Coucou !

Deuxième post rapide de la journée, parce que je pense pas reprendre ce texte mais que l'idée me semblait pas si mauvaise. Ça change carrément de ce que je fais d'habitude, m'enfin... Un peu de yuri - parce que c'en est un, bien que touuut petit - ne fait de mal à personne, hein ? Ce petit OS a été écrit pour un thème improvisé avec Aeliheart974.

Du coup, même si je pense pas qu'il soit nécessaire de prévenir : Oui, il y a du yuri, et si vous n'aimez paaas, je ne vous force en rien à le lire mais j'accepte votre avis sur la chose dans la mesure où il reste respectueux. Ceci-dit vous êtes tous gentils, je pense pas avoir besoin de préciser C:

Bonne lectuuuure !


×Genre : Romance & Hurt/Comfort

×Rating : T

×Personnages : Lisanna.

×Pairing : Petit Lisanna/Edo-Wendy (merci à Jya pour l'idée !)

×Chanson : I kissed a girl de Katy Perry.

×Disclaimer : Les personnages de Fairy Tail ainsi que son univers appartiennent à Hiro Mashima.


I kissed a girl —


En fait, avec du recul, Lisanna eut vaguement le temps de se dire qu'elle ne contrôlait plus rien ; qu'elle n'avait rien contrôlé, rien vu venir, rien prévu.

Et qu'au fond, c'était pas plus mal comme ça.

Du temps où elle était sur Earthland, Mirajane avait souvent été mise en garde contre les effets indésirables — et les autres, aussi, mais surtout ceux qui pouvaient apporter des problèmes — que pouvaient avoir l'alcool. Elle, on ne lui en avait pas tellement parlé ; elle était trop jeune et elle n'avait jamais eu besoin de ça pour s'amuser, à l'époque.

Mais dans une situation comme celle-ci où les autres s'amusaient sans le moindre problème et pour une raison qui l'échappait et la touchait bien moins qu'eux, difficile d'afficher un sourire naturel lorsque l'ambiance qui régnait lui évoquait presque douloureusement celle qu'elle avait toujours connue.

Alors oui, elle s'était laissée tenter à boire. Pas forcément plus que raison — et rien que cette pensée la ramena à la Cana qu'elle avait toujours connue, extravertie et la langue bien pendue, si différente de celle qu'elle avait sous les yeux. Juste un verre qu'on lui avait vaguement proposé ; de la part de Jett, si elle se souvenait bien. Le goût l'avait fait grimacer et l'odeur inconnue lui avait parût désagréable ; et ce n'est qu'après un deuxième qu'elle avait envisagé l'hypothèse que cet alcool là soit différent de tous ceux auxquels elle aurait pût goûter sur Earthland.

Celui-là, il avait un goût d'oubli, sucré et délicieusement parfumé ; une saveur de délivrance à ses démons et aux souvenirs qui se plaisaient à la torturer.

Après un troisième, elle s'était vaguement rendue compte que le monde paraissait plus léger ; alors elle flottait, perdue dans ses pensées, entre le monde dans lequel elle était emprisonnée et celui dans lequel elle était née. Sa tête tournait — un peu —, un sourire restait constamment plaqué sur son visage et c'était devenu difficile de penser normalement ; de penser tout court, d'ailleurs. Elle riait de rien, d'un rire légèrement différent parce que moins faux, moins calculé ; et les souvenirs paraissaient n'être qu'une ombre insignifiante au fond de son cœur, comme ça.

Un goût de délivrance.

Evidemment, la suite s'était faite floue, aux contours indéfinis, imprécis ; mais comment aurait-elle pût le savoir, la petite Lisanna ? Sa sœur ne lui en avait pas parlé, peut-être dans un désir de la protéger. Natsu n'avait jamais vraiment été intéressé par l'alcool — il préférait manger. Même Cana avait toujours eu l'air de la trouver un peu trop innocente, préférant boire dans son coin sans jamais lui en proposer ; et, évidemment, avec une sœur aussi menaçante que Mira sous sa forme de Satan Soul, personne n'avait tenté de la faire essayer.

Et maintenant qu'elle se resservait et que le goût devenait un peu amer, elle se disait qu'elle aimerait bien qu'ils puissent la voir ; comme elle était forte, aussi, Lisanna. Pourquoi est-ce qu'elle n'y arriverait pas, Lisanna ? Pourquoi elle n'y aurait pas le droit, Lisanna ?

Pourquoi ça lui arrivait qu'à elle tout ça, à Lisanna ?

Sa tête dodelinait un peu quand elle s'était levée pour s'asseoir à l'écart ; juste assez pour qu'on la laisse tranquille sans qu'elle n'est pour autant l'air de vouloir s'isoler d'elle-même. C'était toujours ça, le plus difficile ; faire semblant sans trop le faire pour rester crédible.

Mais comme ça, bel et bien ivre et les pensées trop lointaines pour s'imposer des contraintes qui la rongeaient à petit feu chaque jour qui passait, Lisanna ne pensait plus ; elle flottait juste entre ces deux mondes, un sourire lointain plaqué sur les lèvres et le regard rêveur.

Elle ne sentit pas le premier rêve brisé qui s'échappa d'un de ses yeux ; il brillait un peu, sous la lumière, mais pas assez pour que les autres ne le remarquent. Après tout, elle souriait toujours, Lisanna.

Qui aurait pût deviner qu'elle avait toujours cette envie de pleurer au fond du cœur, en la voyant sourire comme ça ?

Elle avait songé à boire encore un peu ; et puis finalement, en fixant son verre, Lisanna n'y avait vu que de l'amertume en plus. Un goût dont elle ne percevait même plus les teintes et les couleurs, une saveur qui restait résolument invisible dans sa gorge — comme si elle avait déjà trop brûlé.

Elle avait toujours brûlé en silence, Lisanna ; mais ce soir-là, il y avait eu une paire d'yeux bruns aux bords doux et curieux qui s'étaient posés sur elle. Discrets, lointains ; ils brillaient dans le noir comme ses larmes luisaient doucement à la lumière.

La Wendy d'Edoras avait toujours eu un peu de magie dans les yeux, qui venait envelopper son cœur comme un baume et y laisser des étincelles qui refermaient ses blessures ; et ce soir-là, lorsqu'elle s'était plantée à genoux devant elle, péniblement assise sur sa chaise, Lisanna n'avait même pas eu le courage d'essuyer ses larmes.

Elle l'avait juste laissée prendre ses mains entre les siennes sans vraiment les sentir et s'était concentrée sur sa seule voix qui s'était doucement fait entendre par-dessus la musique environnante.

« Pourquoi est-ce que tu pleures, Lisanna ? »

Oui, Lisanna ; pourquoi pleures-tu, Lisanna ?

Lisanna n'avait pas répondu, un peu trop perdue et déjà concentrée pour s'empêcher de trop pleurer ; et puis que répondre à ça, si ce n'était une vérité qui ne fera que tout gâcher ?

Et peut-être que Wendy l'avait compris, au fond ; elle ne l'avait jamais sût. Toujours est-il que ses yeux bruns avaient sût lire l'appel au secours qui brillait dans les siens, que ses jolis yeux lui avaient fait du bien.

Alors oui, Lisanna s'était réjoui de ne rien pouvoir contrôler ; parce que quelques secondes après, encore à moitié déconnectée, flottante entre deux mondes auxquels elle était indéniablement attachée, un goût d'espoir était venu chatouiller la peau tendre de ses lèvres.

Un goût de délivrance ; plus doux, plus sucré. Chaud et réel aussi, palpable contre ses lèvres, contre son cœur dont les battements venaient brusquement d'accélérer.

Parce que Wendy l'embrassait.

Lisanna avait déjà vu des gens s'embrasser. Elle avait elle-même eu ce genre d'expérience avec Natsu, une ou deux fois, avant ; mais ça n'était rien de comparable. Avant, ce n'étaient que des baisers d'enfants, rien que des baisers innocents.

Les lèvres de Wendy se pressèrent un peu plus contre les siennes, chaudes et douces au toucher. Maladroite et encore un peu perdue, elle n'avait pas sût comment répondre ; et à vrai dire, elle avait même songé à reculer tant ça l'avait surprise, tant ça l'avait désarçonnée.

Mais ses lèvres étaient sucrées ; vivantes, animées, propre à ce monde-là, différentes du monde de là-bas. Alors, plus ou moins déterminée à se détacher de l'image de petite fille dont elle se souvenait, peut-être pour lui dire merci, pour ne pas la vexer ou simplement par curiosité, Lisanna croisa son regard lorsque la jeune fille recula, une expression indéchiffrable sur le visage, sereine et calme à côté de la sienne, les yeux brillants et les pommettes enflammées.

« Tu… »

Et puis, au diable ; au diable tout ça, elle s'en foutait. Personne ne les voyait, tout le monde était occupé à dormir, danser — oublier.

Alors Lisanna se dit qu'elle pouvait bien y avoir droit aussi ; et, timidement, après un accord silencieux de la part de la fille aux cheveux bleus, la benjamine des Strauss posa une main sur sa joue et approcha son visage du sien, ignorant l'appréhension qui lui tordait le ventre.

Mais Wendy avait toujours sût aider les autres et cerner leurs craintes ; alors elle eut un sourire à la fois compatissant et amusé, franchit les quelques centimètres qui les séparaient et la laissa goûter à un peu de réconfort. Parce que ce n'était que ça, au fond ; juste de l'oubli et un peu de douceur, des sensations qui lui faisaient tourner la tête et remarcher son cœur.

Un goût de délivrance.


Un peu rapide, je sais, mais on fera avec. Merci pour votre lecture ! C: