Tadam ! Voilà enfin le chapitre 3 ... Je sais; je sais , elle nous promet de poster toutes les deux semaines et puis plus rien mais là j'ai une excuse (un truc appelé le bac je crois bien) . j'espère au moins avoir été à la hauteur de vos espérances, avec l'enfin l'apparition de mon OC.

Mais je vous en dis pas plus, bonne lecture !

Et n'hésitez pas à me faire part de vos remarques.

Chapitre 3

Le portable sonna trois fois avant que l'interlocuteur ne décroche :

« Voilà, c'est fait. »

« Vous en êtes sûre ? »

« Parfaitement. Il a fait comme convenu, il a fait sa part du deal. Il l'a …. rejeté de sa vie comme un vulgaire jouet cassé. »

« Allons bon, vous n'allez pas faire dans les bons sentiments vous non plus. »

« Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. »

« Bien, et où sont-ils maintenant ? »

« John est parti, il y a un moment déjà, probablement en train de réfréner ses envies meurtrières dans un bar miteux, le nez dans une bière à la fraicheur douteuse. Et Sherlock n'as pas bougé depuis une demi-heure. Toujours à sa table, je crois qu'il réfléchit… »

« Evidemment. Parfait, je vous remercie de votre …coopération. Vous êtes libres de partir maintenant. »

« Merci. Ah, et au fait, Mycroft, je sais que ça parait improbable mais, plus tôt, j'ai cru discerner un …scintillement sur la joue de votre frère, comme … une larme ?! Je crois que… le médecin ne va pas être le seul à souffrir de la situation. »

« … »

*déconnexion*


Un mois. Cela faisait un mois que Sherlock n'avait pas revu John, depuis la fameuse scène du restaurant, cette nuit où le détective avait vu son ami quitter Baker Street pour la dernière fois, le bousculant et le toisant d'un regard plein d'incompréhension, de mépris, de colère et de …. Déception ?!

Depuis, il ne l'avait pas revu, enfin, pas officiellement. En effet, il avait repris l'habitude de suivre John à travers Londres, comme lors de son retour à la capitale, 2 ans plus tôt, après sa prétendue mort. Cette fois-ci, il se faisait passer pour un musicien sans le sou, un policier en patrouille, ou bien même pour un cabby, prenant le risque d'« emprunter » son taxi à un chauffeur faisant une pause à une station essence. Tout ça seulement pour pouvoir observer John à sa guise pendant quelques minutes, sans se faire repérer, même si c'était à travers un rétroviseur. Il s'était surpris à ressentir ce qui, d'après Internet, s'apparentait le plus au sentiment de manque. Alors c'était ça ce vide, ce creux dans sa poitrine, juste là, à l'emplacement de son cœur, comme si le vide de l'infini tentait indéfiniment de le happer à travers un trou noir sans fin. Il n'avait jamais ressenti ça pour quelqu'un et n'aurait jamais cru le faire un jour.

Oui mais voilà, John n'était pas juste « quelqu'un », c'était : son médecin, son ami, son acolyte, son allié…son John.

Aussi, ce qu'il vit ce jour-là, à travers la vitrine du café où le médecin avait ses habitudes, ne lui plut pas du tout. Même s'il n'avait jamais été très doué pour mettre des mots sur les émotions, le grand génie savait que ce qu'il ressentait-là n'était ni agréable, ni plaisant. Et il aurait tout fait pour que cette sensation amère reparte immédiatement d'où elle était venue et ne retrouve jamais son chemin à travers les méandres de son cerveau meurtri. S'il était vrai que le détective affectionnait depuis toujours les expériences en tout genre, les atroces sensations qu'il expérimentait à l'instant étaient plus que douloureuses. Elles étaient la preuve que le bouclier derrière lequel le sombre génie s'était caché depuis sa plus tendre enfance était en train de se fissurer, les barrages qu'il s'était construit autour de lui en réponse aux remarques médisantes et insultantes de ses petits camarades étaient en train de lâcher, et il ne savait pas s'il aurait la force de les reconstruire.

Un homme se trouvait en face de John, un homme qui n'était pas lui.

Mais le pire vint après, quand il ressentit une douleur insupportable, comme si on avait déchiré sa cage thoracique pour y insérer des milliers d'éclats de verre, lorsqu'il s'aperçut que John, en plus de sourire à cet étranger et de rire à ses blagues, le fixait avec CE regard. Son regard « spécial-Sherlock », celui qui lui était destiné, à lui et à lui seul, celui que le soldat n'avait cessé de lui lancer depuis leur première rencontre, depuis qu'il l'avait analysé pour la première fois en fait. Ce regard rempli d'admiration à son égard, qui semblait lui dire tout ce que ces mots ne pouvaient exprimer, ce regard qui avait réussi à pénétrer la carapace triplement renforcée de ce sociopathe indifférent et solitaire, ce regard qui le faisait frissonner, lui procurait une chaleur et un bien-être incommensurable, ce regard qui exprimait la dévotion du soldat pour son cadet mille fois mieux que des mots ne pourraient jamais le faire, et, savoir qu'il ne lui était désormais plus réservé lui paraissait… Inconcevable.

Ce fut ce jour-là que le grand détective prit conscience d'un fait qui lui donnait la nausée et le brulait plus que n'importe quel acide : ce petit bout d'homme incroyablement courageux, au teint bronzé, au regard fébrile et aux allures de Hobbit avait réussi ce que nul autre n'avait alors pu faire, pas même son frère ou ses parents, il l'avait domestiqué. Oui, lui, cet éternel solitaire, ce monstre d'égoïsme et de froideur, ce freak.

Ce fut ce jour-là également que la volonté du grand détective s'évanouit et que ses anciens démons reprirent le contrôle sur sa vie.


Etrangement, John avait mieux vécu son éloignement avec Sherlock qu'il ne l'aurait cru. Bien sûr, le manque de sensations fortes le hantait toujours, loin de tout risque, sans le frisson de l'aventure qui courrait dans ses veines, comme à chaque fois que le détective et lui s'engageaient dans une nouvelle intrigue, mais il n'avait pas replongé dans la dépression et ses cauchemars n'avaient pas repris. Après tout, cette fois, Sherlock n'était pas mort.

Et d'après lui, la présence de son nouvel ami à ses côtés n'était pas étrangère à cette situation.

Il commençait tout juste à s'habituer à sa nouvelle vie, dénuée de tout sens, lorsqu'il avait rencontré Hershel, un mois après avoir quitté le 221B, alors qu'il errait dans les rues de Londres, tentant d'échapper, pour quelques heures, à sa misérable existence ,qui était, à l'image des bières qu'il buvait, fade et nauséabonde.

Ils s'étaient rencontrés le plus banalement du monde, alors que John allait oublier son portable en quittant un bar, certes un peu cliché. Il lui dit qu'il était un habitué et trouvait étrange de ne jamais l'avoir remarqué avant. Ils avaient commencé à discuter et de fil en aiguille s'étaient découverts des intérêts communs. Ce café était devenu leur lieu de rendez-vous.

Hershel était plus jeune que John de quelques années. Il avait 37 ans, comme Sherlock, amère coïncidence, pensa John. –Coincidence ? Oh, come on John ! The universe is rarely so lazy-

Il était dans l'armée anglaise et avait, tout comme le médecin, fait son service au 5th Northumberland Fusiliers, en tant que simple soldat, puis, avait grimpé en grade lorsqu'il avait sauvé un village entier des bombes ennemies. Il avait été rapatrié d'Iraq il y a quelques semaines, suite à un éclat d'obus qu'il avait reçu à cette occasion, lui laissant une belle balafre en travers de la joue, ce qui n'enlevait rien à son charme. Au contraire, au vu des regards et des clins d'œil que les femmes lui lançaient régulièrement. C'était un grand gaillard d'1m85, au maintien militaire, à la peau tannée, aux yeux verts et au sourire franc. Ses longs cheveux d'un roux cuivré étaient rassemblés en une queue de cheval basse et sa barbe foisonnante venait subtilement rehausser son regard bienveillant et curieux.

John l'avait toujours vu arborant des teeshirts unis, usés jusqu'à la corde, des vieux baggys qui devaient dater de ses années lycée et une incorrigible paire de Doc Martens noires. Il se souciait peu de son style et préférait le confortable à l'esthétique. Néanmoins, il mettait toujours un point d'honneur à être d'une propreté irréprochable, les cheveux bien coiffés et sa barbe parfaitement entretenue. Il avait hérité des habitudes de vie de l'armée, se levait tôt et pratiquait beaucoup de sport. Il était toujours souriant, ne se plaignait jamais,lui, et acceptait volontiers les remarques.

Il était plein d'entrain, facile à contenter et toujours partant pour une balade au bord de la Tamise.

En somme, l'ami idéal.

John était très impressionné par son parcours et sa situation actuelle lui rappelait la sienne quand il était rentré d'Afghanistan, i ans, complètement seul et déboussolé. Alors, naturellement, il l'avait un peu, en quelque sorte, pris sous son aile et ils se voyaient désormais tous les lundis, après les séances de rééducation d'Hershel, qui s'était pris une balle en pleine cuisse en plus de l'éclat d'obus, belle récompense pour avoir secouru la population locale de la destruction.

Ils avaient les mêmes goûts musicaux : adoraient tous les deux ''The Smiths '', ''The Who'' et ''Alice in Chains'', ne supportaient pas les boys bands et les pseudo chanteurs autotunés actuels, et vouaient un véritable culte à la 9eme symphonie du génial Ludwig Van Beethoven.

Ils s'appréciaient tellement et la solitude aidant, qu'au fil des semaines ils en vinrent à passer tout leur temps libre ensemble, faisant leur footing matinal à travers Londres, allant au cinéma ou visitant des musées. John savourait chaque moment passé en sa compagnie. Leur amitié n'avait rien à voir avec celle qu'entretenait John et le détective, mais, au moins, Hershel respectait le médecin, l'appréciait à sa juste valeur et le considérait comme son égal. Sherlock lui manquait toujours autant, mais il goûtait avec joie à une amitié simple, basé sur la confiance en l'autre et sans démonstration de supériorité. Avec Hershel, il savait à quoi s'attendre, ils avaient les mêmes attentes et les mêmes expectations. Il n'avait pas à s'inquiéter de ce qu'il pourrait manigancer aussitôt qu'il aurait le dos tourné ou à lui courir après dans les coins les plus sombres de la City, se demandant dans quel guêpier il allait encore se retrouver. Mais surtout, surtout, leur amitié n'était pas à sens unique.