Ceci est une traduction du texte de Peacockgirl, l'intrigue ainsi que certains personnages lui appartiennent, les personnages originaux sont à Philip Pullman, je ne suis qu'une humble traductrice.
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Chapitre 1 : La question sans réponse
Elle s'assit seule dans le petit dortoir de l'école pour filles St. Sophia, penchée sur un petit instrument doré, son dæmon, une martre rousse, juste à côté d'elle. Ses mains coururent rapidement au-dessus des symboles complexes, mais pas aussi rapidement qu'elle l'avaient fait par le passé. Finallement elles s'arrêtèrent, et elle attendit que la mince aiguille bouge, pour répondre à la question qu'elle connaissait depuis si longtemps, mais ça ne bougea pas. Elle laissa apparaître un petit signe d'exaspération, et lacha sa tête, laissant ses boucles blondes tomber de derrière ses oreilles.
Le don l'avait quitté, remplacé par une sereine tristesse qui allait jusqu'au plus profond de son âme. Elle n'évitait plus les occasions formelles pour aller courir dans les rues avec les enfants gitans, ou pour explorer les cavernes cachées de Jordan College. A la place de l'enfant enflammée était maintenant une superbe jeune fille, mais avec un regard qui montrait qu'elle était pleine de tristesse. Il y avait à présent une lueur de détermination dans ses yeux, et elle recommença à tourner les aiguilles de l'instrument.
"Lyra, je pense vraiment que nous aurions du y aller. Il y a une réception ce soir, et ce serait le moment idéal pour toi pour te mêler aux autres filles", suggéra son dæmon, avec un ton qui ressemblait beaucoup à celui d'un des professeurs de l'école. "Cela fait cinq ans que tu es ici et tu n'as toujours pas d'amis. Et il n'y a pas d'étonnement à avoir, tous les jours juste après la classe tu reviens ici en courant pour pouvoir travailler avec l'alétiomètre."
"Oh Pan, tu sais que je ne pouvais pas faire ça. Je dois m'entraîner. Dame Hannah dit que c'est le seul moyen pour que je sois capable de le lire de nouveau un jour. Et tu sais aussi bien que moi qu'aucune de ces filles ne m'acceptera jamais, même si j'essayais, alors à quoi bon s'acharner."
Cinq ans ? Est-ce que cela fait vraiment cinq ans que... Oh elle pouvait difficilement le dire, cinq ans depuis qu'elle avait dit au revoir à Will, à Cittàgazze. Elle avait pensé à lui chaque minute depuis leur séparation et elle s'était juré de ne jamais oublier. Elle aurait donné n'importe quoi pour avoir été avec lui, même si ça n'avait pu être que pour dix ans, ils auraient été si heureux, mais elle savait qu'il ne l'aurait jamais laissé faire ça. Elle était donc revenue, revenue à la vie fatiguante de cette école ennuyeuse.
Mais ce n'était pas vraiment si mal, essaya-t-elle de se convaincre. Elle et Pan avaient accepté l'offre de venir à St. Sophia, parce qu'ils n'avait nulle part ailleurs où aller. La directrice était très gentille, et Dame Hannah lui donnait ses leçons sur l'aléthiomètre, mais Will n'était pas là, et Lyra était complètement sure que peu importe l'endroit où elle se trouvait, elle serait malheureuse si Will n'y était pas avec elle. Mais l'ange avait dit que c'était impossible.
Ca c'était ce que l'ange avait dit, mais Lyra n'arrivait pas à le croire. Et c'était à cause de cette sensation tenace à l'intérieur d'elle-même qu'elle rentrait précipitamment à sa chambre chaque jour après la classe pour poser la même question à l'aléthiomètre, "Est-ce que je reverrais Will ?" et la réponse était toujours la même.
Elle avait posé cette question pour la première fois trois ans auparavant, quand elle en avait finallement apprit assez pour être sûre qu'elle utilisait les bons symboles. Lyra avait été tellement excitée et craintive à la fois, car elle était effrayée à l'idée que la réponse puisse être non. Et elle promis que si c'était non, elle essairai d'avancer, et de faire ce que l'ange avait dit. Il devait y avoir une raison pour qu'elle ait besoin de sa vie entière, et elle avait besoin d'être sûre de générer assez de poussière pour garder la fenêtre des morts ouverte. Elle avait promis, et c'était sa seule consolation de savoir que Will et elle pourraient être ensemble quand ils mourraient. Mais jusqu'à ce qu'elle sache qu'il n'y avait aucune chance pour eux durant leur vivant, elle ne pouvait tout simplement rien faire passer avant sa mémoire.
Mais toute son anxiété n'avait servi à rien, car l'aléthiomètre n'avait donné aucune réponse, et trois ans avaient passé avec le même résultat. Elle posait la même question chaque nuit, et pas une seule fois l'aiguille eu le moindre soubresaut. Elle ne pouvait tout simplement pas comprendre. Elle pourvait poser d'autres questions, comme "Va-t-il faire beau demain ?" ou "Comment va Iorek à Svalbard ?" et elle avait toujours une réponse, même si c'était extrêmement fatiguant de devoir utiliser beaucoup de livres pour en comprendre la signification. Mais elle ne pouvait pas comprendre pourquoi ça ne marchait pas quand elle posait la question la plus importante pour elle.
Après un autre échec, elle jeta l'instrument par terre et s'allongea, vaincue.
"Lyra, je pense vraiment que des amis te feraient du bien", plaida Pantalaimon d'un ton inquiet.
"Je suis d'accord Pan, vraiment, mais après ce qu'il s'est passé avec Iorek et Serafina ? Les filles étaient tellement odieuses, juste parce que Iorek et Serafina sont différents. Elles ne les connaissent pas. Et elles ne seront jamais capables de comprendre tout ce que j'ai traversé. Tout ce qu'elles font c'est potiner et parler de choses insignifiantes dont je ne m'occuperais jamais. Alors à quoi ça sert d'essayer ?"
Lyra avait eu l'intention de venir à cette école et de se faire beaucoup de nouveaux amis. Elle savait que ce ne serait pas facile, car elle n'avait rien à voir avec ces filles, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'elle allait trouver. A peu près un mois après son arrivée, elle pensait qu'elle faisait des progrès. Il y avait un groupe de filles avec qui elle s'asseyait à midi et elle pensait sincèrement qu'elles pourrairent être ses amies. Mais quelque chose avait tout changé.
Le jour suivant Lyra fut appellée hors de la classe et on lui dit qu'elle avait un visiteur. Elle était plus qu'heureuse de voir que c'était Serafina Pekkala, venue pour être sûre qu'elle allait bien. Elle était tellement contente de voir son amie sorcière.
"Comment va tu ma chère Lyra ?" demanda-t-elle d'un ton concerné, et pour la première fois depuis qu'elle et Will avait été séparés, elle s'était sentie un peu mieux.
Et elles avaient parlé ensemble, et Lyra avait posé des questions sur ses parents, et Serafina lui répondit la vérité. Lyra était un peu triste d'entendre qu'ils étaient tous les deux morts, mais d'une certaine façon elle l'avait toujours su, et ses parents l'avaient à peine aimé de toute façon. Souvent elle s'était même demandée si ils l'avaient aimé ne serait-ce qu'un peu, et elle se rappela comment sa mère avait essayé de lui faire du mal tellement de fois, mais au moins elle était sure qu'ils étaient morts ensemble, et parce qu'ils avaient emporté l'ange Régent dans leur chute, la Poussière continuerai à flotter dans les nombreux mondes.
Mais alors qu'elles parlaient et que Lyra tentait de convaincre la reine des sorcières qu'elle allait bien, les autres étudiantes commencèrent à les remarquer.Une large foule se rassembla et le mot " sorcière" avait tôt fait de circuler dans toute l'école. Après que Serafina soit repartie vers son clan l'école entière s'était isolée de Lyra et plus personne ne s'assit avec elle à partir de ce moment-là.
Comme si tout cela n'était pas assez mauvais, quelques mois plus tard, Lyra eu un autre visiteur, le grand ours roi Iorek Byrnison. Il vint en paradant dupuis le bout de la rue jusqu'à l'école, et Lyra courut à sa rencontre. Son coeur fit un bond tellement elle était joyeuse de revoir le grand ours, mais toute l'école recula en face de lui avec peur. Même la directrice avait l'air plutôt mal à l'aise. Néammoins, elle eu une bonne visite avec lui.
Il avait vu la tristesse dans ses yeux, et avait demandé pourquoi elle était triste. Elle réalisa qu'il n'avait aucune idée de ce qui s'était passé depuis que Will s'était rendu dans le monde des mulefas, elle lui raconta alors ce qu'il s'était passé avec Will, quand ils avaient retrouvés leurs dæmons, et ce que l'ange avait dit. Puis elle arriva à la partie des révélations de leurs dæmons à propos du poignard, et elle éclata en sanglots.
"Oh Iorek, tu avais raison à propos du poignard de Will. Il avait son propre but. Chaque fois que Will l'utilisait, de la poussière s'échappait, et il dut refermer toutes les fenêtres et retourner dans son monde et briser le poignard. Et l'ange avait dit qu'il n'y aurait plus de voyage entre les mondes pour nous, et il me manque tellement."
"Lyra Parle-d'or, ne sois pas triste. Will était farouche et fort, et je suis sûr qu'il se languit de toi aussi. C'est le seul humain qui m'ai jamais défié, et je suis sûr qu'il pourrait tout aussi bien défier un ange."
"Que veut tu dire Iorek?"
"Ne perds jamais espoir, car je sens que tu le reverra un jour"
"Vraiment Iorek ?"
"Oui, et tu sais que je ne te mentirais jamais. Mais maintenant je dois partir, c'est un long voyage pour retourner à Svalbard et les ours sont restés sans roi pendant assez longtemps. Les anges ont restauré l'égalité et notre royaume est de nouveau habitable." Il jeta un regard à tous les spectateurs effrayés, puis continua, "Je serais très heureux de te revoir, mais je pense que c'est mieux pour toi si je ne reviens pas ici. Mais tu sera toujours la bienvenue dans mon royaume, et j'espère que tu viendra me voir là-bas."
Lyra promit qu'elle le ferait puis elle l'étreignit en lui disant au revoir, et vit le puissant ours blanc partir de l'école, elle le regarda partir jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'une petite tache blanche sur l'horizon, puis même cela disparut.
Mais quand elle retourna à l'intérieur, plus personne ne l'approcha, à la place ils se retournaient et se rassemblaient en chuchotant, "Sorcière" et "Ours" et toutes sortes de choses méchantes. Lyra se souvint d'Angelica et des autres enfants de Cittàgazze, et à quel point ils avaient été odieux. Elle avait dit à Will qu'elle n'avait jamais vu des enfants comme ça, et il lui avait répondu que lui si, et maintenant elle savait ce qu'il avait voulu dire. Et depuis ce moment elle sut qu'elle n'aurait jamais aucun ami ici, et elle était très tentée de dire aux autres enfants qu'elle était une sorcière, et de leur montrer le douloureux pouvoir qu'elle et Pan avaient acquis, mais elle savait que ça ne lui apporterait que plus de problèmes, elle se repliait donc dans sa chambre, acceptant sa solitude parce qu'elle n'avait pas d'autre choix.
"Non Pan, Je ne vais pas à cette réception. Je ne vais nulle part. En fait,"marmonna-t-elle en étouffant un baillement, "Je pense que je vais juste me coucher tôt ce soir."Et alors qu'elle se blotissait contre Pan, la dernière pensée qui lui traversa l'esprit fut la réalisation qu'il ne restait plus qu'une semaine avant le jour du solstice d'été.
Chapitre 2 : Découverte sous la pluie
Seulement quelques kilomètres plus loin mais dans un autre monde, Will arpenta sa chambre pour la trente-septième fois cette nuit-là, avec son dæmon, un grand chat avec un poil parcouru de milliers de reflets et de nuances d'une beauté frappante.
Les cinq longues années sans Lyra avaient été dures pour lui; l'intensité dans ses yeux qui avait intimidé même la reine des sorcières Serafina Pekkala n'était qu'amplifiée par la douleur qu'il endurait. Chaque moment était un autre moment qu'il passait sans elle, et il en avait tellement assez et il était tellement las qu'il pensait qu'il ne pourrait pas vivre cinq ans de plus ainsi. Il avait tant de fois souhaité être parti avec elle, même si les dix ans auraient été réduit de moitié maintenant. Il n'y avait pas un jour où il ne pensait pas au temps qu'ils avaient passé ensemble, particulièrement dans le monde des mulefas, quand ils avaient réalisé qu'ils s'aimaient.
L'amour. Un mot si cruel et si merveilleux. C'était leur amour qui avait tout sauvé, ils avaient sauvé la poussière, alors pourquoi devaient-ils le payer ainsi ?
Will avait passé les cinq dernières années à chercher un moyen de sortir de ce monde. A chaque fois qu'il se souvenait des conversations que lui et Lyra avaient eu, il repensait aux mots de l'ange. L'ange qui leur avait dit qu'il n'y aurait plus de voyages entre les différents mondes. Will savait que ce n'était pas de sa faute, et qu'elle leur avait seulement dit ce qu'elle avait vu, mais il ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir de l'avoir comdamné à une vie sans Lyra. Mais les mots de l'ange avaient toujours l'air de se contredire. L'ange avait mentionné un autre moyen de voyager, et elle avait dit qu'il était possible de l'apprendre. Elle avait même fait remarquer que quelqu'un que Lyra et lui connaissaient pouvait les aider à apprendre cela. Oh à quel point il s'en était voulu de ne pas avoir été plus curieux à propos de cela quand il en avait la possiblité. Et dans sa tête il avait essayé chaque scénario et même maitenant il ne pouvait toujours pas déchiffrer le sens de ses mots.
"Will, arrête de te torturer." Kirjava avait arrêté de faire les cent pas et essayait d'inculquer du sens à Will, mais il pouvait dire qu'elle était aussi triste que lui. "Pense à Mary. Elle s'inquiète pour toi; elle peut t'entendre tourner en rond chaque nuit. Et puis ta mère ?"
Kirjava avait raison, il le savait, et Mary avait était si gentille avec lui. Il ne voulait pas l'inquiéter. Juste après qu'il ai fermé la fenêtre après qu'il ai dit au revoir à Lyra, Mary s'était occupé de tout arranger pour eux deux. Cela n'avait pas été facile, mais ils avaient localisé sa mère dans une institution située quelques kilomètres en dehors de Londres, et Mary avait utilisé toutes ses économies pour acheter un petit cottage juste en dehors d'Oxford, ainsi ils pouvaient habiter tous les trois ensemble. C'était juste assez près pour que Will puisse facilement prendre un bus allant à Oxford chaque solstice d'été, car Mary savait à quel point ses visites au jardin étaient importantes chaque année. Au début, sa mère allait encore plus mal qu'avant son départ, mais il pouvait maintenant apprécier la peur qu'elle avait eu d'affronter chaque jour, et il savait que tout avait été vrai, il n'y pensait donc plus comme à une faiblesse. Elle avait fait beaucoup de progrès dernièrement, spécialement après qu'il lui ai dit qu'il avait rencontré son père, et que John Parry était désolé de ne jamais pouvoir revenir auprès d'elle. Elle n'avait pas répondu à cela, simplement observé longuement son fils avec un air pensif sur le visage, et Will pensa qu'il avait détecté une larme dans son oeil, et il sut qu'elle avait compris.
Même si Mary avait avancé et qu'elle avait maintenant une position assez prospère dans une compagnie très connue, Will savait qu'elle regrettait le temps qu'elle avait passé avec les mulefas. Elle ne parlait jamais d'eux, mais elle avait pris les graines qu'ils lui avaient donné et les avait planté dans le jardin de derrière. Will ne s'attendait pas à ce que les graines poussent, mais l'une d'entre elles le fit, et en seulement un ans l'arbre était plus fort et plus grand que les autres arbres aux alentours. Et parfois, quand le coeur de Will était tellement près d'éclater de désir et de tristesse, il regardait, à travers la fenêtre et voyait Mary assise dans l'arbre, observant le ciel avec son téléscope d'ambre, et il savait qu'elle rêvait de fuir ce monde horrible autant que lui et cela les conduisait à avoir une silencieuse connection.
Will aimait aussi s'asseoir en dessous de l'arbre mulefa, le parfum des feuilles et la manières dont les branches se balançaient au gré de vent lui rappelaient le magnifique monde dans lequel Lyra et lui s'étaient échappés quand ils avaient réalisé qu'ils s'aimaient. Tout lui rappelait Lyra, et la façon qu'elle avait de lire l'aléthiomètre, en remettant ses cheveux derrière ses oreilles comme il avait vu sa mère le faire une fois. Mais ceci était un endroit spécial, et parfois, quand tout allait bien il s'endormait sous l'arbre et rêvait d'elle, et qu'ils étaient ensemble, et il était heureux pour un court instant, jusqu'à ce qu'il se réveille et qu'il se rende compte que ce n'était qu'un rêve, et qu'il était de nouveau tout seul.
Il aurait tellement aimé être en dessous de cet arbre maintenant, mais une tempête faisait rage dehors. Pendant quelques instants il se perdit dans les souvenirs qu'il avait d'elle, et le magnifique arbre était le seul symbole du temps qu'ils avaient passé ensemble, puis Will réalisa en sursaut qu'il était beaucoup plus mouillé qu'avant.
Il sortit de son état de transe rapidement quand il se rendit compte qu'il était en train d'être bombardé par d'énormes gouttes de pluie. Il cligna des yeux quelques fois en n'y croyant pas et essaya de se vider l'esprit avant de comprendre exactement où il était, sous les branches feuillues de l'arbre auquel il était en train de penser.
"Kirjava, je suis vraiment en train de perdre la tête," marmonna-t-il, complètement ébahi par le fait qu'il était debout sous la pluie quand il était à l'intérieur une minute plus tôt. Il ne pouvait pas se rappeler le voyage de sa chambre à cet endroit, c'était comme si il venait juste d'y apparaître.
Il pensa de nouveau à sa chambre, et bien qu'elle fut vide, elle était chaude et sèche, et Will était juste en train de penser à quel point il aurait voulu y être de nouveau qu'il se rendit compte qu'il y était, se tenant debout dans sa chambre. Mais ses vêtements étaient humides, et une large flaque d'eau s'était rapidement développée à ses pieds.
Kirjava fit le dos rond et hérissa ses poils et Will se tint juste là, en regardant fixement à travers la fenêtre l'arbre auprès duquel il était quelques minutes auparavant. Puis les mots de l'ange traversèrent de nouveau son esprit.
"...Oui. Vous pourriez l'apprendre. Il suffit d'utiliser cette capacité que vous nommez l'imagination. Mais ça ne veut pas dire inventer des choses... Ce n'est pas faire semblant. Faire semblant c'est facile. Cette méthode est plus difficile, mais beaucoup plus authentique."
Les mots traversèrent son esprit quelques minutes avant qu'il ne laisse un petit sourire apparaître sur son visage. Cela se transforma bientôt en un énorme sourire, il attrapa Kirjava et commença à parader à travers sa chambre, tout en continuant à mouiller tout le plancher. "Est-ce que tu te rends compte de ce que je, ce que nous avons fait? Nous venons juste de le faire, nous avons voyagé comme l'ange l'avait dit ! J'étais en train de penser à l'arbre, et tout ce qu'il représentait pour moi et à quel point j'aurais aimé être au dehors à côté de lui, et puis nous y étions, nous y étions vraiment ! C'est si merveilleux. Si j'ai pu le faire deux fois, je peux le refaire, et je parie que si je travaille vraiment beaucoup..." il ne pouvait pas croire ce qui était en train d'arriver, et qu'après cinq longues années passées à chercher il avait trouvé la réponse complètement par accident. "...Si nous travaillons dur, je parie que nous pourrons nous rendre dans le monde de Lyra ! Et nous pourrions lui apprendre comment voyager, puis nous pourrions passer d'un monde à l'autre, ainsi Pan et toi vous resterez tous deux en bonne santé, et ce sera exactement comme nous l'avions planifié avant de tout découvrir sur le poignard. Oh Kir, je ne peux pas croire que je vais la revoir. Nous allons prouver que l'ange à tort.
"Will c'est merveilleux, mais tu ne sais pas si cela va vraiment marcher. Nous avons voyagé de ta chambre au jardin, mais ça ne veut pas dire que nous serons capable de nous projeter dans le monde de Lyra."
"Tu as toujours besoin d'être si logique Kir. Mais je sais que ça va marcher, j'en suis sûr !"
"J'espère que ça marchera."
Wil passa les deux heures suivantes à s'imaginer partout dans sa chambre, puis partout à l'intérieur de la maison. Il faisait toujours attention à ce que Mary et sa mère ne le voient jamais, parce qu'il voulait leur en faire la surprise. Et quand il aura revu Lyra et qu'il lui aura appris comment voyager, il la ramènerai et surprendrai Mary. Oui, voilà ce qu'il ferait.
Tous les voyages par imagination fatiguèrent rapidement Will, et il se mit finalement au lit, déjà préssé d'être le lendemain pour pouvoir continuer à s'entraîner. Il ne restait plus qu'une semaine jusqu'au jour du solstice d'été, et il était detérminé , pour la première fois en cinq ans, à ne pas être assis tout seul sur le banc.
Chapitre 3 : Réunion dans le jardin
Le jour du solstice d'été se leva clair et chaud, et Lyra passa toute la matinée dans une anticipation douloureuse. Ces jours étaient toujours difficiles pour elle, car ils amplifiaient toujours l'amour et le désir qu'elle ressentait pour Will, et elle tenait beaucoup à ces jours aussi, parce qu'elle savait que Will ressentait exactement la même chose, et ce serait tellement pire si elle ne ressentait pas cette douleur. Car elle ne se laisserait jamais oublier, aussi longtemps qu'elle vivrait. Et même si ils étaient dans des mondes séparés, en ces jours du solstice d'été, dans les jardins botaniques, assis sur le même banc, ils étaient le plus près qu'ils pouvaient l'être selon elle.
Les cloches de l'école sonnèrent 11:30 et Lyra décida que c'était le bon moment pour partir vers le jardin. "Vas-y Pan. On ne sait jamais, peut être que Will sera en avance lui aussi." Elle partit donc pour revivre son passé pendant une heure.
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Seulement quelques minutes plus tôt Will était en train de faire la même chose. Il avait passé la semaine entière à pratiquer, et il se sentait sur de la réussite de son plan. "Ca doit marcher" se disait-il à lui même continuellement, et à Kirjava par la même occasion. "Ca marchera." Et maintenant que c'était le moment, finalement de revoir Lyra.
"Mary, je vais au jardin !" s'écria-t-il en sortant de la maison, laissant la porte claquer derrière lui.
Mary descendit les escaliers et le regardin courir à travers la pelouse vers la station de bus. Elle pensait avoir noté un changement en lui, mais ne faisait-elle que l'imaginer ? Il avait l'air tellement...bien...heureux quand il était parti ce jour là. Habituellement quand il partait pour aller au jardin, sa voix se cassait et Mary pouvait ressentir à quel point ces jours étaient douloureux pour lui. Mais il avait l'air différent aujourd'hui, ou plutôt toute cette dernière semaine.
"Peut être qu'il est heureux. Il doit avoir une raison de l'être. Il le mérite sûrement," ajouta le dæmon de Mary, un petit oiseau sur son épaule.
"J'espère que tu as raison, il devrait vraiment être heureux maintenant, pauvre garçon," répondit Mary, alors qu'elle se retournait pour remonter les escaliers et reprendre son travail.
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Will sortit de la station de bus aussi vite qu'il le put, courant vers le jardin. Il ne pouvait tout simplement pas attendre pour la revoir; cette pensée le propulsa en avant et il courut plus vite qu'il ne l'avait jamais fait. Il devait courir pour laisser derrière lui cette horrible voix logique au fond de la tête qui lui rappelait sans cesse qu'il n'était pas tout à fait sûr que ça allait marcher.
Il atteignit le jardin avec cinq minutes d'avance. Son coeur commença à s'emballer. "Calme toi Will, ou tu risque de ne pas pouvoir le faire," le mit en garde Kirjava.
"Oui tu as raison. Je dois être calme. Cela doit marcher."
Il s'assit sur le banc, et essaya de se perdre dans ses mémoires de Lyra, comme il l'avait fait avec l'arbre une semaine plus tôt. Cela lui faisait tellement du bien de penser à elle; à sa beauté, à son courage et à sa grâce.
Plus d'une demi heure plus tard il sortit de sa transe, réalisant qu'il n'avait pas bougé. Il était toujours sur le banc et Lyra n'était pas à portée de vue ! Ca n'avait pas marché. Il commença à paniquer. "Kir, ça n'a pas marché ! Comment ça a pu ne pas marcher ? Je ne peux plus le supporter, j'ai besoin de la voir. Je ne peux tout simplement plus faire ça !"
"Will, calme toi. Tu ne te fais pas de bien ainsi. Arrête simplement d'être hystérique et concentre-toi. Arrête de te concentrer autant sur elle et concentre toi sur son monde. Concentre-toi sur ce jardin, concentre toi sur le fait d'être avec elle ici."
"Ok, d'accord, ok." Will recommença, en entrant rapidement dans l'état de transe comme il l'avait toujours fait quand il utilisait le couteau cinq années auparavant. Il pensa au jardin, à sa beauté et a sa paix. Puis il pensa au monde de Lyra, et au jardin exactement identique qui s'y trouvait, et dans ce jardin il y avait un banc, tout à fait semblable à celui sur lequel il était assit. Et assise sur ce banc...
Assise sur ce banc se trouvait Lyra. Et Will pouvait la voir à présent, assise sur ce banc juste comme il l'était, et pendant une seconde il crut qu'il était toujours en train d'imaginer, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il l'avait fait. Il était dans le même jardin que Lyra!
Il était derrière elle, et elle était assise sur ce banc, parlant à Pan, qui était assis sur ses genoux, bien que will put voir sa queue. Elle avait aussi l'aléthiomètre sur ses genoux, bien que Will ne put pas le voir. Elle continuait à le porter tout le temps, bien qu'elle ne puisse pas l'utiliser sans les livres. Mais cela l'aidait à se rappeler.
Elle avait grandi. Elle était plus grande qu'avait, et elle avait laissé ses cheveux pousser, elle portait une robe. Cette pensée fit presque rire Will, Lyra, dans une robe ? "Oh elle est tellement magnifique," pensa-t-il. Elle avait toujours été belle, mais encore plus maintenant. Et elle avait changé, et Will put entendre le changement dans sa voix dès qu'elle se mit à parler à Pan. C'était...tellement triste. Et il s'avait que c'était à cause de lui qu'elle était comme ça.
"Oh Pan c'est si étrange. Je me sens si proche de lui maintenant," dit-elle.
"Tu te sens toujours proche de lui quand nous sommes ici. C'est la raison pour laquelle on vient non ?
"Bien sûr, mais je veux dire plus que d'habitude."
Will hésita un instant, puis ne pouvant plus attendre."C'est parce que je suis juste là."
A cette seconde Kirjava n'était plus à ses côtés, il courait vers Pan aussi vite qu'il le pouvait, et Lyra se retourna, sachant instantanément qui avait parlé, mais sachant que ses oreilles pouvaient lui jouer des tours, et elle ne put pas non plus en croire ses yeux. Ses sens étaient-ils devenus fous ? Est-ce que ça pouvait vraiment être Will ? Comment pouvait-il être là ?
"Will ?"
"Oui, bien sûr que c'est moi, espèce d'idiote !" s'exclama-t-il, et bientôt ils couraient tous les deux l'un vers l'autre, et leurs dæmons s'étaient retouvés et jouaient ensembles. Puis il se retrouvèrent, et s'embrassèrent intensément, puis Will la prit dans ses bras durant un long baiser passionné.
Et alors qu'ils se tenaient l'un à l'autre, là dans le jardin, Lyra ne put finalement plus contenir sa curiosité, et posa la question qui lui avait trotté dans la tête depuis qu'elle avait entendu sa voix. "Will, comment as-tu fait ça? Comment est-tu arrivé ici ? S'il te plaît dit moi que ce n'est pas un rêve, je ne le supporterai pas."
"Ce n'est pas un rêve Lyra ma chérie. Je l'ai fait, cela m'a prit cinq ans mais j'ai finalement trouvé le chemin qui m'à ramené à toi."
"Eh bien je crois que je m'en étais rendue compte, mais comment ?"
"Rappelle-toi ce que l'ange avait dit...Xapha quelque chose je crois ?"
"Xaphania."
"Oui c'est ça. Et bien rappelle-toi qu'elle nous avait dit que les anges avaient un autre moyen de voyager ?"
"Oui..."
"Je l'ai trouvé ! Et ce n'est vraiment pas aussi difficile que ça. Et je peut t'apprendre comment, ainsi nous pourrons passer d'un monde à l'autre comme nous l'avions décidé !"
"Oh Will se serait tellement merveilleux."Puis ils s'enlacèrent, il l'embrassa de nouveau, et ils restèrent assis sur le banc pendant quelques heures, se racontant mutuellement ce qui s'était passé durant les cinq dernières années." Finallement, après quelques délicieux moments de silence, elle parla.
"Will, j'ai parlé au Maître de Jordan Collège de tout ce qui nous est arrivé, et il aimerait bien te rencontrer ! Allons-y, je veux te montrer où j'ai grandi !"
"D'accord, je te suis !"
Ils se prirent alors par la main et coururent hors du jardin à travers les rues d'Oxford. Ils passèrent près de l'endroit où habitaient les gitans, et Farder Coram et Lord Faa les virent rapidement tous les deux, courant dans la rue. Ils reconnurent Lyra immédiatement, mais cela leur prit quelques instants de reconnaître Will comme le garçon fort et acharné qui avait voyagé avec eux sur le bateau dans les eaux d'un autre monde. Ils se regardèrent en silence, puis sourirent, et ils surent que l'amour des enfants qui n'étaient plus des enfants avait été assez fort pour tout arranger. Lord Faa laissa échapper un petit rire, puis les deux hommes reprirent leur travail. Et d'autres autour d'eux, qui étaient jeunes cinq ans plus tôt, se rappellèrent de l'aventurière brune qui avait l'habitude de jouer avec eux, et ils étaient contents qu'elle soit heureuse de nouveau.
Et alors que Will et Lyra couraient, sans se soucier du monde, ou de tous les mondes dans ce cas, leur joie laissait des traces dans l'air. Dans l'étrange et éloigné pays des mulefas, une zalif nommée Atal regarda dans le ciel et vit la Poussière, qui avait l'air de danser dans le ciel. Puis elle se souvint de son amie Mary, et des deux jeunes qui étaient venus plus tard, et qui avaient sauvé la Sraf, et elle se demanda si ils avaient un rapport avec ce phénomène.
Et à ce moment-là dans un autre monde, l'ange Xaphania sentit la joie, et vit la Poussière, et elle réalisa immédiatement ce que ça voulait dire, et elle sut aussi que pour la première fois depuis des milliers et des milliers d'années qu'elle vivait, elle avait eu tort. Puis elle sourit.