sur les lèvres.

– J'ai peut-être une idée...

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oOoOoOoOoOoOo

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Drago tournait et virait dans sa chambre comme un lion en cage. Plusieurs jours étaient passés depuis cette fameuse déclaration où, sans même le savoir, Samuel lui avait fait exploser à la figure tout ce qu'il avait refusé de voir jusqu'à maintenant.

Bien malgré lui et à son insu le plus total, le Moldu éconduit, en dévoilant ses sentiments à Hermione et surtout, voulant lui ouvrir les yeux sur son absence d'avenir avec Drago, avait permis de faire enfin comprendre au Serpentard en question la stupidité de son déni.

Une fois que le concept avait cheminé dans son esprit, achevant de coller bout à bout les différents indices récoltés au fil des jours et des événements, la conclusion était là, claire comme de l'eau de roche : Drago Malefoy était tombé amoureux d'Hermione Granger.

Toujours étourdi par cette nouvelle vision, encore totalement inconnue de lui peu de temps avant, il avait ressenti le besoin de se confier.

Oui, il aimait Hermione. Maintenant, il le savait... Ou du moins, maintenant, il l'acceptait. Mais il n'avait pas pu lui dire à elle. Non seulement elle était partie s'épancher chez ses amis, mais en plus, il n'était pas du tout sûr de la réciprocité de ses sentiments... Bien qu'il en ait un sérieux doute, tout de même. Sinon, Hermione n'aurait pas réagi de la sorte quand Samuel lui avait posé toutes ces questions ! Mais rien n'était clair de son côté.

Il avait donc écrit à la seule personne susceptible de comprendre ce qu'il ressentait. Celle qui avait toujours, pour autant qu'elle en fût capable, tout fait pour le soutenir et le protéger : sa mère.

Il lui avait raconté sa vie chez les Moldus, mais surtout ce qu'il ressentait. Lui parlant d'Hermione et de ses sentiments pour elle, expliquant sa façon de se comporter avec lui... Et peut-être avait-il besoin de savoir, si elle, mère et surtout femme, voyait quelque chose qui aurait pu lui échapper.

Bref, il avait envoyé un hibou à sa mère, mais n'avait reçu aucune réponse en retour. Avait-il fait une erreur ? Sa mère avait-elle été choquée d'apprendre ses sentiments envers une femme qui n'était pas de son rang ? Encore moins de son sang ? Et si c'était le cas, quelle allait être sa décision à lui ? Allait-il renier ses origines pour suivre un amour qu'il n'était même pas sûr de voir un jour éclore ?

Que de questions et si peu de réponses !

Et il ne pouvait pas rester caché dans sa chambre éternellement. D'autant plus que ce soir, c'était le Réveillon de Noël. Et il savait d'avance que ce repas allait être gêné aux entournures... Comme tous ceux qui avaient suivi le retour d'Hermione du Terrier, d'ailleurs.

Et ce, pour différentes raisons. D'abord, Drago ne pouvait se retrouver devant la Gryffondor sans se rappeler de la conversation avec Samuel, et donc, de la réaction de la jeune femme à ce moment-là.

Ensuite, il y avait Jack et Maggie, qui connaissaient d'un côté les sentiments de leur fille pour Drago, et d'un autre côté, les sentiments de Drago pour leur fille, qu'ils avaient fini par deviner. Sentiments inconnus des uns et des autres, au demeurant.

Et enfin, il y avait Hermione, encore chamboulée par les insinuations de Samuel, et qui ne pouvait regarder Drago sans avoir envie de lui sauter dessus en collant de force ses grandes mains viriles sur ses seins, et l'instant d'après, avoir envie de lui en coller une pour qu'il se décide enfin à lui dire ce qu'il comptait faire avec elle à la fin de son contrat.

Bon, ce qui rassurait à moitié Drago, c'était que ce soir, ils seraient assez nombreux autour de la table, et donc, personne ne se rendrait compte des regards gênés échangés ni des non-dits planant au-dessus d'eux.

Cependant, une autre chose dérangeait Drago... Et ça, il ne savait pas trop comment le prendre. Ce qui l'embêtait, c'était que depuis son retour, Hermione lui avait à peine adressé la parole. Elle se contentait de le regarder longuement, croyant qu'il ne la remarquait pas, et dès qu'il tournait la tête dans sa direction, elle regardait ailleurs, embarrassée.

Il ne savait pas trop quoi faire de ce nouvel élément, et du coup, se posait encore plus de questions... Ce qui n'était pas peu dire ! Pourquoi le regardait-elle de la sorte et non plus avec ses regards brûlants d'envie dont il avait pris l'habitude ces dernières semaines ? Pour quelle raison ne restait-elle pas plus de cinq minutes dans la même pièce que lui alors qu'ils étaient seuls ?

Elle n'était plus comme avant. Oh, elle restait douce et gentille, oui, mais elle semblait avoir mis une certaine distance entre elle et lui. Distance qui ne plaisait pas du tout à Drago, encore d'avantage maintenant qu'il avait admis ses sentiments.

Mais par Merlin, que voulait-elle qu'il dise ou fasse ? Qu'attendait-elle de lui ? Qu'était-il sensé croire ?

Encore des questions demeurées sans réponses et qui lui donnaient envie de se taper la tête contre les murs. Il ne comprenait pas. Il n'avait jamais été amoureux. Il ne savait pas ce qu'il était sensé faire ou dire... D'autant plus qu'il était toujours bridé par ce fichu contrat.

Il pouvait cependant lui montrer. Par des gestes, des attentions... Ce serait au moins un début...

Drago était en train de mettre ses idées en ordre dans sa tête, lorsque de petits coups timides furent frappés contre sa porte. Il l'ouvrit et tomba nez à nez avec une pure beauté. Son sang ne fit qu'un tour, et son cœur aussi. Et, au moment où celle-ci allait ouvrir la bouche, il attrapa sa main et la tira à l'intérieur de la chambre, refermant la porte aussitôt.

– D-Drago ! Qu'est-ce qui te prends ? demanda Hermione, surprise par la vivacité du geste.

Le Drago en question était bien incapable de répondre. Qu'est-ce qui lui prenait ? Alors là, il n'en avait pas la moindre idée ! Tout ce qu'il avait remarqué, quand son corps avait agi sans avoir concerté son cerveau au préalable, c'était qu'il n'avait pas résisté à la vue d'Hermione dans sa robe verte et argentée. Avait-elle fait exprès de s'habiller en Serpentard ? À vrai dire, il s'en fichait un peu de le savoir, mais elle était tellement belle, et elle lui manquait tellement, ces derniers jours, qu'il avait eu envie de s'approcher de plus près.

– Tu me manques.

HEIN ?! Pourquoi avait-il sorti un truc pareil ? Décidément, son corps faisait ce qu'il voulait et son cerveau semblait être parti en vacances. Oui, elle lui manquait. Mais par Merlin ! Était-il obligé de lui dire ? Non mais ça n'allait pas du tout !

Hermione le regarda bouche bée pendant quelques secondes, puis lui adressa un sourire éblouissant, ravageant son cœur au passage.

– Je suis là, Drago... Toujours.

Puis, aussi inattendu que cela puisse être, surtout après ces quelques jours bizarres où il avait cru la voir s'éloigner de lui, elle monta sur la pointe de pieds et vint lui coller un baiser sur la joue.

– Ma famille est arrivée. J'étais venue te chercher. Tu nous rejoins en bas ?

Et avant même qu'il ait pu réagir, elle était sortie de la chambre.

Drago s'adossa au mur un instant, histoire de bien comprendre ce qui venait de se passer. Il avait laissé échapper – à sa plus grande honte – qu'elle lui manquait. Mais contre toute attente, ce lapsus plutôt révélateur était tombé à point nommé, puisqu'il semblait avoir redonné le sourire à Hermione.

Drago sourit d'ailleurs également à ce souvenir. Tout n'était peut-être pas perdu en fin de compte...

Après un dernier coup d'œil dans son miroir où il vérifia que sa chemise était correctement rentrée dans son pantalon, que tous ses boutons étaient fermés, surtout ceux de ses manches, ou qu'il n'avait pas oublié quelque chose d'important comme ses chaussettes ou ses chaussures, tellement son esprit était accaparé ailleurs, le Serpentard, plus beau que jamais – il voulait faire bonne impression auprès de la famille d'Hermione – descendit tranquillement dans le salon.

À peine y eut-il mis les pieds, qu'Hermione l'attrapa par la main et le présenta aux diverses personnes présentes dans la pièce.

Il y avait tout d'abord la grand-mère maternelle d'Hermione, que tout le monde appelait Dolly sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi, puis qu'elle s'appelait en réalité Margareth. On pouvait deviner, en voyant cette femme, qu'elle devait incontestablement avoir été très belle dans son jeune temps. Sur ses traits doux et rieurs, on retrouvait certaines caractéristiques du visage de sa fille et de sa petite fille.

Son mari, Roger, le père de Maggie, avait tout du Père Noël, et Drago se demandait de quoi il aurait l'air, affublé d'une veste et d'un pantalon rouge. L'homme, la barbe aussi blanche que ses cheveux, portait une extraordinaire bedaine sur laquelle il avait ses mains posées en permanence, tapotant son ventre quand il riait. Et il riait souvent.

Venait ensuite un couple assez taciturne qui fut présenté à Drago comme la tante et l'oncle d'Hermione, autrement dit le frère de Maggie, de dix ans son ainé, et sa femme. Ces deux-là regardaient Drago avec tellement d'insistance qu'il se demanda à un moment s'ils n'étaient pas sorciers. Mais Hermione lui apprit plus tard qu'en fait, ils avaient eu un fils qui était mort dans un accident de voiture une dizaine d'année auparavant, et qu'il était vrai que, si on y regardait bien, Drago lui ressemblait un peu. Le Serpentard décida de rester éloigné d'eux durant la soirée.

Enfin arriva un autre couple, avec un enfant que Drago connaissait bien, cette fois. Quentin courut droit vers Hermione, lui sautant dans les bras, heureux de revoir la Fée Mimie. Il adressa un sourire resplendissant à Drago et redescendit pour rejoindre ses parents. Drago appréhendait un peu en les voyant arriver, s'attendant à voir entrer Samuel avec eux. Mais il se souvint que le jeune homme était parti en vacances... Le couple fit la bise à Hermione et serra la main de Drago. L'homme, aussi blond que ses fils semblait immense à côté de la femme qui l'accompagnait. La mère de Quentin, elle, n'arrivait pas à l'épaule de son mari, malgré ses talons aiguilles vertigineux. Ils semblaient aimables par ailleurs, et Hermione lui apprit qu'ils étaient tous les deux dans l'enseignement. Elle, professeur d'histoire dans un collège et lui – Drago en pouffait encore rien que d'y penser – était instituteur de maternelle.

Tout ce petit monde prit place autour de la table, après s'être extasié sur la décoration du sapin et du salon en général.

Le repas se passa dans la joie et la bonne humeur, chacun y allant de sa petite anecdote à raconter...

– Et vous ? Drago, c'est bien ça ? demanda tout à coup le grand-père d'Hermione. Où avez-vous dit que vous habitiez, déjà ?

– Hum... fit Drago en se dépêchant d'avaler sa bouchée de dinde aux marrons. Dans le comté du Wiltshire... C'est là-bas que j'habite.

– Oh, c'est un coin magnifique ! Et que font vos parents ?

Drago s'étouffa avec sa propre salive, ne s'attendant pas à cette question, et Hermione vint à sa rescousse.

– Les parents de Drago sont tous les deux rentiers, mentit la jeune femme, sortant le premier truc qui lui passait par la tête.

Elle eut peur un instant d'en avoir trop dit ou d'avoir vexé Drago, mais il serra sa main sous la table, comme pour la remercier, ce qui la rassura fortement.

– Oh, je vois, sourit le vieil homme d'un air entendu vers sa femme... Un bon parti, en somme...

Et là, ce fut Hermione qui s'étouffa, Drago tapant dans son dos en souriant, tandis que Jack éclatait carrément de rire.

– Et si nous passions au dessert ? proposa Maggie, préférant orienter la discussion vers d'autres horizons en voyant sa fille devenir aussi rouge qu'une tomate trop mûre.

– Je vais chercher la bûche ! s'écria Hermione en se levant, voyant là l'échappatoire idéale.

– Et moi les assiettes ! ajouta Drago, la suivant précipitamment.

Ils se retrouvèrent dans la cuisine, Hermione accoudée à la table de bar au milieu de la pièce, le visage dans les mains.

– Je suis désolée... s'excusa-t-elle alors que Drago se rapprochait d'elle.

– Pourquoi ? demanda-t-il en tirant sur ses mains pour qu'elle arrête de se cacher.

– Pour tout ça ! se lamenta la jeune femme. Je ne pensais pas qu'ils poseraient ce genre de questions. Et encore moins qu'ils en concluraient ce genre de choses !

– Bah, tu sais... Laisse-les parler... Ils peuvent bien croire ce qu'ils veulent. Et puis, après tout, continua Drago, clairement moqueur à présent, ton grand-père a raison : je suis un excellent parti !

Et Hermione revit un instant Drago Malefoy tel qu'il était à Poudlard... Jusqu'à ce qu'il éclate de rire.

– Tu verrais ta tête ! se moqua-t-il gentiment.

Légèrement vexée, Hermione décida de contre attaquer. Elle se redressa, et, le regard brûlant fixé sur celui de Drago qui perdit tout à coup toute envie de rire, elle se dirigea lentement vers lui, l'obligeant à reculer.

– Oui... Tu as raison, continua-t-elle d'une voix de gorge qui le prit totalement au dépourvu, en avançant toujours vers lui. Tu es le parti idéal pour une femme comme moi...

Drago se retrouva tout à coup aculé contre l'évier, ne sachant quoi faire ni penser. Il avait un peu peur de ce qui pourrait arriver, mais il sentait son excitation monter en flèche, aussi. Et au moment où elle allait coller son corps contre le sien, sa bouche se dirigeant inexorablement vers la sienne, elle bifurqua jusque vers son oreille. Et, alors que Drago suffoquait presque, tellement son cœur battait vite et fort, elle murmura sensuellement :

– La bûche va fondre…

Et elle déguerpit à une vitesse ahurissante, visiblement très fière d'elle, alors qu'elle s'emparait du dessert glacé au chocolat en direction de la salle à manger, laissant un Drago complètement pantois... et pantelant.

Il l'avait bien cherché, se dit-il au bout de quelques secondes, après qu'il ait retrouvé ses esprits. Mais, loin de s'en offusquer, Drago se sentit rassuré encore une fois : son Hermione était revenue.

C'est donc avec un sourire qui faisait trois fois le tour de sa tête qu'il revint à table, portant dans un plateau tout un assortiment d'assiettes à dessert et de petites cuillères.

Minuit sonna et tout le monde se dirigea dans le salon pour s'installer autour du sapin. Quentin, qui s'était endormi sur les genoux de sa mère depuis un bon moment, se réveilla tout d'un coup, comme si son horloge interne avait sonné. Il lança un « cadeaux ? » ensommeillé qui fit rire tout le monde, et il se réveilla complètement, sautant des genoux de sa mère, toute fatigue oubliée.

L'échange des cadeaux eut lieu et le petit blond accapara l'attention de tous en montrant ses nouveaux jouets. Drago profita de ce moment d'inattention collective pour offrir le sien à Hermione qui fit de même pour lui.

Elle lui sourit et déballa son paquet pendant qu'il posait le sien sur ses genoux, attendant qu'elle ait terminé pour le déballer.

Le petit coffret ressemblait un peu à celui qu'il lui avait offert le matin de son anniversaire, mais la couleur était différente. Elle ouvrit délicatement le fermoir, et, en soulevant le couvercle, découvrit son trésor. Elle se retint à grand peine de lui rouler la galoche du siècle quand elle vit la magnifique paire de boucles d'oreilles renfermée dans l'écrin. Ce n'étaient pas n'importe quelles boucles d'oreille. C'étaient celles qui lui avaient tapé dans l'œil quelques jours plus tôt alors qu'elle était passée devant la vitrine de la bijouterie... Mais elle était seule à ce moment-là ! Comment avait-il su ? Elle se moquait bien de le savoir, mais cette idée la réchauffa de l'intérieur et son cœur sembla gonfler dans sa poitrine.

Elle le remercia discrètement et le regarda ouvrir son paquet. Lentement, il déchira le papier doré et fronça les sourcils. Curieux, il ouvrit le carton et sortit le « truc bizarre » qui était logé dedans.

Hermione pouffa gentiment et lui prit l'appareil des mains.

– C'est un appareil photo. Un polaroid. On en fait plus beaucoup des comme ça... Mais je t'ai pris celui-là parce que... Attends, tu vas voir...

Elle rapprocha son visage du sien, les orientant vers l'appareil qu'elle tenait à bout de bras.

– Souris, Drago.

Mais elle n'avait pas besoin de lui dire. Le sourire qu'il affichait était scotché sur ses lèvres depuis l'instant où elle s'était rapprochée de lui...

Click !

Et quelques instants après, une photo sortit toute seule de sous l'appareil. Comme par magie. Il fallut encore attendre quelques secondes, et puis une image apparut. Celle de Drago et Hermione, souriant tous les deux, les yeux brillants orientés vers l'objectif. La photo n'était pas parfaitement centrée, mais, franchement, Drago n'en avait rien à faire. L'essentiel était dessus : elle et lui, seuls tous les deux.

– Tiens... Joyeux Noël, Drago, lui dit-elle en lui donnant la photo. Tu n'auras qu'à me dire quand ça ne marchera plus. Je t'apprendrai à changer les piles ou à remettre une recharge de papier.

Drago n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle racontait, mais ce n'était pas grave. Il lui sourit tendrement, et la remercia d'un chaste baiser sur la joue. Espérant réellement pouvoir la remercier autrement un jour ou l'autre.

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Tadam !

Alors ? votre avis sur ce nouveau chapitre ?

Je ne sais pas encore quand je pourrai vous livrer le prochain. En attendant, à bientôt !