Voici un RP écrit à deux mains dans le cadre d'un RPG (Role playing game), "jeu de rôle en français" sur un forum RPG dédié à Teen Wolf : Teen Wolf RPG. Forum par ailleurs très actif. Ce Rp a donc été joué entre moi qui incarne le personnage d'Isaac Lahey, et Addaliah qui incarne Scott McCall. (Publié avec son aimable autorisation). Principe de base du RPG, on alterne les POV (point de vue). Je publierai deux POV par chapitre. C'est Scott qui ouvre le bal.


Disclaimer : Les personnages et le cadre sont la propriété du producteur Jeff Davis. Le reste est de mon imagination.

Spoiler : L'histoire se situe apres la saison 3A que je réarrange à ma convenance.

L'UA du forum : Après le sacrifice au Nemeton, Scott et Stiles s'en vont de Beacon Hills et font un voyage pour essayer de se ressourcer. D'échapper à l'ombre qui leur serre le cœur depuis leur sacrifice. Ils croiseront Derek à San Francisco, lui aussi à la dérive. Scott est de retour. Il est partit sans rien dire. Ne sait pas où il en est de sa relation avec Allison Argent. Isaac se retrouve seul, Derek ayant perdu son statut d'Alpha, sa meute est dissoute.

Rating : T, pour le Scisaac (Slash / Yaoï) Liaisons homme / homme. Lime

Diffusion : Comme toujours, vous pouvez trouver ce chapitre illustré de FanArts appropriés sur mon blog : fantasy stories wordpress


POV Scott McCall (Auteur : Addaliah)

Je cherchais partout dans les tiroirs de quoi faire un bandage pour le chiot qui me regardait piteusement depuis la table du cabinet. Remuant au passage toutes les fournitures médicales et murmurant quelques jurons. Ce qui ne faisait pas vraiment partie de mes habitudes. La fatigue me rendait beaucoup plus irritable. Depuis le départ de mon patron, je faisais de mon mieux pour aider le nouveau vétérinaire à faire fonctionner la clinique.

Il arrivait souvent que je me perde dans les comptes et les factures. Je peinais pour remplir tous mes bons de commande pour les médicaments et je sentais la pression sur mes épaules devenir de plus en plus forte. Je n'avais pas à faire cela ? Le nouveau vétérinaire venait tout juste de sortir des bancs de sa faculté : le travail en clinique le stressait beaucoup trop. Je tentais le plus possible de lui venir en aide sur tous les aspects possibles, même si je ne comprenais pas encore les subtilités de la gestion de commerces.

Je pouvais cependant soigner les animaux. En effet, depuis mes quelques semaines de travail dans différentes cliniques partout à travers le pays, mes connaissances étaient meilleures en médecine vétérinaire et je pouvais compléter certaines de mes lacunes en drainant la douleur des animaux.

Bien entendu, je ne pouvais pas tout faire et cela me rendait anormalement furieux. Dans ces temps-là, je venais presque perdre le contrôle de mes émotions et je luttais pour ne pas hurler et fracturer des murs. Ressentant plus que jamais cette noirceur qui semblait attendre ma chute avec le sourire aux lèvres, me murmurant que je ne réussirais jamais à me sortir de cette impasse et que tout ne ferait que devenir pire. Personne ne m'avait forcé la main pour que je prenne en charge cette responsabilité qui n'était pas la mienne, mais je ne pouvais simplement pas laisser tous ces animaux livrés à eux-mêmes, sans personne pour ne leur venir en aide.

Lorsque ceux-ci me sentaient agité et devenaient de moins en moins calmes, je pouvais toujours les contrôler en leur montrant mon lycan ou en tentant de me rapprocher d'eux. Les caressant du bout des doigts pour leur montrer que je demeurais inoffensif et humain malgré les apparences, que je ne les dominais aucunement. Pour le moment, je voulais garder avec eux une relation le plus égalitaire possible qui venait en quelque sorte me calmer et me faire oublier que toutes leurs vies se tenaient entre mes mains.

Je trouvais finalement ce que je cherchais et je pus finalement commencer à administrer mes soins au pauvre animal. Prenant ma seringue et pressant le bout de celle-ci pour en faire sortir une petite goutte de liquide, je lui administrais un calmant avant de mettre le bandage. Puis, je le caressais doucement en souriant malgré mes traits tirés. Le dernier patient de la journée que je pouvais prendre en charge : les autres dormaient paisiblement dans leurs cages. Mes oreilles sensibles pouvaient entendre quelques ronronnements et des battements réguliers. Je nettoyais les lieux par la suite, sortant les poubelles, disposais de mes pansements et seringues souillées, finissant ma journée en passant le balai.

Puis je me laissais glisser contre le mur, prenant ma tête entre mes mains, me demandant si je pourrais supporter cela encore bien longtemps.

Je retournais me laver le visage dans la petite salle de bain, histoire de reprendre conscience et me distancer de mes pensées sombres. Tournant le robinet, je laissais l'eau couler pour qu'elle soit la plus froide possible et je m'aspergeais le visage, tentant de me reconnecter à cette réalité qui me fuyait parfois. Lorsque je regardais mon reflet dans le miroir, je ne vis cependant que ces yeux marron me lancer un regard sans lueur aucune. Et tout doucement, tourner au rouge comme le sang qui avait tant recouvert mon corps ces derniers temps. Sortant précipitamment et fermant la porte de la clinique, je voulus me diriger vers ma moto, mais je ne me sentais pas assez bien pour conduire. Trop de choses me trottaient dans la tête pour que je puisse la manier prudemment et sans risque de me blesser. Je cicatriserais certes, mais je ne désirais point devoir trouver une explication logique au fait qu'une hémorragie interne, qui aurait dû me tuer, puisse se résorber en quelques minutes. Sans ajouter que ma mère était de garde cette nuit aux urgences. Tout cela pour venir au point, que la moto ne me semblait pas comme étant la solution idéale en cette nuit. Pour le moment, je devais apaiser mon cœur et détourner mon attention de la noirceur qui grugeait celui-ci.

Je tournais les talons dans la direction opposée, pour me diriger dans le cœur de la forêt. Les cheveux dans le vent et la vitesse me grisant, je courais sans regarder en arrière de moi pour finalement arriver sur mon rocher. Lui qui dominait la ville et duquel on pouvait voir toutes ses lumières, en entendre tous les bruits qui ne me paraissaient point agressant en ce moment. Respirant un bon coup et me calmant quelques minutes, appréciant le faible vent qui passait dans mes cheveux et regardant le croissant de lune. Puis je continuais ma course en fonçant fortement dans quelque chose de dur. Craignant un chasseur, je sautais avec adresse par en-arrière.

Laissant mes griffes sortir et mes yeux tourner au miel, je grognais contre ma cible que je pris un certain temps à reconnaître. Les cheveux blonds et cette grande taille, je les connaissais par cœur. Retrouvant mes traits humains, je le regardais :

«-Isaac ? »

Internal WAR POV Isaac Lahey (Auteur Silver Angel)

J'avais encore tourné en rond après les cours. Fuyant mon sordide foyer pour jeunes. Comme d'habitude depuis que la meute n'existe plus. Depuis que Boyd est mort, tué indirectement par Derek. Depuis leur sacrifice, depuis leur fuite de Beacon Hills. Car c'était bien une fuite n'est-ce pas ? J'étais là lors de leur plongée dans ces baignoires d'eau gelée. Je connaissais la sensation, cette petite mort, ce froid mordant qui vous amène au bord du néant. Auparavant, j'avais aussi fait cette plongée à l'intérieur de moi-même. Si j'avais pu plonger dans le néant, c'était grâce à mes amis dont j'avais senti les mains sur mes épaules. Me tenant sous l'eau, me soutenant. Seulement, maintenant j'étais seul avec moi-même. Plus d'alpha pour me diriger, me gérer. Chaque nouvelle lune devenait un supplice plus grand que la précédente. Quand je sentais la lumière lunaire, faire monter ce qu'il y avait de plus terrible en moi, je partais loin dans la forêt, priant de ne croiser personne. Jusqu'à quand arriverai-je à maitriser le fauve qui est en moi. Loup perdu, sans alpha, sans frères, sans amis. Derek avait raison. Le statu d'oméga est terrible à vivre.

Même mon ancrage perdait de sa force. La colère contre ce que j'avais subit avait muée en sorte de dégout. Dégout pour mon père de m'avoir fait subir ça. Dégoût pour moi-même de m'être laissé faire. J'avais été faible. Je suis faible, encore, toujours ! J'avais pourtant été si bien, avec Derek, Erica et Boyd. On formait une équipe… une famille. Ils étaient les frères et sœurs aimants que je n'avais pas eus. Gouter à ce bonheur pour le perdre, fait mal. Derek avait été ennuyé de me dire qu'il quittait Beacon Hills vraisemblablement pour toujours. Je ne pouvais lui en vouloir, il était redevenu un béta, voir même un oméga.

Cependant, je ne pouvais m'empêcher d'avoir un gout d'amertume en repensant au passé. Puis eux, n'étaient pas seuls. Derek avait Cora. Stiles avait Scott. Je n'avais pas revu Erica depuis des siècles. Jackson était en Angleterre. Lydia s'isolait avec Aiden. Sa nature de banshee lui faisait peur. Elle avait tant la crainte de crier à nouveau… qu'elle évitait les gens comme moi… les monstres.

Je sentais que mon loup voulait sortir. J'essayais en vain de me remémorer les sévices subis, ce frigo si sombre, pour faire monter ma colère. Mais je perdais pied. Ce n'est pas la colère qui venait. C'est la honte de moi-même. Incapable de vivre sans les autres. Ces autres qui m'ont… lâché. Je sentais que j'allais déraper, je pris donc la direction de la forêt. Je devais m'éloigner des gens. J'allais blesser quelqu'un. Je ne voulais pas avoir, comme Derek, la mort d'un innocent sur la conscience.

Je courais comme un fou. J'allais droit devant moi. Les branches fouettaient mon visage. Ma vue se brouillait. Larmes de rages, de souffrance et d'impuissance. J'avais la force, la vigueur. Mais à quoi servent ces dons, si on est seul ? Le temps de quelques mois, j'avais enfin connu l'insouciance d'être un adolescent. J'avais aimé ces moments avec eux. Même s'ils avaient été entachés d'emmerdes. Nous battre ensemble, se prendre des coups ensemble, crée des liens. Je regrettais les joutes verbales entre Stiles et Derek qui finissait par un « aïe » du plus jeune. Scott qui ruait dans les brancards sous l'aura de Derek. Boyd qui regardait tout cela d'un œil placide. Jackson, arrogant mais qui revenait quand même.

Je sentais la transformation arriver. Pas moyen de me contrôler. La colère contre mon père ne marchait plus. Bordel, je perds pied ! Pourvu que je ne tue personne. Je ne pourrais pas le supporter. Entièrement transformé, je courais à quatre pattes. Je cherchais une proie. Là ! Un cœur qui bat. Ma raison est partie. Seul le loup est là. Je fonce et percute quelqu'un. La personne me parle. Je n'entends pas, je ne comprends pas. Je grogne. Je me mets en position de combat. Je vais tuer, je veux tuer.


Voila pour ce début. N'hésitez pas à me laisser un commentaire sur ce style un peu particulier qu'est le RPG et l'écriture à deux mains.