Pour te répondre, , il s'agit de « 1994 », écrite par Vee, et postée sur achiveofourown, un site anglophone. Tu t'en doutes, elle est entièrement écrite en anglais, et je peux t'assurer que je ne lui arrive pas à la cheville. Si j'avais seulement essayé j'aurais sûrement dû m'appliquer des mois durant. Lis-la, vraiment, elle est parfaite, elle en vaut la peine, et même aujourd'hui je suis incapable d'arrêter d'y penser. D'ailleurs, j'ai été énormément inspirée par elle. Bref, lis-la.
Bon. Mon coeur se serre. C'est la première fois de ma vie que j'arrive à terminer une fiction. Cette fanfic, je la chéris, désormais. Et vous aussi, mes lectrices. Bordel, vous m'avez motivée, vous n'avez pas idée... j'avais l'impression, grâce à vous, de voir mes deux bébés s'animer sous mes yeux. Au final, j'aurais terminé d'écrire cette fanfiction en moins de deux semaines (sauf erreur de ma part ?) et mon coeur se fait lourd.
Ne pleurez pas, ha ha. De toute manière, Ereri reviendra bientôt. Si ça se trouve, même, je ferai une suite. Après tout Eren n'est qu'en première. Dunno. Pour l'instant, je vais me concentrer sur l'idée de fiction de JeanEren que j'ai en tête et voir si j'arrive à faire la même chose avec celle-là ou si au bout du compte, All Adventurous sera bel et bien un miracle.
J'vous aime!
"Vous avez choisi ?"
Quand Petra s'arrêta à leur table, Eren fut soulagé de la voir leur adresser un sourire sincère. Il n'aurait pas aimé rester sur leur dernière impression, et pas la meilleure. A ses yeux, il voulait rester l'adolescent mystérieux, toujours mêlé à des bagarres, l'adolescent rebelle mais sensible, celui qui cachait tout sous une bonne couche de fierté. La journée s'achevait et il lui sembla retourner à ce soir-là, où tout avait commencé. Quand s'était rendu ici avec Connie, et Sasha, tout comme maintenant. Que le soleil se couchait timidement, tout comme maintenant. Mais tellement de choses avaient changé entre temps. Il avait grandi, il le sentait.
"Diabolo-menthe," rajouta Petra avant qu'Eren n'ait le temps de lui répondre, et ne put s'empêcher de sourire à l'entende ces mots. Visiblement, il était un habitué ici.
Connie et Sasha commandèrent et Petra s'éloigna sans rien dire, lançant un regard à Eren qui lui assura que tout était okay. Pour de vrai. C'était déjà ça. Depuis le temps qu'il avait voulu s'excuser et qu'il n'en avait pas eu la volonté, c'était une bonne chose que tout soit réglé. Eren se retourna vers ses amis et Connie éclata de rire.
"Je te jure, c'était vraiment un lapsus révélateur." Il finissait de raconter une blague à Sasha à propos de la langue d'un professeur qui avait, par malchance, fourché. C'était mal connaître Connie que de croire qu'il n'allait pas le retenir toute sa vie, et y penser chaque matin en se levant. Apparemment, c'était un lapsus embarrassant. Mais Eren renonça à lui demander de répéter, trop occupé à laisser ses pensées dériver, un semi-sourire aux lèvres.
Une semaine s'était déroulée depuis que lui et Levi avaient franchi le dernier pas de leur relation. Maintenant, il n'y avait plus rien à redire. Eren savait que Levi l'aimait et Levi savait qu'Eren l'aimait ; évidemment, ils ne se le disaient pas. Je suppose qu'après une fois, on cesse de le dire. Parce que d'une certaine manière ça perdrait sa signification, et qu'Eren préférait réserver ces mots pour les moments où il y aurait véritablement de les dire. En attendant, ils savaient tous les deux ce qui se passait et malheureusement, continuaient à se disputer, à se taquiner, à vouloir s'impressionner l'un l'autre. Mais il avait tout ce dont il avait besoin. Il avait grandi, il avait ses amis à ses côtés, et plus important, il avait Levi. L'autre jour, Levi était venu chez lui, pour dîner, et eux deux ainsi que Mikasa avaient commandé une pizza devant un film d'horreur – Scream, et Eren n'avait pu s'empêcher de rire en réalisant l'ironie du sort. Ensuite, ils avaient parlé avec Mikasa et s'étaient faufilés dehors ; et au lieu de monter dans la Ford Mustang de Levi et de s'enfuir de ce monde, ils s'étaient posés sur les marches du perron et blottis l'un contre l'autre, avaient observé le soleil se coucher. Mikasa avait rendu son verdict : c'était un type bien, mais au moindre faux pas, elle serait là pour régler ses comptes.
Eren était parti de l'équipe de basket. Certes, il avait gagné de respect de la plupart des élèves qui étaient au courant de la malheureuse affaire, il aurait même parié qu'il avait inconsciemment encouragé ses congénères à faire leur coming out à leur tour – même si lui n'avait pas trop choisi eu son mot à dire –, mais Eren savait que c'était trop : il continuait de se rendre au gymnase abandonné, avec Levi, tous deux munis d'un ballon. Levi devenait de plus en plus habile et la plupart du temps, cela finissait de manière prévisible. Eren n'avait jamais été aussi tactile, aussi physique avec quelqu'un. Et bordel c'était vraiment agréable. Son corps parlait pour lui et il n'avait plus besoin de formuler des mots. En revanche, avec ses amis, c'était toujours le cas.
"Hey, Eren, tu viens à la fête de Jean ce soir ?" Oui, Jean. Lui et Eren avaient réussi à faire une trêve légère, non, pas une trêve – plutôt un adoucissement dans leur relation. Ils continuaient de s'envoyer des piques, de se chercher, même parfois de profondément se provoquer, mais Eren savait qu'il ne le détestait pas complètement. Jean était un type bien, au fond. D'ailleurs, ce dernier avait enfin réussi à adresser la parole à Sasha. Affaire à suivre ?
Eren secoua la tête. "Nope. J'ai déjà quelque chose de prévu."
Sasha sourit. "Levi ?" Connie sourit à son tour, les deux réagissant comme un miroir et un reflet.
"Dans le mille," fit Eren avant de les imiter, incapable de se retenir plus longtemps. Non seulement leur sourire était contagieux mais il avait vraiment envie de sourire. Il se sentait bien. Vraiment, bien. Leur père n'avait toujours pas montré le bout de son nez mais Mikasa avait trouvé de l'argent dans la boîte aux lettres, déposé par lui, sans aucun doute, assez pour s'en sortir convenablement. Mikasa continuait d'aller à son job après les cours et Eren commençait déjà à chercher idées pour s'en trouver un, lui aussi, même si cela signifiait moins de temps avec Levi. Il voyait toujours autant Armin, il lui racontait tout, maintenant. Celui-là avait deviné sans mal ce qui se passait et ce bien avant que les choses ne se concrétisent.
"Vous allez où, cette fois ?" demanda Connie.
Ses amis étaient au courant de leur manie de prendre la voiture et de s'en aller. Sans qu'ils ne s'en rendent compte, c'était devenu une habitude et chaque fois, ils essayaient d'innover un peu plus, cherchant un endroit inhabituel, insolite, original. "En haut de la colline," fit Eren. Ils y allaient pour la première fois, et il était impatient de voir le soleil se coucher de là-haut. Cette colline surplombait la ville et la vue serait sûrement imprenable.
"Et dire que je suis condamné à rester chez ma grand-mère ce soir," grogna Sasha en s'affalant sur la table, provoquant les rires des deux garçons.
C'était un vendredi soir et chacun avait – plus ou moins choisi – des plans. Sasha devait rendre visite à ses grand-parents, mais heureusement pour elle, elle savait qu'ils cachaient énormément de nourriture dans leurs placards. Il fallait au moins ça pour qu'elle reste. Connie, lui, allait à la fête que Kirschtein donnait. Mikasa avait invité Annie car elle ne travaillait pas ce soir, et il supposa qu'elles allaient – peut-être – acheter de l'alcool et rester posées. Ce soir, Eren, lui, allait dormir chez Levi. (Et mon dieu dire ça était agréable.) Alors, une soirée sans Eren, ça ne se refusait pas.
Cinq minutes plus tard, après avoir terminé sa boisson, Eren jeta un coup d'oeil à sa montre et constata qu'il était l'heure de s'en aller. Levi lui avait donné rendez-vous. Il releva la tête vers eux et leur offrit son plus beau sourire.
"Bon. Je vous dis adieu," fit-il en tirant sa chaise. Il récupéra son porte-monnaie, le fourra dans sa poche arrière, et regarda en riant Sasha se taper le front contre la table. Connie lui avait promis de lui raconter toute une série de blagues salaces et elle ne voulait pas les écouter seule. Il s'éloigna alors que Connie le saluait, mais Sasha était trop occupée à le maudire pour ce faire. Quand il passa la porte du Paradise Café, il avait toujours cet interminable sourire sur les lèvres.
Ils étaient assis sur le capot de la voiture et regardaient le soleil se coucher sur la ville, tandis qu'ils pensaient, silencieusement. Ils faisaient souvent ça. S'asseoir côte à côte, la plupart du temps l'un contre l'autre, et n'écouter que le bruit de leurs coeurs battants l'un pour l'autre. Leur relation n'était pas un conte de fées, ils le savaient tous les deux. Ils se disputaient souvent mais les conséquences de ces mots durs étaient bien plus dévastatrices qu'elles n'étaient censées l'être. Eren ne dormait pas, après les nuits de disputes. Ce n'était pas quelque chose de souhaitable pour maintenir une vie saine ; mais il s'y faisait. Aussi, il y avait la question de la jalousie, car Eren avait découvert qu'ils étaient tous deux incroyablement possessifs et jaloux. Mais il s'y faisait aussi.
Eren avait revu Hanji, Erd, Auruo et Gunter. Plusieurs fois, même. Et il savait qu'il allait les revoir. Levi continuait de s'ouvrir à lui, et Eren l'imitait. Levi avait commencé à travailler avec Hanji dans la librairie de son père, alors après les cours, Eren passait à la boutique sur le chemin du retour. Parfois il attendait que Levi reparte avec lui, d'autres, il passait simplement pour le plaisir de l'embrasser, et de se rappeler qu'il l'avait là, avec lui, tout près. Juste pour lui. Eren, quant à lui, ne travaillait toujours pas en cours, mais rien ne l'intéressait vraiment. Alors, comme avant, il se contentait d'ouvrir son manuel, et de le refermer aussitôt, histoire de soulager sa conscience.
"On devrait venir ici plus souvent," lança Levi dans le silence.
La ville semblait ralentir à mesure que le soleil se couchait. Les gens se préparaient à s'endormir, ils se préparaient à laisser la nuit les noyer. Mais comme toujours, lui et Levi restaient les éternels spectateurs de cette scène étrange et belle à la fois, et ils avaient la sensation de ne pas faire partie de ce monde. Comme si, à deux, ils avaient leur propre univers. Eren aimait cette idée.
Eren hocha la tête et sourit à moitié. "Tu as réparé ta porte de salle de bain ?" demanda-t-il après quelques secondes, se souvenant subitement de ce détail amusant. Levi se plaignait que la porte ne se fermait pas, et qu'on pouvait aisément entrer dans la pièce pendant qu'il se lavait. Eren, lorsqu'il le lui avait dit, avait répliqué qu'il n'y avait normalement personne dans son appartement, et Levi s'était défendu de manière plus maladroite que possible, comme quoi on n'était jamais à l'abri de quelqu'un qui entrait par effraction et qu'il tenait encore à son intimité, ce à quoi Eren avait répliqué qu'il n'avait pas à avoir honte de son sexe, blague à laquelle il avait fait un lien étroit avec sa taille. Eren avait profité de sa réaction pour partir dans un fou rire tandis que Levi tentait maladroitement de rétablir un peu de crédibilité dans son discours. Toujours était-il que sa porte était cassée et qu'il fallait qu'il la répare.
Levi poussa un soupir. "Non, pas encore." Il regarda Eren. "Je n'en ai pas eu le temps." C'est vrai, entre les fugues occasionnelles avec son petit-ami – et mon dieu c'était bon de pouvoir le dire, petit-ami – et son travail à la librairie, il avait eu peu de temps pour lui, temps qu'il passait à nettoyer son appartement, aller chercher Eren au lycée, et s'allonger avec lui sur son canapé en ne faisant rien d'autre que rester là, blottis l'un contre l'autre.
"Alors tu promets que tu ne crieras pas quand j'ouvrirai la porte de la salle de bain ?" fit Eren, amusé.
Levi haussa un sourcil. "Bordel, gamin, pourquoi diable t'entrerais dans la salle de bain ?"
"Je suis ton petit-ami, j'ai tous les droits. Je pourrais me laver les dents, faire mon affaire sur le trône ou juste m'asseoir et te regarder." Eren éclata de rire. C'était tellement facile de le taquiner, à présent. Il le cernait de plus en plus même si le reste de Levi demeurait un mystère imprévisible et sombre. Il rougissait moins, désormais, quand Levi parlait de sexe, et c'était un plaisir à constater.
Levi lui donna un coup d'épaule pour se venger de sa mesquinerie, et Eren lui rendit un coup. Cela dit, ça ne le dérangeait pas qu'Eren entre pendant qu'il se lavait. C'était peut-être un peu inhabituel, mais Eren aurait pu tuer le chien qu'il n'allait pas que ça ne l'aurait pas dérangé. En fait, la seule chose qu'il n'acceptait pas qu'Eren fasse, c'était salire. Bordel, salire.
"Si c'est le cas alors c'est réciproque. Et si c'est réciproque, alors j'ai légitimement le droit de te botter le cul, gamin." Levi avait gardé un visage plutôt sérieux en disant ça, mais Eren ne doutait pas qu'il réprimait à grand peine un sourire amusé. Ils avaient appris à se comprendre sans avoir à faire d'effort, ils avaient appris à plaisanter, à se deviner.
Ils n'ajoutèrent rien, se redonnant seulement quelques coups d'épaules de temps en temps. Quand le soleil fut presque entièrement couché et que la ville se trouva plongée dans une obscurité orangeâtre et sereine, Levi se tourna vers l'adolescent.
"Dis, Eren." S'il l'appelait par son prénom, c'était qu'il voulait dire quelque chose d'important. Alors Eren se tourna vers lui et l'observa d'un air attentif. Il sembla réfléchir, comme s'il pesait toujours le pour et le contre quant à ce qu'il allait dire. Mais finalement, évitant le regard de l'adolescent, il lui demanda. "Tu es vraiment une douleur dans le cul, mais je voulais te demander quelque chose." Il le regarda dans les yeux, après quelques secondes de silence. Eren ouvrait grand les yeux, pressé de savoir de quoi il s'agissait. C'était déjà rare que Levi ait quelque chose à demander tout court. "Tu finis les cours l'année prochaine, n'est-ce pas ?"
Il fronça un sourcil. "Oui, c'est ça. Pourquoi ?"
Levi regarda l'horizon devant lui, et Eren vit un semi-sourire étirer ses lèvres – ce qu'il tenta de camoufler en une grimace sans raison. Il était gêné de lui montrer qu'il était excité. Eren sourit. "Tu voudrais venir habiter avec moi, quand tu seras diplômé ?" Et enfin, il se tourna vers l'adolescent pour guetter sa réaction.
Il le fit assez rapidement pour pouvoir attraper cette lueur dans son regard, qui naquit presque aussi rapidement qu'elle ne disparaissait. Il vit ses yeux s'allumer, s'animer, et c'était beau. Eren ne répondit pas, mais au lieu d'élever sa voix, il chercha la main de Levi et noua leurs doigts.
"Seulement si tu répares ta porte. Tu prends un risque, tu le sais ? Et pour moi aussi, c'est risqué." Levi pensa d'abord qu'il parlait de la porte elle-même et de l'entrée par effraction, mais à en juger par le sourire d'Eren, ce n'était pas ça. Il se dit qu'il parlait, alors, d'eux deux dans le même appartement, jour et nuit – mais rien que d'y penser il sentait ses lèvres s'étirer contre son gré.
Finalement, Levi cessa de lutter et lui offrit un sourire sincère.
"Tous les adolescents aventureux le font."