Salutation !
Voilà donc enfin le chapitre 19 ! J'ai tardé, encore... Mille mea Culpa, mais le début de l'automne a été plutôt compliqué. Mais enfin, voici Thranduil de retour !
Un grand merci pour vos reviews : Alienor Mazinsky, Psychoslasher, Toutouille et Lillte-roard ! J'espère que la suite vous plaira !
Un petit résumé des derniers événements :
Thranduil à emmener Berethiel à Imladris pour qu'elle puisse être soignée de son addiction au lait de pavot... Alors que le manque la faisait délirer, elle est parvenue à fuir la surveillance des siens, n'hésitant pas à se servir d'une arme contre ceux qu'elle prenait pour des orques...
Dans sa fuite, un mystérieux ellon lui est venu en aide...
Chapitre 19. Gallion
The rasmus – October and april
-Tout ceci est de votre faute, Thranduil ! Tonna la voix forte de Glorfindel, se moquant d'être entendu par la moitié de la cité elfique d'Imladris tant sa colère était vive.
-Jamais un noldor n'a été retenu captif dans mon royaume, souffla le souverain d'Eryn Lasgalen glacial, bien que la colère et le chagrin soient perceptible dan sa voix, et jamais aucun des vôtres n'est mort dans ma cité. À présent cessez de vous donner en spectacle, Glorfindel. Ce n'est guère décent en ce triste jour.
Les deux elfes se trouvaient devant la plus importante maison de soins d'Imladris, se défiant du regard. Sortant des lieux où il exerçait ses talents, de guérisseur, Fumellot se joignit à eux et murmura :
-Les funérailles pourront avoir lieu ce soir... Mes seigneurs, pour l'amour de la décence, je vous en prie, n'ajouter pas la querelle au chagrin de cette terrible tragédie.
- Quand Berethiel sera-t-elle en état de voyager ? Demanda Thranduil au guérisseur, sans quitter son ancien ami de son regard de glace.
-Elle ne repart pas avec toi, siffla le tueur de Balrog, tu as assez fait de dégât comme ça dans sa vie, laisse-nous à présent vivre en paix.
-De paix, il n'y en aura plus ! Cracha Thranduil, car tu as capturé mon intendant, et dans tes odieuses manipulations pour m'atteindre, il s'est fait tuer !
-C'était un accident ! S'exclama Glorfindel, une pointe de peine mêlée de désespoir dans la voix, un regrettable accident... Jamais aucun d'eux n'aurait être là ! Je l'avais interdit ! Je connaissais aussi Gallion depuis son enfance, c'était un ellon d'honneur...
-Cessez ces chamailleries, soupira la faible voix de Berethiel en ressortant de la maison de soin, toujours vêtu de sa robe déchirée et les yeux rougit par les larmes, je suis sûr qu'il vous entend depuis Mandos ! J'ai... J'ai, tuée Gallion, avec sa propre dague... Et j'en assumerais le châtiment.
Depuis que l'on lui avait appris la nouvelle, Berethiel ne cessait de revoir la scène dans son esprit. Le manque du lait de pavot l'avait fait délirer, et elle n'avait pas reconnu l'intendant quand ce dernier avait tenté de lui venir en aide. Elle l'avait prise pour un monstre, fort et cruel, et n'avait pas hésiter un instant. Mais Gallion n'était ni fort, ni un guerrier capable de la contrer, et malgré l'intervention rapide de Fumellott, le guérisseur n'avait pas réussi à préserver sa vie.
-Il n'est guère l'heure de parler justice, déclara Thranduil en lui jetant un regard intense à l'elleth à la chevelure flamboyante, dame Berethiel, veuillez vous retirer dans vos appartements jusqu'à la célébration des funérailles. Ensuite, je vous ferez part de ma décision.
-Je souhaiterais m'entretenir avec le seigneur Thranduil. C'était un ellon brun d'une carrure imposante qui s'était présenté devant les lumineuses portes du palais du refuge de Vert-Bois Le Grand, entièrement revêtu d'une armure de cuir sombre. Il portait dans ses bras un petit elfing au visage poupin qui lui ressemblait beaucoup, qui se cachait timidement dans ses longs cheveux de son père.
Thranduil était là, lisant quelques livres, confortablement installer dans son trône, et accueillit le guerrier avec un sourire sincère, descendant de son piédestal pour lui offrir une accolade fraternelle.
- Mangorbâd! Que me vaut le plaisir de te voir dans la cité ? Tes éclaireurs seraient-ils finalement épuisés de parcourir la forêt sous tes ordres !
L'elfe rit, et retirant les mèches de ses cheveux des mains de l'enfant, il le désigna au roi :
-Non, ce n'est pas à ce sujet que je viens te voir... Tu te souviens de mon jeune fils, Gallion ?
-Biensur, c'est le cadet de notre peuple ! Il te ressemble un peu plus chaque jour, poursuivit le roi en examinant l'enfant, il sera un ellon fort et habile, comme toi.
-C'est à ce sujet que je viens te voir, poursuivi le guerrier en posant son fils sur le sol. Ma douce épouse, est la lumière de mes jours, mais s'il m'arrivait quelque chose, je ne sais pas si elle pourrait s'occuper de notre enfant... Je fais un métier dangereux Thranduil... Aussi, je suis venue te supplier d'accepter de protéger mon fils, si je venais à mourir avant qu'il ne soit un adulte...
-Mangorbâd, tu es mon meilleur éclaireur, aucun orques ne seraient t'atteindre !
-Et je pris les Valar pour qu'il te donne raison ! Rit le brun, les yeux toujours pétillants de malice, mais s'il te plaît, dis-moi que tu prendras soin de mon fils. Je veux qu'il devienne un ellon en qui tu puisses avoir confiance, et j'espère également qu'il sera un brillant éclaireur à son tour ! Mais pour le moment, ce n'est qu'un bambin qui traîne dans les cuisines de sa mère ! Acheva-t-il dans un soupir.
Thranduil posa un genou à terre, pour examiner l'enfant de plus prêt. Ce dernier lui jeta un regard craintif. Gallion ne devait pas avoir plus de huit ou dix ans, et sortit sous le regard réprobateur de son père un gâteau pour le tendre au roi.
L'age ou Legolas commençait à prendre les armes, songea-t-il avec nostalgie en saisissant le gâteau, tout en laissant échapper un rire amusé.
Thranduil adorait les enfants et leur spontanéité candide. En ces lointains temps de paix où il espérait que son épouse lui offre encore des héritiers, la réponse qu'il fournit à Mangorbâd ne surprit personne.
Et c'est le cœur lourd que, cent ans plus tard, il trouva au beau milieu de la nuit Gallion, vêtu d'une armure de cuir couverte de sang, agenouillé en face du trône, pleurant à chaude larme.
En respect des traditions anciennes, c'est à la tombée de la nuit que la crémation du corps de Gallion eut lieu. À l'écart de la cité d'Imladris, se trouver un bûcher qui dominait le sanctuaire des elfes, loin dans les hauteurs, au plus prêt des étoiles. Dans un silence endeuillé, tous les elfes encore présents à Imladris avaient revêtu des vêtements sombres pour saluer le passage du corps de l'intendant de Vert Bois, priant sur son passage alors qu'il était porté vers les hauteurs afin d'être consumé par les flammes. L'air solennel, Thranduil faisait partit des quatre elfes portant la civière mortuaire ornée de fleurs, et Berethiel détourna les yeux devant lui, ne pouvant supporter d'affronter son regard, rongé par la culpabilité.
Malgré les propositions d'Elladan de rester un peu pour la veiller avec eux, Berethiel préféra la solitude à la foule pour le soir, craignant d'affronter leurs regards accusateurs des siens. Ou pire, d'affronter leur regard navré, car malgré que ce fut elle qui porta le coup fatal à l'intendant, nul ne semblait enclin en faire le reproche.
Car tous savent que mon esprit etait malade du pavot...
Cette idée était pour elle pire que toutes les accusations du monde, car sa faiblesse était à présent connu de tous, discuté, critiqué et débattu part tous son clan qui lui en tiendrait rigueur jusqu'à la fin des âges.
Berethiel parcourait les jardins d'Imladris désert, ruminant de sombres et macabres pensées, songeant sans cesse a Gallion auquel elle avait confié ses secrets, lui qui avait veillé sur elle, et qui aujourd'hui, brûlait, sans vie. Eressa apparut devant elle, alors que son regard était irrémédiablement attiré par la lumière du bûcher mortuaire.
-Une princesse ne devrait pas errer seule ainsi, même dans sa propre ville. Où sont tes chiens de la Forêt-noire ?
-Soit respectueux, soupira-t-elle, déjà las de cette rencontre inopportune, ce n'est pas le meilleur jour pour se quereller.
-Ne te méprends pas, fit Eressa d'une voix empreinte de tristesse, Gallion était un bon elfe. Savais-tu que sa mère fut une Noldor ?
-Encore une elleth qui devait être las de ces rivalités de clan, déclara-t-elle, pressé d'en finir, Rivalités stupide, qui se perds dans des temps immémoriaux, et que nul ne connaît plus l'origine. J'aimerais prendre du repos, à présent, si tu le permets.
Elle fit mine de passer son chemin, mais l'elfe à la longue chevelure brune la retint, lui agrippant le bras avec force et dit d'une voix ou la crainte se mêlée aux mépris :
-C'est peut-être le seul moment que nous aurons loin de tous pour discuter ! Tu ne sembles pas comprendre, Berethiel, que tu es en plein cœur de ces « rivalités stupides » entre les Sindar et les Noldo ! Ne comprends-tu donc rien ? Tout ce qui se passe, depuis que tu as quitté Imladris au printemps, ce n'est que ça ! Je sais que tu n'étais pas sur la route du Gondor quand tu as rencontré les hommes qui t'ont capturée, et crois-moi, si je le sais, je ne suis certainement pas le seul !
Berethiel lui jeta un regard anxieux, et s'assurant qu'il était seul, et l'attira dans une partie plus voilée par la verdure du jardin et siffla :
-Que dis-tu ?
-Je sais que tu allais en vérité en Ithillien, dans les nouvelles colonies, où Galadrim, Noldo et Sindar se mélangent pour créer une unité forte. Mais qu'allais-tu y faire, Berethiel ?
-Cela ne te regarde pas Eressa, fit-elle d'un ton brusque. Comment le sais-tu ?
-Je sais beaucoup de choses, répondit-il d'un ton mystérieux. Et je sais que tu es en danger, ma chère, en danger à cause des Sindar. Éloigne-toi d'eux, et revient parmi les tiens, et je parierai que d'un seul coup, tous les malencontreux accidents vont cesser !
À ces mots, Berethiel pâlit, mais très vite ces traits se contractèrent et elle saisit Eressa par la gorge pour la plaquer contre un arbre. Hors, le soldat ne se débattit que mollement et avant qu'elle n'est pu ouvrir la bouche, il dit d'un ton précipité :
-Ce n'est pas une menace, et je ne sais rien de ce qui est réellement arrivé à Gallion ! Mais je sais qu'il te manque une partie de l'histoire. Mais plutôt que de te convaincre de la croire, j'aimerais te la montrer, viens avec moi.
Berethiel, bien que soupçonneuse à l'égard e cet ellon à la réputation fourbe, savait aussi qu'il n'était pas profondément mauvais, malgré le mal qu'il se donnait à essayer de le faire croire. Elle accepta de le suivre, et alors qu'il emprunter des chemins secrets à travers les fourrés, il la mena jusqu'à l'extrémité Est du refuge, plus sauvage et peu fréquenté. Là, elle reconnut sans peine Thalion qui donnait des ordres à plusieurs autres soldats d'une voix feutrés, à peine audible à une oreille elfe alors qu'il n'était qu'à une dizaine de mètres d'eux. Ils étaient prêts de la rivière formée par les cours d'eau qui traversés Imladris, à une centaine de mètres en aval se trouver une immense chute, frontière de la vallée cachée.
Eressa fit signe à l'elfe rousse de la suivre silencieusement en amont des guerriers Noldo. Là, dissimulée sur une charrette, sous un tas de linge blanc, Eressa dévoila sous les yeux horrifiés de Berethiel le cadavre d'une jeune fille rousse. Une humaine au cadavre mutilé, mais d'une manière qui ne lui était que trop familière. Elle hoqueta sous le choc, mais Eressa l'empoigna sans ménagement, et l'emmena à l'écart, craignant qu'être repérer par son frère aîné et ses hommes.
Elle le suivit docilement, sans vraiment réfléchir, ne pouvant chasser de son esprit cette vision d'horreur. Une vision qui lui avait fait perdre les pédales lors de son sevrage au lait de pavot, et aujourd'hui qu'elle savait réel, et non créer de toute pièce par son esprit.
Le soldat mena Berethiel jusqu'à sa propre demeure, non loin de là, prêt des portes de la ville dans le silence, alors l'elleth la suivait docilement, ces yeux encore écarquillé de sidération. C'était une petite maison sans prétention et à l'écart des autres, séparer par de nombreux arbres. Afin d'être sûr de ne pas attirer l'attention, il n'allumant aucune lumière et invita Berethiel à s'asseoir dans un vaste sofa, face à lui, et lui tendit un verre d' ès un moment, elle demanda enfin :
-Qui était-ce ? Pourquoi une humaine est ici ?
-Elle se nommer Feola, et c'était une prostituée très prisée dans les villes de Rhudaur. C'est également la plus grande erreur qu'on put faire des gens déterminés à t'éloigner de Thranduil. Car, et comme beaucoup, je pense que c'est lui qui a fait les blessures que tu as vu, et qu'il l'a tuée.
-P... Je te demande pardon ? siffla-t-elle, en s'emportant, mais Eressa lui fit signe de se taire et poursuivit :
-Bien qu'aujourd'hui ce ne soit plus flagrant, Feola était belle pour une humaine, et surtout, elle te ressemblait assez, sur le plan physique. Et voilà qu'elle s'est retrouvée très mystérieusement sur le chemin de ton cher roi, alors qu'une semaine plus tôt, je l'ai vu à Imladris. Je ne crois pas à cette orgie de coïncidence, non. Je pense que l'on a mis cette prostituée sur le chemin de Thranduil pour qu'il se compromette, mais tout cela ne s'est pas passé comme prévu...
-Tu es fou, souffla Berethiel, incrédule, cette... Cette histoire est de la folie ! Ton esprit malade a tout inventé, de toutes pièces ! Jamais Thranduil ne fréquenterait de prostituée humaine, qu'il méprise ! Tout le monde sait qu'il n'a que du dégoût pour cette race !
-Mais tout le monde sait aussi qu'il boit beaucoup, et qu'il a tendance à perdre pied quand il abuse du vin... Ne fait pas ses yeux étonnés, savais-tu que c'est lors d'une dispute où il était trop saoul qu'il s'était querellé avec les Galladrims, à tel point d'en déplacer sa capitale de Vert-Bois ? Cette prostituée avait d'après lui en sa possession un vin d'Eryn Galen qu'elle lui a vendue ! Encore une curieuse coïncidence non ? Oui, je pense que Glorfindel voulait te présenter cette putain qui t'aurait conté sa nuit torride avec ton aimé, mais voilà... Les choses ont dégénéré plus qu'il ne l'avait voulu, et la mort de la putain à fait tomber son plan à l'eau, et à beaucoup trop attirées l'intention sur cette histoire.
-Tu oses prétendre que mon propre père...
-Je pense qu'il a, sans le vouloir, participé à des actions visant à diviser les clans Noldo et Sindar. Ce serait bien trop long de tout t'expliquer, princesse, mais crois-moi ! Pour toi, comme pour ton cher roi des ivrognes, ce soir, je te conseille de te rapprocher des tiens, ou alors il y aura d'autres morts ! Je jurerais que Gallion a également découvert tout cela, est que c'est pour cela qu'il n'a étrangement pas pu être guéri d'un simple coup de dague !
-Mais... Pourquoi vouloir une division ? Notre peuple devrait s'unir dans ces jours ou le déclin nous menace !
Elle avait légèrement élevé la voix, et Eressa la fit taire d'un geste alors qu'un bruit de pas s'approchait. Il alla voir discrètement à la fenêtre, et vit Thalion, son frère, se diriger vers eux. Paniqué, il ordonna à Berethiel de s'enfuir par la fenêtre, et celle-ci eut à peine le temps de disparaître, qu'elle entendit la voix du commandant de la garde retentir. Curieuse malgré elle, elle resta un moment sous la fenêtre pour tendre l'oreille :
-Bonsoir mon frère, dit la voix du beau guerrier, puis-je m'inviter à prendre une coupe de vin chez toi ?
-Tu es toujours, le bienvenue, Thalion, entre.
Ce dernier ne se fit pas prier davantage, et après lui avoir fait une remarque sur l'obscurité des lieux, la lueur d'une bougie ne tarda pas à se faire voir.
-Sale journée, mon frère, poursuivit Thalion, mais ça y est, les morts sont partis rejoindre les leurs, et je prie pour que cette histoire soit finie. Je n'en supporterais pas davantage...
-Avons-nous des certitudes sur son assassin ?
-Non, et nous n'en aurons jamais... Trop de choses ce sont passés... Nous ne cessons de nous déshonorer à ce jeu de trône, Glorfindel devrait dire ce qu'il en est vraiment à sa fille : quand nous retournerons à Valinor, il pourra prétendre à bien des titres, en tant capitaine de Gondolin et chef de la maison de la fleur d'or ! S'il venait à ce savoir que sa propre fille se déshonore auprès d'un roi Sindar, nous irions au-devant de gros ennuis ! Tous les elfes ne sont pas doux et magnanimes comme Elrond, bien loin de là...
-Tu es bien trop malin pour ta propre sécurité, mon frère, soupira Thalion. Ces affaires ne te regardent pas, aussi, tu devrais t'en tenir le plus loin possible. Tu es soldat, pas politicien.
-Et j'en suis heureux ! Ma tête restera sans doute plus longtemps sur mes épaules ainsi !
Berethiel en avait assez entendu et s'enfuit dans les profondeurs de la nuit, alors que dans son esprit se bousculait mille idées contradictoires.
Voilà donc ce qui préoccupait réellement son père ? Bar-en-Lothglor ? La maison de la fleur, jadis puissante à Gondolin et au Valinor, inexistante en terre du milieu. Un royaume à une éternité d'eux, sur un contient qu'elle n'avait jamais vu, et qui devrait être régit par d'autres depuis des millénaires. Comment pouvait-il seulement penser avoir encore une importance quand il retournerait là-bas alors qu'il avait vécu plus de deux ages à l'autre bout du monde ?
À ses yeux, se préoccuper de telles histoires était une véritable perte de temps, car le voyage pour Valinor pour lui n'était même pas encore prévu à sa connaissance et les bateaux qui le permettraient, tout juste au début de leurs constructions.
Elle aurait voulu simplement ignorer ce qu'Eressa venait de lui révéler, sans y parvenir.
Qui avait put lui parler de son projet d'aller en Ithilien ? Et surtout, qui aurait pu être au courant... ? Elle n'en avait parlé à personne, sachant que beaucoup seraient opposés à ce projet s'il venait à se savoir.
Hors, à ses yeux, il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait répondre à ses questions.
Silencieusement, elle se rendit dans les appartements de son Glorfindel en prenant garde à ne pas être vue. Ce dernier lisait sur son balcon un épais volume de cuir vieillit et aux pages jaunies par le temps, et ne ressentit pas sa présence immédiatement, visiblement absorbé par sa lecture.
Quand il leva les yeux et rencontra ceux de sa fille, il le posa immédiatement sur une petite desserte et alla à sa rencontre :
-Ma fille, je n'attendais pas à te voir ce soir... Que se passe-t-il ?
Elle ne répondit pas immédiatement, et s'assit en face de lui avant de soupirer :
-J'ai besoin de réponses, père.
Sans jamais cité de source, elle lui parle du cadavre de la prostituée, mais aussi du valinor, et des rivalités entre clans. Glorfindel soupira à son tour, et ses yeux se perdirent un instant dans la contemplation de la nuit, noire, sans étoile ni lune. Comme si les astres eux-mêmes refusaient de voir ce qui se passer dans la vallée cachée en ce funeste jour.
-Oui, avoua-t-il à regret, c'est moi qui ai remis une bouteille de vin de la Treille a Feola, et qui lui l'est mise sur les traces de Thranduil, après que Gallion nous est révélé sa présence sur les routes... C'était stupide de ma part, je l'avoue, mais jamais, jamais je n'aurais pu imaginer que cela se finisse ainsi...
Berethiel déglutit péniblement, tenant d'enregistrer ses informations qui la choquaient au plus au point venant de son père. Lui qui ne cessait de prétendre agir de manière vertueuse, avouait qu'il manigançait dans l'ombre avec les prostituées.
-L'as-tu fais tuer, pour entrer dans ta macabre mie en scène dans la maison de soin ? Demanda-t-elle d'un ton réprobateur, as tu fait cette... Abomination !
-Non ! Se défendit son père, non, bien-sur que non ! Je... Je voulais que tu la rencontres ! Que tu cesses de regarder Thranduil comme s'il incarnait Illuvar en personne, pour que tu voies ce qu'il est ! Jamais je n'ordonnerais l'exécution d'innocent !
Cette histoire est pure folie, songea-t-elle à nouveau en s'affaissant dans le fauteuil en face de son père, cela n'a pas le moindre sens...
-Je ne veux plus que l'on souffre par ma faute... Cette fille, puis Gallion... Ada, je ne cherchais qu'une part de bonheur...
Ce dernier, sentant la détresse de son héritière se leva pour s'agenouiller juste en face d'elle et souffla en essuyant du revers du pouce une larme orpheline : je sais... Je sais cela, tu n'es pas responsable de ce qui est arrivé... Rien de tout cela n'aurait du être.
-Je veux que cela s'arrête, ada... Je suis fatigué de tout cela... Dites-moi ce que je dois faire pour que cette folie ne cesse !
-Nim iell, fille, tu dois dire au roi Thranduil de partir... Il doit rentrer chez lui, car c'est sa place, tout comme la tienne est ici... Ta mère a refusé cela, et cette forêt gangrenée par le mal a eu raison d'elle ! Il n'y a rien dans ce royaume pour nous, hormis la mort...
-Melina le, Ada, je l'aime père. Sa présence apaise mon cœur et m'apporte la paix...
-Son cœur appartient à une autre elleth, Berethiel... Thranduil s'est égaré dans son chagrin et dans les ombres de son royaume, mais un jour, il s'en souviendra... Et toi, ma chère fille, il ne te restera plus rien, hormis l'errance et le chagrin...
-Ada, les sindar et les Noldo ont une chance de pouvoir s'unir ! Ces rivalités n'ont que trop durée, et leurs origines remontent à plusieurs âges !
-Tu es ambitieuse ma chère fille, soupira Glorfindel, nos clans sont si différents... Si seulement Il n'avait pas eu de femme, Berethiel, ma bénédiction, tu l'aurais eut au premier jour ! Mais ce n'est pas le cas, et si tu ignores mes conseils, ma fille, des gens continueront de souffrir de vos imprudences, jusqu'à ce que ce soit l'un de vous... Et je ne permettrais pas que ce soit toi !
Était-ce une menace, ou un réel avertissement, la jeune elfe n'aurait su le dire. Eressa, malgré son épouvantable réputation, avait donc dit la vérité.
Il est sans doute bien le seul à être totalement honnête, réalisa-t-elle avec une pointe de deception.
Berethiel regagna d'un pas songeur ses appartements, le cœur brisé. Elle n'avait plus qu'une envie : dormir, et tenter d'oublier ses sombres histoires, prendre un verre de vin songe pour ensuite s'enfouir dans ses couvertures, comme une enfant fuyant des monstres imaginaires l'aurait fait.
Mais une présence attira son attention sur son balcon, contrecarrant ses projets puérils.
Thranduil était assis là, silencieux, posant un regard intense sur elle. L'elleth à la chevelure de feu alla instinctivement vers lui, mais s'arrêta à un mètre de distance, comme si cette distance pouvait dissuader le Grand Roi des Elfes de prendre ce qu'il voulait.
-Que me vaut l'honneur... ? Parvint-elle a articuler en détournant son regard du souverain.
-Je me faisais du souci pour la dame de mes pensées, répondit-il étonner par son comportement, mais un doux sourire demeurait sur ses lèvres. Il se leva, et sépara la distance qui les séparait, il glissa ses mains autour de sa taille, parcourant délicatement ses courbes de telle manière que ses attentions ne laissaient aucun doute, où étais-tu ? J'avais pourtant ordonné que tu restes à tes appartements ce soir.
-Roi Thranduil, souffla-t-elle avec difficulté en faisant un pas en arrière, je crois que le chagrin trouble votre esprit... Vous ne devriez pas être ici, ce n'est pas... Correct.
Cette fois, le sourire du dit roi s'effaça. Berethiel s'était dérobé, et elle lui tournait a présent délibérément le dos et s'appuya contre l'une des colonnes sculptées de ses appartements vaste appartement qui surplombait la forêt.
-Que se passe-t-il, ma douce amie ? Murmura-t-il alors que l'inquiétude naissait en lui.
-Nous ne pouvons plus continué ainsi, répondit-elle en réunissant toute sa volonté, toujours sans le regarder, trop de gens son mort par notre faute... Tu dois rentrer chez toi Thranduil... Le plus tôt sera le mieux.
-Tu... Tu veux que je parte ? Repeta-t-il, d'une voix incrédule presque inaudible à présent.
Berethiel tenta acquiescer, mais les mots refusaient de sortir de sa bouche alors que les larmes commençaient à inonder son visage. Son mal-être ne passa pas une inaperçu auprès du roi qui l'attrapa par le bras pour la retourner vers lui en la plaquant avec force contre une colonne de la pièce :
-Regarde-moi dans les yeux, et dit moi que tu ne m'aimes pas, et que tu veux me voir partir !
-Regarde-moi dans les yeux, et dit moi que tu m'aimes, et que jamais tu ne voudras de nouveau être au côté de Faeriel quand elle reviendra de Mandos !
Thranduil fut prit de cours, mais il ne desserra pas son étreinte :
-Faeriel m'a quittée il y a plus de cinq cent ans. Elle a laissé le chagrin consumé son corps et son âme, pour ne jamais revenir... Tout ces bâtards de Noldo qui t'ont mit de sinistres idées en tête ne l'ont pas vu mourir, moi si ! J'ai vu son âme détruire son corps décharné qui empestait la mort, je l'ai vu me maudire, maudire notre amour et prié de ne jamais me revoir ! Elle m'a regardé droit dans les yeux, et m'a dit qu'elle aurait préféré que notre fils eût prit sa place ! Alors non, Berethiel, non, jamais je ne voudrais plus être à ses côtés, quand bien même cela aurait été possible !
Pour la première fois, elle le vit pleurer, son doux visage ravagé par des souvenirs insupportables. Des souvenirs de souffrances, et de morts, que nul ne devrait connaître.
Thranduil était un ellon brisé, un ellon comme des milliers d'autre, qui cherchait simplement lui aussi, un peu de bonheur pour supporter l'éternité.
-Tout ceci est pure folie, gémit Berethiel entre deux sanglots, nous n'avons pas le droit...Nous ne serons jamais en paix, ou que nous irons, des gens nous haïrons pour cela... Je préfère être loin de toi, que craindre à chaque instant la fureur des miens...
-Et moi, je ne tolérerais pas de ta part que tu me repousses, dit-il en embrassant ses larmes pour les faire disparaître, tu es miennes, et tu le seras toujours. Qu'importe si cela déclenche une guerre ! Qu'importe si je dois t'enfermer à jamais à Eryn Galen !
Cette dernière affirmation arracha un rire à Berethiel, qui captura les lèvres de son amant avec un sourire en passant ses bras autour de son cou.
Elle songea qu'il venait de la sauver à nouveau. La sauvée d'une vie sans saveur orchestré par d'autre. Non, ce soir, elle savait qu'elle préférait rejoindre Mandos à son tour, que de se lier à tout ellon qui ne serait pas Thranduil.
-Mon père sera furieux... Nous devrons partir à l'aube...
-Non, murmura Thranduil d'une voix rauque en plongeant ses yeux dans ses siens alors que ses mains avaient glissé dans son dos pour s'en prendre au laçage de sa robe, nous ne sommes pas des criminels pour fuir dans les ombres. Je suis Le Roi des Elfes, le dernier de ce monde, administrant le plus grand royaume elfe qu'Andamar jamais connu, je n'ai pas à rougir de mes choix.
Le matin venu, c'est une légère brise qui éveilla Berethiel, alors que le soleil vint chauffer son visage. Ce qu'elle aimait tant dans Imladris, c'était ses grands espaces ouverts, qui donnaient l'impression d'être au cœur d'un espace sauvage, ou l'odeur des pins et de la pierre chaude et de la pluie emplissait les maisons et jardins.
Thranduil avait passé la nuit avec elle, et à présent il dormait à ses côtés, l'air paisible comme jamais, ses longs cheveux blonds s'éparpillant jusque sur le sol comme des rayons de soleil autour de lui.
Un spectacle que Berethiel aurait pu admirer pendant une année entière, glissant ses doigts dans la chevelure du roi avec douceur, prenant bien garde de ne pas le réveiller. Elle fit mine de poser sa main sur son visage, mais un murmure l'en dissuada :
-Laisse le dormir.
Surprise, elle se tourna lentement vers l'origine de la voix en se couvrant pudiquement la poitrine. C'était Eressa, qui était dans l'encadrement de la porte, l'air contrarié :
-Viens, laisse le roi à ses doux songes.
Il disparut dans l'autre pièce, la laissant enfiler une robe chemise bleu qui lui arrivait au genoux surmonter d'un manteau d'intérieur avant de le rejoindre.
Eressa faisait les cent pas d'un pas rapide et furieux avant de s'exclamer à mi-voix : Eressa faisait les cent pas d'un pas rapide et furieux avant de s'exclamer à mi-voix :
-Est-ce là une provocation ? Tu prends dans ton lit un roi marié le soir des funérailles d'un ellon mort par votre faute ! Les sindars n'ont-ils donc aucune décence !
-Nous avons pleurés Gallion, puis nous avons célébré la vie selon les anciennes coutumes Sindar, corrigea Berethiel, et ce n'est pas à toi de porter quelque jugement sur cette histoire. Cela ne te concerne pas.
-Tu as choisi de suivre un ellon qui massacre des prostituées dans les tavernes ! Que crois-tu qu'il te fera, quand un soir, dans bien des années, il se sera lassé de toi, et qu'il sera trop saoul ? Son âme corrompu a rongé jusqu'à son corps ! Il ne peu t'apporter que malheur !
-Eressa, quittez cet endroit souffla une voix vibrante de colère derrière eux.
Thranduil était debout derrière eux, uniquement vêtus de son pantalon noir de la veille, le visage courroucé. Mais Eressa ne semblait pas prêt à obtempérer et déclara d'une voix vibrante d'inquiétude :
-Vous êtes fou, Thranduil ! Vous savez que tout cela ne peut que mal finir ! Je vous supplie de renoncer à cette folie ! Jamais notre clan ne vous laissera repartir ensemble ! Par l'amour des Vala ouvrez les yeux !
Cette fois, Thranduil saisi l'ellon par le col de sa chemise, et sans un mot, il le souleva pour le traîner jusqu'au balcon et le jeta dans le bassin qui se trouvait deux étages plus bas.
-Je ferais fouetter cet impudent !
-Il n'y a pas de châtiment tel à Imladris, déclara calmement Berethiel, avant de laisser échapper un étrange rire incontrôlable, Eressa est étrange, mais il n'est pas mauvais... Nous devrions prendre ses paroles aux sérieux...
-Meleth, amour ? Demanda-t-il a mi-chemin entre la surprise et l'inquiétude, penses-tu qu'il représente une menace ? Vas-tu bien ?
-Ce n'est rien, déclara-t-elle en reprenant son souffle, je suis simplement nerveuse. Je crains pour toi, mon roi.
-Il n'y a nul crainte à avoir ma douce, dit-il en la saisissante par la taille pour la ramener contre lui, nous repartions ensemble demain matin, et je le jure, nul ne pourra plus t'arracher à moi. Eryn Las Galen est désormais ta demeure, et le Sindar, ton clan.
L'elleth hocha la tête en signe d'accord, car en son cœur, c'est également ce qu'elle voulait. Laissant courir ses mains sur le torse de son amant, elle s'attarda sur ses cicatrices, ce qui attira le regard du roi :
-Les trouves-tu laide ?
-Non. Elles sont ton histoire, répondit-elle, elle me raconte ce que tu as vécu, l'ellon que tu es. Il n'y a rien de laid là dedans, seulement des actes de courage.
Thranduil sourit à ses mots, et l'embrassa de nouveau. Les autres elleth qu'il avait pu côtoyer par le passé détourner toujours les yeux en voyant ses cicatrices, les trouvaient repoussantes. Des elleths qui paraissait tellement pâle à ses yeux en regardant Berethiel qui s'était libéré pour prier un des domestiques qui passait dans le couleur de leur apporter deux petits déjeuner.
C'est d'ailleurs le gens d'elleth auquel songeait Thranduil, qui apporta le dit repas.
Alors que le roi Sindar et Berethiel était tout deux assis face à face sur la terrasse de la demoiselle, une demoiselle noldo arriva, les éternelles cheveux aile de corbeau de ce clan volant au vent, mais s'immobilisa en voyant les deux amants face à face, et resta un instant sans bouger.
-Avez-vous quelque chose à dire, Findelya ? Cracha Berethiel avec un regard meurtrier qui surprit Thranduil.
-Je.. Non, wen Berethiel, c'est juste que...
-Alors taisez-vous, et faites votre travail coupa sèchement la fille du tueur de Balrog.
-Ná... Nà, vous avez raisons, Wen Berethiel, veuillez me pardonner, répondit-elle en s'inclinant avant de disparaître aussi vite qu'elle était apparu.
Ils déjeunèrent ensemble sur le balcon, se moquant de pouvoir être vu par d'autre, bavardant d'un ton léger sur les coutumes de la cité, auquel Thranduil, malgré ses quatre mille cinq cent ans n'avait jamais vraiment prit garde, se contenant le plus souvent de les ignorer avec dédain.
Il aurait voulu rester là, sur le balcon avec elle sans se soucier du monde, sans se soucier du temps, et repartir vers Eryn Las Galen quand l'envie lui prendrait, mais une fois de plus, agir avec tant de légèreté ne lui était pas permis.
Cependant, Berethiel ne semblai pas partager ses pensées, car après après leur repas matinal, elle l'attira d'une main douce mais ferme à même le sol avec un sourire enfantin. Il se laissa faire, amusé et quand ils furent tout deux au sol, elle murmura à son oreille :
-Cela devait être fabuleux, de vivre à Vert-Bois le Grand à l'age ou les elfe étaient encore sauvage. D'être libre de tout...
-Je n'ai que peut connu cette époque, révéla Thranduil, je n'étais qu'un jeun elfing à cet époque. Mon père, Oropher avait fait bâtir nos habitations dans les plus hauts arbres de la Forêt déjà ancienne. Nous vivions une vie simple, bien loin des intrigues que d'autres vivaient dans les cités de l'Ouest.
-J'aurais aimer cette vie, dit-elle. J'aurais chassé à tes côtés, dans cette forêt ou il n'y avait nul ombre, une forêt ou les arbres étaient vivants, des amis...
-Je n'ai plus entendu nul arbre depuis prêt de deux milles ans, souffla Thranduil, mais il n'avait pas grande chose de bien fascinant à raconter, rit-il. Melleth nim, nous devrions nous apprêter, le seigneur ton père voudra sûrement nous voir, ensemble, ou séparément aujourd'hui.
-Je n'en ai pas envie, soupira-t-elle avec une moue capricieuse, parle moi encore de cette époque, nous nous apprêterons quand il voudra nous voir. Et si cela est urgent, alors... Uh, j'imagine que je devrais y aller en chemise.
Alors que midi approchait, et qu'il n'avait pas encore quitté la terrasse, ce fut Elrohir qui vint les ramena à la réalité. Il entra dans les appartements de Berethiel après s'être annoncé, et ne fut visiblement pas surprit de voir aussi Thranduil qu'il salua poliment, alors que se dernier se drapa dans son manteau d'intérieur avec autant de prestance que s'il eut était le plus noble des apparats.
-Seigneur Thranduil, le seigneur Glorfindel m'envoie vous demandez de nous faire part de la punition que vous avez jugée juste envers mademoiselle sa fille, pour le meurtre de votre échanson, feu Gallion, fils de Mangorbâd. Vous êtes tout deux attendus dans la salle du conseil.
Thranduil soupira, et adressant un sourire confiant à Berethiel, avant de disparaître pour aller se vêtir convenablement. Berethiel, elle s'attarda un instant, et regarda Elrohir en fronçant les sourcils :
-Quelque chose te trouble, mon ami, je le vois dans tes yeux.
-Je vu le corps de Gallion devenir cendre hier, et aujourd'hui, je te mène devant a justice... J'ai connu de meilleurs jours, je l'avoue, déclara-t-il en évitant son regard.
-Il y a autre chose, je le sais... Je t'ai connu presque toute ma vie, Elrohir, je sais voir quand tu mens... Et tu mens, il y a autre chose.
-Va t'habiller, déclara simplement le jumeau soucieux, je ne devrais même pas te voir dans de tels atouts.
Ils suivirent le fils d'Elrond, le visage résolument fermé, qui les mena dans la dite salle ou le trône d'Imladris, présidait, vide depuis des décennies, et devant lui, Glorfindel vêtu d'une tunique blanche et or lumineuse, l'air grave, avec à ses côtés, Elladan.
Thranduil échangea des politesses froides avec le roi sylvestre et en vint rapidement au fait, le visage las, tout en adressant sur sa fille un regard étrange. Celle-ci eut un mauvais pressentiment, avec la certitude que le tueur de Balrog préparait quelque chose. Et que c'était précisément cette chose qui tourmentait Elrohir, qui était d'ordinaire si joviale.
Thranduil fit un pas vers le seigneur Noldo et déclara :
-La mort de Gallion est une terrible tragédie. Aujourd'hui, plus que de chercher un responsable pour alléger notre douleur, je souhaite retourner à Eryn Las Galen, afin de leur apprendre que Gallion a rejoint son père dans les cavernes de Mandos.
-Votre maniabilité vous honore, Roi Thranduil, répondit-il avec un sourire qui n'annonçait rien de bon. Et au nom de ma fille je vous remercie pour cela. Cependant, c'est à présent à la justice d'Imladris de se prononcer.
Elladan s'avança à son tour et déclara :
-Nous partageons l'avis du roi Thranduil sur cette tragédie. Néanmoins, nous demeurons très inquiets pour la demoiselle Berethiel. Pour ma part, je la connais depuis le jour de sa venue au monde, et je sais combien elle est douce, et bienfaisante. Hélas, Andamar, la terre du milieu, est souillée par le mal, et empoisonne son esprit, la poussant à commettre un acte de folie. Cela ne peut être ignoré, c'est pourquoi, avec mon frère Elrohir, nous condamnons Berethiel à l'exil en Valinor non pas pour la punir, mais pour la préserver de ce mal.
Un silence mortifère se fit une fois que la condamnation soit prononcée. Nul ne bougeait, et Berethiel se contentait de dévisager le jumeau en affichant un air d'incompréhension, comme s'il n'avait pas saisit le sens des mots qui venaient de sortir de sa bouche.
-Je... Je ne comprends pas...
-Nous faisons cela pour toi, pining, fit la voix douloureuse d'Elrohir derrière elle. Il fit mine de poser une main réconfortante sur son épaule, mais c'était sans conter le poing de Thranduil qui vint s'écraser sur son visage :
- Lau! Nai Ungoliant meditha le ! Rhachon le ! Non ! Puisse Ungoliant vous dévorer ! Je vous maudis !
-Vous pouvez rentrer chez vous à présent, Roi Thranduil, dit Durement Glorfindel sans perdre son sang-froid alors que trois ellons venaient de s'interposer entre le jumeau et le roi sindar, prêt à tirer l'épée. Mais Elrohir leur fit signe que tout allait bien alors qu'il tentait d'endiguer le flot de sang qui s'échapper de son nez.
-Renoncer à cette folie, fils d'Elrond, ou sur l'honneur je jure que vous allez au-devant de dangereuse querelle. De très dangereuses querelles, insista-t-il d'un ton grave, et je doute que vous soyez prêt à faire subir cela à Imladris.
-Est-ce là une menace ? Tonna Glorfindel, menacez-vous le havre de paix de la dernière maison simple de l'ouest ?
-Je ne fais que mettre en garde ses seigneurs, siffla-t-il, contre toutes décisions inconsidérées.
Berethiel était plus pâle que la mort, et elle murmura d'une voix faible en s'adressant à Elladan :
- Quel sera le jour de mon départ, monseigneur Elladan ? Quelles dates avez-vous donc choisi pour m'arracher à la terre de ma mère ?
-Dans... Dans deux semaines, répondit Elladan d'une voix brisée en évitant son regard, le temps que le bateau qui nous mènera vers les terres immortelles soit prêt.
Fin de chapitre.
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