Ouiii je saiiiis, il ne faudrait pas que je commence une fic alors que Le Poison d'Irya et Mortellement Vivant ne sont pas terminées… mais j'y peux rien, mes doigts ont couru tout seul sur le clavier ! J'étais possédée !Et bonne à enfermer, oui je sais…

Enfin bref, malgré les « bouuuuuh » collectifs dus à mes retards, je vous présente mon nouveau bébé : Pain in The Neck (je me suis trop marrée à trouver le titre, mais j'hésite encore avec You Suck !).

Au début je voulais la faire avec Sebastian et Ciel, et puis l'appel d'un POV Draco m'a conquise. J'avais toujours fait un Draco dominateur, mais cette fois, c'est l'inverse ! Harry remporté le rôle du grand et ténébreux vampire transpirant la force et la sexualité sauvage (miaaaam !). Et j'aime beaucoup mon Draco, il est drôle, insupportable, gaffeur, irrésistible, loyal, irritable et déjanté ! (Enfin, je fais de mon mieux pour qu'il soit comme ça haha)

J'espère que leur personnalité vous plaira !

Au fait! Je cherche une âme charitable qui pourrait me fournir une jolie image VampDrarry! En attendant j'en mets une que j'ai trouvée sur le site de chouette-e sur deviant art! :D


Titre : Pain In The Neck … j'hésite à le changer pour You Suck ! Vous préférez lequel ?

Couple : Drarry évidemment ! Et Ron/Hermione pour le moment, il y aura peut-être d'autres pairings mais je n'en parle pas tout de suite et j'hésite encore pour quelques uns.

Rating: M pour la suite.

Résumé : Si tu te trouves en face d'un vampire vulnérable, assoiffé et beau comme un dieu qui te demande de l'aide… enfuis-toi ! Si seulement Draco Malfoy avait écouté ce conseil…Draco voit sa petite vie tranquille bouleversée le jour où il se retrouve devant le sexy vampire Harry Potter, empoisonné à demi nu sur le sol de sa cuisine. Surtout que maintenant Potter lui demande asile le temps qu'il découvre celui qui le veut définitivement mort. Impérieux, moqueur et ensorceleur, ce Potter n'a pas l'air de comprendre la différence entre « hébergeur » et « serviteur ». Mais Draco a besoin d'argent, c'est ainsi qu'il se voit briser de plus en plus de règles…en particulier celles sur la nudité et l'horizontalité avec les dangereux vampires bruns sauvages. UA, VampHarry, Draco POV, Humour/Romance et Lemon.

Disclaimer : Les personnages d'Harry Potter appartiennent à J.K Rowling (sérieusement, y a-t-il UNE SEULE PERSONNE DE CE SITE qui ne sache pas ça ?) et l'univers m'est venu à l'esprit en lisant The Care and Feeding of Stray Vampires de Molly Harper.

Warnings : C'est un UA, un Univers Alternatif. Fic inspirée par The Care and Feeding of Stray Vampires de Molly Harper. Vampire fic, Humour, Romance, Draco POV.


Pain In The Neck

Chapitre 1 : Approach with caution.

Si tu te trouves en face d'un vampire vulnérable, assoiffé et beau comme un dieu qui te demande de l'aide… enfuis-toi !


Comment, mais comment en suis-je arrivé là ?

Okay, je ne suis pas forcément ce qu'on peut appeler un « saint » : je ne fais pas de bénévolat, je ne donne pas mon argent aux mendiants, j'aime me moquer des gens, rabaisser ceux qui le méritent (non parce que vraiment, y'en a qui le demande c'est pas possible autrement) et j'ai quelque tendance mythomane, mais je ne suis pas « méchant » non plus ! Je ne noie pas les chiots, je n'ai jamais tué personne, je ne fais pas de croche-pieds aux grands-mères, je n'ai jamais jeter des déchets dans la rue ou craché par terre (parce que c'est juste…dégoûtant !), bon dieu mon pêché le plus grave est d'avoir volé un carambar quand j'avais 9ans! A 21ans je suis diplômé en botanique et en train d'écrire mon second bouquin. Oui parce que je suis écrivain, et même si c'est suicidaire comme choix de carrière, ce n'est pas un crime ! Alors comment, je me répète, comment je suis arrivé ?

« Là », étant la maison d'un dénommé Harry Potter et plus particulièrement dans sa cuisine, debout à côté du frigo ouvert pour illuminer la pièce… et le corps inanimé étalé sur le carrelage glacé.

« Inanimé » comme dans « évanoui », pas comme dans « mort » puisque, eh bien, mort, il l'est déjà. Duh. Vampire et tout.

Bref.

Que je vous explique un peu le contexte.

Rencontrer des vampires est une des conséquences du Grand Eclatement de 1999. Vous connaissez la série True Blood ? Eh bien c'est le même genre. En 1999 les vampires ont décidé de faire leur grand coming-out et de vivre au nez et à la barbe de tout le monde. Et maintenant, c'est coexistence des humains et des vampires… mais sans diaboliquement-sexy-magnifique-miam-miam Alexander Skarsgard, malheureusement. Ça aurait été trop beau.

Après 15ans, les relations humains-vampires au grand jour se sont nettement améliorées. Au début, ce n'était pas terrible. Tous les humains ont jeté leur Twilight et leur idées romantiques du vampire niais et torturé par sa condition. Parce que s'il y a bien une chose qui est éloigné d'un caractère vampirique, c'est Edward Cullen. Bon, je suis un peu radical, les vampires ne sont pas si différents que nous, ils sont capables du pire comme du meilleur, comme les humains. Et malgré ce que la plupart des évangélistes à la télévision (non, je ne plaisante pas…) nous sermonnent, je suis persuadé qu'ils ont bien une âme. Le problème est que les pires aspects d'une personne ont la fâcheuse tendance de ressortir lorsque des règles de bases comme « ne pas mordre ou utiliser les gens comme de la nourriture » ne s'appliquent plus… aller savoir pourquoi. En gros, si vous étiez un enfoiré dans votre vie d'origine, vous serez un ENORME enfoiré dans votre non-vie. Si vous étiez une sorte de bon samaritain…non, vous ne deviendrez pas un saint, faut pas pousser quand même. En fait vous serez toujours le même, pas de gros changement à part votre régime alimentaire douteux et vos crèmes de peau sans vitamine D. Ça donne envie hein ?

Il y a beaucoup d'hippie dégénérés qui clament haut et fort leur amour pour les vampires « Peace, Love and Suck » qu'ils disent….ben voyons. Et on me jette la pierre parce que je me paie leur tête. Soyons réaliste. Je n'ai absolument rien contre les vampires…tant qu'ils ne m'attaquent pas. C'est pour ça que j'ai toujours une bombe d'argent anti-vampire sur moi. Les vampires sont allergiques à deux choses : le soleil et l'argent. Avoir du soleil en spray peut se révéler un peu compliquer à trouver, alors j'ai opté pour l'argent. Mieux vaut prévenir que guérir.

Vigilance constante !

Tout ce que cette journée m'aspirait c'était écrire un ou deux chapitres, boire du thé assam (que j'ai acheté la veille), et dévorer le roman d'amour que j'ai déguisé derrière la couverture des Aventures de Sherlock Holmes. Si Blaise voyait le gladiateur au torse nu musculeux et au regard de braise de la couverture, il me charrierait à n'en plus finir…en public, évidemment.

Qui est Blaise ? Le plus sadique, énervant, fourre-son-nez-partout, manipulateur étudiant en droit que la Terre n'est jamais porté.

Bon, c'est aussi accessoirement mon meilleur ami et mon colocataire mais je ne m'étalerai pas sur ces excès de folie passagère.

Je m'égare. J'étais en train de vous raconter comment j'avais atterri dans la cuisine d'Harry Potter… Pour cela il faut que vous fassiez la connaissance d'Hermione Granger. Hermione est une vampiresse de…200 ans ? 300 ? (Aller lui demander son âge si vous osez !) Et c'est mon éditrice et amie. Une amie en voyage d'anniversaire de mariage en ce moment même. 148 ans de mariage, excusez du peu. Et moi qui ne tient pas plus de quelques mois…

Son mari ?…Oh seigneur ne me parlez pas de ce bouseux. Ronald Weasley. Ou Weas-moche pour les intimes. Une espèce de belette rousse aussi grand qu'il est gauche, avec un air de martyr débile collé 24heures sur 24 sur un visage bouffé de tâches de rousseur. On a l'impression que le lapin de pâque lui a éternué à la gueule alors qu'il mangeait sa carotte transgénique fétiche.

Une horreur le mec.

Encore plus con qu'il est laid (et c'est pas peu dire !).

Je ne comprendrai jamais les femmes.

Enfin bref, étant en voyage avec l'autre Weas-moche, Hermione m'a demandé de lui rendre un service.

Eh bien je peux vous assurer que j'ai retenu ma leçon, moi qui m'étais dis que j'allais faire ma B.A. de l'année…je ne rendrai plus jamais service à personne. Vivant ou mort !

Elle m'a dit que son meilleur ami, Harry Potter, allait séjourner dans notre chère petite ville d'Hogsmeade pendant quelques semaines pour affaire. Etant lui aussi vampire, il aurait besoin de quelqu'un pour lui apporter du sang et quelques affaires qu'Hermione m'a demandé de lui transmettre (il y a deux cartons remplis de dossiers) pendant la journée, pour que ce soir il ait tout ce qu'il faut pour commencer à travailler. Et bien sûr Hermione avait besoin de « quelqu'un de confiance », elle ne voulait pas « laisser les cartons au soin de n'importe quel humain », il n'y avait que ma « génialissime personne qui pouvait faire l'agent de liaison » sans qu'elle n'ait à s'inquiéter, blablabla… Et je me suis fait avoir ! Oh faiblesse et flatterie…

Bon, ça n'a pas été gratuit pour elle évidemment, il ne faut pas pousser non plus, je suis Draco Malfoy que diable ! J'ai donc gagné une prime pour mon premier bouquin et un délai pour l'écriture de mon deuxième. Mais honnêtement, en ce moment précis, j'échangerai tout ça volontiers pour un retour en arrière où je regarderai Hermione dans les yeux en lui lançant un magnifique et charismatique « NOOOOON », avant de m'enfuir en courant en cancanant comme un canard.

Avec élégance et charme. Bien sûr… Malfoy oblige.

Vous comprenez mieux ? Bien. Alors continuons.

En entrant dans la maison d'Harry Potter ma première pensée fut pour son horrible sens du design. Ce qui était certain c'est qu'il n'avait pas dépensé un centime pour la décoration : tout était beige, minimaliste, vide de chaleur, a-ffreux. La maison était plongée dans les ténèbres, ce qui était à prévoir avec les voyants antisolaires en métal collés aux fenêtres. Il n'y avait quasiment aucun meuble dans le salon, pas de table de salle à manger, pas d'objets d'art, de décoration ou de photo contre les murs taupes.

Franchement la maison apparaissait à peine habitée, et même pour un mort, c'était abusé.

Slalomant entre des cartons de déménagement encore pleins, je m'avançais dans la cuisine où il avait été décidé que je laisserai les deux cartons (probablement pour ne pas les mélanger avec tous les autres qui étaient en bordel dans toute la maison). Je n'avais allumé la lumière qu'à l'entrée, de peur de réveiller le vampire à l'étage avec un trop plein de luminosité. Je ne voulais pas mettre un vampire inconnu et épuisé par son voyage, en rogne. Il avait beau être un ami d'Hermione, quand on voyait son époux, je préférai me méfier de ses fréquentations.

C'est à ce moment-là que mon pied butta contre un obstacle par terre.

-Morbleu ! Glapis-je avant de m'exploser face contre terre dans un déluge de dossier échappés des cartons.

Ai-je mentionné qu'il m'arrivait de jurer comme un vieux de temps en temps ? Au début j'avais commencé pour rigoler, comme ça, pour irriter Blaise. Et puis j'ai vu que d'irrité, il passait à énervé, puis à en colère, puis à rageur, puis à hystérique… les vieux jurons à la mords-moi-le-nœud sont définitivement restés lorsque j'ai vu à quel point ils faisaient tourner mon cher ami en bourrique. (Incérez un rire de méchant à la Wall Disney). Et l'habitude était restée. Même avec mon visage fracassé contre le carrelage froid.

-Bigre, marmonnai-je en me massant mon menton endolori alors que je me relevai.

Je fis courir ma langue sur mes dents pour vérifier qu'aucune n'était tombée ou désossée. Heureusement pour Hermione (qui aurait payé PLEIN POT mon dentiste), elles n'avaient rien.

Sur quoi avais-je bien pu butter ? Je cherchai le frigo à tâtons, la lumière de l'entrée n'éclairant pas suffisamment jusqu'ici, et ouvrit la porte en grand.

Voilà donc où j'en suis. Et comme je le disais auparavant, je ne rendrai plus jamais de service à qui que ce soit! Parce que malgré mes habitudes de drama queen et mes tendances pseudo-mythomanes à l'exagération... Ce moment a réellement bouleversé toute mon existence.


La panique monta en moi aussi vite que mon cri s'échappa de ma bouche.

Son torse nu était délicieusement sculpté, ses longs membres tendus par d'épais muscles. Ses cheveux étaient noirs, épais et en bataille à la je-viens-d 'avoir-la-meilleure-baise-de-toute-ma-vie…ou du genre « un peigne ? C'est quoi ça ? Jamais entendu parlé. »

Son visage aurait été magnifique s'il n'avait pas été couvert de sang séché. Un nez droit, des pommettes hautes, des lèvres généreuses légèrement courbées. Il ressemblait au gladiateur grec de ma couverture qui me faisait hurler au fantasme.

Enfin sauf que mon gladiateur était couvert de poussière et de sueur, pas de sang.

Beurk.

Un sachet de sang A positif jonchait le sol, à moitié vide. Voilà qui expliquait le sang séché. Etait-il en train de boire avant qu'il ne…s'évanouisse ?

Les vampires ne s'évanouissent pas. Et la plupart d'entre eux peuvent sentir à quel moment ils devaient se cacher avant que le soleil ne pointe le bout de son nez (ce qui les jetait immédiatement dans une extrême fatigue). Ils ne se faisaient pas surprendre par l'aube, et ne s'évanouissaient pas de la sorte même si c'était le cas. Mais, merdaille, que se passait-il ici?

Les mains tremblantes, je fouillais les poches de ma veste pour trouver mon portable. Il fallait que j'appelle Hermione. Elle saurait quoi faire. Peut-être était-ce dans les habitudes de ce Harry Potter de faire le (re)mort à moitié nu sur le sol de sa cuisine, couvert de sang. Après tout il y a des gens bizarres partout. Ce n'est pas parce qu'il est… AAAARRGGH IL A BOUGÉ !

Je me plaquais contre le comptoir sous la surprise, mon souffle erratique et le cœur battant dans mes oreilles. Le vampire avait en effet eu un spasme dans la jambe, comme s'il avait essayé de se relever mais que l'effort lui avait couté toute son énergie.

Tout doucement, le cœur battant toujours la chamade et la panique suintant de tout mon corps, je m'approchai du vampire. Si sa jambe avait bougé, peut-être s'était-il réveillé ?

… Ça sera une fois chez moi, alors que je repenserai à ce moment précis, que je me dirai : « Non mais vraiment Draco, vraiment ? un vampire a l'air blessé, potentiellement dangereux, probablement affamé, et inconnu est affalé devant toi, et au lieu de courir à toutes jambes comme tout individu sensé, toi, tu approches ta main pour toucher son visage ? VRAIMENT ? »

Et je me proclame intelligent. Ha !

Je tendis la main pour repousser les mèches sombres cachant ses yeux peut-être ouverts.

-Hmmm, allo ? (Pas de réponse, il ne devait pas avoir de réseau.) Y'a quelqu'un ? Vous êtes réveillé ? Appelai-je d'une voix chevrotante.

Une main puissante se referma autour de mon poignet. J'ai honte d'avouer que j'ai crié comme une petite fille. Une petite fille sous amphét' qui vient de tomber nez à nez avec le terrible monstre sous son lit. J'entendis le son révélateur des crocs qu'on libère (le même qu'un sabre fait quand il est libéré de son fourreau) et je fus pris d'une panique hystérique, piaffant et luttant contre l'implacable étau. Un bras de fer s'ensuivi pour gagner le contrôle du bras qui entraînait inexorablement mon poignet à ses lèvres gercées et couvertes de sang. Il essaya de se précipiter sur moi, mais l'effort lui couta, et sa tête retomba sur le sol avec un bruit sourd.

Avec ma main planant précairement au-dessus de sa bouche grande ouverte et de toute évidence affamée, je fis la seule chose qui me traversa l'esprit…

Non, ce n'était pas une super prise de Ninja digne de Naruto, ni un sermon à la Hermione, ni quoi que ce soit de classe ou digne d'être raconté dans un dîner entre amis…

Je lui mis un doigt dans l'œil. Vicieusement, avec toute mon énergie et la force de mes derniers espoirs qui s'accrochaient à l'idée de mon sang restant dans mes veines.

Pas glorieux-glorieux, je sais. J'étais désespéré, alors chut !

-Aïe, dit-il mollement, localisant difficilement la douleur alors que je lui refourrais mon doigt dans l'œil pour faire bonne mesure.

Ah ! Prends-toi ça suceur de sang ! On ne s'attaque pas à Draco Malfoy impunément ! Fanfaronnais-je intérieurement alors que je m'apprêtais à réitérer mon geste.

Je me stoppais quand je plongeais le regard dans son autre œil, qu'il venait d'ouvrir, ses longs cils noirs ondulant sous le mouvement. Vert. Ses yeux étaient les plus verts que je n'ai jamais vu. Ils étaient profonds, une couleur riche et imposante, hypnotique. Son iris noir les faisait ressortir encore plus, si c'était possible.

- Aïe! Répéta-t-il avec indignation, comme si la sensation de mon doigt dans son œil venait juste de percer son état catatonique.

Bien fait pour toi trou d'uc !

Je profitais de sa distraction pour tirer mon bras d'un grand coup. Il me relâcha et je plaquais mon poignet contre mon cœur, qui battait la chamade à travers le tissu de ma chemise, alors que je me reculais vers le frigo. Je pris rapidement un autre sachet de sang, l'ouvrait et le positionnait prudemment au-dessus de ses lèvres entre-ouvertes. Mieux valait le sachet que mon poignet, merci bien. Il secoua difficilement la tête, la respiration sifflante.

-Mauvais…sang, chuchota-t-il.

Je vérifiais la date de péremption avant de lui retendre le sachet.

-Non, c'est bon, il est valable encore deux semaines.

Ses lèvres sèches craquelèrent alors qu'elles formaient les mots :

-Empoisonné…crétin.

-Oh. Ok…abruti, répliquai-je.

Une lueur d'amusement illumina ses traits pendant un court instant.

-Besoin sang frais, murmura-t-il faiblement.

-Ouais bah compte pas sur moi, cinglai-je en me reculant, je ne fais pas ce genre de truc.

-Alors tu mourras, grommela-t-il.

J'eus beau essayer de me mordre les lèvres pour me retenir, je ne pus m'empêcher de ricaner.

-Ouuuh, j'ai peur, persifflai-je.

Son regard semblait ne pas arriver à choisir entre l'indignation, la surprise, la colère, ou la promesse d'une vicieuse vengeance.

Une idée me traversa l'esprit.

-Attends, bouge pas! Lançais-je par-dessus mon épaule me redressant pour me diriger vers ma voiture à toute vitesse.

Je l'entendis renifler hautainement comme s'il voulait me dire « Et où veux-tu que j'aille dans cet état ? Crétin. ». Je fis bien attention de fermer la porte derrière moi pour ne pas laisser les rayons de soleil entrer dans la maison. Ça aurait été con de le tuer de cette manière, et Hermione ne m'aurait jamais pardonné.

Et j'avais besoin de cette prime. Le métier d'écrivain ne paye pas des masses voyez-vous.

J'avais un carton de faux type O dans le coffre, ils étaient destinés à Hermione à l'origine mais j'avais oublié de lui donner avant qu'elle ne parte. Je saisis trois bouteilles et me dépêchai de retourner dans la maison.

Hélas, ce n'est qu'après qu'il me vint à l'esprit que j'aurais dû sortir mes clefs, sauter dans ma voiture et appuyer sur le champignon en grillant tous les feux rouges pour me précipiter à l'abri chez moi.

Mais nooon, ma conscience, qui me boude depuis des lustres, avait choisi ce jour-là en particulier pour faire son grand retour ! Ben voyons !

M'agenouillant à côté du vampire déchu (… quoi ? Ce n'est pas de ma faute s'il ressemble à un ange sculpté dans les cathédrales même avec les lèvres gercées et du sang sur la gueule!), j'ouvrai la première bouteille et lui présentai.

-Je suis certain qu'il est sain, je viens de l'acheter. La bouteille n'était pas ouverte.

Il lança un regard méfiant à la bouteille mais la saisit quand même.

-Et merci c'est pour les chiens ? Grognai-je.

Il m'ignora. L'enfoiré. Il était bien trop occupé à avaler goulument le liquide rouge. Il grimaça à la température fraîche du faux sang. Les vampires le préféraient chaud, à la température du corps humain. Pendant ce temps, j'ouvrai les deux autres bouteilles et les mettais au micro-onde pour les réchauffer. Je laissais même tomber deux pièces dans chacune des bouteilles pour leur donner un goût cuivré authentique.

A la fin de la journée j'allais me remettre la médaille du Bon Samaritain.

-Merci, murmura-t-il à ma plus grande surprise, se forçant à se mettre en une position assise, alors que l'effort l'exténua clairement.

Il s'adossa, il était d'une pâleur extrême. Enfin…plus qu'un vampire normal quoi.

-Qui es-tu et que fais-tu chez moi ?

Il se fout de moi ?

-Hmm… Draco Malfoy, l'ami d'Hermione ? Elle m'a demandé de te passer des documents puisqu'elle est en voyage avec Weas-moche.

-Weas-moche ? Demanda-t-il, perplexe.

-Oui, soupirai-je en secouant la tête, tu sais l'espèce de belette rousse qui lui sert d'époux ?

Harry écarquilla les yeux avant de rire avec incrédulité. Rire qui se termina en quinte de toux.

-Alors c'est toi, « la fouine » ?

Je grinçai des dents à l'entente du surnom débile que la belette m'avait donné, tout ça parce que j'étais d'une curiosité maladive et que j'aimais « fouiner » partout !

-Malheureusement pour lui, sifflais-je, Weas-moche souffre d'un manque d'imagination affligeante. Un surnom plus approprié aurait été le bienvenu, comme « Votre Altesse », ou « Maître », mais ça aurait été trop demandé à un tel esprit inférieur.

Au fur et à mesure de mon discours, le vampire me regardait comme s'il me poussait une deuxième tête, il semblait d'ailleurs partagé entre l'incrédulité et l'envie d'exploser de rire, et puis l'indignation pour son ami se peint sur son visage. Pfeu.

-Bien, tu as l'air d'aller mieux. Je te laisse les cartons et je ne te dérange pas plus longtemps, dis-je en commençant à le contourner.

-Stop, me commanda-t-il, sa voix perdant sa sonorité rauque maladive alors qu'il se relevait.

Je me figeais sur place, refusant de me dévisser le cou pour le regarder (diantre ! Mais c'est qu'il est grand le gladiateur !), me contentant de l'observer à travers mes cils baissés. Son visage était plus « vivant », moins hagard. Il semblait prendre de la force au fur et à mesure de ses gorgées de sang.

-J'ai besoin de ton aide.

-Moi? Et comment pourrais-je t'aider ? Demandai-je, incrédule.

-Tu m'as déjà aidé.

Pendant qu'il parlait je percevais une fine trace d'accent, une caresse de la langue qui paraissait… ancienne. Anglais, assurément, mais un très vieil anglais. Quel âge avait-il ? Ça ne servait à rien de lui poser la question puisque la plupart des vamps n'aimaient pas parler de leur passé. J'ignorais l'accent sexy et son effet décadent sur mon rythme cardiaque.

-Et maintenant j'ai besoin que tu m'héberges. Hermione m'a dit que je pouvais te faire confiance.

C'était à mon tour de le regarder comme s'il lui était poussé une deuxième tête.

-Et pourquoi, je te prie, ramènerai-je un vampire instable et affamé chez moi ? Ais-je l'air particulièrement stupide ? Ah non je sais, c'est parce que je suis blond c'est ça ? (Je secouai la tête, affligé.) Navré de te décevoir, mais malgré la couleur pétasse, je suis extrêmement intelligent et…

-Modeste, me coupa-t-il l'air de rien en buvant une autre gorgée.

Je le fusillais du regard puis repris :

-Et je tiens à la vie. Alors pas question de te ramener où que ce soit, à part dans ton lit si tu demandes trèèèèès gentiment.

Il renifla avec dédain.

-Si tu n'es pas stupide alors tu vas vite comprendre que ça vaut mieux pour toi de m'emmener avec toi. Je sais déjà où tu vis. Pendant que tu courrais à ta voiture, j'ai regardé dans ton portefeuille et j'ai mémorisé les informations de ton permis de conduire. Imagine comme je serais irrité et motivé de te retrouver et de récompenser ta gentillesse, une fois que je me sentirai mieux, dit-il en me flashant un sourire féroce.

Je pris une petite inspiration paniquée en resserrant ma veste contre mon coeur.

-Ne t'avise pas de me menacer ! Je vois des tonnes d'objets pratiques et fragiles en bois ici ! J'ai des fantasmes de Buffy très vivaces, tu sais ?

Son expression était amusée mais ennuyée. Surtout ennuyée. Il s'éclaircit la gorge.

-Désolé. Ce n'était pas correct. Mais j'ai besoin de trouver un endroit sûr avant que la nuit tombe. J'ai le sentiment que quelqu'un va venir pour me donner le coup de grâce. Aucune personne saine d'esprit ne m'aurait attaqué alors que je suis en pleine forme.

Je le croyais sur parole, mais ça ne m'empêchait pas de penser que cet Harry Potter était carrément arrogant.

-Comment pourrais-je être certain que tu ne vas pas me vider de mon sang dès que tu te sentiras mieux ?

-Je ne fais pas ça, dit-il, répétant ma précédente déclaration pendant qu'il m'arrachait ma veste des mains.

Je tentai de la récupérer mais il la tenait au-dessus de sa tête, hors de ma portée, comme un maternel avec la poupée de sa sœur pleurnicharde.

Je ne pleurnicherai pas.

Je ne pleurnicherai pas.

Je ne…

-Rends-la moi ! Pleurnichai-je alors que son sourire s'agrandissait.

Le sadique.

-Pas tant que tu n'as pas accepté de m'héberger.

Me renfrognant, je croisais les bras.

-Excuse-moi de ne pas te croire quand tu dis que tu ne me feras pas de mal sachant qu'il n'y a pas deux minutes tu me menaçais de me suivre jusque chez moi pour te venger comme le pire des psychopathes.

Il soupira.

-Je suis le meilleur ami d'Hermione. Appelle-là si tu veux, demande-lui si tu es en sécurité avec moi. Elle te répondra qu'il n'y a aucun problème. Par contre, il sourit comme un chat qui piège une souris, si elle apprend que tu m'as laissé en danger seul, vulnérable, et à la proie du premier assassin venu alors que je t'ai demandé de l'aide... Je ne donne pas cher de ta peau.

Oh le sale petit… je le fusillais du regard avec tout le venin qui me restait en réserve. Hermione était géniale. Intelligente, motivante, exaspérante, miss je-sais-tout, loyale… et terrifiante quand elle se mettait en colère ! Une fois elle m'avait foutu un de ces coups de poing…j'ai cru que ma mâchoire ne s'en remettrait jamais. Et elle y était allée « doucement ».

-Je ne peux pas l'appeler, elle est injoignable jusqu'à ce qu'elle en aurait décidé autrement, grommelai-je.

Hermione ne plaisantait pas avec les vacances. Les lèvres de Potter tressautèrent.

-En effet, c'est du Hermione tout craché.

Je réfléchis.

-J'ai un coloc'. Je ne peux pas l'exposer au danger d'un vampire assoiffé de sang, décidai-je.

Hermione comprendra ça. Elle comprenait le fait de placer ses amis avant tout. Je jetais un coup d'œil à Potter. Lui aussi était son ami. Pouvais-je vraiment le laisser là, alors que quelqu'un avait manifestement dans l'idée de le tuer ? Pourrais-je me considérer comme son ami si je lui faisais ce coup-là ? Hermione ne m'aurait pas fait ça, me rendis-je compte, le cœur gros. Elle aurait pris tout les risques si ça signifiait m'aider.

-Ton ami ne risque rien avec moi, me répondit-il en me sortant de mes songes. Mais si ça peut te faire changer d'avis, je peux te payer. Très cher.

J'ai honte de dire que cette phrase m'a fait changer d'avis. Blaise et moi sommes ce qu'on appelle communément PAUVRES ! Depuis 5 ans qu'ont s'étaient fait déshériter pour notre orientation sexuelle scandaleuse (quelle idée on a eu de faire notre coming out aussi, on pouvait pas fermer nos gueules comme tous les autres gays riches et influents ? Bref.), on avait eu le temps d'utiliser toutes nos économies. Entre le loyer, les charges, les imprévues (on était maudit avec le chauffage), la bouffe, les vêtements (Seigneurs, les vêtements !), les études de Blaise, nos portables, nos macs, etc. on était sur la paille ! D'ailleurs on n'avait même plus de paille, on dormait par terre. Comme des fermiers. Comme des Weasley ! (Incérez un cri d'horreur à la Hitchcock).

Beaucoup d'argent me permettrait de dormir la nuit sans faire de crise de panique sur comment nous allions garder un toit au-dessus de nos têtes dépensières. Potter glissa au sol, apparemment épuisé par l'effort de jouer au plus grand.

-Cher comment ? Demandai-je en toussant pour couvrir le son mielleux de ma traitre voix.

-10.000 livres pour une semaine.

Je fis un rapide calcul dans ma tête pour estimer le prix du remplacement de la plomberie usagée, le premier semestre de Blaise, le prêt pour le deuxième, le remboursement de mon mac, nos deux folies chez Hugo Boss du mois dernier qui nous ont empêché de manger correctement pendant deux semaines… je secouai la tête et renchéris :

-25.000 livres.

-15.000.

J'haussais un sourcil et levait le menton avec hauteur.

-Je reste sur 25.000.

-Ce qui signifie que tu ne comprends pas ce que négocier veut dire.

Je lui lançais un demi-sourire arrogant.

-A quel point désires-tu quitter ce carrelage Potter ?

-Deal, maugréa-t-il.

-Une semaine, lui rappelai-je en m'agenouillant devant lui, la voix plus firme que ce que je me sentais capable. Ce qui signifie sept nuits. Pas même sept jours et huit nuits. Ni sept nuits et demie. Sept nuits.

-Deal, répéta-t-il en levant les yeux au ciel.

-Parfait.

Je lui flashais mon sourire commercial le plus beau, celui qui faisait craquer tout ceux que j'avais désigné comme mes victimes. Il ne fit que cligner lentement des yeux le corniaud. Je lui tendis la main pour clôturer notre accord.

-Faut pas pousser, marmonna-t-il, fermant les yeux.

Je soupirai et saisis mon portable hors de ma veste pour appeler Blaise.

J'allais offrir l'asile à un vampire. Et moi j'avais l'impression d'avoir signer pour entrer dans un asile d'aliéné. Tout le monde y gagne. Seigneur, J'avais vraiment besoin d'un mojito.

Et d'un nouveau livre porno sur les vampires.

… Quoi ? C'est au cas où ! Roh !


Aloooors ? Je continue ?

Un mojito pour chaque review ! xD

Non, plus sérieusement, merci d'être ici et d'avoir lu ce premier chapitre! Je vous adore! * group hug*

Ayase

P.S: Les suites de Mortellement Vivant et du Poison d'Irya arrivent vendredi soir prochain! :D

P.P.S: pour ceux ou celles d'entre vous qui trouvent que je colle trop au bouquin, pas d'inquiétude, je m'en détache très vite! ;)