Ho ho ho, mais c'est Noël avant l'heure ! Bon, je devrais peut-être attendre avant de le poster, surtout que j'ai aucune idée sous le coude après ça, mais je suis pressée de savoir ce que vous en pensez. Et puis, j'ai fait trop de teasing (coucou Merry Moca !).
Alors, je vous préviens, il y a du SPOIL, sur un tournant décisif de la bataille contre Law et Doflamingo, et sur l'identité du Yonko que l'alliance de Kidd veut faire tomber. Aussi, vous remarquerez que j'ai (très légèrement) changé les événements à ma sauce.
Résumé : Killer croyait en son capitaine. Tant qu'il arborait ce sourire...
Bon, on verra ce que vous en pensez. Bonne lecture !
Killer grogna. Depuis que son capitaine avait fait une alliance pirate avec Scratchmen Apoo et Basil Hawkins, il trouvait le temps horriblement long. L'équipage était moins autorisé à faire de vagues jusqu'à ce qu'ils atteignent Shanks Le Roux, alors lui, comme le reste des hommes, commençaient à s'échauffer ; pour l'équipage de Eustass « Captain » Kidd, l'ennui n'était vraiment pas une bonne chose. Ils voulaient se défouler, et les bagarres au sein du bateau étaient de plus en plus fréquentes.
Lui aussi perdait lentement mais sûrement son calme. Dernièrement, Kidd s'était fait (ironiquement) plus sage. Son second, bien loin de douter de son capitaine, se demandait cependant quelle mouche l'avait piqué. Il ne s'inquiétait pas réellement, toutefois. Tant que Kidd restait...
- Killer, les nouvelles arrivent !
L'homme grogna de nouveau et se retint de tuer le volatile, qui demandait comme d'habitude une somme d'argent astronomique pour avoir bravé tous les dangers de la mer et livrer ce foutu journal. On les avait déjà menacé de ne plus leur envoyer de nouvelles mondiales s'ils persistaient à supprimer systématiquement les piafs qui les portaient.
Touchant d'un air absent son masque, ayant presque l'impression de sentir les sillons de son visage ravagé sous la pulpe de ses doigts, Killer regarda son capitaine ramasser le journal d'un air peu intéressé puis le feuilleter rapidement.
Et soudain, Eustass Kidd se mit à sourire. Un délicieux frisson de terreur secoua son second qui, transporté, se laissa s'y perdre plutôt que de le réprimer. Il était là. Killer ne pouvait s'empêcher d'être admiratif à chaque fois qu'il voyait les lèvres écarlates de l'homme se relever ainsi. Les yeux froids, les dents découvertes et une lueur dangereuse dans le regard, quand il souriait de cette façon, il avait tout d'un monstre.
Comme d'habitude, de douloureux souvenirs revinrent en force dans l'esprit de l'homme défiguré, qui eut à son tour un sourire tordu. Revoir ce qu'il s'était passé, ce n'était pas grave, il n'avait pas besoin de l'étouffer. Parce qu'au milieu des monstres et du sang, des larmes et de la souffrance, des coups et du désespoir, il y avait eu ce monstre plus beau et plus fort, plus effrayant et fascinant.
- Tu veux te relever, gamin ? avait dit cet adolescent roux à cette ombre d'enfant. Fais-le tout seul. Je ne t'aiderais pas. En revanche, si tu y arrives... Je peux te promettre quelque chose que personne d'autre ne t'offrira.
- Et qu'est-ce que c'est que ça ? avait demandé la coquille vide d'une voix cassée.
- Le chaos.
Le gamin, même si brisé, n'en était pas devenu stupide. L'adolescent avait été comme lui, cela s'élevait au rang de l'évidence. Simplement, à voir son sourire cruel et ses yeux fous, il donnait l'impression de ne même pas avoir eu besoin de cette proposition presque incongrue. La loque humaine n'avait pas eu pitié de lui. Il n'avait pas compati, ne s'était pas senti plus proche de lui. Il avait simplement serré ses poings trop petits, refusant de toucher son visage fraîchement estropié, et avait souri à son tour. Il y avait peut-être plus d'hésitation, moins de force. Mais il n'y avait plus de candeur. Plus de douceur. Plus de douleur, non plus.
Killer s'était relevé. Kidd avait tenu sa promesse, faisant parfois la même proposition à d'autres êtres cassés. Il avait sublimé la violence et abusé de cruauté. Le monstre du chaos, avec ses lèvres et ses cheveux de sang, avait préféré l'explosion à la répression.
Et jamais Killer ne pourrait l'en remercier assez ; il n'avait jamais eu besoin de commisération ou d'espoir. Comment Kidd pouvait comprendre cela en chaque homme qu'il recrutait et plaçait à un poste important restait un mystère.
Toujours est-il que Killer se vanterait toujours d'être le second de ce monstre.
- De bonnes nouvelles, Captain ? lui demanda alors Killer.
Le sourire cruel de Kidd ne vacilla pas lorsqu'il jeta négligemment le journal aux pieds de son second et répliqua avec bonne humeur :
- Vois par toi-même.
Feuilletant rapidement les articles sans intérêt, Killer s'arrêta aussitôt face à une image qui lui avait sauté aux yeux.
En une imitation presque parfaite de Eustass Kidd, son second sourit à son tour. Pas de doute, le photographe ayant pris ce cliché était doué.
Au milieu des ruines et des décombres de Dressrosa, maintenu sur le dos de Mugiwara no Luffy, se tenait le corps désarticulé de Trafalgar Law. Ce n'était pas l'air défait sur le visage à à peine conscient du Chirurgien de la Mort qui avait fait sourire Kidd, ni même les multiples impacts de balles qui tachaient d'écarlate le long manteau noir de l'ancien Shichibukai. Non. C'était son bras droit, détaché de son corps, laissant apparaître à la place du membre perdu un moignon sanglant, le tissu et la chair manifestement tranchés en un unique coup fatal.
Galvanisé par le sourire cruel de son capitaine, la soif de violence de Killer s'agita joyeusement dans sa poitrine.
- Peut-être devrions-nous lui rendre visite un de ces quatre, reprit Kidd avec une férocité nonchalante.
Et son sourire rendait le chaos si beau.