Destiel (AU) – À deux contre le monde
Chapitre 1
Dean Winchester exerçait un métier peu commun et recommandable. Il se faisait payer pour éliminer définitivement des humains: un tueur à gages. Les cibles qu'on lui donnait n'était jamais plus importantes que des patrons de toutes petites entreprises. Il n'aimait pas ce travail et chaque jour, il rêvait d'en changer. Mais il n'avait pas le choix, sa femme, Elyse, ne travaillait pas. Ils étaient un petit couple heureux, sans enfants, mais extrêmement pauvre.
Lui et son frère, Sam, avaient appris à tirer très tôt puisque leur père était chasseur. Ils vivaient reclus quelque peu à l'extérieur de la ville; plus court pour se rendre dans la forêt.
Il n'était pas tout seul. Il faisait partie de la Confrérie Noire. Un « petit » groupe de personnes comme lui. C'était plus facile pour les clients de les contacter et plus facile pour eux de recevoir des contrats.
Tous les membres de la Confrérie étaient des spécimens rares et étranges:
Dean, il se trouvait normal mais les autres le pensaient fou de s'être marié. Lorsqu'il ne "travaillait" pas, il aimait gratter quelques notes sur sa guitare même si le son que celle-ci produisait ne ressemblait à rien.
Vex, une jeune fille atteignant la vingtaine. Elle avait mal commencé sa vie celle-là. Mais elle semblait apprécier ce "travail". On la surnommait de temps en temps "p'tit ninja" car elle en était digne. Elle était si discrète que même les membres de la Confrérie ne la remarquaient pas dans l'ombre. Lorsque le client lui laissait le choix de la façon dont la cible devait être tuée, elle aimait en éliminer quelques uns à la dague comme dans ces jeux vidéo d'assassins. Elle recevait de belles primes pour ces coups de théâtre qui étaient de temps à autre mentionnés dans les journaux.
Alec et Jacob, deux de ces durs à cuirs qui ne parlaient pas beaucoup. Ils ne se rendaient au sanctuaire de la Confrérie que pour prendre leurs contrats.
Estelle, la plus ancienne de la Confrérie. Elle gérait les contrats et les clients. Elle ne tuait plus beaucoup. Il lui arrivait une ou deux fois par an de prendre un contrat mais pas plus. Elle se chargeait maintenant de la sécurité de la Confrérie et de trouver des contrats. C'était sans doute une des personnes les moins étranges dans cette bande d'assassins, bien qu'elle commençât souvent à se parler à elle même et de façon agressive.
Steven, Lizbeth et Liam, trois frères et sœur passant la plupart de leur temps dans le sanctuaire. Sans doute n'avaient-ils pas d'autre foyer. Eux, contrairement aux autres, étaient bavards, beaucoup trop aux yeux de tous. Ils avaient tendance à parler pour ne rien dire. Lizbeth commençait tout doucement à sombrer dans la folie mais elle restait bizarrement très efficace dans le travail.
Roxana, une orpheline de 15 ans recueillie par Estelle. Cette petite avait beaucoup de talent et un avenir prometteur au sein de la Confrérie. Elle se servait de son jeune âge pour plus facilement éliminer ses cibles. Elle avait cependant une étrange tendance à rire après avoir assassiné un pauvre humain.
Mercer, le seul à paraître normal et en bonne santé mentale (à l'exception d'Alec et de Jacob). Il n'était pas pour autant prêt à tisser des liens avec les membres de la Confrérie pour autant, on ne sait jamais qu'il y en ait un qui se fasse... attraper...
Et enfin, Castiel. Personne ne se souvenait de comment il était arrivé là, hormis Dean car c'était lui qui l'avait recruté. Castiel travaillait seul auparavant mais un jour où celui-ci avait manqué de se faire coffrer par les flics, Dean lui était héroïquement venu en aide. Il l'avait ensuite intégré à la Confrérie. Castiel était quelqu'un de discret. Il avait toute sa tête et était très doué dans le meurtre mais il s'était créé un monde pour échapper à celui dans lequel il vivait et qu'il haïssait tant. A côté du travail, il était un artiste, il peignait dessinait et il lui arrivait de temps en temps d'écrire. Jamais il n'avait vendu ni même montré au public une de ses œuvres malgré les nombreuses insistances de Dean qui trouvait que Castiel avait un immense talent. Il lui arrivait de s'évader dans son monde imaginaire et de ne plus revenir avant de longues heures. Dieu sait ce qu'il y faisait. Beaucoup pensaient qu'il prenait des drogues mais ce n'était pas le cas. Castiel avait seulement une imagination et un esprit extrêmement xxx et développés.
Elyse était bien évidemment au courant de la "carrière" de son mari. Lorsqu'il rentrait avec de l'argent, elle savait bien évidemment d'où cela venait mais ne posait pas de questions. Elle ne voulait pas savoir si son époux venait d'assassiner la voisine d'en face, le gérant du magasin où elle faisait ses courses ou qui que ce soit d'autre.
Néanmoins, cela ne l'empêchait pas d'être heureuse. Elle aimait Dean et était persuadé qu'il l'aimait aussi. Si seulement elle savait se qui se tramait dans la tête de son mari...
Ce jour là, vers 16h, Dean se dirigea vers le sanctuaire de la Confrérie Noire. Le matin, il s'était réveillé en sueur à cause d'un rêve qu'il avait fait. Heureusement qu'Elyse était hors de la maison à cet instant là. Ce rêve l'avait perturbé toute la journée et rien qu'à y repenser, il avait des frissons. Cela le concernait lui, Castiel et un...
Oh mon dieu, il devait absolument arrêter d'y penser. D'autant plus qu'il approchait du sanctuaire et qu'il y avait de fortes chances pour que Castiel y soit présent.
Il souleva le petit boîtier à côté de la porte et tapa rapidement le mot de passe pour entrer: Silence. Il poussa le battant de la porte et s'avança dans le couloir qui menait à la salle principale. Personne. Il fronça les sourcils et parcourut les différentes pièces du sanctuaire. Il n'y avait absolument personne. Pas même les trois SDF.
Dean passa alors devant le bureau d'Estelle. Il revint sur ses pas et vérifia que celui-ci était bel et bien désert et s'avança.
Sur la table au milieu de la pièce se trouvaient toutes sortes de bricoles inintéressantes. Il remarqua alors un petit papier mal replié à côté d'une pile de bouquins. Il saisit la note très légèrement et la déplia. C'était un contrat:
Judith Vander Castafolte.
Une adresse ainsi qu'un numéro était indiqués. Il pourrait peut-être s'en charger et contacter lui-même le client? C'était risqué mais il avait absolument besoin d'argent pour payer la facture du mois.
Il se dirigea vers son propre bureau et s'assit derrière son vieil ordinateur. Il commença ses recherches et vers 22h, il sortit du sanctuaire, des informations sur la cibles et un plan infaillible en tête.
Il arriva sur place dans les environs de 23h. La rue était peu habitée et les maisons étaient forts écartées. Pas de témoins. Cette affaire serait vite réglée. Il entra dans la maison par la fenêtre du dessus. Il examina rapidement la pièce du coin de l'œil. Elle était vide. Il s'accroupit par réflexe et avança lentement vers le couloir. À peine eut-il dépassé la porte qu'il reçut un violent coup à la tête. Il perdit rapidement connaissance et s'écroula.
Dean cligna des yeux avant de les ouvrir difficilement. Un néon accroché au plafond l'éclairait beaucoup trop fort à son goût. Il roula sur le côté en poussant un léger gémissement. Il s'assit et passa soucieusement sa main derrière sa tête. Il ne saignait étrangement pas, mais il aurait certainement une énorme bosse. Il grimaça avant d'examiner l'endroit où il se trouvait.
- Et merde ! Fut sa première réaction.
Devant lui se dressaient des barreaux et derrière ceux-ci, un garde habillé en policier surveillait ce qui ressemblait tout bonnement à sa cellule.
On lui avait tendu un piège. On lui avait tendu un PUTAIN de piège. Il se souvint alors que personne ne se trouvait dans le sanctuaire à son arrivée. Était-ce eux ? L'avaient-ils vraiment dénoncé ? Mais pourquoi donc auraient-ils fait un truc pareil ? C'était complètement stupide puisqu'ils seraient suspectés eux aussi.
Il ne trouva pas d'explication rationnelle à cela et abandonna l'idée de comprendre. Il pensa à tous les ennuis qui allaient suivre. Il pensa à Elyse mais surtout – et involontairement – il pensait à Castiel. À tout ce qu'il aurait voulu lui dire. Maintenant c'était trop tard, il allait se retrouver en taule, sans lui, sans personne. Si ça se trouvait, il n'était pas le seul à avoir été arrêté mais toute la Confrérie avait été coffrée, ce qui était pire.
Il se releva et peina à rester debout. Il s'accrocha des deux mains aux barreaux. Le garde tourna légèrement la tête pour lui lancer un regard dédaigneux. Dean lui rendit un grand sourire pour tenter de l'énerver.
- Jouer au malin te sert à rien, on t'a finalement eu fils de pute.
Dean fronça les sourcils et se recula. Il ne comprenait pas. Pourquoi « finalement » ? Il n'avait jamais laissé aucun indice ? Décidément il ne comprenait rien du tout.
Il lâcha les barreaux et se reclut au fond de sa cellule en s'asseyant sur le banc. Il patienta là pendant des heures, qui lui semblèrent des jours. On vint lui servir deux fois à manger. Pourquoi poirotait-il là aussi longtemps ? A nouveau, une question à laquelle il ne pourrait pas répondre.
Soudain, le garde tomba sans un bruit à terre, visiblement mort à en juger à l'abondance de sang au sol. Dean fixa d'abord le cadavre de l'homme avec joie, il méritait bien de crever ce gros emmerdeur. Mais la seconde d'après, il leva les yeux au dessus du corps pour découvrir la personne qui avait commis cet acte. Il n'était certainement pas du côté de la police, alors avec un peu de chance, il serait du sien.
Son regard s'illumina lorsqu'il aperçut Castiel entre les barreaux qui lui fit un mince sourire. Il était là. il était venu.
- Tu m'a sauvé la première fois, à moi de te rendre la pareille.