The Boy With The Thorn In His Side
Il avait l'impression de voir Sherlock partout, où qu'il aille, quoi qu'il fasse, quel que soit sa compagnie. Sherlock l'accompagnait.
Quand il faisait cours.
Quand il discutait avec Greg, avec Molly ou avec n'importe lequel des autres professeurs.
Quand il écoutait les Smiths.
Pendant ces nuits qu'il passait avec Mary.
Chaque jours de cette semaine s'étirait pour finalement ne plus s'arrêter. C'était comme si ils duraient plusieurs longues années. Les secondes passaient si lentement, comme si chacune contenait un million de vie.
Il avait l'impression de mourir. Une indescriptible et immonde créature le dévorait de l'intérieur, brûlait son cœur fragile, envahissait son esprit torturé. Il sentait qu'il disparaissait. Et il en venait même à espérer, à vouloir s'effacer de ce monde. Cesser d'exister. Juste, partir.
Mais il y avait des choses pour lesquelles il devait rester.
Des gens importants qui avaient besoin de lui. Qu'est-ce qu'il donnerait pour qu'ils n'aient pas besoin de lui ! Et pour que lui-même n'ait pas besoin d'eux !
Tout le monde le disait, l'amour était une des meilleures et des pires choses qui puisse arriver à quelqu'un.
Seulement, aujourd'hui, il n'était plus du tout sûr de ses sentiments. Il ne savait plus qui il aimait.
Il savait que Mary était le choix le plus facile, le plus simple et le meilleur pour lui. Elle était juste ce qu'il lui fallait. Elle était intelligente, drôle et belle. Il pouvait avoir une relation saine avec elle, une vie d'homme marié, peut être avec des enfants. L'histoire typique du gars, qui rencontre une fille et vit heureux jusqu'à la fin de sa vie avec elle.
De l'autre côté Sherlock… C'était juste Sherlock, mais c'était tout ce dont il avait besoin d'être. Il était mystérieux, intrigant, captivant, intelligent, vivace, formidable et magnifique. Sherlock. Il avait besoin de John, et John ignorait délibérément ce besoin. Il avait envie que quelqu'un s'occupe de lui, d'être écouté, soutenu et aimé. Il avait besoin qu'on lui dise constamment à quel point il était formidable, fantastique et spécial. Sherlock méritait ça, mais John ne pouvait rien faire.
Si seulement il pouvait agir. Il en avait tellement envie, de tout son cœur. Mais il était coincé, il ne pouvait rien faire.
Pourquoi était-il impuissant ?
Et bien : déjà parce qu'il y avait des lois : toute relation de cette nature, avec l'autorité de John et l'âge de Sherlock, tout cela était illégal. John connaissait des affaires du même genre, dans lesquelles les professeurs accusé avaient été condamné à une peine de prison et leur casier judiciaire avait été complété. C'est pour cela qu'ils ne pouvaient plus enseigner, personne ne voulait les engager comme professeur, sans mentionner l'humiliation publique et le manque de respect croissant. Et en plus de tout ça il y avait le fait que John était engagé à « l'amour de sa vie », à « la fille de ses rêves ».
Pendant combien de temps pouvait-il faire face ?
Il voulait – oh et puis merde – il avait besoin de voir Sherlock, de lui parler, de voir comment il allait, parce que John à cet instant était méconnaissable, comme s'il allait tomber en morceau, s'effacer, pleurer, se sentir seul, il voulait que le monde le laisse en paix, qu'il le laisse seul.
Il voulait que tout le monde aille se faire voir. Tous sauf une personne. Sherlock.
Il passa sa main dans ses cheveux couleur sable. Il avait l'impression que tout ce stress les faisait grisonner. Il ne voulait pas avoir des cheveux blancs, il n'avait que vingt-cinq ans, pour l'amour de dieu.
Est-ce qu'il était trop tard pour s'excuser auprès de Sherlock ? Est-ce qu'il était encore temps pour arranger les choses entre lui et son élève ? Il pouvait toujours arranger les choses, non ?
Il grogna, en passant ses ongles contre son cuir chevelu, réfléchissant.
Dans la vie de tous les hommes il arrivait un temps où il fallait se reprendre en main, et avancer, accepter que rien ni personne ne pourrait faire quelque chose pour changer les choses. Un temps pour oublier, le bateau a déjà bien navigué et seul un idiot continuerait.
La vérité, c'était que John s'était toujours considérer comme un être assez stupide.
Sherlock était assis sur son lit dans le noir, les ombres se rapprochaient de lui, l'englobant dans les ténèbres. Les lumières jaunâtres de l'immeuble de bureau dans face traversaient la petite fenêtre au-dessus de son lit, elles donnaient à la pièce le parfait équilibre entre lumière et ténèbres. Le bruit de la ville afférée à ses affaires lui bourdonnait dans les oreilles.
Il avait l'impression qu'il se noyait. Les ombres noires l'encerclaient, contraignaient chaque cellule de son corps, faisant pression sur ses poumons vides. La ville semblait être à des kilomètres de là, elle l'aveuglait, l'étranglait, le tuait.
Il renifla et se frotta les yeux, ils étaient rouges et endoloris. Il se coucha sur son lit, la tête enfoncé dans son oreiller, les genoux serrés sous son menton et ses bras enserrant son corps.
Il ne voulait plus bouger. Il serait bien resté dans cette position jusqu'à ce que le monde effondre autour de lui.
Il entendit une alarme de voiture sur le parking de l'immeuble, mais il l'ignora, il préféra enfoncer sa tête plus profondément dans son oreiller, essayant par ce geste assez puéril de faire disparaitre le bruit, ce qui réussit, quelque peu.
Un bruit différent retentit dans l'appartement presque déserté. Qu'est-ce que c'était ? Est-ce que quelqu'un frappait à la porte ? Il jeta un regard à travers la porte de sa chambre vers la porte d'entrée. Ça devait probablement être Irène ou Seb qui ne s'embêtaient pas à chercher les clés dans leurs affaires. D'habitude dans ce genre de cas, Sherlock attendait juste qu'ils daignent trouver leurs clés, parfois il recevait une gifle pour ne pas les avoir laisser entrer. Il n'avait pas vraiment tendance à répondre à quelque coups à la porte, pas depuis ses dix ans, pas depuis l' « accident », comme l'appelait Jim. Il ferma les yeux et les serra. Non ! Il ne voulait pas se rappeler, il ne voulait pas penser à ça. Il avait presque réussit à vivre une journée sans y penser, et il ne voulait pas y penser maintenant, pas dans l'état dans lequel il était déjà.
Il entendit de nouveau les coups à la porte.
Il devait peut être juste laissé entrer la personne, qui que ce soit, qui se tenait devant sa porte. Ce n'est pas comme si quelqu'un pouvait le rendre plus misérable que ce qu'il était déjà. Il glissa de son lit, et en quelques pas il était déjà à la porte.
Visiblement si, c'était possible. Il pouvait être encore plus misérable.
Il ouvrit sa porte sur les cheveux dorés et les yeux bleus de son professeur de biologie.
C'était John.
Pendant une seconde ou deux, Sherlock ne sut vraiment pas ce qu'il devait faire. Il voulait crier, hurler, rire et pleurer, il mourait d'envie de l'enlacer, de l'embrasser, de lui faire juste un câlin. Il voulait secouer John, lui faire comprendre, qu'il voulait juste le tenir serré dans ses bras et que cette fois il ne le lâcherait pas.
« Je croyais qu'on ne devait plus se parler ? » demanda-t-il, essayant de rester impassible, de garder le contrôle, de ne rien montrer à John, pas d'émotion, pas de peur, rien.
John haussa les épaules, ses lèvres formait un sourire coupable et blessé « Ouai, mais j'ai toujours tort, n'est-ce pas ? »
Sherlock ne pouvait dévier son regard de John, il essayait toujours de ne rien laisser transparaitre. « Tu n'as pas toujours tort. » concéda-t-il « Juste quelque fois, comme cette fois ci par exemple. »
« Sherlock, je … » commença John.
Mais il fut mis au silence par les lèvres gercées de Sherlock. Mon dieu que ça lui avait manqué. Il s'agrippa au garçon, sentant les longs bras mimer ses mouvements.
« Comment vas-tu ? » demanda-t-il, une fois que le baiser fut rompu, pas vraiment sûr de vouloir connaitre la réponse.
« Je ne suis jamais allé mieux, et toi ? » répondit Sherlock de sa voix sèche, craquante et rauque.
John haussa de nouveau les épaules « Je ne suis vraiment pas bien en ce moment. »
« Eh bien, ça fait deux alors. » Il fit un geste de la tête vers l'intérieur de son appartement, ses boucles virevoltèrent. « Est-ce que tu vas entrer, ou juste rester dehors, dans un des immeubles les plus craignos de tout Londres en pleine nuit ? »
John se glissa rapidement dans l'appartement, en frôlant Sherlock. Visiblement il n'y avait personne à la maison, personne à part Sherlock et lui, évidement. D'une certaine façon l'appartement semblait encore plus petit que ce qu'il était. Comme si les murs se rapprochaient et serraient sa poitrine.
Sherlock contourna silencieusement John et s'avachit dans le sofa, faisant un geste d'invitation à John. John fit de même. Et lorsqu'il s'installa John remarqua quelque chose sur le bras de Sherlock. Quelque chose dont il s'était à moitié douté, mais qui envoyait tout de même des signaux de choc dans tout son corps.
« Sherlock », souffla-t-il, calmant sa voix, essayant de ne rien laisser paraitre. « Qu'est-ce que tu as sur ton bras. »
Le garçon sembla comprendre instantanément qu'il avait été découvert, parce qu'un regard paniqué apparu soudain sur son visage si pale. « Rien. » murmura-t-il.
« Sherlock. » l'interrompit John, avant qu'il ne puisse dénier. « S'il te plait, non, non, ne me mens pas. Dis-moi la vérité. » Supplia-t-il.
Ils se fixèrent pendant un moment assez long. Les yeux de l'un perçant ceux de l'autre. Sherlock plia face au regard de John, ses longs doigts s'agitèrent et se raccrochèrent désespérément à ses manches, qu'il releva lentement.
Ce que vit John lui donna envie de vomir.
A travers le maigre poignet et sur l'avant-bras de Sherlock de longues entailles rouges, enflées, dispersées sur la peau diaphane ? À certains endroits, elles luisaient, gravées dans la chaire.
Pour John
« Pourquoi Sherlock ? » déglutit John, il fixait toujours les immondes marques ancrées dans le bras de l'innocent garçon.
Sherlock baissa la tête, il avait honte. « Parce que j'ai besoin de toi, John, » murmura-t-il d'un souffle à peine audible. « Et que je ne peux t'avoir. »
« Sherlock, écoute-moi bien, » John posa deux doigts sous le menton de Sherlock et releva son visage jusqu'au sien pour qu'ils soient au même niveau, l'un comme l'autre. « Tu peux prendre tout ce que tu veux de moi. »
Sherlock fixa son regard dans les iris de John. Ce dernier ne put s'empêcher de remarquer encore une fois comme ses yeux détonnaient avec son visage juvénile. Des yeux d'un vieux gris, un peu gelé, des yeux qui semblait en avoir déjà beaucoup trop vu pour leurs âges.
Sherlock se pencha lentement en avant et pressa doucement ses lèvres douces et fines sur celles de John, qui dans un premier temps n'eut aucune réaction. Il restait passif alors que la douce bouche de Sherlock se heurtait à la sienne. Tout raisonnement, toute idée, toute raison qu'il avait dressée entre lui et Sherlock s'échappèrent de l'esprit de John et il se retrouva vide de toute contrainte. La seule chose qui semblait exister, c'était lui Sherlock et lui.
John amena la bouche du garçon à s'ouvrir pour y faire courir sa langue sur les lèvres intérieures de Sherlock, qui visiblement se détendait dans la caresse. John n'avait jamais vécu une telle expérience. Il avait embrassé pas mal de personne dans sa vie, mais lorsqu'il embrassait Sherlock comme ça, il avait l'impression qu'un pan entier de sa vie, un pan qui n'avait jamais été là et qui lui avait toujours manqué sans qu'il s'en rende compte, était à présent enfin avec lui. Enfin, à présent avec Sherlock, ce morceau manquant venait enfin reprendre sa place. C'était comme s'il était la seule personne qu'il devait embrasser pour le restant de ses jours.
Il leva les bras et les enroula autour de Sherlock, tenant le garçon collé à sa poitrine, comme pour lui dire que ne le laisserai jamais partir.
Une myriade d'émotion se déversait dans son esprit. Mais la plus importante était la peur, il avait peur que Sherlock veuille qu'il arrête tout, parce que quoi qu'en dise sa morale, il ne voulait pas s'arrêter.
Et visiblement Sherlock non plus. Le garçon avait l'air aussi désireux que lui. Il glissait ses doigts dans les cheveux de John prit dans les vertiges de l'envie.
John agrippa le haut du T-shirt de Sherlock, et en brisant le baiser pour quelques millisecondes, lui retira.
Il fit courir se lèvres sur la mâchoire de Sherlock pour finir sur la peau blanche de son cou, pendant que ses mains parcouraient sa poitrine.
« John. » balbutia Sherlock.
Il releva la tête « Oui ? »
Le jeune homme avait l'air d'un drogué. Ses yeux étaient écarquillés, et brulant d'un feu glacial « John, on est sur mon canapé… dans mon salon… »
« Si tu fais des cochonneries, c'est toi qui nettoieras. Je ne le ferais pas ! » L'interrompit John avant qu'il ne puisse continuer.
Sherlock ne put s'empêcher de sourire, il ramena sa bouche sur celle de John, et ses doigts fins s'attaquèrent à la fermeture éclair de la veste de John.
Mary ? Quelle Mary ? C'était Sherlock, et Sherlock était le meilleur, un million de fois supérieur à tous les autres. L'adrénaline et le désir lui aveuglèrent l'esprit et il attrapa le haut du pantalon du garçon.
« John » l'arrêta de nouveau Sherlock.
Il s'éloigna de nouveau, en se demandant bien pourquoi il avait été interrompu, encore une fois. « Quoi ? »
« On est toujours ici. » remarqua Sherlock. Dans ses yeux brillait une lueur singulière, il été amusé.
John leva les yeux au ciel, enroula ses bras autour de Sherlock, le serra et le souleva, impressionné par la légèreté du jeune homme.
« John ! » cria Sherlock dans les bras de John, en riant alors qu'il été déposé dans son lit, en position assise.
« Et voilà. » dit John en enlevant sa ceinture et en faisant glisser on pantalon le long de ses jambes. Il fit signe à Sherlock de faire de même, ce qu'il fit sans hésitation. « Content ? »
Sherlock sourit d'un air béat. « Oui très ! »
« Tu es vraiment con, tu le sais ça ? » ajouta John en l'embrassant.
Il sentit le sourire de Sherlock contre ses lèvres. « Oui, je sais. »
Sherlock ne portait plus rien à l'heure actuelle, à part son boxer, qui devenait de plus en plus inconfortable et serré. John juste derrière lui enlevait son T-shirt.
Sherlock n'arrivait pas à y croire. John était là, dans son immeuble, dans son appartement, dans sa chambre, sur son lit et il l'embrassait. Est-ce que tout cela était réel ? Ou est-ce que c'était juste un merveilleux rêve ? Il pria silencieusement pour que ce n'en soit pas un.
Ses doigts se baladèrent sur le visage de son professeur, il sentait la douceur de sa peau, respirait l'odeur singulière de son shampoing et de son après rasage et … qu'est-ce que c'était ? De la marmite*. Il sentait bien une légère odeur de marmite. Il resserra sa prise sur son prof, le serrant encore plus fort contre lui, lui murmurant de ne pas le lâcher.
John se libéra de l'emprise de Sherlock « Mets-toi sur le dos. » dit-il au garçon.
Sherlock obtempéra, il se coucha sur son lit, sa tête brune frisée s'enfonça dans son oreiller. Ses yeux bleu gris étaient grand ouverts. Il était heureux.
John se pencha sur le garçon, il encadrait maintenant Sherlock de ses jambes et sa tête était de nouveau enfouit dans la nuque pale du jeune homme, ses lèvres jouaient lentement et érotiquement sur sa nuque. Il sourit quand il entendit le garçon haleter et agripper les draps.
C'était parfait. Maintenant il réalisa à quel point il avait été perdu, à trébucher dans le noir pendant si longtemps. C'était Sherlock, Sherlock avait illuminé sa vie.
Il se retrouva à serrer le garçon contre lui, il combla chaque millimètre d'espace entre eux deux. Il ne pouvait pas être plus proche. Les lèvres de Sherlock étaient sèches, John fit donc courir le bout de sa langue contre elles, puis dans la bouche du garçon. Leurs langues entamèrent alors un ballet.
La sensation de cette peau sous ses doigts, le gout de sa langue, le parfum de ses cheveux et de son corps, tout cela le rendait fou. Toutes les barrières qui s'étaient dressées entre lui et Sherlock, l'école, l'âge, les gens, les responsabilités, tout cela n'avait plus aucune importance. Toutes ces barrières se disloquaient, s'effondraient à leurs pieds. Rien ne semblait avoir d'importance, rien à part Sherlock. A ce moment-là John ne s'inquiétait plus de rien, ni de personne d'autre.
Il sépara ses lèvres de celles de Sherlock, il les fit courir le long de sa mâchoire, puis sur son coup et sa poitrine jusqu'au boxer de Sherlock. Ses doigts se déposèrent sur l'élastique. Il leva les yeux, fixant le visage du garçon, demandant presque la permission.
Sherlock se mordit les lèvres, puis acquiesça, donnant son assentiment.
Il fit glisser lentement le boxer le long de ses jambes, révélant les poils sombres ainsi que …
John ne put s'empêcher de sourire et il retourna embrasser Sherlock. Leurs corps nus s'enlaçaient, leurs érections se frottaient l'une à l'autre.
« Tu es brillant. » murmura John « Putain, putain Sherlock, brillant ! » Ses bras se renfermèrent sur lui.
Sherlock n'avait pas l'air capable de répondre, il semblait qu'il avait perdu l'habilité de parler et même de penser pour la première fois de sa vie. Il ne pouvait même pas relier deux simples pensées ensemble. Tout était étourdissant, troublant. Sherlock était confus, impuissant face aux sensations et à tout ce qu'il anticipait. « John ? » C'était visiblement tout ce qu'il pouvait dire.
John brisa le baiser, il releva la tête pour mieux observer son élève, nu, les joues rougies, les yeux écarquillés. « Oui ? »
« Mais par rapport à … ? »
John savait exactement de quoi il voulait parler, et avant qu'il ne finisse sa phrase, il posa son index sur les lèvres de Sherlock. « Tais-toi. » lui dit-il « ne dis pas son prénom, ne me fait pas culpabiliser. »
Sherlock cligna des yeux. « Je suis désolé. »
John baissa sa tête jusque dans le creux de la nuque de Sherlock, là où il planta des baisers sur la peau de marbre blanc. « Ne sois pas désolé. » marmonna-t'il « Je veux être ici, avec toi, exactement comme maintenant. »
Sherlock sourit. « C'est à ce moment-là que je dois là jouer l'Exorciste avec toi, c'est ça ? » dit-il, en souriant à l'expression éberluer de John. « Tu sais, baise moi, baise moi, baise moi. » Il le dit tellement simplement, comme si c'était logique et habituel, que John éclata de rire.
« Tu es vraiment spécial. » gloussa-t-il. « Elle avait douze ans, et s'il te plait ne me fait pas penser à ce film. »
« Et toi tu es un idiot, alors maintenant tais-toi et fais de moi ce que tu veux. »
John reprit le baiser et glissa sa main entre leur deux corps. Sherlock frissonna, ses yeux se refermèrent. Il essayait désespérément de préservé ce moment dans son esprit embrumé. Il ne voulait absolument pas oublier le meilleur moment de sa vie.
Le plus vieux des deux hommes enroula ses doigts autour de l'érection de Sherlock. Il faisait très attention, il ne voulait pas lui faire mal. Sherlock laissa échapper un soupir alors que John caressait son sexe lentement. Les doigts osseux du garçon serrèrent plutôt fort les muscles de John, ses mains s'étaient agrippées à ses épaules, les ongles laissaient des traces et la paume s'écrasait contre sa musculature. John le caressa une nouvelle fois, ce qui causa des petits gémissements chez Sherlock. Il embrassa Sherlock avec un tel enthousiasme et une telle confiance, qu'on aurait dit un cliché de baiser Hollywoodien : Le premier baiser, le fait que ce soit si spécial et magique pour toi, la nouveauté que cela représente, et le fait que tu puisse voir des feux d'artifice derrière tes paupière et que tu espères que ça ne finisse jamais.
Ils crièrent en même temps le prénom de l'autre, alors que leur orgasme les frappait et envoyaient un plaisir brulant dans leurs veines. John serra le garçon dans ses bras, ce dernier frissonna alors que du sperme collait leurs deux corps ensemble. Correction faite : C'était le meilleur moment de sa vie, jusqu'à présent.
Aucune parole ne fut échanger pendant un moment, et le besoin ne s'en fit pas sentir pendant une ou deux minutes. John roula à coté de Sherlock. Tous les deux respiraient encore assez fort.
« Et bien … » ce fut tout ce que Sherlock fut capable de dire.
A cette heure-là il faisait presque complètement nuit, la ville émettait encore quelque lumière à travers la fenêtre près du lit.
« J'aimerais être un fille. » dit Sherlock après un silence de plusieurs minutes.
John se retourna pour le fixer, ses sourcils se froncèrent. Il était vraiment confus et perplexe. « Quoi ? Pourquoi ? »
Sherlock se tourna vers lui et sourit. « Orgasmes multiples bien sûr ! » expliqua-t-il comme si c'était la chose la plus évidente au monde.
John éclata de rire. « Tu es vraiment spécial. »
« Tu l'as déjà dit. » lui fit remarquer Sherlock, en le serrant dans ses bras et en déposant un doux baiser sur sa joue. John se blottit contre Sherlock, il le sera contre lui et enfouit sa tête dans sa nuque.
Il devait s'être endormi dans les bras de Sherlock parce que lorsqu'il ouvrit les yeux, un lever de soleil se levait lentement à travers la fenêtre, envoyant des fragments de lumière dans la pièce.
Un de ses bras était toujours enveloppé autour de Sherlock, qui était blottit contre lui. Il avait l'air si innocent quand il dormait, les lèvres légèrement entrouvertes, ses paupières recouvrant des yeux qui brillaient déjà de la sagesse des plus anciens, ses boucles brunes encadraient son visage anguleux dont les pommettes semblaient d'ailleurs moins tranchantes. Le noir de ses cheveux contrastait divinement avec la pâleur de sa peau. Il avait enroulé ses longs membres autour de lui, en position fœtale. Même les horribles coupures brulantes sur ses poignets semblait moins aiguisées et immondes.
John se pencha et embrassa la joue du garçon, en essayant de ne pas le réveiller.
« Je ne dors pas, tu sais. » soupira Sherlock en ouvrant ses yeux d'un magnifique bleu.
« Oh ! Bonjour. » Il embrassa de nouveau sa joue « Depuis combien de temps es-tu réveillé ? »
« Je n'ai pas dormi. » sourit Sherlock, en clignant des yeux innocemment.
« Et bien tu devrais, quand je serais parti tu iras te reposer un peu, compris ? »
« Oui monsieur » Sherlock leva sa main et imita le salut militaire « Bien compris ! »
Soudain une pensée traversa John « Au fait, où est Jim ? » demanda-t-il.
Sherlock haussa les épaules, et se releva à côté de son … professeur ? Amant ? « Je ne sais pas, il ne devrait pas tarder, il doit s'être encore mit dans un état tel, qu'il n'arrive même pas à retrouver le chemin jusqu'ici … Il fait ça parfois. » ajouta-t-il avec de l'aigreur dans la voix.
« « Pourquoi est-ce que tu vis avec lui, si tu ne l'apprécie pas ? » demanda John, curieux.
Sherlock le fixa, lui montrant bien qu'il se demandait s'il était stupide ou non. « John, si j'avais le choix, tu croix vraiment que je serais encore ici ? »
« Non. » répondit John, il savait qu'il ne voudrait pas vivre dans ce quartier immonde, et surtout pas avec un type comme Jim Moriarty et ses relations à trois ! « Mais il n'y a nulle part où tu pourrais aller ? »
« Non. » Sherlock déposa sa tête sur l'épaule de John, ses douces boucles caressaient la joue de John. Il sera la main de John et ils entremêlèrent leurs doigts.
« Tu pourrais rester avec moi » suggéra John.
« Oh oui, » accepta Sherlock sarcastiquement, « Je suis sûr que Mary adorerait ça, n'est-ce pas ? Je suis sûr qu'on deviendrait les meilleurs amis du monde et qu'on s'entendraient à merveille !» avec ça il lança un autre regard « Est-ce que tu es idiot ? »
Mary. John ressentit une nouvelle pointe de culpabilité. Sherlock le sentit et compris qu'il en était la cause.
« Je suis désolé. » murmura-t-il en serrant la main de John.
« Ce n'est pas ta faute » John se pencha pour embrasser le bout du nez de Sherlock. « Mais si tu as besoin de quelque chose, n'importe quoi » ajouta-t-il « Je suis là pour toi, tu sais ? Demande juste et je viendrais, d'accord ? »
« Vraiment ? »
« C'est une promesse, je te donne ma parole ! »
Sherlock lui sourit « Merci. »
« Quelle heure est-il ? »
« Six heure et demi du matin »
« Je dois rentrer… »
Sherlock baissa la tête légèrement, manifestement triste. « Ok. »
John se frotta les yeux et scanna la chambre de Sherlock à la recherche de ses vêtements. Il se baissa pour ramasser son pantalon et sa chemise qui gisaient sur le sol, puis il les enfila. Il se rappela que sa veste était dans l'autre salle.
« Je t'aime. » laissa échapper Sherlock sans pouvoir sans empêcher.
John se retourna et fixa Sherlock, pas sûr de quoi répondre.
C'était comme si une ampoule s'était illuminée dans sa tête. Plongé dans les yeux bleus de Sherlock, il réalisa. Sherlock. Il était amoureux de Sherlock.
« Moi aussi, je t'aime. » murmura-t-il si doucement que seul Sherlock put l'entendre.
Ils se fixèrent tous les deux avant de se sourire.
« Oui… Je t'aime » répéta John, en se penchant et en embrassant Sherlock une nouvelle fois.
Sherlock rit et s'assit complètement sur le lit.
« Ok, je dois y aller, mais je t'aime ! » Il embrassa une dernière fois les lèvres souriantes de Sherlock et se retourna pour partir.
*La marmite est une pâte à tartiner anglo-saxonne à la levure de bière, qui a un gout très fort. Dans le chapitre 4, John donne à Sherlock un sandwich à la marmite.
Une longue attente avant de voir le bout de ce chapitre ! J'espère que ça vous a plus quand même. Je vais vraiment essayer de faire le maximum cet été (il y a 29 chapitres en tout ), merci de continuer de me suivre, malgré cette longue pause, qui n'a pas été de tout repos pour moi …