Un grand merci à Pulcotinette pour la deuxième correction.


Mon cœur saigne

Je sais que tout est de ma faute. Et que si je n'avais pas fait le con et que j'avais écouté ses mises en garde, jamais rien de tout ça ne serait arrivé. Si je n'avais pas autant fait confiance à mon père et donné autant d'importance à ce qu'il attendait de moi, il serait encore là, auprès de moi… dans mes bras. Mais maintenant, alors qu'il est trop tard et qu'il gît là au sol, le corps inerte, je me rends compte que je n'aurais jamais dû l'écouter, elle.

Jamais je n'aurais dû les écouter. Mais je suis un lâche, un pauvre et misérable lâche. Je n'ai pas su résister à la pression familiale. Comme un mouton, j'ai fait ce qu'ils attendaient de moi : j'ai conduit l'homme que j'aimais à sa mort. Et lui, complètement aveuglé par son amour pour moi, il m'a suivi en souriant, droit vers l'échafaud, en oubliant toute prudence.

Je me laisse tomber au sol comme une masse près de lui, puis je prends sa tête et la pose sur mes genoux. Les larmes aux yeux, je plonge ma main dans sa tignasse indomptable et la caresse en fredonnant la petite mélodie qu'il avait l'habitude de chanter tout le temps, notamment après nos ébats. J'ai toujours aimé cet air, même si je n'arrêtais pas de lui dire le contraire de son vivant. Ma vision se trouble, mais je n'y fais pas attention. Je suis bien trop anéanti pour cela. Tout en pleurant silencieusement, je m'agrippe à son cadavre comme si ma vie en dépendait et le berce avec amour. Je lui murmure à quel point je l'aime et combien je suis désolé pour ce qui lui est arrivé.

Je lui promets de lui faire justice avant de le rejoindre. J'entends des bruits de pas qui s'approche : la peur au ventre, je me détache de lui et cours me cacher dans une petite alcôve se trouvant dans la grande salle de réunion du manoir. En retenant mon souffle, je vois deux des hommes du maître emporter le corps de mon amour loin de moi. Mon cœur est en miette. Je voudrais les arrêter et le reprendre, mais je ne peux pas.

Si je me montre devant eux, je signe mon arrêt de mort. Et je ne peux pas me permettre une telle chose ... Si je veux le venger, ils doivent tous croire que sa mort m'indiffère. S'ils découvrent que je suis venu le voir, ils sauront que ce n'est pas le cas. Je ne voudrais pas qu'ils comprennent trop tôt à quel point sa mort m'a atteint. Je m'essuie donc rageusement les yeux pour faire disparaître mes larmes.

Je me glisse en dehors de la salle de réunion en faisant attention à ne pas me faire remarquer. Alors que je me rends dans ma chambre, les souvenirs de notre première rencontre me viennent en mémoire. La première fois que j'ai posé mes yeux sur lui, j'ai été frappé par la beauté de son regard. Il était si profond, si lumineux ... Et même en étant caché derrière ses affreuses lunettes, il était captivant. Je crois que je suis tombé amoureux de son regard ce jour-là. J'aurais tout, absolument tout fait pour qu'il me regarde de nouveau. Je le voulais pour moi, pour moi seul ; à cette époque, j'étais bien trop jeune pour comprendre ce que cela voulait vraiment dire.

Maintenant je le sais. Lors de notre première rencontre, je ne savais pas qui il était, mais je l'ai rapidement découvert. C'était le garçon dont mon père n'arrêtait pas de parler à longueur de journée avec ses amis. En les écoutant parler en cachette, j'avais découvert qu'ils avaient plein de projets pour lui. Mais en ce temps-là, je n'avais pas bien compris la nature de ces projets. Maintenant, je le sais.

Si seulement je l'avais découvert plutôt. J'aurais pu lui éviter cette fin tragique. Non, je dois arrêter de mentir à moi-même ! Lui, il le savait. Il l'avait toujours su… et avait même tenté, à plusieurs reprises, de m'avertir. Mais je ne l'ai pas écouté. Et voilà le résultat ... Il en est mort. Mon cœur saigne à ce douloureux rappel. Des perles salées roulent traîtreusement sur mes joues, mais je ne peux les laisser s'écouler. Je serre donc fortement les dents pour empêcher mes larmes de couler un peu plus.

Je suis presque arrivé devant ma chambre, je dois tenir encore un peu. Je ne peux pas flancher. Plus qu'un couloir ... S'il avait été là avec moi, il m'aurait dit une connerie qui m'aurait fait rire et m'aurait fait oublier ma peine et ma souffrance ; mais il n'est plus là. Je me dépêche donc de franchir la distance qui me sépare de ma chambre. Tout en poursuivant mon chemin, les souvenirs me reviennent. Cette fois, je me remémore l'une de nombreuses disputes.

C'était deux mois avant notre premier baiser, nous étions en sixième année. Je faisais ma ronde tout en essayant désespérément de trouver un moyen de fuir le funeste destin qui m'attendait au terme de celle-ci. Je ne voulais pas devenir un meurtrier, je ne voulais pas m'incliner devant un monstre ! Je voulais que l'on me foute la paix. Je voulais que mes parents arrêtent de me pousser dans les griffes de leur maître. Je voulais tant de choses, mais je ne voyais pas comment les obtenir.

Je broyais du noir tout en parcourant les couloirs de Poudlard. Je me creusais la tête à la recherche d'une solution à ma situation, quand je suis entré en collision avec lui. Le choc m'avait fait tomber disgracieusement sur le sol. Un petit gémissement de douleur avait franchi mes lèvres, suivi de malédictions et de jurons. Je m'étais préparé à donner une leçon à la tête de tarentule qui venait de me rentrer dedans, quand, comme depuis ma première rencontre avec lui, mon regard a été happé par le sien. J'en avais perdu mes mots, pour une fois ; mais lui pas du tout.

_ Tu ne peux pas regarder où tu mets les pieds quand tu marches ?! M'avait-il dit avec colère.

_ C'est plutôt moi qui devrais te le demander, qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci ? je lui avais répondu en reprenant difficilement mes esprits.

Il s'en était suivi une dispute orageuse entre nous deux. Nous avions même failli en venir aux mains, mais l'approche du chat du concierge nous a arrêtés. Dans un même ensemble, nous nous étions réfugiés dans une des nombreuses salles de l'école en attendant que le chat et son propriétaire s'éloignent. La pièce dans laquelle nous avions trouvé refuge était très petite, ou plutôt encombrée d'un bazar monstre qui ne laissait qu'un espace exiguë pour se tenir.. Je ne sais comment cela était arrivé, mais à un moment donné, nous nous sommes retrouvés à seulement quelques centimètres l'un de l'autre. Nos souffles étaient tellement proche l'un de l'autre, que je n'aurais su dire quel était le mien. Cette nuit-là, nous avons failli nous embrasser, mais un bruit provenant de on ne sait où, nous a arrêté.

Après cette énième dispute et ce qui avait manqué de se passer entre nous deux, j'ai compris ce que je voulais de lui depuis que j'avais posé mes yeux sur lui. Je le voulais. Je le voulais en entier. Je voulais son corps. Je voulais son cœur. Je voulais son âme. Je voulais tout de lui. Et par-dessus tout, je voulais qu'il ait les mêmes envies que moi. Cette constatation faite, j'ai tout fait pour le faire mien, j'ai tout employé pour parvenir à mes fins. J'ai menti, rusé, volé et manipulé pour l'avoir. Cela a été extrêmement difficile, mais j'y suis parvenu après deux longs mois d'efforts. Je pense que je n'ai jamais lutté autant de toute ma vie pour avoir quelque chose … !

Ensuite, nous avons vécu notre passion comme s'il n'y avait rien ni personne d'autre sur terre, seulement nous deux. Nous étions devenu accroc l'un de l'autre. Nous ne pouvions plus rester éloignés plus de quelques heures sans nous toucher ou nous voir ; j'en étais venu à oublier l'épée de Damoclès qui pendait au-dessus de ma tête. Nos amis n'étaient pas très emballés par notre idylle, mais ils nous ont soutenus autant que possible. Ils nous ont aidés à cacher notre relation et étaient même parvenus à accepter le couple que nous formions. Enfin, c'est ce que je croyais ... Cette pensée me ramène à la réalité. Qui aurait cru que celle en qui j'avais le plus confiance me trahirait si cruellement ? Moi qui l'avais toujours considérée comme une amie, une sœur même ! Elle avait contribué à m'attirer dans le piège où nous venions de tomber. C'est elle qui m'a poussé à donner une chance à mes parents, ou plutôt à mon père pour être exact.

Je me rappelle encore d'elle me susurrant à l'oreille que mon père avait quitté son maître après mon départ et mon refus de le rejoindre. Celui-ci ne savait pas pourquoi j'avais tourné le dos à ma famille : il pensait que c'était parce que j'étais trop faible pour tuer et trop fier pour m'incliner devant quelqu'un. Heureusement pour moi, il n'est pas au courant de la réelle nature de ma relation avec le "Sauveur", sinon je serais déjà mort à cet instant.

Je n'ai pas peur de la mort. Je n'ai plus peur d'elle. Je l'appelle même avec ferveur ; mais pas maintenant. Je ne suis pas prêt à partir auprès de lui. Avant cela, je dois le venger ; et c'est seulement après ça que je pourrais le rejoindre. Je ne sais pas pourquoi elle n'a pas révélé ma relation à mon père et je m'en fiche royalement. Mais cette omission va me permettre de parvenir à mes fins.

J'arrive enfin dans ma chambre.

Elle est dans l'obscurité. Sans prendre la peine d'allumer la lumière, je me dirige de mémoire sur mon lit. Je m'étends dessus et me recroqueville sur moi-même. Là, dans l'obscurité et à l'abri des regards, je laisse ma peine éclater. Je pleure toutes les larmes de mon cœur en silence. J'ai mal, j'ai tellement mal, que je ne sais pas comment je fais pour ne pas perdre la raison. La douleur est presque physique. Je le veux. Je le voudrais là à mes côtés.

Je le voudrais là, allongé près de moi. Je le voudrais en moi. Je le veux tellement que c'en est insupportable. Je ne savais pas qu'un tel besoin était possible ... Je ne sais pas comment je parviens à m'endormir, mais j'y arrive pourtant. Je rêve. Je sais que c'est un rêve, car il est avec moi. Nous sommes tous les deux dans notre lit, dans ma chambre de préfet en chef.

Il est allongé sur moi. Ses lèvres sont sur les siennes et elles me dévorent avec passion et urgence comme toujours. Ses mains chaudes parcourent mon visage fiévreusement avant de disparaître dans mes cheveux pour les tirer en arrière afin de dégager mon visage. Il détache ses lèvres des miennes et plonge son incroyable regard dans le mien. Il m'observe intensément et dans ses yeux, je crois voir de l'adoration.

Brusquement, il reprend ma bouche et la ravage de baisers alors que ses mains s'égarent sur mon corps. Ses attouchements sont brûlants et enivrants. J'en ai le vertige. Le plaisir que j'éprouve en sentant les mains de mon amant sur mon corps nu est si fort que j'en verse des larmes. Il les fait disparaitre avec de tendres baisers.

- Chut, mon amour. Ne pleure plus. Tu sais que je n'aime te voir triste. Me dit-il.

- Ce ne sont pas des larmes de tristesse, lui dis-je en souriant, les yeux fermés.

- Alors, pourquoi ces larmes ?

- Parce que je t'aime avec une telle force, que j'aime tellement ce que tu me fais, et que mon corps n'a rien trouvé d'autre pour l'exprimer …

- Moi aussi je t'aime. Tu le sais ?

- Oui, je lui réponds tout sourire.

- Je serais prêt à tuer pour toi, et même à donner ma vie si tu me le demandais. C'est à ce point que je t'aime. Me dit-il avec sérieux. Je peux voir tout l'amour et le désir qu'il me porte dans ses yeux.

- Moi aussi, lui dis-je, le cœur serré par l'émotion.

- Embrasse-moi, mon amour. M'ordonne-t-il.

Je ne le fais pas attendre et je m'exécute. D'un geste preste, je renverse nos positions, me place au-dessus de lui et je me penche pour capturer ses lèvres dans un baiser passionné, désespéré et violent. J'ai faim et soif de lui. J'ai l'impression que si je ne le fais pas mien maintenant, je vais en mourir. Depuis notre mise en couple, je ne me sens vivre que quand je ne fais plus qu'un avec lui, quand je sens son corps contre le mien, quand je sens sa chaleur pénétrer mon âme. Mes mains parcourent son torse ferme et musclé, alors que ma bouche embrasse avec frénésie toutes les parcelles de peau à sa portée. Je commence par le cou, puis descend vers les épaules, le torse, avant de revenir à ses douces et délicieuses lèvres déjà rougies par nos premiers échanges.

Je le savoure comme un dessert sucré en le léchant avec lenteur avant de le dévorer avec des baisers sauvages tous plus brûlants les uns que les autres. Je le mords presque au sang tant je le veux. La puissance de mon désir pour lui me fait peur tant elle est forte : je ne veux faire plus qu'un avec lui. Je veux que nous ne formions plus qu'un seul être tous les deux. Il grogne sous la douleur que ma morsure lui procure. Pourtant, il ne s'éloigne pas. En fait, il me tend même son cou pour que je fasse la même chose. Je me penche vers lui, puis je ferme mes dents dans le creux de son cou. Je serre très fort avant de lécher la blessure que je viens de lui faire. Je prends ensuite une grande inspiration afin de respirer l'odeur de sa peau. J'aime son parfum, comme tout ce qui fait partie de lui.

Sans prévenir, il me renverse et se place entre mes jambes après les avoir écartées. Il reprend mes lèvres en grognant telle une bête. Sous ses assauts, j'enroule mes jambes autour de sa taille et me frotte à lui langoureusement. Le sentir si dur et si ferme contre moi, alors que son odeur et sa chaleur se répandent en moi, me procure un sentiment de puissance et d'invincibilité que je n'ai jamais connu avant lui. J'ai l'impression que je pourrais tout accomplir grâce à ça. Notre étreinte est sauvage, animale et ne laisse aucune place à la douceur. Nous sommes sous l'emprise d'une passion exigeante et dévorante, et elle demande à être assouvie. Nos peaux sont humides et brûlantes.

Il laisse sa bouche partir à la découverte de mon corps. Il joue un peu avec mes tétons avant de tracer une ligne humide en direction de mon entrejambe tendue à l'extrême. Sans faire d'arrêt, il le lèche minutieusement avant de le prendre en bouche. Je me tords et gémis sous le plaisir intense qu'il me procure. Je m'agrippe à lui désespérément en laissant s'échapper de ma bouche d'autres gémissements de bien-être. Mes bruits de contentement le font se relever et presser son désir contre le mien. Il est brûlant. Il se frotte lentement sur moi alors qu'une de ses mains va se perdre entre mes jambes et commence à me préparer pour l'accueillir.

Il se détache un instant de moi pour se saisir de sa baguette. Il lance un sort de protection et de lubrifiant sur nous avant de reprendre sa place et ses actions. Il me prépare soigneusement, car même si notre passion est sauvage, il ne veut pas me blesser. Ses préliminaires m'excitent encore plus ; mon corps brûlant se presse contre le sien, et j'ai l'impression que même lui peut entendre mon cœur tant celui-ci bat fort. Quand je suis prêt, il plonge en moi d'un coup sec. Je laisse échapper un petit cri de douleur. Il se stoppe le temps de m'habituer à lui avant de commencer à bouger, d'abord doucement, puis de plus en plus vite et fort. Je m'agrippe à ses hanches et je vais à sa rencontre à chaque fois. Le plaisir est si intense que je m'en mords les lèvres. Il me martèle en poussant des gémissements de plaisir. Tout en plongeant en moi, il reprend ma bouche.

Je sens qu'il ne va pas tarder, car il s'empare de mon désir et se met à le caresser à la même vitesse que ses allées et venues en moi. Il accélère la cadence de plus en plus. Je ne suis plus très loin, moi non plus. Soudain, la jouissance me fauche sans prévenir : je hurle mon plaisir en même temps que lui. Il s'effondre sur moi sans force. Je passe mes bras autour de lui alors qu'il me susurre combien il m'aime ... Et c'est sur ces tendres mots que je me réveille, et avec moi la douleur de sa perte. Je voudrais mourir.

Je me lève et me traîne dans la salle de bain. Il fait encore nuit. Je fais une petite toilette. Après m'être assuré qu'aucune trace de mes pleurs n'est visible, je me rends à la bibliothèque du manoir. Je voudrais m'assurer de l'exécution des sorts que je compte lancer dans quelques minutes. En me rendant dans la pièce, je repense à ce qui s'est déroulé plus tôt dans la soirée. Mais pour comprendre cet événement, il faut revenir un peu en arrière.

Après m'être mis en couple avec lui, j'ai fugué. Je me suis installé avec lui et son parrain dans la maison de celui-ci. Pour tout le monde, je fuyais mes parents qui voulaient me faire marquer. Ce n'était pas vraiment faux, ils rentraient également en ligne de compte.

À la fin de notre cinquième année, quand je suis retourné au manoir, mon père m'a annoncé avec fierté que j'allais être marqué durant les vacances, avec le reste de ma maison. Cette annonce m'a tellement horrifié que j'ai eu la bêtise de m'opposer à mon père et de lui dire ce que je pensais de son maître. Mon paternel n'a pas vraiment apprécié, et il m'a donc enfermé dans nos cachots pour me faire revenir à de meilleurs sentiments. Après deux semaines là-bas, je lui ai fait croire que je regrettais mes paroles.

Même s'il ne m'a pas complètement cru, il m'a laissé sortir. Je suis son fils tout de même, et j'ose espérer qu'il restait en son coeur un peu d'amour paternel. J'ai attendu une semaine avant de fuir le manoir en prétextant une visite à un ami. Je ne sais pas pourquoi ils ne m'ont pas donné d'escorte pour prévenir ma fuite. En fait, c'était le cas à l'époque, mais maintenant je sais pourquoi : parce que celle que je prenais pour une amie leur a fait croire que cela faisait partie d'un plan que j'avais mis en place pour capturer mon amant afin de le livrer au maître.

Elle me l'a dit juste après m'avoir annoncé sa mort. J'avais coupé le contact avec ma famille depuis plus d'un an, quand mon amie m'a parlé du désir de changement de camp de mes parents ainsi que de leur envie de renouer des relations avec moi. Au début, je n'y ai pas cru, mais comme je lui faisais confiance, j'ai fini par accepter de les revoir.

Mon amant a bien essayé de me dissuader de les rencontrer, mais mon désir de les retrouver a été bien plus fort. Il a donc insisté pour m'accompagner. J'ai tenté brièvement de le détourner de cette idée, mais il n'en a pas démordu. C'est donc à deux que nous nous sommes rendu au manoir familial. Ils nous ont accueillis avec le sourire ; nous avons partagé un repas dans la bonne humeur, et ils n'ont pas semblé être surpris lorsqu'Harry est apparu derrière moi. Cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille ... Nous n'étions que tous les quatre dans le manoir ; enfin c''est ce que je pensais. En fait, le manoir était rempli des partisans du maître de mes parents, le plus cinglé de tous les mages noirs de l'histoire : Voldemort.

À la fin du repas, mon père a voulu montrer quelque chose à mon amant. Quand j'ai voulu les suivre, ma mère m'en a empêché, et j'ai donc été obligé de les laisser partir seuls, sans moi. Une vingtaine de minutes après leur départ, Pansy, mon amie d'enfance, celle qui m'avait poussé à accepter l'invitation, celle que je considérais comme une sœur, est entré dans la salle à manger avec un groupe de Mangemorts.

Elle s'est avancée vers moi avec un sourire victorieux aux lèvres. La première chose qu'elle a dit en s'arrêtant devant fut : « Il est mort. Potter est mort. » Elle l'a dit avec une joie non feinte ; et dans sa voix, son nom si beau sonnait comme une insulte. Ensuite, elle m'a expliqué que j'avais joué mon rôle à la perfection : j'avais amené Harry au maître, comme je l'avais prévu depuis le début, et ainsi, Pansy m'a dit que je venais de prouver ma loyauté auprès du Lord. Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas m'écrouler sous l'avalanche de mots, mais j'y suis parvenu. J'étais comme déconnecté de la réalité : ce qu'elle me disait ne pouvait pas être vrai. Harry ne pouvait pas être mort ! Il ne pouvait pas m'avoir quitté ! Ce fut dans le brouillard complet que je crus entendre cette phrase :

« Comme convenu avec nos parents, notre mariage aura lieu dans deux mois. »

Je ne sais pas comment il a été tué ni s'il pensait que je savais ce qui allait arriver. Tout ce que je sais, c'est qu'il est mort : Pansy a tenu à me le montrer pour que je puisse m'en assurer. Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir son assassin, mais je n'ai pas besoin de le voir pour me venger. Je vais profiter de la présence de tous ses partisans au manoir pour tous les tuer. Mais pour cela, je vais avoir besoin de vérifier les sorts qu'il me faut dans la bibliothèque. J'ai dans l'idée de faire brûler le manoir avec tous ses occupants à l'intérieur. Grâce à trois sorts qu'un de mes ancêtres a mis au point, je vais pouvoir bloquer toutes les sorties du manoir : personne, pas même mes parents ou leur maître ne pourront sortir d'ici.

Après avoir appris les sorts, je m'enferme dans la salle de contrôle du manoir. C'est là que se trouve le cœur du manoir et c'est aussi dans cette salle que sont placés les sorts qui protègent celui-ci. Quand une personne (j'entends par là, un Malfoy) se trouve à l'intérieur, l'accès est bloqué à tout le monde. Ainsi, tant que je me tiendrais à l'intérieur, personne ne pourra y entrer. De plus, je lance les sorts qui bloquent toutes les entrées et sorties du manoir.

Après ça, je réunis toute ma haine et jette le plus puissant et ravageur Feudeymon de toute l'histoire. Enfermé dans la salle de contrôle, j'observe avec indifférence le monstre de feu dévorer tout ce qui croise sa route : meubles, teintures, tableaux, mais aussi Mangemorts et elfes de maison, complices de leurs forfaits. Pendant que des cris de peurs, de désespoirs et de suppliques s'élèvent un peu partout dans le manoir et que j'entends mon père qui essaye en vain d'entrer dans la pièce, moi, j'attends que la mort vienne me chercher pour me conduire auprès de mon amant.

-Attend moi mon amour, je vais bientôt te rejoindre. Je murmure dans le vide.


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