Chap. 8 :

Charlie était assis sur son lit, il tenait entre ses mains son dernier livre, celui où il développait pour un large public sa formule qui mesurait l'amitié. La formule qu'il avait appliquée à Colby avant d'être sûr qu'il était effectivement de leur côté malgré son arrestation pour haute trahison. Il s'en voulait de ne pas avoir su que Colby ne mentait pas, et il lui en voulait de ne jamais lui avoir parlé de cette mission même s'il savait au fond de lui qu'il n'en avait pas le droit.

Les mathématiques avaient eu raison ce jour là, elles avaient toujours raison, alors pourquoi avaient-elles menti en ce qui concernait son futur. Peut être comme Don l'avait dit, parce qu'elles ne prenaient pas en compte l'amour.

Les coups frappés doucement à sa porte le firent sursauter. Ça devait être son père qui s'inquiétait pour lui, encore. « Entre. Colby ? Comment tu es rentré ? »

« Salut Charlie, c'est ton père qui m'a ouvert. On peut parler ? »

« Bien sûr, assieds-toi. De quoi tu veux qu'on parle ? »

Colby resta debout, Charlie se rassit sur son lit, juste devant lui.

« Je sais pas trop, de toi. Pourquoi est ce que tu as laissé tomber les maths ? »

« Parce qu'elles m'ont menti. »

« Je sais déjà ça, Don me l'a dit. Mais je pense que ce n'est pas tout, dis moi Charlie ? »

« Tu as parlé à Don. »

« Oui, à ton père aussi. Ils sont inquiets pour toi, et moi aussi. Alors ? »

« C'est un peu stupide, mais je me disais que s'il fallait que je refasse ma vie autant tout changer. Et puis, je savais, ou plutôt j'espérais que tu viendrais. »

Colby ne savait pas quoi répondre. Il avait bien sûr envisagé ça, que Charlie ne l'ai fait que pour le faire réagir, mais il ne l'avait pas retenu comme une raison possible. Mais c'était logique après tout, Charlie fonctionnait encore comme un enfant dans tellement de domaines. Charlie faisait un caprice en se rebellant contre tout ce qui fait ce qu'il est, parce qu'il doutait et pour attirer l'attention.

« D'accord Charlie, mais il y a des choses dans la vie auxquelles on ne peut pas tourner le dos. Ton don en est une. L'amour en est une autre aussi. »

Colby s'approcha doucement, il s'assit à coté de lui et lui prit la main. Charlie leva les yeux vers lui, et l'embrassa. Il avait attendu ce moment depuis tellement de temps. Lorsqu'ils se séparèrent, Colby vu qu'il avait les yeux un peu humides, alors il serra Charlie dans ses bras. Puis il recommença à l'embrasser, il posa sa main sur la hanche de Charlie et la fit remonter vers son tee-shirt, doucement pour apprécier chacun de ses gestes, mais aussi pour laisser le temps à celui-ci de dire non s'il ne voulait pas le suivre dans cette voie. Mais Charlie trouvait la voie en question très intéressante, et décida pour sa part de ne pas y aller par quatre chemins. Il enleva à Colby sa chemise, puis son tee-shirt, puis le sien.

« On a tout notre temps Charlie, calme toi. »

« T'avais qu'à pas commencer. »

Amusé, Colby décida donc de s'attaquer aux choses sérieuses. Alors que Charlie s'allongeait sur le lit, Colby commençait à défaire son pantalon, tout en continuant à l'embrasser. Mais c'était sans compter sur le téléphone de Colby qui choisit ce moment pour rappeler aux deux hommes la présence d'un monde extérieur. Colby se leva, regarda l'appelant et décrocha. Il acquiesça deux ou trois fois à son interlocuteur avant de raccrocher.

« C'était Don, on a une affaire. Je suis désolé Charlie, il faut que j'y aille. »

« Tu ne vas pas changer d'avis ? »

« Non, j'en ai pas l'intention. »

« Alors c'est bon. C'est pas comme si c'était la première fois que ça arrive »

Non, ce n'était pas la première fois que le boulot les interrompait, mais d'habitude Charlie finissait par le rejoindre. Alors qu'aujourd'hui, ça ne serait pas le cas.

« Une dernière chose Charlie, demain, tu as intérêt à aller à la fac assurer tes cours ! »

« J'irai si tu m'embrasses encore avant de partir. »

Colby avait fini de se rhabiller. Il l'embrassa et partit. De son côté, Charlie prit son temps pour redescendre dans le salon où son père regardait la télé.

« J'en déduis par ton sourire que les choses se sont arrangées. »

« Oui, les choses se sont arrangées papa. Je suis désolé d'avoir été si peu agréable à vivre ces dernières semaines. »

« C'est oublié, à condition que tu invites Colby à manger ici ce week end, on fera un barbecue. Il est temps que j'apprenne à vraiment le connaître parce que quelque chose me dit qu'il va passer beaucoup de temps ici. »

Epilogue :

Trois mois avait passé depuis la réconciliation entre Colby et Charlie, trois mois sans aucun nuage dans leur couple. Alors ils avaient compris que cette fois, c'était la bonne. Ils avaient fini par laisser leurs doutes de côté, et s'étaient investis à fond dans leur relation. Et puis, on leur avait mis la pression aussi. On, c'était à peu près tout le monde : Alan et Don, David à qui Colby avait fini par dire la vérité, et Larry qui avait accepté, en philosophant sur la rencontre entre les étoiles.

Aujourd'hui, tout ce petit monde était réuni chez les Eppes. Don avait décidé d'organiser un repas pour son anniversaire et il avait invité tout le monde chez son frère prétextant que son appartement était trop petit. Ce qui n'était pas faux en même temps.

Ils étaient tous réunis dans la salle à manger, Don revenait de la cuisine avec du champagne pour tout le monde. Ils prirent tous une coupe et trinquèrent à l'anniversaire de Don et à la réalisation de tous ses vœux de bonheur, à lui et à tous ses invités. Charlie se rapprocha de Colby, il voulait le sentir près de lui alors qu'il souhaitait une vie heureuse avec son amant. Il sentit la main de Colby se glisser dans la sienne. C'était la première marque d'affection de Colby en public, et Charlie sentit à ce moment que son vœu s'était déjà réalisé.