J'aimerai juste faire un peu de pub s'il-vous-plaît.

Il y a une auteure qui commet ses crimes sur mes deux fandoms favoris, Sherlock et Avengers. Ses histoires sont absolument géniales et j'aimerai vraiment, vraiment vous la faire découvrir. Jetez-vous sur le travail de Ascleme !

Su ce, bonne lecture !


V : Mon frère

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L'après-midi était passée à une vitesse vertigineuse. Amelia n'avait que rarement passé un aussi bon moment. En particulier ces dernières années et elle avait du mal à se rappeler la dernière fois qu'elle s'était autant amusé. Rencontrer les parents Holmes avait été une expérience des plus étonnantes et Erika était un cas dans son genre. La jeune fille avait été soufflée par la capacité de la gamine à tout deviner et à composer avec sans porter de jugement. C'était quelque chose qui lui serait extrêmement précieux plus tard, cette capacité à ne pas juger.

Amelia avait également put profiter de la présence de Virginia et de Archie. Ces deux là passaient à moitié pour un couple marié depuis cinquante ans et à moitié pour deux frères et sœurs qui se boufferaient le nez à chaque mot prononcé. Ils étaient aussi opposés qu'il était possible de l'être mais se complétaient en même temps parfaitement. On voyait clairement dans leurs yeux qu'ils regrettaient de ne pas être des frères et sœurs.

Ruby s'était faite discrète mais cela n'avait pas empêché Amelia et Virginia de rire avec elle et toutes trois s'étaient beaucoup moqué de Archie à ses dépends. Si on rajoutait le fait qu'Erika n'en loupait pas une pour l'enquiquiner, le pauvre garçon s'en était prit plein la figure.

Tout cela avait contribué au fait qu'Amelia n'avait pas vu l'après-midi passer et qu'elle fut surprise par la nuit qui tomba exceptionnellement tard bien que l'hiver approche. Erika leur fit remarquer avec le plus grand sérieux du monde que s'ils ne se pressaient pas, ils risquaient de se faire agresser sexuellement sur le chemin du retard. Amelia cracha l'eau qu'elle était en train de boire et Ruby rougit violemment alors que les deux cousins mouraient de rire. C'était tout à fait le genre de la gamine.

Du coup, Amelia et Ruby avaient laissé Erika entre les mains innocentes de Virginia et d'Archie et les avaient salués avant de sortir de l'appartement et de déboucher sur la rue. Amelia, qui regardait derrière elle pour voir si Ruby la suivait, ne remarqua pas la silhouette qui arrivait vers elle et la percuta de plein fouet sous le cri de Ruby. Avec un grognement de douleur, elle entreprit de se relever en se frottant la paume de la main qu'elle avait éraflée.

Elle leva la tête vers l'inconnu. La leva encore, encore, jusqu'à tomber sur le visage impassible de Sherlock Holmes. Elle poussa un soupir. Décidément, elle avait l'art et la manière de percuter les Holmes. À ses côtés se tenait John qui s'approcha d'elle pour lui demander si elle s'était fait mal quelque part. Amelia secoua la tête en signe de négation et lui fit un sourire pour le remercier de sa gentillesse.

Les deux hommes dépassèrent les jeunes filles et partirent pour le 221 tandis qu'Amelia et Ruby reprenaient leur route vers l'université en se hâtant. Malgré la surprise de ce qu'avait dit Erika, ce n'était pas tout à fait faux et Amelia était une grande superstitieuse. Les ombres menaçantes, elle y croyait dur comme fer. Alors mieux valait se dépêcher d'arriver.

Elles parvinrent rapidement à l'université et passèrent le haut portail de fer forgé avant de se diriger vers le bâtiment des logements étudiants. Quelle chance qu'il soit directement sur le campus et pas à l'autre bout du quartier ! Elles avaient mangé chez les Holmes alors elles pouvaient monter se coucher directement. La perspective des cours du lendemain ne les réjouissaient pas spécialement mais damn, elles l'avaient choisie cette université !

Ruby prit la salle de bain la première. Amelia s'estimait chanceuse. Avec des chambres d'étudiants pour trois, n'être que deux et avoir une douche, c'était carrément du luxe vu combien les chambres coûtaient. Cela rappela à Amelia qu'elle avait devoir chercher du travail. Oh, joie..

La blonde s'affala de tout son long sur le canapé, le nez dans les coussins. Elle ferma les yeux et tenta de ne pas repenser aux sentiments qui avaient explosé en elle quand Erika avait parlé de son frère. La petite avait presque eut tout juste, excepté que techniquement, Andrew était son grand-frère à deux minutes près. Ah, la gémellité. Un bonheur de chaque instant. Elle avait l'impression que son cœur s'arrachait à chaque fois qu'elle évoquait son frère dans sa mémoire.

Avec un soupir découragé, elle se retourna sur le dos et ne tenta pas de repousser l'évidence plus longtemps. Son frère lui manquait à en crever et Erika avait fait resurgir bon nombres de vieilles blessures mal cicatrisées pour jeter une poignée de sel dessus. Et ça faisait mal. Andrew avait été la personne la plus proche d'elle pendant la quasi-totalité de sa vie et il avait laissé un trou béant dans sa poitrine.

Amelia revoyait ses traits fins s'imposer dans sa mémoire. Ses courts cheveux blonds, ses yeux aux longs cils, exactement semblables aux siens. Pour des jumeaux fille-garçon, ils se ressemblaient exagérément. Enfants, on les prenaient pour des vrais jumeaux parce qu'Amelia avait toujours portés les cheveux courts. Grandir n'avait pas vraiment accentué leurs différences puisque la jeune fille était grande, mince et avait peu de poitrine. Ah, et une sacré tendance à piquer les habits de son frère quand rien dans son armoire ne lui plaisait.

Cette relation fusionnelle était ce qui manquait le plus à Amelia. Andrew était partit depuis presque trois ans maintenant. Et elle n'avait pas eut une seule nouvelle. Elle ne savait même pas vraiment pourquoi il avait quitté la maison. La seule chose qu'elle se rappelait était les disputes entre sa mère et son frère et la douleur qui planait dans la maison après la mort de son père. Et elle se souviendrait toujours de ce matin où elle avait croisé Andrew dans les escaliers, sa valise à la main.

Elle l'avait suivit, voulant savoir où il comptait partir. Il s'était arrêté sur le pas de la porte et s'était tourné vers elle. Il s'était mordue la lèvre, en écho à son propre geste. Un tic que tous les deux partageaient, comme tant d'autres choses. Comme hésitant, il avait jeta un coup d'oeil à la porte mais était resté en face d'Amelia. Puis il avait enlevé sa veste à capuche et la lui avait passée autours des épaules.

Ils faisaient toujours ça, même en été. C'était manière de dire « je suis là, je ne te laisse pas tomber ». Amelia n'avait pas compris ce jour-là pourquoi il lui avait passé sa veste. Ils faisaient pratiquement la même taille alors ils s'étaient fixés les yeux dans les yeux. Puis Andrew avait ébouriffés les cheveux d'Amelia en souriant avant de lui dire qu'il partait en camping avec ses copains pour une semaine.

Elle avait acquiescé, trop contente de voir son frère sortir du mutisme dans lequel l'avait plongé la mort de leur père. Sur le coup, elle n'avait pas réalisé. Pas réalisé que sa valise était grosse, pour une semaine. Pas réalisé que sa mère n'était pas là pour l'amener à la gare. Pas réalisé qu'Andrew n'était pas sortit de chez eux depuis presque trois mois et n'avait pas d'amis avec qui faire du camping.

Amelia l'avait laissé partir. Elle gardait en mémoire le souvenir de la silhouette élancée, un brassard noir à l'épaule, qui s'était évanoui dans le fog inhabituel de ce matin de juin. Et elle ne l'avait jamais revu. Avec un autre soupir, elle se releva du canapé et entendit la porte de la salle de bain claquer alors que Ruby en sortait. Elle essuya une larme qu'elle ne se rappelait pas avoir versée avant de se diriger vers la pièce remplie de vapeur.

Vraiment, qu'Erika soit maudite sur douze générations.

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John et Sherlock étaient sur le chemin pour rentrer, débattant sur la fin du film qu'ils avaient été voir, quand Sherlock poussa un grognement de surprise et qu'un cri indubitablement féminin retentissait dans la rue. John soupira en pensant à la crise que Sherlock risquait de piquer pour s'être fait rentrer dedans. Il écarquilla les yeux en reconnaissant au sol la nouvelle amie de leur fils et la fille des deux crétins en série.

Elle se releva et il lui demanda si elle se sentait bien. Elle acquiesça avec un sourire douloureux mais John remarqua qu'un filet de sang s'écoulait de sa main. Elle avait dû s'écorcher. Il attendit sans trop y croire les excuses de Sherlock qui ne vinrent pas et salua les deux jeunes filles avant de repartir vers l'appartement. Virginia devait encore s'y trouver. Il adorait sa nièce, c'était physique. Elle lui rappelait Harry avant... avant que tout ne foire. Quand ils étaient encore des frères et sœurs qui se balançaient des coussins en riant comme des cochons enrhumés.

Sherlock saisit inconsciemment sa main et John la serra consciencieusement. Il savait ce que craignait Sherlock. Ce qu'il craignait depuis presque vingt ans bon dieu. L'ancien détective était pourtant celui qui avait lancé l'idée d'avoir des enfants et John n'avait été que trop heureux de l'entendre proposer. Mais maintenant, il se rendait bien compte de ce que ça avait fait à Sherlock. Il s'était renfermé au fur et à mesure que les années étaient passées.

Et même si il aimait Archie et Erika -bon sang, il les aimaient, ça crevait les yeux-, Sherlock avait beaucoup de mal avec eux. En particulier avec Erika. Archie lui ressemblait physiquement alors l'homme agissait avec son fils comme il aimerait qu'on agisse lui. Et Archie n'était pas quelqu'un de difficile à vivre. Mais Erika, Erika c'était autre chose.

La gamine était obnubilée par son père. À un point que John s'en inquiétait parfois. Elle voulait tellement lui ressembler que s'en était effrayant. Elle avait développé une intelligence qu'elle ne devait ni à John ni à sa mère biologique. Elle voulait tant ressembler à Sherlock qu'elle avait construit sa réflexion comme lui et virait doucement, et c'était terrifiant, en sociopathe.

Sherlock était terrifié à l'idée de retrouver ses enfants parce qu'il avait toujours peur de mal agir, parce qu'il craignait qu'ils soient déçus par son comportement, parce que l'amour d'Erika et d'Archie lui faisait mal, lui qui n'en avait jamais vraiment reçu avant John. Le sexe était une chose. Il connaissait depuis son adolescence et aimait plutôt ça. Les sentiments n'étaient venus qu'avec le médecin. Alors avoir affaire à deux boules d'amour comme ses enfants n'était jamais simple.

John ouvrit la porte du 221 et ils grimpèrent les marches grinçantes. Avant d'entrer dans leur appartement, John arrêta Sherlock d'un mouvement du poignet. L'ancien détective se tourna vers lui, légèrement surpris. Le blond se dressa sur la pointe des pieds et embrassa le bout de son nez sous son exclamation surprise avant de l'embrasser vraiment, réconfortant et aimant comme il l'avait toujours été. Sherlock le serra contre lui et tous deux rentrèrent dans l'appartement. Il n'y aurait pas plus de peur ce soir.


Voilà pour ce chapitre :D Oui, j'ai intégré un peu le point de vue de John parce que je voulais approfondir leurs sentiments envers leurs enfants. Ce n'est pas facile, la paternité. Et accepter le regard des autres lorsqu'on est un couple homosexuel avec enfants n'est pas simple. Je veux simplement souligner ça parce que ça me paraît important.

Bon, vous en pensez quoi ? Une préférence pour un personnage ? Des idées pour la suite ? Dites-moi tout !

Je vous embrasse,

Amako.