Bonjour!

Dernier chapitre...

Je tiens à remercier ceux qui m'ont souhaité mon anniversaire de la plus merveilleuse façon, en m'offrant leurs mots. Soullakh pour avoir créé la communauté ''Anniversaire du Capitaine'', Lisen qui a été complice, Maé, Lina, Jackie, et tous les autres... Je n'ai pas les mots pour vous dire combien ça m'a touchée, mis le cœur en lambeaux, fait verser des torrents de larmes (de joie).

Et comme il est très surfait de fêter son anniversaire un seul jour, la communauté a encore des places... (vous m'avez rendue accro XD)

Ce site est mon petit paradis. Merci, merci, merci, je vous aime!

Sur ce, bonne lecture!


On en était là...

Chapitre 5

On a repris la mer le lendemain, j'ai retrouvé ma cuisine et mon talent surtout grâce aux membres de l'équipage qui se relayaient pour m'aider. J'étais plus serein. Il avait fallu que je manque de commettre un meurtre de sang froid pour ça mais ça m'avait remis la tête à l'endroit. J'avais culpabilisé sur mon impuissance alors que je n'aurais rien pu faire, j'étais enseveli sous des décombres, j'avais mal, j'avais peur aussi. Même les pirates ont peur, même les plus endurcis.

J'étais gosse quand je m'étais retrouvé sur ce foutu rocher, j'avais eu peur aussi et je croyais qu'avec les ans, je n'aurais pas réagi pareil. Mais tout le monde a peur de mourir, on pense alors à tout ce qu'on n'a pas eu le temps de faire, ce qu'on a mal fait, ce que le temps aurait pu nous aider à améliorer. Et on est seul dans la mort, toujours. Avec un peu de chance, on a une main qui tient la nôtre dans notre dernier accès de conscience mais au moment fatidique, on est seul et ça, c'est le pire. Je ne voulais plus être seul, jamais. Je l'avais tant été sur le rocher, le vieux schnock de l'autre côté qui ne souffrait pas ma présence, que je m'étais promis que ça n'arriverait plus jamais. J'ai cru que ça avait été le cas mais Zoro ne m'avait pas abandonné.

Je lui devais beaucoup et lui en voulais tout autant. La dernière fois... j'ai pas compris pourquoi il s'était barré comme ça ou plutôt, si. On n'était plus les mêmes mais aucun de nous ne savait comment réagir. Et depuis, on s'ignorait plus ou moins et les jours passaient. On ne se querellait plus, on ne se parlait plus, on ne baisait plus. Tous les soirs, je l'attendais, en vain. Je n'en tirais que des heures d'insomnie, des matins difficiles, des journées interminables et tout recommençait. On ne savait plus faire, on ne savait rien faire sans se faire mal. Sauf qu'on n'avait jamais essayé non plus.

OOOOooooOOOOooooOOOO

Putain de manque! Je comprenais quand le cuistot pétait un plomb quand il n'avait plus de clopes, j'étais pareil sauf qu'il était ma dépendance. Mais tout dégénérait si vite entre nous, j'avais peur de me conduire avec lui comme le dernier des cons alors je l'évitais, du moins, j'essayais. Je tentais de ne pas le regarder tout le long des repas, je bouffais et me barrais. Je ne dormais plus, toujours à deux doigts de le rejoindre dans sa chambre, mais je me l'interdisais. Par contre, je multipliais les siestes, celles qui ne m'apportaient aucun repos alors que je surveillais dernière mes paupières closes chacun de ses gestes.

Toute cette histoire... je m'étais rendu compte qu'il ressentait les choses intensément, moi qui le pensais fait de marbre. Mais en fait, il prenait les choses vraiment à cœur, il n'y avait qu'à voir sa façon de cuisiner ou de s'exciter pour rien. Tout était important pour lui, parfois trop, moi qui me foutais pas mal de ce qui m'entourait.

Je ne savais pas si je serais capable de bien le traiter alors, plutôt que de faire une énième connerie, je le laissais tranquille. Mais putain ce qu'il me manquait!

OOOOooooOOOOooooOOOO

Viendra, viendra pas? Bien-sûr qu'il ne viendra pas cet abruti de Marimo! L'équipage dormait depuis un moment et je tournais dans ma chambre comme un lion en cage. Et puis merde!

Je suis sorti, veillant à ne pas me faire repérer de Brook qui était de garde, me suis glissé entre les ombres puis suis entré sans frapper dans la chambre de Zoro, encore éclairée par la flamme d'une bougie vacillante. Il était là, étendu, les mains sous sa nuque, ne portant sans doute que son boxer, juste le drap qui ne cachait que l'essentiel. Que j'ai d'ailleurs eu envie d'arracher au moment où je suis entré.

« Cook? Qu'est-ce que tu fous là? »

J'ai eu envie de lui répondre que je venais faire du tricot mais ce n'était peut-être pas la meilleure façon de commencer tout cela. Non, pas de contrepartie vulgaire ou méchante, j'étais décidé à être prévenant, gentil, bref, tout moi! Sauf que ça m'a paru insurmontable, les mots frétillaient sur ma langues, assassins, impertinents. Aussi, plutôt que déclencher une énième bagarre, je me suis contenté d'ôter mon pantalon de pyjama, seul vêtement que j'aie passé afin de ne pas sortir à poil et sans plus de façons, je me suis installé à califourchon sur lui. Et j'ai bien failli éclater de rire en voyant sa mine stupéfaite.

« Cook, fous le camps! »

Et là, j'ai eu envie de le frapper. Il m'ignorait, ne venait plus me rejoindre et quand je le faisais, il me balançait. C'était aussi humiliant que douloureux. Pourtant, les choses avaient changé entre nous, j'avais failli y rester et alors, je m'étais rendu compte qu'il comptait bien plus que je ne le pensais. Lui aussi, non? Il était venu me chercher. Mais il l'aurait sans doute fait pour n'importe quel membre de l'équipage, cruel constat s'il en est. Mais j'étais le seul qu'il ait embrassé.

« Pourquoi? Pourquoi tu veux que je parte?

- Une seule raison: est-ce que c'était ta première fois avec moi?

- Tu te fous de ma gueule? J'étais pas puceau!

- Avec un mec! Est-ce que c'était ta première fois avec un mec? »

Là, j'ai déconnecté un instant. Le Marimo se souciait de... ça? Monsieur je-fonce-et-je-me-fous-de-tout?

« Alors?

- Oui. Et puis quoi?

- C'est toi qui me demandes ça? Tu aurais agi ainsi avec une femme? Non car tu aurais préféré mourir que faire subir ça!

- Sauf que t'es pas une femme et moi non plus. Tu sais quoi? Tu m'emmerdes avec tes remords à la con! »

Je me suis aussitôt relevé, enfilé le pantalon et voulu sortir mais au dernier moment, je me suis assis au sol, appuyé contre le sommier. Il fallait que je lui dise mais pas en face, il fallait que je lui dise qui j'étais vraiment, au fond de moi, le Sanji qui se cachait derrière ses fringues élégantes et hors de prix. Alors, j'ai serré les genoux contre moi, fixé le mur d'en face et commencé à parler.

« Ces types que j'ai voulu tuer, ce n'était pas les premiers. Depuis toujours, j'ai été catalogué comme violent. Je me faisais virer de chaque école, personne ne voulait de moi, pas même mes parents.

- Tu connais tes parents? »

J'ai tressailli imperceptiblement. À ma grande surprise, j'avais réussi à capter son attention. Alors, j'ai continué, sans le regarder, sans bouger un cil.

« Ouais, pour mon malheur. Mon père surtout. Il cognait dur, souvent. Et sur sa femme ou un gamin aussi chétif que moi, c'était facile. Un jour qu'il tapait ma mère, j'ai pris un couteau et le lui ai enfoncé dans le bras. Il a couiné comme un porc qu'on égorge, pitoyable alors que sa vie n'était même pas en danger. Là, je crois que je lui ai fait peur, qu'il a flippé que je le tue dans son sommeil alors, il s'est débarrassé de moi en me larguant comme apprenti cuisinier sur un bateau.

- T'avais quel âge?

- Dix ans. Et là, tout a changé, je suis tombé dans un monde d'hommes, j'ai commencé à fumer, j'ai découvert la cuisine. J'étais éreinté par les journées interminables, ça calmait mes ardeurs belliqueuses. Par contre, cuisiner... je devais me concentrer, je voulais sublimer chaque aliment... C'était la première belle chose que je voyais, que je faisais. Puis on a été attaqués par des pirates, je me suis retrouvé échoué sur un rocher avec Zeff pendant des semaines, à crever de faim et de solitude. »

J'ai frissonné, autant de froid que par les souvenirs qui hantaient encore quelques fois mes cauchemars. J'ai entendu bouger le Marimo, il s'est assis à mes côtés, nous couvrant tous les deux avec sa couverture. Son bras s'est glissé sur mes épaules et il m'a serré contre lui. Je l'ai laissé faire, n'ai rien tenté de plus, de peur de tout briser.

« T'es gelé.

- J'ai toujours froid, à force de passer des journées entières à côté des fourneaux brûlants.

- J'y avais pas pensé, je croyais juste que tu étais trop délicat.

- Bah, avec le cerveau d'une algue, ça m'étonne pas.

- Retiens ta langue de vipère et continue ton histoire. »

J'ai ricané, j'aurais bien voulu m'en griller une mais dans la chambre de ce psychopathe, valait mieux éviter. Et pour une fois qu'on se parlait sans se sauter à la gorge, je n'avais pas envie de tout gâcher. Mais bordel, qu'elle me ferait du bien cette cigarette!

« Quatre-vingt-cinq jours avant d'être secourus. Ensuite, Zeff a ouvert le Baratie et je suis resté avec lui. Et c'était simple alors, des cuistots, anciens pirates, des filous, des forbans. Ils ne craignaient pas mes coups que je continuais de donner. J'étais violent, toujours à rentrer dans le lard de tout le monde, insupportable, sauf de ces hommes rudes. Et Zeff m'apprenait depuis gosse à user de mes jambes pour me battre, pour me défendre aussi, j'excellais. Et il veillait sur moi, pour que je ne perde pas le contrôle. J'ai failli plusieurs fois, cogner jusqu'à tuer. Il m'en a empêché. Je ne suis pas devenu un assassin de taverne grâce à lui.

- Pourquoi tu me racontes tout ça?

- Pour que tu arrêtes de te prendre la tête. Je ne suis pas fragile, je ne suis pas quelqu'un de bien. Je respecte les femmes car je m'en suis fait le serment quand j'ai abandonné ma mère avec l'autre connard. Sauf que quand je suis avec elles... je dois tellement me contrôler que j'en deviens un autre. Pas avec toi. Avec toi, je suis moi. Juste un salopard de pirate. Et j'aime être comme ça. J'aime quand tu es brutal, j'aime quand tu es doux... parce que tu me vois comme je suis et pas comme je devrais être. Et tu l'as dit toi-même, on est pareils. »

OOOOooooOOOOooooOOOO

Le cuistot me racontait sa vie et c'était comme si je l'avais toujours su, qu'un voile se déchirait et que je comprenais enfin ce que j'avais toujours soupçonné. Il était un roc, puissant au combat, j'étais brutal avec lui car je savais qu'il pouvait encaisser. Mais quelque chose avait changé, j'avais cru le perdre, il avait pensé mourir et ça, ça faisait toute la différence. Je le comprenais mais rien ne bougerait tant qu'il ne me comprendrait pas mieux lui aussi, mes remords comme il disait si bien.

« J'ai eu une amie, Kuina. Elle me foutait des raclées au sabre.

- Sans déconner? Une fille?

- Eh, mets-la en veilleuse! Elle était plus grande que moi et fille du maître du Dojo. On se battait sans arrêt, J'ai perdu 2001 fois, on était inséparables. Puis un jour, une chute conne dans les escaliers, elle est morte.

- Désolé.

- C'est comme ça, ça a fait de moi ce que je suis. Je lui ai promis sur son lit de mort que je deviendrais le meilleur sabreur du monde, le Wadô était à elle... Elle était mon amie, ma famille et j'ai tout perdu quand elle a disparu. Et tu lui ressembles beaucoup.

- T'insinues que je ressemble à une fille? Tu veux tâter de mon kick?!

- Mais non, idiot! Tu es aussi chiant qu'elle, tu lâches jamais, toujours à me chercher des poux dans la tête.

- Des fourmis.

- Quoi?

- Des fourmis... dans le gazon.

- Ha! ha! Très drôle! T'as le même humour foireux qu'elle!

- Je l'aurais adorée.

- J'ai aucun doute là-dessus. Mais... elle est morte et j'ai bien cru que tu l'étais. Alors, je ne veux pas te faire ce que je ne lui aurais jamais fait. J'ai veillé à ce que plus personne ne compte autant qu'elle mais... je ne sais pas quand c'est arrivé mais c'est pourtant ton cas. »

Voilà, c'était dit. Il comptait pour moi, plus que tout, ce diable de Blondinet. J'avais peur de perdre contre lui car alors, il serait devenu aussi important que Kuina. Mais j'avais déjà perdu, il y avait un moment. Il a laissé passer quelques secondes, semblant chercher ses mots mais je le comprenais, un de trop et on se sauterait à la gorge.

« Donc, si je résume, on peut s'insulter, se foutre sur la gueule... mais c'est le sexe qui coince.

- Bon résumé.

- Elle te manque?

- Oui, forcément.

- Tu me manques aussi. J'ai cru que j'allais y passer, j'ai vraiment eu peur, peur d'être seul, ne pas être secouru comme sur ce foutu rocher. Alors je m'en fous de ce que tu fais de moi mais me laisse pas dans un coin, ne m'abandonne pas sur un rocher. »

Il avait l'air si sérieux derrière sa mèche alors qu'il me regardait droit dans les yeux. Pas d'impertinence, aucune insulte, juste une sincérité qui m'a pris aux tripes. J'ai juste approché mon visage du sien, j'ai attendu qu'il fasse le reste du chemin, je ne m'imposerais pas. Nos lèvres se sont rencontrées, douces, timides, retenues. On ne faisait que s'effleurer, attendant que l'autre se barre en courant. Je l'ai serré contre moi, il s'est tant cambré que son corps épousait le mien de la plus délicieuse façon. Si mince, si léger, que je n'ai eu aucune peine à le soulever avec moi jusque sur le matelas.

Et ça a été le déclic, nos bouches se sont pressées, nos langues ont envahi l'autre, se sont caressées, cajolées, autant que nos mains le faisaient de concert. On s'est déshabillés mutuellement sans jamais que nos bouches ne se séparent. Et j'aime tellement sa bouche!

OOOOooooOOOOooooOOOO

On s'embrassait, c'était bon, meilleur que n'importe quel plat que je pourrais cuisiner, j'adorais sa bouche. Nos mains découvraient l'autre, la peau qu'on n'avait jamais osé toucher, la tendresse qu'on n'avait jamais eu le cran de se donner. Nos érections se frottaient dans un divin ballet, douceur et dureté. On partageait une chaleur, c'était doux comme les braises qui réchauffent les mains en hiver, puis le feu grandissait, attisé par nos souffles mélangés, on se consumait.

De nous serrer l'un contre l'autre, il s'est retrouvé sur moi, me recouvrant tout entier sans pour autant peser sur moi, il y veillait. Puis sa bouche a délaissé la mienne, a glissé, couru partout sur moi. Cette bouche douce, ces caresses humides m'essoufflaient déjà. Ce fut bien pire quand elle a joué avec mon sexe tendu, j'ai gémi quand elle l'a englouti mais je m'en foutais, je n'avais plus rien à cacher. C'était si bon, au bord de jouir à chaque mouvement mais je luttais, je voulais que ça dure, indéfiniment. Et je ne me lassais pas de caresser ses cheveux, un geste anodin mais qui comptait alors. J'étais tenté de bouger mes hanches, de tenir sa tête, de m'enfoncer dans sa gorge mais je me retenais, j'hésitais, je luttais, encore.

Zoro était doux, c'était bon mais je voulais qu'il soit lui. Si je pouvais me laisser aller à gémir entre ses bras, il le pouvait aussi. Il pouvait tout, je lui donnais tout, lui offrais tout.

J'ai juste poussé sur une de mes jambes pour le repousser, brutalement. Il a eu l'air inquiet une seconde, je lui ai souri et l'ai embrassé. Et comme lui, j'ai goûté sa peau de miel, l'ai léchée, mordillée, de sa bouche, à son ventre, à ses cuisses. Puis j'ai pris son sexe fermement entre mes doigts et l'ai sucé avec gourmandise. Je découvrais ce que c'était, je ne l'avais jamais fait. J'étais peut-être maladroit, flirtant avec la nausée quand j'allais trop vite, trop loin mais j'y prenais du plaisir alors que son souffle rauque rythmait mes assauts.

Et pendant que je suçais, le caressais de ma langue, un de ses doigts est venu flatter mes entrailles. Mon corps ondulait tout seul, ma bouche courait le long de sa hampe, mes reins poursuivaient ces doigts inquisiteurs. C'était trop.

Je lui ai échappé encore une fois. Puis suis revenu, assis sur lui et me suis empalé de moi-même sur cette érection dure et brûlante. J'ai bougé aussitôt, ignorant la douleur, cherchant plus, toujours plus de plaisir et avoir mal y contribuait, les deux sensations se dissolvaient l'une dans l'autre d'une façon indescriptible. Je le regardais, accroché à mes hanches, qu'il était beau ainsi sous moi, mes bras tendus appuyés contre son torse. Je dirigeais, il suivait. Toujours cette retenue. Je perdais le rythme, je n'en pouvais plus et il se retenait. Ce soir, il n'y avait aucun défi entre nous et je crois que ça nous manquait pour que ce soit parfait.

« Marimo, on joue... à celui qui tient... le plus longtemps? »

Il a ressorti son sourire en coin, carnassier, comme s'il allait me dévorer. Et je n'attendais que ça.

Il l'a presque fait, tiré mon visage à lui et mordu ma lèvre, j'ai poussé un grognement aussi douloureux qu'excité. Et il a juste ri en léchant du bout de sa langue une infime goutte de sang.

Un mouvement et j'étais sous lui, prisonnier sous son poids, il se déhanchait vite. Puis s'est arrêté, redressé à bout de bras, enlacé nos doigts de chaque côté de ma tête. Et il est presque sorti. Il est revenu brutalement, me faisant glisser sur les draps sans que je puisse me retenir à autre chose qu'à lui. Et il a recommencé. Lentement, furieusement, ma voix vibrait à chacun de ses assauts. Et à chaque passage, il me déclenchait des sensations vertigineuses, incroyables, sans même toucher mon membre. Puis il s'est à nouveau allongé sur moi, lâché mes mains, emprisonné mon corps de ses bras, collé à moi. Son visage tout près du mien sans pourtant l'effleurer, il me regardait, épiait chacune de mes réactions, j'en faisais tout autant, le geste le plus impudique que nous puissions avoir. Et il a repris un rythme plus rapide, continu.

J'ai accroché mes jambes à sa taille, mes mains à ses épaules alors qu'il me pénétrait vite et fort, sans temps mort. Et plus le plaisir enflait, plus il me semblait que j'étais fait de chiffons et lui d'acier. Il allait et venait en moi, encore et encore et je luttais. Pas maintenant, pas encore.

« Encore Zoro... »

Je l'encourageais, je trichais, notre petit jeu à qui perd gagne. Ma voix lui disait de céder le premier, ses gestes me criaient que ce serait tout le contraire.

L'orgasme était là, tout près, il me brûlait les reins, me faisait fermer les yeux. Mais je ne voulais pas, je voulais le voir, m'accrocher à ses iris émeraudes qui ne me quittaient pas. Mon sexe frotté entre nos deux ventres palpitait, cherchait la délivrance. J'ai ouvert la bouche à la recherche d'un second souffle et alors, la langue de Zoro est venue l'envahir. Et c'était comme s'il me pénétrait deux fois, une sensation désastreuse pour mon ego mais tellement puissante que j'ai joui comme jamais, me répandant entre nous par saccades. Je me suis cambré, contracté tout mon corps, il a avalé mon cri puis juste dit, tout contre ma bouche:

« Sanji... »

Mon prénom. J'ai senti sa semence à l'intérieur de moi, un jet chaud qui a sublimé mon extase. On est restés tremblants, à bout de souffle pendant un moment, nos cœurs battaient trop vite, trop fort, au même rythme, à la limite de la rupture. Zoro a amorcé un mouvement.

« Non, te retire pas, reste. »

J'ai resserré mes bras autour de lui, je voulais qu'il reste en moi, longtemps, toujours. Ici, il n'était qu'à moi, sans faux-semblants, on était deux, on était un. Et on est restés ainsi un long moment, jusqu'à ce qu'une douce torpeur s'empare de nous.

« Tu dors là ce soir, Blondinet.

- Ben...

- C'était pas une question. »

Zoro s'est soudain échappé, je me suis senti vide l'espace d'un instant mais il a seulement tiré les couvertures et on s'est blottis l'un contre l'autre, nos corps moites et souillés de semence délicieusement emmêlés. Je l'ai embrassé, doucement, juste la pointe de ma langue qui redessinait ses lèvres, celles qui me souriaient. Et j'ai juste niché mon nez dans son cou pour le respirer alors que sa main flattait lentement mes cheveux.

Le sommeil est venu, la lutte était finie.

OOOOooooOOOOooooOOOO

Ce jour-là, j'étais seul à l'arrière du bateau, je caressais doucement le manche du Wadô.

Je l'ai trouvé, Kuina. Pour toi, je deviendrai le meilleur sabreur du monde, pour lui, je serai tout le reste. Alors, même si tu dois attendre un peu plus longtemps que prévu, pardonne-moi. Mais il passera avant notre rêve, c'est comme ça, j'y peux rien.

OOOOooooOOOOooooOOOO

Ce jour-là, j'ai rejoint Zoro à l'arrière du bateau. Il semblait bien pensif alors. J'ai failli faire demi-tour mais non, on partageait tout, même le pire, on s'était d'ailleurs envoyés quelques coups et insultes un peu plus tôt, notre routine. Alors j'ai juste entouré sa taille de mes bras et collé ma tête contre sa nuque.

Je continuerai de chercher l'océan légendaire mais All Blue, mon rêve, je l'ai trouvé. Du bleu, il est passé au vert. All Green? Trop con ce nom! Mais... le vert est devenu mon horizon.

OOOOooooOOOOooooOOOO

Le vent claque dans les voiles, le Sunny fend les flots, l'écume blanche flotte dans les airs, retombe dans des milliers de gouttelettes dans le vaste océan. On a la Marine aux trousses, on sourit. Si la mort se pointe, on se contentera de lui dire ''pas aujourd'hui''. Parce qu'on a mieux à faire. Parce qu'on doit s'aimer. Parce que nous parlons d'une même voix.

Parce que nous sommes devenus ''nous'', nous en sommes là...

FIN


Arf, c'est fini, j'aurais bien tenté encore une dizaine de chapitres mais bon, il faut savoir s'arrêter avant de trop en faire.

Texte qui oscille entre violence et douceur; mais parfois, les sentiments sont bien plus violents que les actes, elle n'est pas forcément là où l'on croit.

Nous sommes ce que nous sommes devenus, le passé nous forge, nous sépare, nous rapproche; j'espère que ça vous a plu, la vie n'est ni noire ni blanche, juste un dégradé de gris...

Voilà mes copinettes, cette fic est pour vous, en attendant un autre cadeau bien plus léger.^^

Merci et une review fait toujours plaisir...