Bien le bonjour, chers lecteurs !

Me voici de retour avec une nouvelle fiction qui je l'espère sera pour emporter dans le monde merveilleux des contes ! Et oui encore me direz-vous, mais une auteur que j'affectionne tout particulièrement, OwlsandDragons, si je peux me permettre de la cité, à elle aussi adapter le conte de la belle et la bête à l'univers fantastique de Merlin (et je vous conseille à tous - si ce n'est pas déjà fait – de courir la lire ! OwlsandDragons « Beauty and the Beast »).

Bref étant moi-même une grande passionnée de ce conte j'ai tenue à vous offrir ma version des faits. J'espère que cela vous plaira et que vous passerez un bon moment.

Autre précision cette fiction a été écrite et fini entièrement au brouillon en moins de quatre jours (un record que je tenais absolument à vous faire part ! lol). Mais comme je fais énormément de faute d'orthographe et de grammaire et que je suis obligée de me dépatouiller comme je peux pour vous offrir une lecture des plus agréables, j'attends donc votre avis. Si vous préférer avoir des chapitres plus longs mais qui demande un peu plus de temps à poster ou des plus courts et plus régulier !

Voilà sur ceux je vous laisse avec mon blabla interminable et vous souhaite bonne lecture !

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-Alors ? Tu te décides ? Bougonna le vendeur de légume

Merlin ne souleva pas le ton du vendeur et lui demande deux potirons, mais lorsqu'il lui annonça le prix, il se ravisa et n'en pris que la moitié d'un. Il le plaça dans son panier trop léger à son gout. Merlin dû traverser tout le village avant de pouvoir atteindre sa maison qui se trouvait à son extrémité. Même s'il était tôt, s'était l'effervescence dans les rues. Les adultes s'afférèrent à leurs tâches quotidiennes, tandis que les enfants jouaient dans la rue. Deux d'entre eux partirent à toute allure devant lui et manquèrent de le bousculer au passage. Mais bien entendus, aucun des deux garnements ne jugea bon de s'excuser.

Il soupira et continua son chemin. Les gens du village ne l'appréciaient guère beaucoup. Il le trouvait étrange et le fuyait comme la peste. De drôle de rumeur pesait sur lui, mais le jeune homme n'y prêtait pas attention. Il avait d'autres problèmes à régler que de se battre pour récupérer son honneur bafoué depuis longtemps auprès des villageois.

Alors qu'il passait devant le boulanger, Merlin en eu l'eau à la bouche. L'odeur de petit pain le matin lui donnait toujours faim, mais il n'avait jamais assez d'argent pour s'en acheter. Aussi les convoitait-il de loin, avec le faible espoir de pouvoir y gouter un jour.

Il avait parcouru plus de la moitié du trajet, lorsque deux jeunes hommes de son âge le virent passer devant eux et jugèrent qu'il était l'heure de passer leurs nerfs sur quelqu'un. Manque de chance, ça tombait toujours sur lui.

- Hey mais qui vas là, ce n'est pas notre cher Merlin ?

- Alors, on fait la bonne à la maison à la place de Maman ? Minauda le deuxième.

Merlin les ignora. Il n'était pas d'humeur et savait très bien qu'il pouvait se défendre s'il tentait quoi que ce soit. Ce sentiment de déjà-vus commençait à devenir lassant plus qu'autre chose.

- Tu seras bientôt une parfaite épouse Merlin ! S'esclaffa le premier en insistant sur son nom.

Le deuxième ria de plus belle et lui rentra dedans pour l'arrêter.

- Hey ! On te parle minus, tu pourrais nous regarder quand on s'adresse à toi. Quoi ta mère t'a mal élevé ?

Merlin prenait sur lui, l'insulter était une chose, mais insulter sa mère en était une autre. Il leva les yeux vers son opposant, bien plus grand que lui, mais affronta son regard et força le passage pour continuer son chemin.

- Tu gènes.

Puis il passa entre les deux sans plus leur accorder un regard. Le premier siffla et lui envoya une tomate qui s'écrasa sur sa veste. Merlin serra ses mains sur le panier réfrénant sa magie de ce charger de leur donner une bonne leçon à ces deux brutes, lorsque la voix de son ami retentie devant lui.

- Hey Merlin !

Les deux autres jurèrent et crachèrent au sol près du jeune homme avant de partir.

- T'auras pas toujours ton garde du corps avec toi mauviette ! Cracha le premier.

Merlin laissa la tension retomber mais ses yeux étaient devenus dorés.

- Tu recommences Merlin, préviens son ami en lui prenant le panier des mains. Calme-toi, ce ne sont que des abruties.

Le jeune homme ferma les yeux, se calmant et retira sa veste tâchée.

- Je rêve de leur en flanquer une dont ils se souviendraient à vie, murmura-t-il en récupérant son panier. Qu'est-ce que tu fais ici au fait ?

- Ah j'aide mon père à la forge pendant un temps, et comme je t'ai vu passer je me suis dit que j'allais venir te passer un petit bonjour.

Merlin n'en croyait pas un mot. William était son meilleur ami, mais comme il avait pris plus de dix centimètres que lui il croyait toujours que Merlin était chétif et incapable de se défendre seul. Il avait développé une sorte de surprotection légèrement anormale qui gênait toujours Merlin.

Après tout, ils étaient dans un petit village et un jeune homme encore célibataire à vingt ans, était une chose impensable. Alors les gens jasaient, parce qu'ils ne savaient faire que ça.

- Je te remercie Will, mais tu sais très bien que j'aurais pu leur botter les fesses sans même lever le petit doigt.

- Je sais mais si tu le fais, tu seras obligé de partir après et ça et ça je ne le veux pas.

Will retourna dans la forge faisant signe à Merlin de l'attendre derrière le petit comptoir en bois.

- Tiens ! Cria-t-il en revenant de la pénombre de la forge. Je t'ai pris ça en revenant de la ville, on dit qu'elles ont des effets curatifs prodigieux, et je me suis dit que… enfin ça pourrait aider ta mère.

Merlin laissa déposa son panier et regarda la bourse que lui tendait son ami, remplie de graine. Il sourit et serra son ami dans ses bras.

- Merci Will.

Ce dernier, gêner de cette proximité, frappa dans son dos, essayant de rendre cette accolade plus virile et sourit à son compagnon.

- Passe le bonjour à ta mère de ma part.

Le jeune homme hocha la tête et récupéra son panier tout en le saluant de la main. Il n'avait qu'à traverser la rue pour rentrer chez lui. Il déposa sa veste sur le dossier d'une chaise et attrapa le sachet de graines, pressé de se mettre au travail.

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- Merlin ! Merlin ! Mais où est-il passé ?

Hunith retroussa sa jupe et fouilla sa petite demeure à la recherche de son fils unique. Ne le trouvant pas à l'intérieur elle sortit et l'appela encore.

- Merlin !

C'est alors qu'elle le vit dans le jardin, occupé à récolter les salades arrivées à maturité. Il travaillait sous un soleil de plomb et ne se plaignait pourtant jamais. Hunith observa un moment son fils en se répétant combien sa vie aurait été vide sans son adorable enfant.

- Tu étais là, constata-t-elle à voix haute, plus pour lui faire prendre conscience de sa présence que véritablement pour elle.

Merlin releva la tête. Il s'essuya le front et se redressa.

- Que fais-tu ici ? Mère tu sais que tu ne dois pas te lever de ton lit, Gaius a dit que…

Elle leva la main pour l'arrêter.

- Je sais ce que Gaius a dit, mais je me sens bien, je t'assure.

Merlin soupira et entraina sa mère à l'ombre dans leur maison. Il la fit s'assoir et lui présenta un verre d'eau.

- Tu es ce que j'ai de plus cher, alors je t'en prie, prend soin de toi.

La jeune femme sourit à son fils et posa sa main sur sa joue.

- Tu es le fils que toute mère rêverait d'avoir Merlin.

Le jeune homme lui sourit et la fit monter dans sa chambre pour la mettre au lit afin qu'elle puise s'y reposer. Il redescendit à l'étage du dessous et récupéra le butin de son potager afin d'en préparer le souper.

Depuis l'hiver, sa mère était tombée malade et avait des crises de fatigue régulière. Pas plus tard que la veille, elle s'était écroulé dans les escaliers en essayant d'aller se chercher un verre d'eau. Il avait eu beau utiliser sa magie - et les sorts de soins n'étaient pas son fort - il n'avait pas réussi qu'à la soulager.

Merlin soupira en finissant de terminer le repas. Son père était partie depuis plus d'un mois déjà. Il y a longtemps, Balinor avait une place très importante à la cour. Il était un noble respecter et haut placer. Son titre de Seigneur des Dragons lui avait valu mon nombre de mérites et de respect. Mais depuis le drame ou la reine avait perdu la vie lors de la naissance de l'héritier, le roi avait proscrit tout forme de magie et chassé tous ceux qu'il la pratiquait. Balinor avait emporté sa femme et son fils loin de Camelot avec l'aide d'un vieil ami à lui, laissant toute sa richesse derrière lui. Ils avaient alors trouvé refuge dans un petit village du nom d'Eldore, hors de la juridiction de Camelot et avaient vécu plus de vingt ans ici, se forgeant une petite vie tranquille.

Cependant, il y avait environ un mois, Balinor avait entendu des rumeurs parlant d'un roi qui serait à la recherche de personne comme lui. Un ami à lui était venu un beau matin et ils étaient tous deux partis, laissant Merlin et Hunith seuls. Le jeune homme lui en avait voulu de les avoir abandonnés, mais Balinor n'avait alors pensé qu'à la fortune qu'il pourrait obtenir de cette proposition et la perspective de pouvoir payer de meilleur soin à sa femme et de meilleure condition de vie.

Gaius, l'ancien médecin de la cour et ami qui les avait aidé à s'échapper, était venus en toute hâte auprès de ses amis lorsqu'il avait entendu l'état alarment dans lequel se trouvait Hunith. Le vieil homme avait pratiqué la magie lui aussi, mais il s'était dévoué corps et âme à son roi. Roi qui en apprenant sa nature l'avait chassé de son château et bannis comme un paria.

Le vieil homme entra dans la maison de Merlin. Il avait décidé en venant ici, de passer chez chaque villageois afin de leur faire un examen complet. Les gens de petits villages comme Eldore n'avaient pas la possibilité de voir un médecin tous les jours et cela ne faisait de mal à personne de s'assurer qu'ils étaient en pleine forme. Gaius parvenait ainsi à gagner une petite pièce de bronze pour chacun de ses clients et espérait aider ainsi à sa manière.

Gaius s'assit à table et soupira en se frottant les articulations des épaules. Il n'avait plus sa jeunesse d'entend, et cela devait pénible pour son corps de rester en mouvement toute la journée.

- Vous devriez vous ménager un peu, commenta le jeune homme en déposant un bol de ragout devant le médecin.

- Je sais, mais je veux aider Hunith moi aussi et c'est tout ce que je peux faire pour elle.

Merlin lui sourit.

- Vous êtes trop gentil Gaius. Je ne sais pas comment je ferais sans vous.

- Peut-être bien, répondit-il. Comment va-t-elle aujourd'hui ?

Merlin haussa les épaules tout en servant deux autres assiettes.

- Elle allait bien tout à l'heure, elle est même descendue me voir au jardin.

Gaius attrapa la main de son vis-à-vis, l'arrêtant dans ses gestes.

- Merlin… Hunith est gravement malade, j'ignore d'où vient se mal, mais si même ta magie ne peut la sauver, aller je crains qu'il ne faut que tu te fasses une raison. Seules des feuilles de la fleur de Mortéaus* pourraient désormais la sauver.

- Je fais ce que je peux Gaius ! S'exclama le jeune homme. Je travaille jour et nuit dans ce fichu potager, je vais même aider au champ je… je fais tout ce que je peux.

- Je sais mon garçon, je le sais.

Merlin se rassit et passa ses mains dans ses cheveux. La fleur de Mortéaus était une plante extrêmement rare et de ce fait, très chère. Et malgré toute la magie qu'il pouvait posséder, il ne pouvait même par sauver sa propre mère.

- Qu'est-ce que je peux faire de plus Gaius ? Père ne revient pas et je… je n'y arriverais pas comme ça. Je dois… je dois tenter ma chance et partir moi-même à la recherche de cette fleur.

- Non ! S'exclama le médecin. Merlin c'est beaucoup trop dangereux, elle ne pousse que dans la forêt de Brocéliande dans des zones ou la magie est présente et où des créatures on élit leur foyer. Tu te perdrais et tu mourrais si tu y vas seul.

- Ai-je le choix ? S'emporta le sorcier. Ai-je vraiment le choix ? Vous pensez vraiment que je vais la laisser mourir ? Gaius c'est ma mère.

- Merlin ?

La voix d'Hunith le coupa et il la vit debout en bas des escaliers.

- Mère, je t'ai déjà dit de ne pas forcer.

- Tout va bien Merlin, je me sens bien, vraiment. Tu n'as pas à t'inquiéter autant.

Elle s'approcha de lui et prit ses mains dans les siennes.

- Merlin tu es un enfant exceptionnel et je t'interdis de te sacrifier pour moi.

- Mère…

- Ton père est déjà partie à cause de cela, je ne laisserais pas cette maladie me prendre aussi mon fils.

La porte d'entrée s'ouvrit en grand, faisant sursauter les trois protagonistes.

- Kanen ! S'exclama Merlin en faisant passer sa mère derrière lui.

- Merlin, ravi de te revoir. Vous aussi charmante Hunith.

L'homme s'approcha du repas et renifla l'odeur du ragout. Ses cheveux grisonnant et sa grande carrure le rendait plus imposant et effrayant que jamais.

- Hum, voilà qui me semble bien appétissant.

- Vous n'avez pas à être ici, grogna le sorcier.

Kanen était un bandit, un homme haut placer dans ce village et qui prenait plaisir à terroriser ses habitants. Il avait trois hommes avec lui et tous les quatre étaient armés jusqu'aux dents.

- Tu ne m'as pas fait de donation ce mois-ci Hunith.

- Nous n'avons rien à te donner, cracha Merlin. Maintenant sort de cette maison tu n'es pas le bienvenu.

- Ts ts, Merlin… est-ce là des manières de s'adresser à tes invités ?

Il s'approcha de lui et d'un violent revers de la main il frappa Merlin au visage. Le coup lui fendit la lèvre et l'énorme bague au doigt de son agresseur venait de lui ouvrir l'arcade sourcilière.

- Kanen ! Hurla Hunith en se mettant à genoux devant son fils. Je vous en prie, arrêter.

- Tu devrais inculquer les bonnes manières à ton fils, douce Hunith.

Il leva les bras et montra le taudis qu'il leur servait de maison.

- Regarde ça, est-ce là une demeure digne de toi ? Ma douce tu mériterais un château et des coffres remplie d'or. Et tu peux tout avoir… si tu décides de m'épouser.

- Jamais ! S'exclama-t-elle. J'aime mon mari et…

Kenan se mit à rire.

- … que c'est touchant. Mais ne le sais-tu donc pas ? Balinor est mort. Il ne reviendra pas.

Merlin vit les larmes monter aux yeux de sa mère. Il se releva et attrapa le couteau qui était posé sur la table et la pointa sur la gorge du brigand.

- Partez ! Vous n'aurez plus rien de notre part, alors inutile de revenir !

Kenan leva la main pour empêcher ses acolytes d'intervenir. Il se contenta de retourner le couteau contre Merlin en lui entailla la joue en le poussant au pied de sa mère.

- Reviens dans une dizaine d'années, gamin. Je te laisse jusqu'à demain soir pour me donner ta réponse Hunith. Si tu refuses…

Il frappa dans la marmite qui rependit le ragout au sol.

- Tu le payeras.

Puis il quitta la maison dans un rire strident. Hunith sortie un mouchoir de son décolleter et essuya le sang sur le visage de son fils, mais Merlin l'esquiva et se redressa.

- S'il remet les pieds ici, j'utiliserai ma magie, que tu le veuilles ou non.

Puis il monta dans sa chambre en claquant la porte, frustrer et affamer, avant de se jeter sur le lit.

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Très tôt le lendemain matin, il fut réveillé par le hennissement d'un cheval. Il ouvrit les yeux péniblement et sentait sa joue le bruler. Les souvenirs de la veille lui revinrent douloureusement à l'esprit et il paniqua tout à coup. Et si c'était Kenan qui était revenus plus tôt que prévu ? Il sortit de son lit avec hâte et dévala les escaliers pour se retrouver face au plus merveilleux des spectacles. Son père était de retour, serrant sa femme dans ses bras. Gaius retenait ses larmes de joie et fut le premier à remarquer sa présence.

- Merlin mon garçon… murmura Balinor en le voyant.

Il s'écarta doucement de sa femme et s'approcha de son fils. Il leva la main sur son visage et examina ses blessures.

- Qui t'a frappé ?

Il prit son fils dans ses bras et lui offrit une accolade des plus sincères.

- C'est Kenan, répondit la douce voix d'Hunith. Il est venu hier soir pour…

Elle baissa les yeux et Balinor sentie la colère et la haine monter en lui.

- Il ne posera plus jamais la main sur vous, je vous le promets.

- Nous n'aurons pas le choix, si nous ne lui donnons pas ce qu'il veut ! S'exclama Merlin. Avez-vous conscience de la situation ici père !

Balinor posa une main rassurante sur l'épaule de son fils et le regarda avec une expression qui était loin d'être celle paniquée et alarmée de celle qu'il devait afficher. Bien au contraire, Balinor souriait et même si une profonde amertume se lisait dans ses yeux, il semblait serein.

Il sortit deux bourses de sa poche et en tendit une à sa femme. L'autre il l'ouvrit et fit tomber les centaines de pièces d'or et de bijoux ornés de pierre précieuse et de diamant. Merlin n'en croyait pas ses yeux. Il s'approcha et prit les pièces dans ses mains afin de s'assurer qu'elles étaient bien réelles et qu'elles ne disparaîtraient pas.

- Ou… ou avez-vous trouvé cela ? S'enquit la jeune femme en serrant la deuxième bourse dans ses mains. C'est un miracle…

Les larmes perlèrent le long de ses joues, mais son sourire était toujours présent. Merlin regarda son père à son tour, réussissant enfin à détacher ses yeux de ce trésor.

- Nous allons pouvoir acheter la fleur de Mortéaus.

- Ce ne sera pas nécessaire, contra Balinor en déposant sa nouvelle fortune sur la table.

Il s'agenouilla devant sa femme qui s'était assis sous le coup de la surprise et retira la deuxième bourse de sa main pour l'ouvrir. Et malgré tous les bijoux que pouvait contenir le premier butin, ce trésor-là fut infiniment plus salvateur que n'importe quelle autre richesse au monde. Balinor tenait entre ses doigts la fleur qui sauverait sa femme.

- Balinor mon ami c'est… commença Gaius.

- Ce qui te sauvera ma chérie, acheva-t-il en lui embrassant sa main.

Merlin n'en croyait pas ses yeux, tout cela était trop beau pour être vrai.

- Que ce passe-t-il mon chéri ? S'enquit soudainement Hunith. Je peux voire dans vos yeux que tout cela a eu un prix.

Balinor avait effectivement perdus son sourire.

- C'est une histoire invraisemblable, commença-t-il.

« Je suis parti avec mon ami il y a un mois de cela, pour proposer nos services au Roi Cendred. Haïssant les Pendragon, il nous a immédiatement acceptés à son service, mais pour cela nous devions prouver notre intégrité, en prenant d'assaut Camelot. En moins de deux semaines nous nous retrouvions, mon ami et moi, en route pour le château. C'est là que les choses ont mal tourné. La forêt elle-même nous empêchait d'atteindre Camelot et nous tournions en rond pendant plus de deux jours sans même nous en rendre compte. C'est là que la forêt s'est mise à nous attaquer, comme si elle était devenue vivante.

Je n'avais jamais vu une chose pareille à l'époque. Même lorsque la magie était encore autorisée, les créatures de la forêt ne s'étaient pas manifestées ainsi. Alors que là, c'était comme s'ils cherchaient à protéger les lieux et nous empêcher de l'atteindre. J'ai réussi à échapper aux créatures, mais mon ami n'y a pas survécu. J'ai lancé mon cheval au galop sans jamais me retourner et c'est là que je suis tombé sur le château. Il n'avait plus rien de reconnaissable. C'était comme s'il était tombé en ruine depuis des centaines d'années. Je me suis réfugié à l'intérieur afin d'échapper aux arbres et aux créatures magique sans savoir ce qu'il m'attendrait à l'intérieur.

J'ai appelé et supplié que n'ont me répondre, mais rien. Il n'y avait personne, tout était désert. Pourtant, un immense buffet avait été préparé et du feu brulait dans la cheminée. J'étais affamé et épuiser. J'ai crié encore et encore, demandant qu'on me réponde, ou si je pouvais me servir, mais rien. Ne tenant plus, j'ai dévoré ce repas digne d'un roi avant de m'assoupir près de la cheminée.

À mon réveillé, cette bourse remplie de pièce d'or et de pierre précieuse se trouvait dans mes mains, sans que je ne sache d'où elle venait. Il y avait là-dedans tout ce qu'il me fallait pour acheter des centaines de fleurs de Mortéaus. Alors j'ai accepté ce présent et suis remercier le château pour ce don exceptionnel.

J'ai retrouvé mon cheval dehors, près des écuries, il avait été brossé, laver et ferrer. Je présume qu'il a également été nourri puisqu'il semblait plus vif que jamais. J'ai donc pris les bribes et je l'ai guidé vers le portail. C'est là que je les ai vus. Un immense arbre se tenait au milieu de la place et des centaines de buissons remplie de cette fleur me tendaient les bras. J'en ai pleuré et je suis resté là un long moment à remercier le ciel et la magie de ce présent qu'elle me faisait.

J'ai donc pris cette fleur en l'arrachant de son buisson et c'est là que je l'es vus. Une bête immense, elle marchait comme un homme, mais rugissait comme un animal. Elle se terrait dans la pénombre et me hurla dessus.

- Vous avez profité de ma nourriture, abuser de mon hospitalité et vous voler à présent mes fleurs, grogna la bête.

J'ai gardé mon calme par je ne sais quel miracle et je lui ai expliqué que j'avais besoin de cette fleur pour sauver la vie de ma moitié mais il n'as rien voulus savoir.

- Je me moque que vous ou votre femme soyez malade, ton crime doit être punie.

Des arbres se déracinèrent et me firent prisonniers en m'encerclant de leurs racines. J'ai supplié la bête encore et encore pour me laisser t'apporter cette fleur.

- Tu as un jour. Rentre chez toi, donne cette fleur à ta femme et reviens ici. Si tu n'es pas de retour ici avant la tombée de la nuit, je te tuerais, toi et ta femme. Ton cheval sera te ramener ici. Garde cette monture et la forêt te laissera passer.

Je ne savais quoi lui répondre, mais avant que je n'aie pu retrouver mes esprits, il était déjà parti. J'ai alors quitté les lieux et comme il l'avait dit, la forêt ne bougea pas et me laissa passer sans encombre. »

Merlin n'en croyait pas ses oreilles. Cette histoire était invraisemblable. Une bête, une forêt entière habiter par la magie, c'était inimaginable.

- Mais et le Roi ? S'enquit Gaius. Ou sont passer les gens là-bas ?

Balinor secoua la tête.

- Cette bête les a soit chasser, soit dévorer.

Hunith serra les mains de son époux.

- Balinor tu ne… tu ne comptes pas y retourner n'est-ce pas ?

Il lui embrassa les doigts.

- Je n'ai guère le choix mon amour. Si je n'y retourne pas avant ce soir, il vous tuera et ça, je ne peux me le permettre. Mais je sais que tu seras sauve et qu'avec cet argent tu pourras t'offrir une vie meilleure.

- Non ! S'exclama-t-elle. Je refuse de te perdre ! Nous… nous pouvons partir tout de suite, il ne nous retrouvera pas et…

Balinor la prise dans ses bras.

- Je ne peux prendre ce risque. Avant ce soir, je partirais pour Camelot et subirait le châtiment que cette bête m'affligera.

Merlin n'avait pas ouvert la bouche depuis les explications de son père. Même si les choses semblaient s'arranger il allait tout de même perdre un parent. Sa mère avait été sauvé mais à quel prix ? Il ne réfléchit plus à rien et agit sans même savoir ce qu'il faisait. Il se précipita à l'extérieur et enfourcha le cheval de son père.

- MERLIN ! Hurla Balinor en se précipitant dehors, suivit de sa femme et de Gaius.

- Merlin que fais-tu ? S'exclama sa mère.

Le cheval trépigna d'impatience et frappa le sol de ses sabots.

- Je suis désolé…

Et il lança l'animal au triple galop. Il ne versa aucune larme et se pliait en deux pour prendre plus de vitesse. Il devait être loin, très loin, pour ne plus avoir le choix et être obliger de continuer s'il ne voulait pas flancher. Le temps filait et le paysage aussi. Il traversa champs et villages avant d'arriver à l'orée de la forêt de Brocéliande.

Le cheval n'hésita pas une seconde et s'engouffra dans les bois. Le soleil commençait à se dissimuler au loin et il ordonna à l'animal d'accélérer, il ne pouvait se permettre d'être en retard. Son père lui avait dit qu'il devait être là-bas avant le coucher du soleil. Mais tandis que l'animal fila à travers les arbres, il ralentit subitement pour finir par arriver devant un immense portail noir. Les lieux étaient effrayants et glauques. Il déglutit en posant un pied-à-terre. Il prit son courage à deux mains et ouvrit la barrière.

L'animal refusait d'avancer et semblait effrayer lui aussi par cet endroit. Merlin attrapa son museau dans ses mains et le calma à grand renfort de caresse et de mots doux.

- Chut… tout vas bien mon beau tout vas bien.

Prononcer ces mots à voix haute le rassurait lui-même et calmait les battements effrénés de son cœur. Il tira le cheval derrière lui avant que celui-ci ne prenne la direction des écuries sans même l'aide de Merlin. Le jeune sorcier inspira et expira une bonne dizaine de fois avant de s'approcher des portes du château et de l'ouvrir timidement.

- Hey oh…

N'ayant aucune réponse il entra et vit le magnifique hall. Il gravit quelque marche des escaliers et appela à nouveau.

- Il y a quelqu'un ?

Toujours aucune réponse. Il monta à l'étage et atterrie dans un immense couloire. Instinctivement il le suivit et arriva devant une immense porte. Il l'ouvrit avec difficulté et tomba sur la salle du Trône avec un immense banquait qui fumait encore. Son père avait dit vrai, même si tout le château semblait abandonner, il y avait de la nourriture fraichement préparé et le cerf était encore chaud.

- Un invité…

Merlin fit volte-face mais ne vit personne. Ayant bien entendus une voix à l'instant il insista.

- Il y a quelqu'un ?

- Il m'a entendu ? S'enquit à nouveau la voix.

Merlin se retourna à nouveau mais ne vit personne. Il remonta la nappe sur la table s'attendant à voir quelqu'un cacher dessous mais rien. Le château était désert.

- Je sais que vous êtes là, s'exclama-t-il néanmoins.

- Qui êtes-vous ? S'enquit une lourde voix rauque et vibrante derrière lui.

Merlin déglutit. Il s'avait qu'il s'agissait de la bête. Il se redressa relâchant la nappe avec lenteur, comme si le moindre mouvement brusque ferait attaquer le monstre.

- Ne vous retournez pas et répondez à ma question, ordonna-t-elle d'un ton grave.

Merlin se tenait droit, dos à la bête. Cette situation était encore plus effrayante que s'il l'avait vus et qu'il pourrait se préparer à ce qu'il lui saute à la gorge. Ainsi il ne pouvait même pas dire si elle était loin ou pas.

- Je… Je m'appelle Merlin et… je suis le fils de Balinor, l'homme qui…

Un bruit guttural semblable à un grondement de tonner – qui chez la bête devait être un ricanement- retenti derrière lui, coupa net au discourt du jeune sorcier.

- Ce vieil homme avait donc si peur de mourir qu'il a envoyé son fils dans la gueule de la bête à sa place. Voilà un courage qui dépasse l'entendement.

Merlin n'appréciait guère que cette bête salisse ainsi le nom de son père. Jamais de sa vie, il n'aurait sacrifié qui que ce soit pour sa propre vie. Il esquissa un mouvement pour se retourner mais le cri de la bête le figea sur place.

- JE VOUS AI DIT DE NE PAS VOUS RETOURNEZ !

Un rugissement suivit ses propos et Merlin sentie ses jambes trembler. Il serra les poings et murmura malgré la peur qui lui rongeait l'estomac.

- Il n'a sacrifié personne. Je suis ici de mon plein gré. Prenez ma vie à la place de celle de mon père.

La bête s'approcha de lui, Merlin pouvait sentir sa chaleur dans son dos.

- Que courage pour un garçon si chétif.

Il rugit de toutes ses forces dans son dos, et Merlin du se faire violence pour ne pas bouger et rester droit, dos à la bête.

- Si vous voulez me tuer, faite le maintenant je vous prie, demanda Merlin la tête haute.

- Je ne compte pas te tuer, grognai la bête. Je voulais punir ton père pour le crime qu'il avait commis en me volant. Mais on dirait bien que garder son fils prisonnier devrait être une peine plus lourde pour lui.

Merlin sentie alors la lourde main de la bête dans sa nuque, ses doigts poilus comme celles d'un ours aux griffes aussi acérer, s'enroulèrent autour de sa gorge.

- As-tu peur ?

Merlin n'avait pas peur. Il était terrorisé.

- Attend de voir à quoi je ressemble vraiment… grogna-t-il.

Merlin déglutit à nouveau et sentie le doigt de la bête se presser sur sa jugulaire. Mais il relâcha soudainement sa pression sur sa gorge et recula, s'éloignant au point ou le jeune homme ne pouvait plus sentir sa présence. Il avait enfin l'impression de respirer.

- Tu seras mon prisonnier, rugit la bête. Tu pourras te déplacer ou bon te sembles dans le château mais si tu posse un pied en dehors du domaine, je le serais et tu mourras. Soit présent ici tous les soirs à l'heure ou le soleil se couche et tu dineras avec moi. Si tu n'y es pas tu seras privé de nourriture le restant de la semaine.

Merlin entendit chacune des règles que lui citait son geôlier et plus il les énumérait, plus il regrettait qu'il ne l'est pas tué.

- A présent, rejoint tes appartements et n'en sort pas avant le lever du soleil. Cette nuit, je pars chasser.

Les lumières des chandeliers s'éclairèrent lui indiquant le chemin à suivre. Il se permit un regard autour de lui mais ne vit personne. Il suivit les torches d'un pas mal assurer et arriva finalement devant la porte de ce qui ressemblait fort à ses appartements, luxueux et spacieux, les lieux débordaient de richesse et d'abondance. Il s'approcha de la fenêtre et vit une ombre énorme filler dans la nuit et quitter le château. Merlin se laissa tomber contre le mur et laissa toute la tension de la journée se libérer dans un torrent de larmes.

Il se recroquevilla dans un coin de la pièce et ne s'arrêta de pleurer que lorsqu'il fut trop fatigué pour continuer.

- Le pauvre….

- le Prince n'a pas été des plus gentils avec lui.

- Que pouvons-nous faire pour lui ?

Merlin renifla et bien qu'il sentit son esprit sombrer dans le sommeil, il continua d'écouter ses voix étranges qui tentaient tant bien que mal de le réconforter.

- Vous verrez jeune homme, Arthur n'est pas si méchant lorsqu'on apprend à le connaitre….

Arthur ? Pensa le jeune sorcier, qui était Arthur ? Et il s'endormit là, dans le coin des murs de sa nouvelle prison.

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Et voilà pour ce premier chapitre.

J'attends vos avis avec impatience et vous souhaite une bonne journée !

Mariko, pour vous servir !