Attention, rien ne m'appartient. Les personnages appartiennent à J.K Rowlings et l'histoire à DragonLight

Résumé: En mission dans le passé pour Dumbledore, Harry voit son amant sous un nouveau jour, celui de professeur.

Ratings : R

Correctrice : AnthaRosa et Griselle. N'oubliez pas de les remercier pour leur travail. Sans elles, la fic ne serait pas aussi lisible.

Attention, c'est un slash: SS/HP

Les passages NC17 ne seront pas postés sur ce site mais hp fanfiction. L'adresse est dans ma bio.

une fic ancienne, qui ne prend en compte que les 4 premiers tomes. DragonLight a republié la fic sur son site récemment. Les 16 premiers chapitres ont été modifiées. Je traduis cette dernière version.

Chapitre un: En arrière et en avant

Harry ne savait pas comment il avait pu laisser Albus le persuader de faire ça. Il ne voulait pas être là. Il regardait les élèves rassemblés devant lui qui se tortillaient nerveusement sur leurs sièges tout en évitant son regard. L'effet qu'il avait sur ces élèves, qui n'avaient pas de préjugés par rapport à qui il était, le rendait de bonne humeur. Severus serait fier.

Il se dégagea du mur contre lequel il s'était appuyé en attendant que ses élèves entrent et s'asseyent. Il passa devant la fenêtre et remarqua que quelques élèves détournèrent le regard ou ouvrirent la bouche en un halètement silencieux lorsque la lumière frappait la dague qu'il gardait sur sa cuisse. Il s'appuya contre son bureau et prit sa baguette, la faisant rouler facilement entre ses doigts devant la classe.

Il se demanda si certains d'entre eux voyaient des similitudes entre leur camarade de classe James Potter et lui. Il en doutait ; après tout, il avait laissé pousser ses cheveux au cours des ans et avait acquis d'autres cicatrices, en plus de celle sur son front, qui modifiaient ses traits. Mais le changement physique le plus important s'était produit quand il s'était débarrassé de ses lunettes. Il ne devrait pas trop s'inquiéter ; les gens ne voient que ce qu'ils veulent voir, et, s'il fallait en croire son parrain, il n'était plus la copie conforme de son père et était maintenant un mélange entre ses parents.

Il s'obligea à se détendre. Il se tourna pour s'occuper de sa classe et commencer.

« Je suis Octavian Tyler, votre nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal. » Harry s'arrêta et regarda à nouveau autour de la salle. « Vous êtes les sixièmes années Gryffondors et Serpentards, est-ce que je me trompe ? »

Le silence autour de la salle confirma sa présomption : aucune réponse n'allait être donnée. Il regarda la classe. « Est-ce que je me trompe, M. Black, ou est-ce que la conversation que vous entretenez avec M. Potter est trop importante pour que vous vous donniez la peine de me répondre ? »

Il avait été curieux de rencontrer son père et son parrain, il attendait même avec impatience de les voir, encore élèves, mais ils n'étaient pas là la nuit précédente lors de la cérémonie d'ouverture. Il avait entendu MacGonagall parler à Flitwick d'une moto volante et d'une arrivée retardée… Il repoussa ses pensées et concentra son attention sur le jeune Sirius. Le souvenir le rapprochait trop de chez lui, de son propre temps à Poudlard et il avait suffisamment le mal du pays sans avoir à y penser un peu plus.

« Non monsieur. Je veux dire oui, monsieur. Attendez, je veux dire non monsieur. » Tous les Serpentards et une bonne partie des Gryffondors rirent doucement.

Harry leur demanda de se calmer. « Et bien, est-ce un oui ou un non ? »

Sirius jeta un coup d'œil vers Remus qui détourna le regard. « Quelle est la question déjà ? »

Un rire étranglé venant de l'autre côté de la salle attira son attention. « M. Snape, pouvez-vous me dire, ce qu'il y a de si drôle ? »

« Rien monsieur. » Suivit un sourire en coin dirigé vers Sirius.

« Et bien, maintenant que c'est arrangé, voyons comment vous allez vous asseoir. »

Un grognement unanime salua cette déclaration.

« Je suis content de savoir que vous approuvez. Très bien, que chacun prenne ses affaires et se déplace de l'autre côté de la salle. M. Black, pourquoi ne prenez-vous pas le siège central sur la table devant moi ? M. Snape, le siège à sa droite. » Il continua à placer les Gryffondors et les Serpentards jusqu'à ce que la classe deviennent un échiquier Gryffondor-Serpentard. Au cours des ans, il avait découvert que cet arrangement était le moyen le plus facile de maintenir le contrôle sur sa classe.

« J'ai entendu parler de cette classe par les autres professeurs. Je vous préviens, je ne supporterai aucune mauvaise conduite. Pendant que vous êtes en cours, vous écoutez. Ce que je vous apprends pourrait bien un jour, vous sauver la vie. Il n'y aura pas de blagues. » Harry regarda avec des yeux noirs les quatre maraudeurs. « Aucun commentaire sournois. » Son regard se déplaça vers Snape. « Et je veux que vous participiez tous. Les devoirs seront donnés pour une raison. Aucun essai ne sera inutile. J'en ai fait beaucoup trop pendant ma propre scolarité et je refuse de répéter cet effort inutile » Il fit le tour de la classe des yeux. « La dernière chose que vous devez savoir est que je ne tolérerai aucun préjugés dû aux Maisons. Si j'en entends parler, une punition appropriée suivra. Suivez les règles et nous nous entendrons bien. »

« Le prochain travail sera une petite révision. » Il se tourna vers le tableau pour écrire. « Qui peut me dire ce que sont les épouvantards ? » Sans regarder les élèves, il appela, « M. Lupin, pouvez-vous nous éclairer sur le sujet, s'il vous plait. »

Hpsshpss

« C'est un vrai démon. Il m'a fait asseoir à côté de Snape. » Sirius donna un coup un coup de fourchette dans son rôti.

« Et bien peut-être que si tu n'avais pas parlé pendant les cinq premières minutes du cours il ne l'aurait pas fait, Sirius. »

« Oh tais-toi Remus. »

« Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi tout le monde semble marcher sur des oeufs quand il est là. » Dit James en regardant Peter et Remus.

« Tu…Tu veux dire que tu n'as … pas entendu? »

« Entendu quoi, Peter? »

Une voix coupante, venant de l'autre côté de la table répondit. « La nuit dernière, lors de la cérémonie de bienvenu Lucius a fait trébucher un première année Poufsouffle qui allait s'asseoir après avoir été réparti. Quand il s'est finalement relevé, Lucius l'a fait à nouveau trébucher. Nous avons ensuite vu une dague enfoncée dans la table, à quelques centimètres de la main de Lucius. Le professeur Tyler se tenait au-dessus de lui. Je n'avais jamais vu un professeur aussi en colère, ce qui ne peut pas être bon signe quant à son caractère puisque c'était relativement discret. Il a donné une détention à Lucius : tous les week-ends pendant un mois. » Lily plissa les yeux. « Bien entendu, si vous n'étiez pas en train de profiter des joies de la moto, vous l'auriez su. »

James et Sirius levèrent les yeux vers la Grande Table. Le professeur Tyler était assis à côté de Dumbledore, riant à une blague que le vieux sorcier avait dû lui raconter.

« En es-tu sûre Evans ? »

« Absolument. N'ai-je pas raison, Remus? »

Ils regardèrent Remus qui hocha la tête tout en mâchant, puis leurs yeux oscillèrent vers la table des Serpentards où le septième année Lucius discutait avec Snape, puis vers la Grande Table. Ils virent le professeur Tyler les regarder d'un air entendu.

James évita rapidement ses yeux et retourna son attention à son assiette. « Merde. »

« Exactement ce que je pense, » Marmonna Sirius.

Hpsshpss

Harry regarda la table des Gryffondors. Son père et Sirius devaient avoir entendu parler de ce qu'il s'était passé lors de la cérémonie de bienvenu, s'il en jugeait par l'expression de leur visage. Il ne put contenir un petit frisson de plaisir à cette pensée. Il connaissait tous leurs trucs et n'allait pas les laisser s'en servir. Après tout il devait lui-aussi s'amuser.

« Alors, Octavian, pourquoi ne me parlez-vous pas un peu plus de chez vous? »

Harry détacha son regard du groupe assis à la table des Gryffondors. « Je vous ai déjà dit tout ce que je pouvais, Albus. Je suis certain que le directeur de mon ancien établissement, vous a dit ce que vous aviez besoin de savoir dans sa lettre. » Il sourit. « Alors arrêtez d'être un vilain fouineur monsieur le directeur. »

« Et cette cicatrice ? »

Les doigts de Harry cherchèrent immédiatement la cicatrice sur son front.

« Non, pas celle-ci, l'autre. » Albus lui désigna une cicatrice qui commençait sur sa joue droite et disparaissait sous le col de sa chemise.

« Une blessure de guerre. Ce n'est pas un souvenir particulièrement agréable. J'ai dû tenter de désarmer mon adversaire qui avait un couteau. Ce n'était pas très profond et ça n'aurait pas dû laisser une telle cicatrice, mais comme j'ai de la chance, le couteau avait été vilainement ensorcelé pour que la plaie ne guérisse pas correctement. »

« Et bien, je pense que ça vous donne l'air d 'être une fripouille. » Albus se rapprocha et baissa la voix. « Elle doit être assez utile avec les gentes dames. » Il haussa un sourcil broussailleux plusieurs fois.

Harry s'étouffa avec son jus de citrouille, les yeux écarquillés. « En fait non. Et je ne le voudrais pas. »

L'espace d'un instant, Albus le regarda simplement puis, un petit sourire trouva son chemin jusqu'à son visage et ses yeux s'illuminèrent d'un air malicieux. « Alors je ne dois pas prévenir les membres féminins de mon personnel. Juste les hommes. » Albus s'arrêta. « Essayez de vous contrôler autour de moi, Octavian. »

Harry fit tomber son verre, le liquide se déversant sur la table. Les membres du personnel, le regardèrent avec curiosité alors qu'il marmonnait dans sa barbe quelque chose contre les directeurs énervants et les mauvaises blagues. Albus éclata de rire alors qu'il se levait pour quitter la Grande Salle.

Hpsshpss

S'adossant contre sa chaise, Harry gigotait, jouant avec une longue ficelle se trouvant sur le revers de sa chemise. Albus l'avait laissé seul dans son bureau vingt minutes auparavant pour s'occuper de la 'situation'. Après réflexion, il se dit qu'Albus l'avait peut-être observé, cherchant des signes prouvant qu'il n'était pas celui qu'il prétendait être. Puisque c'était exactement le cas, Harry n'avait pas l'intention de donner au directeur plus de raison de creuser le sujet.

Harry sortit sa dague, coupa la ficelle, l'enroula autour de son doigt et observa la circulation du sang cesser, faisant virer son doigt au rouge, avant de le libérer. Il dut répéter ce geste plusieurs fois avant qu'Albus n'ouvre la porte et ne reprenne leur 'réunion'.

« Est-ce que j'ai réussi le test, monsieur le directeur? »

Des yeux bleus plissés rencontrèrent les siens. « Je ne sais pas de quoi vous parlez, mon garçon. »

« Bien sûr. Je crois que nous parlions des véritables raisons qui m'ont conduit ici. »

Albus acquiesça. « Le parchemin. La lettre de mon frère dit que vous êtes Fourchlangue, une caractéristique rare. »

« Je l'ai trouvé utile en certaines occasions. »

« Pouvez-vous le lire? »

Harry haussa les épaules. « Je n'ai jamais essayé. En fait, je n'ai jamais vu cette langue écrite. »

Albus sortit un rouleau de parchemin de sa manche et le tendit à Harry. « Une sélection prise au hasard de ce que nous pensons être des paragraphes. Pouvez-vous en tirer quelque chose ? Copié à la main et non par magie, si ça fait une différence. »

Harry le déroula et regarda les symboles semblables à ceux des reptiles, serpentant le long de la page.

« Puis-je avoir une plume? »

Albus acquiesça et lui en donna une, une expression pensive sur le visage.

Harry tourna le parchemin, dessina un serpent au milieu. Des repères visuels l'aidaient toujours à se concentrer. « L'herbe est verte et la vie est courte. » Cela semblait assez serpent. Le son glissa sur sa langue et alors qu'il y pensait encore, ses pensées toujours concentrées sur les serpents, il se mit à écrire ce qu'il espérait être une même phrase.

Il baissa les yeux et vit que les symboles les tremblants ressemblaient vaguement à ceux qui se trouvaient de l'autre côté. Il tourna le papier dans l'autre sens pour identifier des symboles similaires. Après une minute, il pensa reconnaître, le 'le', mais il pouvait se tromper. Les nombreuses déclinaisons de cette langue n'avaient jamais été son point fort. Dans le passé il avait toujours compté sur Severus ou sur le directeur pour d'obscures traductions et il était étrange de voir leurs positions renversées.

Le Albus de son temps n'avait pas dit que ce serait facile, mais à quoi s'était-il attendu ?

Regardant fixement ce qu'il pensait être le 'le', il essaya d'obliger la part de son esprit qui 'connaissait' le Fourchlangue à prendre le dessus.

« La se… Je pense qu'il est dit 'la semaine.' J'ai besoin de plus de temps. » Soupirant, Harry posa le parchemin sur ses genoux et regarda Albus. Son visage était un masque de politesse. Un masque qu'il l'avait vu revêtir de nombreuses fois en présence d'étrangers.

Albus acquiesça. « Je m'y attendais. Ca aurait été bien si vous aviez pu simplement regarder et lire, mais je suppose que c'était trop demander... J'en parlerai à mes collègues pour voir ce qu'ils veulent faire. Je vous le rendrai dans les prochains jours, Octavian. »

Harry acquiesça. Il se leva et se dirigea vers la porte. Il espérait avoir donné une interprétation convenable de parti neutre qui ne cherche pas le profit et s'il avait de la chance, l'Ordre de cette époque lui ferait confiance et lui donnerait accès à ce dont il avait besoin. C'était une mission qu'il n'avait pas envie de rater.

Hpsshpsshpss

Futur

« Souviens-toi, tu ne peux rien changer. Tu ne peux prévenir ni tes parents, ni Sirius ni Severus. Tu vas là-bas pour travailler avec l'Ordre du passé et enseigner. Je crois que nous avons vu ce que tu pouvais dire à mon moi passé. Comprends-tu, Harry ? »

Harry regarda le directeur se diriger vers son phœnix posé sur son perchoir. « Oui, Albus. Nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises. »

« Tu pars parce que l'Ordre a besoin d'une personne capable traduire le Fourchlangue et je me souviens d'un M. Tyler- qui te ressemblait énormément- et qui pouvait le faire. »

« Je sais, Albus. » Ses yeux le suivirent vers la fenêtre.

« Sirius ou Severus viendront te voir une fois par mois. Ils s'assureront que tu as tout ce qu'il te faut. »

« Très bien, Albus. »

Une fois de plus, Albus retourna vers le perchoir du phœnix. « Souviens-toi, tu ne peux pas t'opposer ouvertement au Seigneur des Ténèbres. Reste loin de lui à tout prix. Et n'oublie pas de donner l'impression que tu es neutre, à tous sauf à l'Ordre. Tu accepteras de garder leurs secrets. Tu n'es d'aucun côté dans la guerre du passé, du moins aux yeux du monde extérieur. »

« Oui, Albus. »

Neuf pas vers la fenêtre. « Ce qui veut dire que tu ne peux pas t'engager dans un côté. Tu ne peux pas favoriser une maison par rapport à une autre. »

« Comme si je le faisais maintenant. »

Albus s'arrêta à mi-chemin de Fumfseck pour regarder le jeune homme de 25 ans assis calmement sur une chaise près du feu, l'observant faire les cent pas. « C'est vrai, à la fin de ta sixième année, tu as cessé de tolérer les préjugés inter-maison. Pas même ceux de ta propre maison. » Albus reprit son chemin vers le perchoir.

« Severus dit que j'ai eu le paradigme d'un changement lorsque Drago a bloqué ce sort qui devait me toucher dans le dos. Personnellement, j'aime les mots courts et je préfère dire, 'Je me suis rendu compte de mes erreurs. » Harry soupira. « Albus, vous n'avez pas à vous inquiéter. Je sais que les choses arrivent pour une raison. Et même si d'horribles choses se passent maintenant, je sais que ça pourrait être pire si je les change. De plus, malgré les pertes et la douleur, je suis heureux de la vie que je mène. Je ne veux rien changer. »

Albus acquiesça.

« Est-ce tout? »

Albus allait acquiescer, mais s'arrêta et secoua la tête. Soupirant, Harry s'affaissa sur la douce chaise.

« Encore une chose. »

Harry haussa son sourcil dans une imitation de Severus.

« Ne fais pas de proposition aux élèves. »

Harry éclata de rire. « Et l'inverse ? Si un élève me fait des propositions ? »

« Harry! »

« Très bien, j'ai compris. Pas touche aux élèves. »

Harry se leva et se dirigea vers la porte. Alors qu'il allait atteindre la poignée, le directeur l'appela une fois de plus. « Harry, détends-toi et profites de ton séjour là-bas. Observe les personnes qui te sont chères avant que la guerre ne les change. Ce sont presque des vacances. »

« Oui Albus. » Harry sortit, descendit les escaliers et fut de l'autre côté de la gargouille avant de s'apercevoir qu'il devrait à nouveau enseigner les Forces du Mal. Il pensait s'être débarrassé de ce poste deux ans auparavant. Il soupira et continua son chemin vers la salle d'Etudes Moldues où ses élèves attendaient leur tardif professeur.

Hpsshpss

Ce soir-là, Harry se rendit dans la salle de potions dans laquelle il trouva Severus donnant un cours privé à deux élèves. Harry suivit le mouvement des longs doigts élégants errants au-dessus de chaque ingrédient pendant qu'il expliquait leur but à une jeune fille assise à côté de lui. Lorsque Harry était élève, Severus n'aurait jamais considéré donner de cours particuliers sur le sujet. Les choses avaient changé. Harry avait appris ce que ces élèves venaient de comprendre ; le professeur Snape était vraiment un bien meilleur professeur lorsqu'il donnait des cours individuellement.

Harry attendit une pause avant de s'éclaircir la gorge. Le Serdaigle de septième année, que Sev avait pris sous son aile, façon de parler et qui recevait les cours de potions renforcées, leva la tête. « Bonjour, professeur Potter. »

« Bonsoir, M. Etynge. J'espère que je n'interromps pas votre expérience ? »

« Non monsieur. Je laissais simplement la potion refroidir avant de la mettre en bouteille. »

« Ah. C'est une étape importante. Je ne me rappelle pas du nombre de fioles et de becs que j'ai brisés parce que je n'ai pas laissé mes potions refroidir suffisamment longtemps. »

« 139 becs verseurs et 257 fioles. Et ce pendant les 7 ans qu'ont duré ton éducation. » Ces mots furent prononcés par la voix chaude d'un baryton, assis sur l'autre banc. La seconde année à qui il donnait des cours ricana en voyant l'expression de vertueuse indignation qui traversa le visage de Harry.

« Ce sera tout pour aujourd'hui, Ms Ackers. Nettoyez votre chaudron et allez-y. Je pense que vous serez capable de préparer la potion d'aujourd'hui de façon aussi irréprochable la semaine prochaine lors du cours pratique. »

« Oui professeur Snape. Merci. » La jeune fille se mit au travail.

« Je n'ai pas pu en détruire autant. Tu inventes. »

Un sourcil haussé fut sa seule réponse.

« Non, c'est impossible, professeur Snape. Je n'en ai certainement détruit que cinquante, au plus. »

« Souhaites-tu que je sorte mes archives, Potter? »

« Ca ira. Tu as probablement raison. C'est amusant, on aurait dit que c'était moins. »

« Bien sûr que j'ai raison, Potter »

« Oh oui, je continue à oublier, tu as toujours raison. »

« Eh bien, il est temps que tu reconnaisses ce fait. » Le septième année qui se mordait la lèvre, se mit à rire. « Qu'y a-t-il, M. Eytinge ? »

« Rien, professeur. » Le jeune homme mit en bouteille la potion qui fumait encore légèrement. Il en était à la troisième fiole lorsque la première se fêla.

« Comme je le disais, une étape très importante. » Harry se pencha vers l'un des plans de travail pendant que Eytinge devenait écarlate, Ackers gloussait et Snape avait des yeux noirs.

« M. Eytinge, je terminerai la mise en bouteille. Je suis certain que m'assister ne dérangera pas le professeur Potter. Son compte ne peut pas beaucoup empirer après tout. Et, Ms Ackers, je crois que vous avez été libérée. » Les deux élèves savaient reconnaître un ordre lorsqu'ils en entendaient un.

Harry s'avança vers Severus qui essuyait les restes de la potion dégoulinant de la fiole fêlée. Il prit le tissu des mains de Severus pour essuyer l'un des éviers.

« Je t'en tiens responsable. »

« Pour les fioles fêlées, je n'en attendais pas moins. Est-ce que l'on en rajoute deux ou trois à mon compte ? »

« Deux. »

« Ah. Comment se sont passés tes cours aujourd'hui? »

« Je deviens trop vieux pour ça. »

Harry haussa un sourcil en revenant vers le plan de travail pour mettre en bouteille la potion maintenant froide. « Vieux ? Sev, tu n'es pas vieux. Albus est vieux. »

« Albus nous survivra tous. »

« Je n'en doute pas, mais il est vieux. Tu es un enfant comparé à lui. »

« Et tu es un nouveau-né. »

« Severus.» Ce seul mot contenait toute la désapprobation nécessaire qu'Harry avait besoin de transmettre. Il ne voulait sous aucun prétexte avoir une autre dispute sur leur différence d'âge.

« Bien. »

« Bien. »

« Alors comme s'est passée ta journée? »

« J'ai eu une réunion avec Albus après le déjeuner. Il a dépassé l'heure. Encore. Quand je suis retourné dans ma salle de classe, c'était une catastrophe. J'ai promis aux fauteurs de trouble une détention avec toi; ils se sont rapidement calmés. Je ne peux pas surveiller leurs détentions après tout. Je pars demain. » Harry murmura les trois derniers mots et il n'était pas sûr que Severus les ait entendus jusqu'à ce qu'une fiole glisse de ses doigts, tombe sur le plan de travail et n'éclate.

Harry commença immédiatement à nettoyer le verre brisé et la potion renversée. « A cette vitesse, M. Etynge n'aura plus de potion. » Il remarqua que les phalanges de Severus étaient devenues blanches à force d'agripper la table, ses yeux fixaient un point sur le mur. « Dois-je les ajouter à mon compte ? » Harry s'arrêta. « Severus ? » Pas de réponse. « Sev ? » Harry se plaça derrière lui, entoura sa taille de ses bras et posa sa tête contre l'épaule de Severus. Sentant ses muscles se contracter, il recula.

« Demain? »

« Severus, tu le sais depuis un mois. Eh bien, presque un mois. Tu as assisté à presque toutes les réunions préparatoires. Tu me reverras dans trois ou quatre semaines. Ce n'est même pas très long. Tu viendras voir si je vais bien, et nous nous reverrons avant la fin du mois. Nous avons tout prévu. Pour toi, je ne serai parti qu'un mois. C'est moi qui dois rester dans le passé une année durant. Si une personne doit faire une crise d'angoisse à cause de la séparation, c'est moi. »

« Je vois que ton vocabulaire se développe convenablement. Et je ne fais absolument pas, une 'crise d'angoisse à cause de la séparation'. En fait, je suis plutôt content de ne plus avoir à supporter ton comportement infantile incessant. »

« Eh bien, je constate que tu es de meilleure humeur. Ne t'inquiète pas, tu auras toujours Sirius et Remus avec qui parler. » Severus le regarda avec des yeux noirs. « Je pensais que nous pourrions aller dîner aux Trois Balais ce soir. Juste nous deux. Pas de 'canins mités' pour nous tenir compagnie. Tu pourras me dire tout ce que je suis censé faire dans le passé. »

« Harry, tu sais que je ne peux pas. » La voix de Severus était coupante et exaspérée. Il se rendit compte que Severus devait être fatigué d'avoir sans cesse cette conversation avec lui.

« Je sais. » Harry prit le bras droit de Severus au-dessus du coude et le tira vers la porte. « Allons viens. En plus, ce sera la dernière fois que nous pourrons passer du temps ensemble avant un mois. »

Severus arracha son bras et marcha à côté de Harry.