Bonjour/Bonsoir ! :) Ce texte était au départ censé être un OS et finalement je me suis laissée entraîner dans plusieurs chapitres. Je n'ai pas encore terminé et je ne sais donc pas exactement ( malgré une petite idée ) où cela va me mener. Je ne suis pas extrêmement confiante mais j'ai voulu essayer de voir ce que cela donnerait. Voilà, en vous souhaitant une bonne lecture :)

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C'est de ma faute.

Tout est de ma faute. Oh je suis désolé, ce n'est pas comme cela que ca devait se passer. Oh Mahal je t'en pris sauve le. Sauve le de mon égoïsme. Ce n'est pas comme ça que ca devait se passer ! Je suis désolé, tellement désolé. Je ne me le pardonnerais jamais. Je ne peux pas le perdre ! Mahal je t'en supplie, ne le prend pas à tes côtés, sauve le, prend moi à sa place s'il le faut ! Je ferais n'importe quoi… Je t'en pris, laisse le parmi nous !

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En même temps qu'il observait Thorin effectuer les mouvement du massage cardiaque sur le corps immobile en dessous de lui, Ori ne cessait d'implorer mentalement Mahal, priant pour que celui autorise son sauveur à garder la vie.

Le jeune scribe s'était rapproché des autres qui avaient transporté le corps inerte non loin du feu.

Ils avaient étendus le jeune nain au sol et au même moment, celui ci s'était arrêté de respirer. Gardant son sang froid, Thorin n'avait perdu aucune seconde et avait commencé les gestes pour instaurer de nouveau un débit cardiaque dans ce corps sans vie.

Et finalement après quelques minutes et supplications désespérées, le brun avait à nouveau respiré. Immédiatement Oin s'était penché sur lui. Aidé par Fìli et Thorin ils avaient ôté rapidement la tunique du blessé puis son pantalon.

Ori resta debout de l'autre côté du camp, les yeux remplis de larmes de culpabilité et de tristesse, les épaules secouées par d'incontrôlables spasmes, les mains tremblantes enserrant l'arc du brun contre sa poitrine. Ses jambes elles aussi vacillaient, au point qu'il en était étonnant que le scribe soit encore debout.

Il était pétrifié.

Il voulait les aider, l'aider lui, n'importe quoi pour se rendre utile, se faire pardonner, mais il ne pouvait tout simplement pas bouger.

Quand les vêtements furent ôtés et qu'il entendit le gémissement de détresse et de douleur du blond, sa respiration se figea.

D'où il était il ne parvenait à se rendre compte de l'étendu des blessures mais il sut que ses craintes étaient confirmées.

Tout autour du jeune scribe semblait s'être arrêté et un affreux bourdonnement raisonnait dans ses oreilles. La seule chose dont il était conscient était de la matière du bois dans ses mains et de la vue en face de lui. De ce corps étendu au sol, de Oin, Thorin et Fìli penchés sur lui. Il eut vaguement conscience d'un mouvement d'air qui passait à côté de lui, de quelqu'un qui avançait en direction du feu, et finalement il reconnu Dwalin quand celui ci tenta d'attraper le bras de Fìli.

- Eloigne toi gamin, tu es bien trop angoissé et ébranlé pour être utile.

- Lâche moi ! C'est mon frère, mon petit frère ! Je dois rester à ses côtés !

- Ecoute le Fìli ! Ordonna Thorin en même tant qu'il aidait Oin, finalement agacé par son neveu dont la panique rendait tous ses gestes maladroits.

Mais celui ci n'écouta pas. Dwalin qui perdit patience le tira en arrière un peu plus violement qu'il ne l'aurait voulu et le blond en tomba à la renverse. Bilbo en profita pour se glisser doucement à sa place pour venir en aide au guérisseur.

Le colosse comprenait le désespoir du plus jeune mais n'étant pas patient et lui aussi inquiet, il lui fallut toute sa bonne volonté pour trouver des paroles calmantes où qui lui ferait gentiment prendre conscience de son inutilité face à la situation.

- Laisse les faire, tu ne fais que les encombrer et aggraver les choses. Et ce n'est pas ce que tu veux n'est ce pas ? Tu ne veux pas lui faire plus de mal.

- Lui faire plus de mal ? Moi ? Siffla un Fìli abasourdi dont les yeux s'élargirent en même temps que la colère se répandait dans ses veines. "Ce n'est pas à cause de moi si il est dans cet état !" Hoqueta-t-il ne croyant pas ce qu'il entendait.

Réalisant soudain l'évidence, l'épéiste tourna doucement la tête en direction du jeune scribe toujours pétrifié à quelque pas d'eux. La vision de Fìli vira au rouge et avant que Dwalin n'ait pu réagir le blond était sur Ori.

- C'EST DE TA FAUTE ! Rugit-il. TOUT EST DE TA FAUTE !

Sous la force de l'attaque les deux nains roulèrent au sol, faisant voler la poussière autour d'eux, et Fìli se retrouva finalement à cheval sur le scribe. Il resserra ses mains autour du col et commença de resserrer sa poigne pour finalement le secouer de toutes ses forces.

- Tu as blessé mon petit frère ! C'est toi qui l'as entrainé loin de nous ! C'est à cause de toi et de ta faiblesse si il … !

Il ne parvint à finir sa phrase et à la place, un premier coup de poing partit.

- Je te hais !

Un deuxième coup de poing éclata la pommette du scribe.

- Assassin !

Le troisième coup de poing repartit avec le sang d'un nez probablement brisé.

Ori bien que tremblant de terreur ne fit aucun geste et ne prononça aucune parole pour se défendre. Des yeux bleus rendus noir par la fureur transperçaient son cœur tels des lames glacées et immobilisaient ses membres. Sans compter qu'il n'avait pas la force nécessaire face au blond dont les muscles étaient fermement ciselés par des années d'entraînement remontant à sa plus tendre enfance.

Et puis réalisa douloureusement Ori, il le méritait.

Fìli avait raison. Tout était de sa faute.

Lâche. Faible. Pensa-t-il de lui même.

Et de honte, il ferma les yeux, attendant la suite du châtiment qu'il méritait amplement.

Aussi fut-il surpris quand le quatrième coup n'atteignit pas son objectif. Il ouvrit les yeux pour découvrir Dwalin et Bofur tentant de dégager le blond de son corps tremblant.

Très vite Ori entendit ses frères crier et accourir. Toujours au sol et vaguement assommé, il aperçu Nori se jeter sur Fìli alors que de son côté Dori se penchait sur lui pour l'aider à s'asseoir.

- Ori ! Oh Ori, Nadad, laisse moi voir ça !

Mais le jeune nain repoussa avec un sanglot les mains de son frère qui tentait déjà d'essuyer le sang sur son visage avec un bout de manche. Il releva la tête et aperçut Nori en train de se battre avec Fìli, qui d'une manière ou d'une autre avait réussi à se libérer de l'emprise de Bofur et Dwalin.

Cependant ces derniers ne perdirent pas une seconde et s'emparèrent à nouveau de l'épéiste alors que Gloin et Bifur immobilisaient Nori.

- Ne t'avise jamais de retoucher mon petit frère ! Cracha Nori en se débâtant, cherchant de nouveau à atteindre l'héritier.

D'ailleurs, que celui ci soit légitimement son prince ne lui importait guère. Nori n'avait cure de qui était celui qu'il frappait où insultait, du moment que celui ci avait auparavant osé s'en prendre à l'un de ses frères. Et en particulier son petit Ori. Celui ci était le dernier né d'une famille dont les injustices de la vie avaient encré profondément dans leur cœur l'importance des liens familiaux ainsi que le devoir de toujours défendre et à n'importe quel prix les plus fragiles. Alors princes héritiers ou non, Nori frappait. Seulement, la vie n'avait pas été tendre non plus pour les Durin et le même sentiments peut être même décuplé coulaient profondément dans leur veines.

- Ton imbécile de petit frère à tuer le mien ! Rugit Fìli dont le visage était recouvert par des larmes brulantes de rages.

- Ori ne l'a pas tué ! Ce sont les wargs !

- Du calme gamin, du calme ! Intervint Bofur d'une voix douce mais ferme, empêchant Fìli de répondre et avant que d'autres paroles blessantes ne sorte de la bouche de l'un des deux grands frères protectifs.

Fìli continua de se débattre n'écoutant que la rage qui dictait ses actes et non le fabriquant de jouets qui tentait difficilement de lui faire regagner la raison. Rage qui à ce moment même lui ordonnait d'aller régler son compte aux frères Ri qui étaient sources de son malheur.

Bofur lâcha le bras qu'il tenait pour attraper fermement le visage du blond, tentant de capter le regard de l'héritier.

- Kìli n'est pas mort Fìli ! Oin est en train de le soigner ! Ton frère est jeune et fort, il va se battre ! Ca va aller fais moi confiance ! C'est un Durin et comme tout nain digne de cette lignée, il est incroyablement têtu ! Crois moi il n'abandonnera pas si facilement ! Il ne t'abandonnera pas Fìli. Kìli va rester avec toi.

Peu à peu les paroles se frayèrent un chemin jusqu'à l'esprit de Fìli et celui ci cessa peu à peu de combattre. Il encra finalement son regard humide et brillant dans celui de Bofur.

A ce moment là ce n'était pas le fier guerrier, prince héritier d'Erebor qui regardait le fabriquant de jouet, mais le petit garçon qui avait grandit au côté de son frère dans les Montagnes Bleues, tentant tout les jours et toutes les nuits d'être le meilleur grand frère possible pour son cadet.

- J'en suis persuadé Fìli, conclu l'ainé, et que ma barbe soit coupée si je me trompe !

Sentant le jeune nain se calmer, Dwalin et Bofur le relâchèrent prudemment.

Toute dignité oubliée, Fìli baissa la tête et cacha son visage derrière ses mains et ses mèches blondes. Cachant les larmes silencieuses qui souillaient son visage d'héritier sous la montagne.

- Je ne peux pas… je ne supporte pas de le voir comme ca, il faut que je fasse quelque chose, murmura Fìli la voix brisée.

Il releva la tête et la tourna en direction de la forme rendue floue par l'humidité de ses yeux, que formaient son frère et ceux penchés sur lui, combattant pour sauver sa vie. Fìli s'était finalement rendu à la sombre évidence que les autres avaient raison.

Il n'y a rien qu'il pouvait faire pour aider celui dont il se préoccupait et chérissait le plus au monde.

Il ne possédait ni les connaissances médicales d'Oin ni la concentration nécessaire pour l'assister. Maintenant qu'il était plus calme, ou du moins que sa fureur à l'encontre d'Ori était momentanément oubliée, il remarqua que ses mains tremblaient. Que tout son cops tremblait.

Il était en effet d'aucune utilité et cette constatation le brisait encore plus.

Semblant lire dans ses pensées, le fabriquant de jouet parla et sa voix atteint une nouvelle fois les tréfonds de son esprit tourmenté.

- Si tu veux te rendre utile, vient avec moi. Oin a dit qu'il aurait besoin d'eau tiède. Accompagne moi à la rivière, on va aller en chercher puis la faire chauffer. C'est tout ce que tu peux faire pour le moment.

Le blond, presque entièrement déconnecté du monde qui l'entourait hocha faiblement la tête, se concentrant uniquement sur le nain au chapeau qui d'une manière ou d'une autre parvenait à l'apaiser. Ne sachant que faire d'autre, il le suivi docilement, ignorant totalement les autres nains qui faisaient néanmoins leurs possible pour ne pas le fixer. Aucun d'eux n'avais jamais vu le prince dans cet état.

A vrai dire, aucun d'eux n'avait jamais vu un des trois héritiers de Durin dans leur état actuel.

Kìli, le rayon de soleil et de jeunesse dans cette sombre et dangereuse quête. Leur joyeux prince au sourire constamment gravé aux lèvres, maintenant en sang et mortellement blessé.

Fìli, le taquin, confiant et jovial prince héritier, dont la fierté était maintenant entièrement dévorée par l'angoisse, le réduisant à erré comme un simple être aux épaules abattues et à l'esprit brisé.

Et Thorin. Thorin dont le calme avec lequel il agissait constament et le rendait froid aux yeux de ceux qui ne le connaissaient pas, dictait encore et en ce moment même ses gestes.

De nombreuses années de douloureuses expériences lui avait appris à contrôler voir même masquer ses émotions. Et en le regardant de dos on aurait pu croire qu'aujourd'hui encore aucune émotions le parcourait. Mais ceux à côté de lui, s'ils n'avaient pas été aussi occupés à sauver Kili, auraient remarqué que l'habituel détachement et stoïcisme du roi, étaient maintenant réduits en poussière.

Ses gestes étaient certes contrôlés et précis mais ses yeux sombres et la façon dont les traits de son visage étaient tordus trahissaient toute l'inquiétude et l'amour qu'il portait à son plus jeune neveu.

Fìli et Kìli étaient tout pour lui. La seule famille qui lui restait après avoir perdu tout les autres.

Il ne le dirait jamais à haute voix pour sa propre sécurité et la leurs – surtout la leurs contrairement à ce que certains pourraient croire - mais ses neveux étaient son point faible - quiconque s'en prenait à l'un d'eux, s'en prenait à lui. Kìli était son point faible. Et Kìli allait mourir si lui le roi déchu ne restait pas un minimum calme pour assister le guérisseur.

Il aurait tout le temps de laisser ses sentiments prendre le dessus quand son neveu serait hors de danger. Alors pour cela, Thorin s'était lui aussi déconnecté du monde, son esprit entièrement concentré sur les directives du guérisseur et sur le corps immobile d'une des deux personnes pour qui il aurait donné sa propre vie. C'est ainsi qu'il n'entendit ni Fìli se battre, ni Nori l'insulter, ni rien d'autre.

Ce dernier, de son côté avait rejoint ses deux frères et inspectait attentivement Dori qui nettoyait et désinfectait le visage d'Ori. Sa pommette avait enflée et commençait déjà à noircir mais son nez en revanche s'était positivement arrêté de saigner.

- Ori ? Ori, s'il te plaît regarde moi.

Le jeune nain ne tourna pas le regard, les yeux fixés au sol et ignorant délibérément les appels de son grand frère. Il n'avait plus le courage de regarder qui que ce soit dans les yeux.

- Par Aulë, Ori regarde moi !

- Non, murmura ce dernier la voix vacillante, tout est de ma faute.

- Arrête ca immédiatement. Tonna Nori. Tu ne pouvais pas savoir que des wargs vous tomberaient dessus. Cesse de te morfondre.

Le scribe ne répondit pas, c'était inutile, il savait que ses frères ne le comprendraient pas. A la place il se leva et automatiquement ses yeux se posèrent un peu plus loin, là ou Oin, Thorin et Bilbo se battaient encore pour sauver la vie de Kìli.

Kìli.

Un spasme agita ses épaules.

Il n'avait jamais souhaité que tout cela arrive. Jamais. Tout ce qu'il avait voulu c'était enfin alléger son cœur de ce poids qui l'alourdissait depuis maintenant bien longtemps...


Traduction Khuzdul :

Nadad : Frère

Voilà, premier chapitre donc...