III


Sa langue aguicheuse longea le contour de sa mâchoire, soutirant à Eren de longs soupirs d'allégresses, les yeux fermés d'alanguissement. Arrivé au niveau de son menton, Levi l'enferma entre ses lèvres puis ses dents, le mordillant tendrement. Il remonta lentement et vint laper ses lèvres entrouvertes, sans s'y insérer.

Puis Levi redescendit et alla nicher son nez dans le cou du garçon, là où il avait joui quelques minutes plus tôt. La semence avait presque entièrement séchée sur sa peau, sur la ceinture et à la pointe de ses cheveux, les laissant un peu collant et exhalant l'odeur de son sexe.

Il vint suivre du bout de la langue le collier, à la lisière du cuir et de sa peau, récoltant les dernières perles opalines qu'il alla partager avec le plus jeune. Eren reconnut la saveur âcre du sperme. Bien que le goût n'était pas plus agréable que lorsque le caporal s'était libéré dans sa bouche, c'était davantage excitant de le sentir glisser entre leurs langues, mélangé à leur salive, et bien plus érotique en sachant que c'était Levi avait été chercher son propre sperme dans son cou.

Lui qui est si maniaque habituellement, pensa Eren avec amusement, c'est étonnant de le découvrir aussi malsain et obscène dans sa vie sexuelle.

Eren glissa sa main sur la joue du caporal et leurs langues, dans ce ballet sulfureux, effleuraient les doigts les plus proches de leurs bouches. Levi finit par l'abandonner comme le pouce du garçon commençait à s'insinuer intentionnellement entre ses lèvres. Il attrapa son poignet et enfonça tout à fait le doigt ; il débuta alors de lents va-et-vient suggestifs. Bientôt, il lâcha son pouce pour venir sucer son index et son majeur en même temps ; parfois, il sortait sa langue pour venir la faire tournoyer autour des doigts ou bien l'insinuer entre les deux pour les séparer, et cela, sans jamais le quitter des yeux.

Enfin, le caporal finit par se lasser. Il sortit ses doigts, mais les garda devant sa bouche ; sa langue vint alors les laper une dernière fois sous le regard brûlant d'Eren. Puis sa main emprisonnant toujours le poignet du plus jeune le guida vers son entre-jambe.

Levi glissa son genou droit entre les cuisses du garçon jusque sous ses fesses pour que sa jambe harnachée repose sur la sienne puis de sa main libre, il écarta sa jambe droite, exposant l'intimité d'Eren. L'air qui s'insinua entre ses fesses, caressant son périnée et son anneau de chaire, le gêna et il remua, mal à l'aise. Levi s'en aperçut et fit glisser malicieusement la main d'Eren de son sexe vers son intimité.

« Prépares toi. », lui ordonna-t-il.

Eren écarquilla les yeux et prit une teinte cramoisie. Il n'avait jamais fait ça et encore moins pensé à le faire devant son supérieur. Il le regarda avec l'espoir que celui-ci plaisantât, mais il n'y avait aucun amusement dans les yeux d'orages de Levi ; juste une sombre tempête de désir et d'envie. En croisant son regard, la recrue devina ce que son supérieur avait en tête : il voulait lui faire payer son intrusion intempestive d'un peu plus tôt, sachant pertinemment que ça l'embarrasserait de se doigter devant lui.

« Tu m'écoutes Jäger ? »

Eren hocha la tête.

« Je n'ai jamais fait ça... », avoua-t-il enfin, les pommettes en feu.

Levi haussa légèrement un sourcil, montrant son étonnement.

« Ça n'a pas eut l'air de te déranger plus que ça de le faire sur moi pourtant. »

Il rougit de plus belle et se contenta de hausser les épaules. C'était vrai qu'il n'avait pas hésité, mais c'était en partie dû à l'excitation du moment. Ça lui paraissait quand même plus pertinent de le caresser ici que de s'y masturber.

De même qu'il avait trouvé instinctivement les bons gestes quand il l'avait sucé, ou bien même lorsqu'il le caressait ; tout ça lui avait paru bien embarrassant dans un premier temps, mais il s'y était accoutumé vite et naturellement. Leurs corps étaient faits pour se fondre l'un dans l'autre, pensait Eren, et ses instincts prenaient naturellement le dessus lorsqu'il s'agissait d'offrir du plaisir à son caporal.

Voyant qu'il ne se décidait toujours pas, Levi appuya sur ses doigts pour presser son entrée.

« Fais ce que je te demande, gamin », dit-il en croisant les bras sur sa poitrine, attendant qu'il s'exécute.

Eren se mordit la lèvre et baissa les yeux ; sa position ne lui permettait pas de la voir, mais il sentait parfaitement la chair sensible se tendre sous ses doigts. Il ferma les yeux, essayant de ne pas penser à ce qu'il allait faire, prit une grande inspiration et rentra son index.

« Bon garçon », se moqua Levi d'un ton hautain.

L'intrusion ne fut pas particulièrement agréable, c'était plutôt gênant de se sentir rempli ici, mais il n'eut pas mal non plus. Il ne mit pas longtemps avant de joindre son majeur ; la peau autour de son anneau le tirailla légèrement, mais la douleur passa vite. Les doigts humides de salive glissaient facilement, cependant la gêne était toujours là. Eren ne parvenait pas à savoir comme il avait réussi à faire jouir son caporal avec deux doigts alors que lui ne parvenait pas à y trouver du plaisir.

« Bouge », lui ordonna Levi dans un murmure rauque. Il lui attrapa la main pour lui imprimer un mouvement de va-et-vient puis la relâcha.

Le plus jeune suivit le conseil de son supérieur et continua son activité. Bien vite, il ressentit un changement. De timides gémissements s'échappaient d'entre ses lèvres à mesure qu'il bougeait. Puis, un moment, il ressentit le besoin d'avoir plus que ses deux doigts : quelque chose de plus imposant qui vienne le tirailler de l'intérieur et le combler tout à fait. Ses hanches allaient à la rencontre de sa main, ses reins se cambraient sous les assauts les plus vigoureux. Il voulait aller plus vite aussi, mais son poignet était déjà fatigué et il ne pouvait accélérer que par intermittence, se frustrant plus que se satisfaisant.

Mais ce qui l'excitait le plus, c'était de sentir le regard brûlant de Levi sur son corps lascif, sur ses doigts qui se fondaient en lui, sur la peau entre ses fesses qui se contractait pour lui. Il imaginait d'ailleurs que c'étaient ses longs doigts agiles qui rentraient en lui ; et dans ses pensées, sa main allait bien plus vite que le pauvre rythme qu'il parvenait à se donner.

« Levi », s'entendit-il gémir en écho à ses pensées.

Eren prit conscience avec un temps de retard de ce qu'il venait de dire. Il s'immobilisa soudain et ouvrit de grands yeux surpris. C'était la première fois qu'il prononçait le nom du caporal devant lui et il ne savait pas du tout comment celui-ci allait réagir.

Les sourcils légèrement haussés de Levi lui apprirent qu'il était lui aussi surpris. Mais son regard était encore plus chaud qu'avant et la langue qu'il se passa frénétiquement sur la lèvre lui indiquèrent qu'il n'en était pas courroucé.

Le caporal lui attrapa brusquement le menton, ses doigts s'enfonçant dans ses joues et siffla d'une voix rauque :

« Encore. »

« Levi », répéta Eren en gémissant plus fort et en accentuant la dernière syllabe.

Un long frisson secoua Levi et ses yeux s'écarquillèrent un peu, lui-même troublé par sa réaction.

« Levi... Levi... Levi. »

Le ton devenait encore plus lascif et Eren lui souriait d'un air provoquant. Le plus vieux ferma les yeux tentant de reprendre son sang-froid, mais ne lui demanda pas de s'arrêter. Pendant quelques secondes, ils restèrent ainsi : Levi les yeux clos, tentant de calmer les frissons de plaisir que la voix du garçon provoquait.

Quand il rouvrit les yeux, il semblait plus calme. Et Eren eut une moue déçu, lui qui se réjouissait d'avoir trouvé comment faire perdre le contrôle à son supérieur.

« Levi, aidez-moi. », lâcha-t-il, détachant chaque syllabe pour paraître plus suggestif.

Le brun le dévisagea quelques instants, semblant énervé, et Eren crut qu'il était peut-être allé trop loin. D'instinct, il releva ses mains pour se protéger d'un potentiel coup. Mais au lieu de se faire frapper, le corps chaud de son supérieur se plaqua au sien, collant leurs bassins puis leurs sexes.

« Espèce de morveux, lâcha Levi en l'embrassant avec brutalité. Tu veux vraiment crever. »

Levi profita de ses bras joints pour attraper ses poignets d'une main et de l'autre alla détacher la sangle à son cou. Eren fut surpris, mais soulagé de sentir sa nuque libérée; mais il déchanta bien vite en sentant la lanière se serrer autour de ses poignets, bloquant ses bras ensemble.

« Qu'est-ce que... ? »

Il tenta de se débattre, mais fut arrêté par un Levi glissant au sol, entre ses jambes écartées.

« Tu m'as demandé de l'aide, non ? », rappela t-il comme une évidence avant de lécher son périnée jusqu'à son intimité.
Sa langue poussa aussitôt sur l'anneau de chair qui céda sous l'assaut du membre chaud. Ses reins se cambrèrent, avançant ses fesses à la rencontre de la bouche salvatrice, et il rejeta la tête en arrière avec un long gémissement. Les mains moites de Levi se posèrent sur ses fesses pour les écarter davantage, faisant se tendre Eren à l'extrême. Il plaqua ses mains liées sur la tête de Levi pour l'enfoncer davantage.

Le garçon ne put retenir un cri lorsque, à sa langue, il rajouta deux doigts, et comme il l'avait si bien imaginé, ils étaient bien plus habiles et rapides que les siens, atteignant des points et une vitesse bien plus satisfaisants.

Pourtant, au bout d'un moment, il sentit son anneau pulser, réclamant une présence qui le comble entièrement.

« Putain, Levi ! Venez ! », s'étrangla-t-il dans un gémissement au bord du sanglot.

Le plus vieux se redressa aussitôt. Il attrapa la jambe d'Eren pour le faire basculer sur le côté et s'allongea sur lui.

« Ne viens pas te plaindre après, morveux. »

Sur ce, il le pénétra, lentement, mais entièrement, sans attendre que le plus jeune s'habitue à sa présence. L'intrusion lui arracha un cri de souffrance : il sentait la peau sensible tirer autour du sexe de son caporal, comme si elle allait se déchirer sous la pression. Eren haletait, s'efforçant de s'adapter, mais incapable de se détendre tout à fait sous un tel assaut de douleur. Les jointures de ses mains étaient blanchies tellement elles étaient crispées.

« Tu es trop serré, Eren », grogna t-il le souffle court. Il était partagé entre le désir de se libérer de cette pression insupportable et l'envie de le pilonner sans attendre.

Levi passa alors la main sur son sexe et entreprit de lents va-et-vient pour le détendre. Au bout de quelques secondes qui leur parurent interminables, Eren commença à se détendre enfin, ressentant davantage la chaleur ardente du sexe de son caporal plutôt que la douleur occasionnée. Et puis, enfin, cette même chaleur ainsi que son inactivité devinrent bientôt insupportables. Instinctivement, Eren bougea le bassin pour sentir le sexe glisser entre ses chairs.

Ce fut le signal de départ pour Levi. Il attrapa l'intérieur du genou droit d'Eren pour prendre prise et, d'un coup de reins rapide, il se recula puis se rengaina aussitôt, arrachant au garçon un cri de surprise mêlé de plaisir.

Levi instaura la cadence, alternant coups de reins effrénés et lentes pénétrations où il se retirait tout à fait pour se rengainer plus loin encore. Les gémissements d'Eren se transformaient peu à peu en cris incontrôlables. Il leva ses mains jointes pour cacher son visage, honteux des bruits qu'il faisait. Mais Levi n'était pas de cet avis-là : il attrapa ses poignets avec un grondement menaçant et les bloqua au-dessus de sa tête. Il lui donna un violent coup de reins pour le punir et les doigts de sa main libre se plantèrent entre ses côtes, soutirant au garçon un long cri qui se finit en gémissement enroué.

« Ne me cache pas ton visage, Eren. »

Il se pencha sur lui et susurra :

« Je veux pouvoir te regarder dans tous tes états. »

Levi lâcha ses poignets. Eren écarta comme il put les bras et les passa autour du cou de son supérieur, rapprochant leurs corps et leurs visages. Suivant les désirs de son partenaire, Levi ramena à son tour la jambe droite du garçon le long de sa taille.

Bien que moins rapide et aisé pour Levi, l'étreinte devint bien plus intime et érotique. Leurs souffles et leurs sueurs se mélangeaient désormais, les cheveux de Levi caressaient le front du garçon. À chaque coup de reins, leurs bassins se rencontraient tendrement et le genou droit d'Eren venait caresser son flanc.

Levi adorait sentir les doigts du garçon flatter doucement sa nuque comme pour le remercier de lui donner tant de plaisir, ou encore les lanières enroulées autour de la jambe d'Eren érafler sa cuisse. Il s'enfonçait lentement en lui en prenant le temps d'admirer les transformations de son visage.

« Eren. » Grogna Levi contre sa bouche avant de happer sa lèvre inférieure. Il glissa sa langue contre celle du garçon, l'emportant dans un combat qu'il était seul à maîtriser, puis il se redressa brusquement entraînant le garçon à sa suite. Levi ramena alors ses mains entravées entre eux et les libéra ; soulagé, Eren fit tourner ses poignets pour les détendre.

Avec réticence, Levi se retira du corps chaud du brun ; le vide qui passa entre les fesses d'Eren le fit gémir d'impatience, mais il se laissa guider par son supérieur.

Désormais assis au fond du canapé, Levi passa un bras autour de sa taille et l'attira sur ses cuisses, collant le dos du garçon à son torse. Il passa alors ses coudes sous les genoux d'Eren, maintenant ses jambes en l'air et ses fesses écartées. Eren attrapa avec impatience la hampe du caporal et la guida jusqu'à son intimité, désireux de se sentir à nouveau empli. Il s'empala avec un soupire de soulagement et Levi lui chuchota à l'oreille en caressant son sexe, le faisant frémir d'excitation :

« Bon garçon. »

Levi lui asséna un puissant coup de reins pour le féliciter. Dans cette nouvelle position, sa hampe atteignit un point sensible qui fit crier de joie Eren. Le garçon se sentit vidé de toute force et renversa sa tête sur l'épaule de son supérieur, lui abandonnant totalement son corps. Levi entama alors de puissants et rapides va-et-vient, rendant le garçon de plus en plus fébrile.

Eren referma ses doigts sur les sangles de la cuisse du caporal, tentant de trouver une prise sur ce qu'il ne pouvait plus du tout contrôler. Il sentit bientôt la fin arriver ; il se vautra un peu plus sur Levi et cambra les reins tandis qu'il se libérait dans un long cri de jouissance.

Son anneau de chair se contracta autour du membre brûlant de Levi et devint trop étroit pour lui, le forçant à se retirer. Il poussa le gamin amorphe sur le côté et passa au-dessus de lui.

Quand Eren se força à ouvrir les paupières, il tomba sur les yeux brillants de Levi, les joues rougies et la bouche humide entrouverte, laissant échapper une respiration erratique tandis que sa main s'agitait sur son membre. Le caporal se pencha sur lui et réunit leurs lèvres en un doux baiser qui sembla à Eren un peu désespéré.

« C'est le moment de te servir de tes doigts, gamin », dit-il le souffle court.

Levi lui attrapa la main et la guida entre ses fesses. Eren était exténué et ses muscles étaient tout engourdis. Pourtant, le désir de jouir de Levi enflamma à nouveau ses sens : un courant électrique parcourut ses doigts quand il caressa le périnée de Levi. Enfin, il sentit son souffle contre son oreille puis sa voix impérieuse lui ordonner de le faire jouir.

Aussitôt, le brun rentra trois doigts dans son anneau de chair. Il réussit à pénétrer à peine deux phalanges, mais elles suffirent à le faire atteindre l'orgasme. Levi s'effondra sur lui, le front contre son épaule, sa respiration haletante répondant à celle désormais plus calme d'Eren. Le garçon glissa une main timide sur son dos, appréciant contre sa paume la tension de ses muscles saillants.

Ils restèrent quelques minutes dans cette étreinte improvisée. Eren avait envie de profiter du moment, mais maintenant que la jouissance était passée, il prenait pleinement conscience de la situation et n'osait plus bouger comme s'il craignait réveiller à son tour la conscience du caporal.

Levi finit par se redresser sur le torse du garçon, le jaugeant de son habituel air hautain. Puis il tourna son attention vers sa jambe harnachée : avec des gestes habiles, il desserra les sangles sur sa cuisse puis libéra finalement sa jambe du baudrier. Il laissa tomber l'équipement sur Eren et se releva. Levi jeta alors un regard circulaire autour d'eux et renifla d'un air dédaigneux.

« Tu vas me ranger tout ce bordel, Jäger », annonça-t-il en se dirigeant vers son bureau.

Il fouilla du pied les affaires à terre et en tira une chemise au hasard qu'il enfila.

« Euh... C'est la mienne, caporal », prévint Eren, un peu embarrassé.

Levi haussa les épaules et s'assit à son bureau.

« Tu n'en à pas besoin pour l'instant. Et dépêches-toi un peu, tu veux, j'ai pas toute la journée. »

Il prit un dossier et s'y plongea, ignorant désormais la présence du brun. Eren soupira discrètement.

À quoi tu t'attendais ? S'admonesta-t-il intérieurement. Le caporal ne va certaine pas devenir gentil avec toi sous prétexte que tu étais un bon coup...

Le brun se redressa à son tour et entreprit de se défaire de l'équipement. La tache lui fut moins aisée qu'à son supérieur et les sangles lui laissèrent des marques rouges douloureuses. Puis Eren ramassa les affaires éparses ; il plia soigneusement celle de son caporal et raccorda correctement les sangles de son harnais. Quand il eut fini, il poussa un soupire de soulagement : l'entretient des équipements était certes quelque chose d'important, mais de terriblement agaçant aussi. Il releva la tête et rougit violemment en tombant sur le regard d'acier de Levi qui l'observait par-dessus ses papiers.

Le voir trimer nu devant lui l'avait quelque peu distrait et il ne put s'empêcher de le taquiner un peu.

« Tu comptes t'habiller un jour, morveux ? »

Eren baragouina quelque chose avant de se mettre à fouiller toute la pièce, scrupuleusement suivit par le regard appréciateur de son supérieur. Il finit par se planter devant son bureau et souleva les bras, dépité.

« Euh... J'ai perdu mon caleçon. Et vous avez toujours ma chemise. »

Levi lui jeta un regard atterré, mais il ne put retenir un de ses rares sourires.

« Tu as regardé dans ton pantalon ? Je te l'ai enlevé en même temps. »

Eren ouvrit de grands yeux. Non : il ne l'a pas fait, se dit Levi, amusé, et voyant que le garçon se détournait, il reprit :

« Pour ce qui est de ta chemise, elle n'est pas non plus perdue », dit-il en glissant un des cordons du col entre ses dents. Les yeux d'Eren s'écarqullèrent un peu plus. Il n'avait jamais vu le garçon aussi hébété et cela l'encouragea à continuer son jeu.
« Tu peux venir la chercher toi-même. »

N'hésitant pas un instant entre son caleçon et sa chemise, Eren passa derrière l'office et se posta devant son caporal. Il avait plein d'idées sur la manière de lui enlever sa chemise, mais, même si son caporal l'avait intentionnellement allumé, il ne pouvait pas non plus se permettre de faire n'importe quoi. Levi restait Levi, quel que soit l'éclat lubrique qui brillait au fond de ses yeux; il lui avait bien assez montré pendant leur ébat.

Percevant son hésitation, Levi se leva et l'accula contre son bureau. Ils étaient si proches que leurs haleines se mélangeaient, Eren n'avait qu'à pencher la tête pour capturer sa bouche. Lorsque l'idée lui traversa l'esprit, il le fit sans vraiment réfléchir, mais fut arrêté dans son geste par des doigts posés sur ses lèvres.

« Dis-moi, gamin, dit-il en attrapant son menton pour reculer son visage, est ce que tu m'en veux toujours ? »

Eren écarquilla les yeux, ébahi. Puis il fronça les sourcils, devinant au rictus mauvais qu'avait son caporal qu'il se moquait encore de lui. Il soutint le regard de Levi, mais ne put empêcher le feu de lui monter aux joues lorsqu'une main traîtresse vint caresser sa virilité.

« Si je vous en veux ? Qui ne vous en voudrait pas après s'être fait frapper et humilier ?! », osa répondre Eren. Aussitôt, la main griffa violemment son sexe tandis qu'une autre vint appuyer sur les écorchures douloureuses de sa cuisse.

Il avait les larmes aux yeux, croyant à peine que la scène était en train de se répéter. Se sentait-il donc obligé de rattraper ses quelques moments de douceur accordés ?

« Je pensais que tu aurais peut-être changé d'avis, lâcha Levi d'un ton désintéressé.

- Coucher avec vous ne fera pas changer mon opinion, si c'est ce que vous voulez dire », s'emporta Eren, déçu par la tournure de la conversation.

Mais, à sa grande surprise, Levi attrapa sa nuque et vint l'embrasser brusquement. Même s'il était en colère, Eren ne pouvait pas résister à un baiser de son caporal.

« Bien. C'est ce que je voulais entendre, concéda Levi avec un sourire en coin.

- Pardon ?

- Je ne veux pas que tu deviennes comme tous ses lèche-cul qui m'entourent... Des chiens, obéissant au moindre de mes caprices sans rechigner et léchant la main qui les frappe. »

Levi lécha la lèvre inférieure d'Eren comme pour illustrer avec ironie ses propos.

« Qu'attendez-vous de moi alors ? Que je vous morde ? murmura Eren, partagé entre l'excitation et la surprise.

- Non plus. Je veux que tu restes tel que tu es, Eren. Un merdeux arrogant qui ose me tenir tête quand je ne suis pas juste. Qui me respecte pour l'homme que je suis et non comme ''le soldat le plus fort de l'humanité''. »

Levi baissa les yeux sur l'entre-jambe d'Eren ; il ajouta :

« Et, accessoirement, qui bande dès que je le touche un peu. »

Eren vira au cramoisi à la dernière remarque, mais soupira de soulagement : son caporal le surprendrait toujours. Certes, il ne pouvait pas l'empêcher d'être violent, ni restreindre son caractère possessif, mais Eren était persuadé qu'à défaut de lui pardonner tout à fait, Levi pourrait très bien lui faire oublier la rancune occasionnée.

Le cœur gonflé de cette nouvelle fierté, le garçon se décida enfin à récupérer sa chemise : il la passa par-dessus les épaules de son supérieur en prenant soin de caresser ses côtes en même temps. Puis il passa son bras autour de sa taille et rapprocha leurs corps.

« Si ce n'est que ça, je pense pouvoir satisfaire vos attentes. »


« Est-ce que tu m'en veux, Jäger ? »

« A mort, Caporal. »

« Eren, est-ce que tu me veux ? »

« Pour la vie, Levi. »